La dernière Lilandrienne - Tome 1
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moindres mouvements durant ces dernières années, sans jamais pour autant avoir aperçu son visage de près. Elle, qui représente l'ombre blonde qui hante la plupart de mes rêves. Et soudain, Elle est là. Toryianna. Elle s'avance avec grâce et légèreté, splendide, laissant entrevoir les prémices de la reine qu'elle aurait pu devenir, si on lui en avait laissé la chance, ce qui ne sera pas le cas. Je secoue la tête, me reconcentrant. Oui c'est ça. Surtout, rester conce
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de mes parents dans le chaos ambiant. Non, ni les pointes vertes d'Émeraude ni les mèches couleur feu de ma mère ne sont visibles, pourtant ce sont les traits les plus voyants parmi eux, ceux que j'aurais pu remarquer le plus facilement. Effectuant un autre scan, mental cette foi, je me concentre sur chacune de leur signature psychique. Je peux le faire. Je les connais aussi bien que la mienne. S'ils sont présents, je les sentirais. Blanc, doux et cotonneux. Rouge, jaune, rose, et violet vif, intense et extravagant. Vert Émeraude, pointu, piquant et ordonné. Or intense, chaleureux et scintillant. Rouge Bordeaux, empreint de pouvoir, confiant et victorieux. Argenté, délicat, froid et noble. Pétillant, violet et extravagant. Majestueux, soyeux et pastelle. Nuances de vert, force, courage. Agathe. Ambre. Émeraude. Ash. Papa. Maman. Tante Helvétia. Tante Héra. Green. J'ai beau me concentrer, mettant tant de force dans la recherche que mon esprit est à deux doigts de se disloquer, je ne les trouve pas. Je sens cette fois le désespoir m'envahir, brûlant et dévastant. Non, je me rassure, ils ne sont ni morts ni disparus. On a dû les emmener ailleurs. Oui c'est ça, ils ont été évacués ! Maintenant il faut réfléchir. Réfléchis Toriyanna. Malgré mes propres vociférations mentales, je me suis dirigée sans y penser jusqu'à l'entrée du jardin, là où une vitre aurait dû se trouver. Ô mes dieux. Je suis complètement, ridiculement, stupide. Si la bombe et les connards qui l'ont déclenchée étaient quelque part, c'est peut-être à l'endroit du trou béant se trouvant à présent dans la baie vitrée. Comme une imbécile, je me suis jetée dans la gueule du loup. Une pointe de douleur venant de mes pieds, apparemment nus, m'envoie de nouveaux pics d'angoisse le long de l'échine. Dans mon rêve, j'étais dehors. Si je veux qu'il ne se réalise pas complètement, je dois impérativement retourner à l'intérieur. Mes pieds me font un mal de chien car à chaque pas, je marche sur du verre : les coupures se referment juste à temps pour que d'autres apparaissent dès que je pose le pied sur le sol. Et malgré tout, je persévère. Malheureusement, a peine ais je retraversé le portail de verre improvisé qu'une main m'agrippe le poignet. Que la déesse soit bénie pour le flot d'adrénaline qui parcourt mes veines lorsque je me