La dernière Lilandrienne - Tome 1
iya
l'air de la nuit, comme celle d'un brasier. Sous l'odeur de fumée, une autre fragrance se détache subtilement, douloureusement familière : l'arôme du sang. Un silence surnaturel règne dans l'ambiance nocturne, et chacun de mes battements de cœur affolé, chacun de mes pas douloureux, chacune de mes inspirations terrifiées résonnen
... Je vous en prie... A
et puisque l'inconnu continue d'avancer. Les émotion
hurlement s'éteint dans ma gorge et je bats des cils, m'acclimatant à
re. Un rêve très réaliste, certes
ur l'angoisse que j'ai ressentie. Bien décidée à me changer les idées, je me lève d'un bon et passe devant l'immense miroir à pied placé au centre de ma chambre, ne daignant même pas jeter un regard à mon reflet. À quoi bon ? je sais parfaitement à quoi je ressemble : moins d'un mètre soixante, un corps parfait, une peau blanche et lisse, pratiquement sans défauts, un visage aux traits délicats et exotiques, de grands yeux d'un bleu qui n'existe pas, bordés de longs cils noirs, des lèvres pleines et rouges, un petit nez, de longs cheveux dorés plus ou moins bouclés et en pagaille. Je suis belle. Je sais, je sais, cela peut sembler assez présomptueux de dire cela de soi-même, mais tout de même, je ne suis ni aveugle ni sourde, et je ne vais certainement pas faire semblant d'être faussement modeste. Et après tout, mon espèce est largement r
llo
ent que tu répondes.
t ! À quoi donc peut bien servir le soi-disant service de renseign
r. Je sais que j'ai fait une bêtise
No
suis pas peu fière d'arriver
si tu pouvais
dire qui justifiera le fait que tu m'as brisé le cœur ou que j'aie perdu ma meilleure amie. En plus tu ne t'en veux pas parce que tu l'as fait, mais parce que tu t'es fait choper. Alors tu vas gent
es images des mains de mon ex-petit ami glissant sous la jupe de mon ex meilleure amie, de leurs bouches qui se touchaient, de leur corps qui s'emboîtaient. M'appuyant sur le mur en marbre, j'essaie de trouver la motivation (ô combien désirée et pourtant, enfuie très, très profondément) de sortir de mon cocon humide et d'affronter ma famille – dont mes parents, fraîchement (et temporairement) revenus au palais –, ma cérémonie de présentation au peuple, et la vie en général.
aussi matinale et so
afin que nous puissions affronter le monde tout en protégeant les intérêts de la couronne. Et moi, sa plus jeune fille, l'héritière (par défaut), je suis sa plus grande déception. Fière et indisciplinée, je refuse de cultiver mes
Oui, en effet, c'est une matinée enchanteresse, merci. (Ma mè
sseoir sur la dernière chaise de libre, en bout de table près de mon frère e
nous avez tous les cinq manqués. Je n'arrive pas à croi
s avant que j'aie pu ouvrir l
r a seize ans ! Le minuscule bébé qui me sert de
ais
? Minuscule ? Je ne suis pas si petite que ça ! Quant à me traiter de bébé je peux convenir que du haut de mes seize ans, je
ais vide avec ma fourchette depuis dix bonnes minutes maintenant. Lorsque je relève la tête, ils sont tous absorbés par de grandes conversations et j'en profite pour tous les observer, c'est tellement rare d'être tous ensemble que j'ai envie le graver dans ma mémoire pour toujours, comme si je n'allais plus jamais y assister. La première chose que l'on remarque lorsque l'on nous voit, c'est que l'on ne se ressemble pas vraiment. Oh il y a bien un air de famille, des traits communs, mais en dehors de cela... eh bien nous pourrions tout à fait être tous des étrangers avec une légère ressemblance. Ma mère, la reine Éva, a de longs cheveux roux, des prunelles violettes, une beauté glaciale et une longueur de jambe tout à fait injuste, considérant que ni moi, ni Émeraude n'en avons hérité. Mon père, le roi Onyx, a des cheveux et des yeux noirs et scintillants, et dès qu'il sourit, la pièce semble s'illuminer avec lui. Ash, avec ses yeux multicolores, ses cheveux blond cendré, son sourire ravageur et son esprit pragmatique et sarcastique, aurait fait un bien meilleur prince héritier que moi, mais, à mon grand dam, c'est un poste qui ne l'intéresse pas beaucoup plus que moi. Mes yeux glissent ensuite sur Agathe, l'aînée de mes sœurs. Ce qui frappe le plus chez elle, ce ne sont pas ses yeux verts mousse ou ses longues mèches auburn, et ce n'est pas non plus son pe
rayant le personnel qui m'attendait. Au milieu de l'attroupement (je savais ma chambre large, mais j'ignorais q
raiment désolée du retard ! Ve
d'un vaste continent unique et d'îles, dont la grande majorité est gouvernée par ma famille) va avoir les yeux rivés sur le palais et ses habitants. Et sur moi. Ce qui ne m'enthousiasme pas outre mesure dans ces circonstances. Peu de gens comprennent réellement pourquoi c'est moi qui ai été choisie pour hériter du trône. Et je les comprends, il faut dire que je suis l'anomalie de l'espèce vampire. Premièrement, je n'ai besoin de boire du sang qu'une fois par mois, contrairement à mes pairs qui ont besoin de leur dose quotidienne, afin de ne pas mourir, c
oryianna. Le cercle d'or qui le compose grandit avec moi, ce qui est fichtrement pratique car il aurait été fâcheux qu'il reste de la taille d'un poignet de bébé. La toryianna est la pierre dont je tire mon prénom. C'est une pierre transparente et incolore, un peu comme un diamant, mais qui est parcourue de milliers de reflets multicolores, et qui est pleine d'énergie magique. Jetant un œil à mon horloge, je constate que non contente d'avoir perdu une bataille de regards avec un objet inanimé, je suis encore en retard. À ma propre fête. Tu parles d'une princesse ! Mère va être furieuse. J'attrape
Saluons la princesse Agathe Rose Redfern ! Saluons le prince Ashonyx Opal Redfern ! Saluons la princesse Emeraude Maya Redfern ! Saluons la pri
nt tant bien que mal un sourire rayonnant, les épaules en arrière, le dos droit, la démarche gracieuse. Ma