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La saison

Chapitre 4 No.4

Nombre de mots : 2573    |    Mis à jour : 23/05/2023

I

vouait au Général de Gaulle une admiration sans limites. J’avais tout juste vingt ans et Sylvie dix-huit quand nous nous sommes rencontrés. Je finissais alors mon service militaire et c’est en tenue de sergent de l’armée française que j’étais entré pour la première fois dans la grande maison de la rue de Bourgogne. Henri Montver

nt le Concorde et le futur avion Airbus A300. Comme je trouvais mon travail répétitif et ennuyeux, dès la fin du service militaire, je m’inscrivis au conservatoire National des Arts et Métiers. Les cours dispensés le soir devaient me permettre d’acquérir un diplôme d’ingénieur, indispensable pour accéd

désirée par mon beau-père et sa femme Agnès qui, elle, n’

r faire du sport et, dès que midi sonnait, je rejoignais le pavillon de la rue de Bourgogne. Je trouvais ces repas du dimanche longs et ennuyeux. Heureusement, ma belle-mèr

t à un rallye automobile. Il avait le look décontracté de Jean-Louis Trintignant dans le film « Un homme et une femme» de Lelouch, énormément de charme et un sourire tout aussi craquant. Le soir du 14 juillet, Annie avait eu la permission d’aller au bal organisé sur la place de l’Hôtel de Ville. C’est là qu’elle avait rencontré le galant cavalier qui l’avait fait danser toute la soirée. À

i. Mais ce qu’il aimait avant tout, c’était la compétition. Il pilotait pour plusieurs clients et, parfois, il courait sur les propres voitures de son entreprise : une De Tomaso Panthéra et une Stradale Alfa Romeo de toute beauté qui ne sortaient de l’atelier que pour les compétitions. Quand il était au volant, son visage se transformait. Ses traits se durcissaient, le bleu de ses yeux prenait la couleur de l’acier, ses gestes devenaient mécaniques. Son cer

re d’un premier degré de formation, aidait à l’encadrement des nouveaux élèves. Ce garçon, court sur jambes mais solide comme un roc, soulevait sans peine les lourdes bouteilles qu’il distribuait a

s prenions toujours une table un peu plus isolée que les autres. Durant ces moments privilégiés, il me parla de ses parents, immigrés italiens, qui habitaient dans un village aveyronnais proche de Decazeville où son père était mineur, de ses études à Rodez et de sa fuite, une fois le bac obtenu, pour éviter le travail à la mine. Il me relata sa vie à Paris, hébergé chez un oncle, propriétaire d’un bar resta

le dans le compartiment. Happé par son enthousiasme, il eut envie de faire davantage connaissance. Assis dans le même compartiment, ils partagèrent leurs sandwichs et discutèrent toute la nuit. Il rata l’arrêt à Brive où une corre

science politique et en littérature, son savoir considérable, contribuaient à son inadaptation. Il faisait un rejet des structures et des normes de la société. Il se contenta dans un premier temps d’un emploi de nuit dans une station-service toute proche du supermarché Casino de Purpan. Cet emploi lui laissait pas mal de temps pour lire. Il achetait tous les matins Le Monde et Libé et commentait à tous ses copains les grandes lignes, surtout politiques, des articles de Serge July et des éditos de Claude Julien. Il faut dire que l’actualité politique mondiale était riche en événements et Sergio était capable d’éveiller les

tellement de balades qu’il lui aurait fallu des heures et des heures pour tout raconter. Ils sillonnèrent la région de la côte Basque à la Méditerranée, des Pyrénées à l’Aveyron, de départementales en nationales, avec juste quelques sandwichs et leur petite te

on de Balma. Le repas dominical n’attendait pas. Les cours de plongée avaient lieu tous les quinze jours mais, avec Sergio, nous avions décidé

zza, les trois frères et leur mère logeaient à deux pas de chez lui dans une ancienne maisonnette d’ouvrier à la façade défraîchie. Sergio remarqua que le vieux camion à pizza, installé tous les soirs sur le parking du supermarché Casino, était souvent garé dans la cour de cette maison, derrière une clôture couverte de lierre. Cu

’aller, de temps en temps, sur les routes désertes du Gers, faire vrombir leur mo

s, le dimanche à midi, la Mama se faisait une joie de préparer de bons plats de macaronis dont elle seule avait le secret. Ces j

er sur la place du marché de Saint-Martin. Les trois frères encouragèrent Sergio dans cette entreprise et, un beau matin d’octobre 74, tout de blanc vêtu, il sortit les premières pizzas du four sous les applaudissements de

électroniques qui proposait alors des salaires plus attractifs. Je travaillais tous les jours dans

Je m’arrêtais souvent discuter avec lui avant les cours du soir. C’était pour moi un véritable moment d’évasion. N’ayant ni dieu

pas eu mes cours, je serais parfois resté la soirée entière à l’écouter. Durant ces moments privilégiés, je participais à la mise en place et l’aidais à la préparation des pâtons. Plus le temps passait, plus j’avais du mal à le quitter et c’était toujours à la course pour ne pas être en retard que je regagnais la fa

istel gris de gris et la plupart du temps d’autres copains nous rejoignaient. Ainsi j’ai vu défiler tout un tas d’individus, mi-artistes, mi-intellos, des voisins, des collègues du marché, des motards rencontrés à la station-service et des adhérents du centre de plongée. Sergio gardait, parmi ses rêves d’enfance, l

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