La saison

André

n dit maintenant la Communauté de communes, et il est aussi Président de la coopérative. Sa femme est notaire à Pamiers, associée dans une grande étude. Damien, mon deuxième fils, est professeur au CHU de Toulouse. Il habite à Toulouse et quand il vient à Saint-Victor il loge dans la maison familiale. Sa femme est un peu snob mais, ici, à la campagne, elle oublie ses bonnes maniè

on appétit et mange bien plus que moi. Il faut dire que, moi, je ne me déplace pas beaucoup. Du lit au salon, du salon à la cuisine, puis de la cuisine au salon et du salon au lit. Quand il fait beau, à la mi-saison, je vais m’asseoir dans la véranda. Mais je n’aime pas y rester longtemps. Je préfère revenir au salon où je regarde la télé. Je connai

omain, nous avons gardé une complicité que je n’ai jamais eue avec ses frères. Quand je suis avec lui, je me sens bien. Nous avons des conversations qui peuvent durer des heures mais parfois, aussi, nous partageons de longs silences. Surtout quand nous nous promenons, tous les deux, dans les allées des bois de Saint-Victor ou sur le front de mer de Port-Sainte-Lucie. Le soir, quand nous sommes dans sa maison, face à la

oire me fait défaut. Sauf pour certaines choses. Les choses qui ne se sont jamais effacées. Que j’ai gardées au fond de moi. C

ues. Je me suis sorti difficilement du dernier. Maintenant, je prends des cachets toutes les deux heures mais je sais pertinemment que le prochain accident sera le bon. Je n’ai plus envie de me batt

qu’il me juge et qu’il garde de moi une image négative quand je ne serai plus là. Pourtant, je n’ai personne d’autr

e nous abordons le sujet, il est heureux. Je lui dirai une dernière fois que j’aurais voulu revoir Eliès. Je sais qu’il m’entendra, comme d’habitude, comme il l’a toujours fait. Puis il me parlera, à son tour, de cet