Boss of my Heart
ts-Unis ? L'Amérique, ce pays d'oppor
e il y a déjà une semaine et à en juger son poids, je suis prête à affronter ces six mois loin de la maison. Mon père est fier, ma mère trop émotive et les aux revoir s'éternisent. Je m'efforce de les rassurer, leur promets qu'on fera des appels visio toutes les semaines, mais en réalité mon estomac est tordu par l'appréhension. L'appréhension de prendre l'avion pour la première fois- toute seule -, de partir sans eux, pour la première fois aussi, de découvrir un monde à l'opposé du mien, de faire de nouvelles rencontres, mais aussi de découvrir la vie professionnelle. J'ai été prise chez Eagle Investing, l'une des plus grosses boîtes de marketing des États-Unis. J'ai postulé à la maison mère et en moins de dix jours j'avais une réponse positive dans mes e-mails qui me disait « bienvenue à bord ». Les modalités m'ont été données par la secrétaire, celle dont je partagerai le bureau visiblement, mais nous n'avons pas énormément échangé. Plus tard, je serai à la tête d'une entreprise
elques minutes nous procéderons au décollage, veuillez attache
siège alors que l'avion s'élance sur la piste à toute blinde. Putain, j'e
l'aéroport voie ça d'un bon œil. Je déambule dans les allées minuscules, m'asperge le visage d'eau dans les toilettes et passe un moment à parler avec le personnel de bord à l'arrière de l'avion. Quand enfin on nous annonce l'atter
e sors mon plus beau sourire. L'homme face à moi étudie mon passeport sous toutes les coutures, il me compare à la photo qui y est affichée et me pose
, vous pouv
tirée par quatre épingles tient une affiche où mon nom est inscrit en lettres capitales. Je lui fais signe
passé votre vo
long, mais
ge d'un pas décidé vers la sortie. Malgré ses talons de quinze cent
partements, lance-t-elle en ouvra
arrasse de mes bagages et je me
eur Sanders demain matin,
'ac
ges. Ma Vendée natale est bien loin. Les énormes gratte-ciels m'aveuglent, les bruits des
m'intimant d'en faire de même. Le chauffeur se charge une fois de plus de mes valises et je colle aux basques de celle qui vi
ochains mois. Eagle Investing est sur
l'immense couloir et on s'arrêt
est Karen, secrét
argez d'accueilli
fonce la clef d
uel point mon rôle au sein
ut, très lumineux avec une vue spectaculaire. Tout est agencé de façon à se
demain, huit heure
bliothèque remplie de livres en tous genres, la cuisine bien rangée et le frigo déjà rempli. Il y a même un plaid rose pâle parfaitement plié sur le fauteuil gris clair. Il est dix-sept heures ici donc vin
les couvertures de mon - très confortable - lit. Je laisse une petite lumière allumée, parce que j'ai q
aire de vans. Un petit trait d'eyeliner puis de mascara et le tour est joué. Je dompte mes boucles grâce à deux barrettes à cheveux et pars en direction de l'entreprise où j'effectuerai mon stage. La ville vit déjà, des voitures parcourent les rues, des piétons se précipitent avec leurs cafés en mains et moi je m'émerveille de tout. Je prends des photo
ux vous
lette Dubois,
au troisième étage, Karen es
Me
sur votre gauche. J'adore
disent jamais rien de très gentil, surtout à des inconnus. Les Français sont pudiques
fectivement là, la porte du bureau est ouverte et elle me fait signe d'y entrer. Elle me mo
onsieur Sanders,
le
t vastes. Tu devras trier, classer, faire des photocopies, répondre au téléphone... Enfin, je ne vais pa
nt que ça que
ur le dossier du siège. Karen ouvre la bouche pour me faire une remarqu
Karen, de
ieur, non, rie
z-vous de huit he
voix, l'homme arque
est ici, lui dit-elle
on, m'étudie brièvement du regar
accroché votre manteau au porte ma
pièce attenante. Il tire les stores pour nous cacher
nd les choses ne so
met, mar
échant, on s'y f
tre et souffle un bon coup avant d'all
ntr
de la musique avec mes os. Je referme la porte derrière moi et me tords nerveusement les p
eyez-
, mais je n'ose pas vraiment relever la tête vers lui. Il m'impressionne sacrément
e qui vous
sont parfaitement coiffés, sa barbe parfaitement taillée. Putain
rais dev
nde, se relaxe sur son siège en riant. Il m
que vous ent
eux, admets-je en remuant les m
ures des lèvres, attrap
t ambi
e s
normément travailler pour
i une va
ue ce mec serait mieux en une de magasine qu'enfermer dans un bureau toute la journée.
stage en tant
ut bien commence
ttre de motivation qu'il parcourt rapidement du
lais n'est
Français
un sourci
e pas frança
is m'am
z-moi ça
ieur, vous pouvez
artir. Et ramen
m'en vais. Il n'a même
C'est immense ici, Monsieur Sanders ne doit pas connaitre toute son équipe, c'est impossible. Je fais des photocopies, je trie des papiers, je ne comprends pas tout
-vous, mange dans son bureau et quand je suis sur le point de m'en aller
our demain matin. Vous l'enverrez à Karen par
thèse ? r
une s
ais
Vous avez fini
oche timidement la tête. Il prend
ensez peut-être que travailler de huit heures à dix-sept heur
laissant seule avec une
e des notes sur mon ordinateur et trouve des incohérences dans certains dossiers. Je passe toute la soirée dessus, une bonne partie de l