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La destinée  d'Adja

La destinée d'Adja

LAYE

5.0
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Chapitres

Prologue En ce moment même, des vieux sont assis dans le salon . Je sais pertinemment ce qui les emmene mais mon coeur et ma raison sont en désaccord; je ne sais quoi leur repondre. Mon oncle s'est retourné pour me faire face: -Ces gens ici presents disent avoir ètè envoyé par Khalil. Mais je leur ai dit que ce n'était pas moi qui me mariais donc le dernier mot te revient . Alors es tu prête à te marier avec Khalil ? Durant tout son monologue, je ne l'ai pas regardé dans les yeux , tête baissèe , je jouais avec mes doigts. Comme j'avais dit tantôt, je ne sais quoi repondre. Nul ne doute de mon amour pour Khalil mais trop de choses se sont passèes entre lui et moi ce qui fait qu'aujourd'hui, j'ai grave peur de lui. Je ne me sens plus prête à m'engager dans une telle relation.

Chapitre 1 Chapitre 01

Chapitre 1

*****Khalil*****

Quand je suis arrivé aux portes de l’aéroport avec mes deux enfants, je me suis retourné pour regarder la ville une dernière fois. Ce n’est pas la peine de me mentir, cette ville me manquera certes mais je suis tout de même soulagé de rentrer chez moi.

Ça ne saurait être simple d’avoir 2 enfants avec soi et des bagages à transporter, mais je rends grâce à Dieu de pouvoir comporter sur un ami, un frère qui est avec moi pour m’aider. Alé nous a déposés à Roissy avec sa voiture et il est encore là car il sait que j’ai besoin de lui.

Au moment des enregistrements, nous avons compris qu’il fallait se dire au revoir. Il s’est courbé pour saluer les enfants une dernière fois.

-N’oublie pas de saluer ta maman pour moi.

-Non jamais, elle est aussi ta maman.

-Paris sera vide sans toi.

-Paris ne sera jamais vide. J’ai déjà pris tout l’argent que je devais prendre à l’homme blanc.

-Donc plus rien avec ta femme ?

-Ex-femme. Tu sais bien que j’en ai fini avec elle.

-Et les enfants ?

-C’est elle qui me les a amenés en me disant bien de ne pas les laisser en France après mon départ. Je peux m’occuper tout seul de mes enfants, ce n’est pas un problème.

-C’est dommage.

-Je sais. Mais « bro, t’as tout fait ». Merci encore.

On se serre la main, il s’en va et moi je me mets dans la file avec les enfants.

Avec nos nombreux bagages, si je ne trouve pas Pape à l’aéroport de Dakar, je séparerai sa tête de son cou.

********

-Papa, on arrive quand ?

Vous venez d’entendre mon fils Mouhamed, c’est mon ainé.

-Dans peu de temps.

-Maman va venir ?

-Oui elle va nous rejoindre plus tard.

Je lui donne cette réponse pour le calmer. Je le connais il va me poser une tonne de questions et va réveiller sa sœur. En parlant d’elle, elle est en train de s’étirer.

-Ecoute, taisons-nous. Essaie de dormir. Si on continue de parler, Rokhaya se réveillera et ça va m’importuner.

Puisqu’il est obéissant, il pose sa tête sur la fenêtre de l’avion. Je le vois qui essaie de s’endormir. Je le connais il est trop turbulent pour avoir le sommeil facile.

Mouhamed a 5 ans au moment où Rokhaya n’en a que 2.

Pendant un instant, je repense à ma vie ses dernières années. Je suis venu ici avec un visa étudiant et à la base quand je débarquais, je savais que je n’allais pas rester après avoir fini mes études. Quand j’ai obtenu mon master, l’entreprise au sein duquel j’ai fait mon stage m’a fait une proposition d’emploi. J’ai changé de statut pour devenir un travailleur. A cet instant, je ne voyais que l’argent. Retourner au Sénégal ne faisait même plus partie de mes projets.

J’ai menti à mon fils, je lui ai dit que sa mère allait nous rejoindre alors que c’est sûr que ça ne lui effleure même pas l’esprit. Elle préfère la France à n’importe quelle autre chose. Pourtant si aujourd’hui elle peut parler un français à la parisienne, après Dieu c’est grâce à moi. Mais les femmes sénégalaises ont tendance à avoir la mémoire courte.

Mes pensées vont sur comment j’ai connu Coura. Je ne dirai que ma mère nous a mis ensemble mais je peux oser dire que c’est grâce à elle si je me suis marié avec Coura. Ma mère a toujours insisté sur le fait qu’elle voulait quelqu’un de la famille pour belle-fille que ça soit avec moi comme avec mes frères. Raison pour laquelle quand je suis arrivé en France même si j’ai eu des copines de race blanche, j’avais toujours en tête que quand je me marierai, ce sera avec une de cousines.

Ma mère n’a fait que nous orienter sur ce qu’elle voulait. Elle nous a toujours laissé le choix.

J’ai connu Coura grâce à un de nos cousins. Malgré notre lien de parenté, je ne la connaissais pas depuis l’enfance. J’ai toujours été du genre secret, j’allais rarement chez mes oncles. Quand on s’est connu, j’étais en France et elle au Sénégal.

On commençait à discuter sur facebook avant de migrer sur skype. Les connaisseurs savent de quoi je parle. C’était la vielle époque, maintenant c’est Whatsapp qui fait le buzz.

Quand j’ai épousé Coura on avait fait que 5 mois de relation amoureuse. On était cousin-cousine mais on ne s’était jamais vu. A dire vrai la première fois qu’on s’est vu les yeux dans les yeux, nous étions déjà mariés. Personne ne m’a forcé. Je l’ai épousé parce que j’étais follement amoureux d’elle au grand bonheur de ma mère, elle qui s’est faite une grande joie de voir son fils épouser sa nièce.

Il nous faudra plus que 5 heures de vol pour vous raconter toute mon histoire avec Coura. En plus on nous demande d’attacher nos ceintures.

Rokhaya s’est réveillée mais c’est pas grave car nous sommes arrivés. Quant à Mouhamed, comme j’avais dit tout à l’heure, il n’a pas fermé l’œil. Trop excité, ce gosse !!!

J’ai attaché les ceintures des enfants ainsi que la mienne, en priant Dieu qu’on ait aucun problème pour l’atterrissage.

*******

Ils font trop chier les douaniers avec leur contrôle, ai-je vraiment la tête d'un commerçant ? Je n'ai que des habits et quelques petits cadeaux dans ces valises...

Par sa chance pour sa peau et pour la mienne, j'aperçois Pape à la sortie de l'aéroport.

-Pape avant même de quitter Roissy, j'ai commencé à me plaindre. Je pensais que tu me l'aurais mis à l'envers.

-Mec, faut vraiment que tu apprennes à me faire confiance.

-Je te connais frangin, t'es trop distrait.

-Distrait mais pas au point d'oublier de venir te chercher sachant que tu as deux gosses avec toi. Si tu étais seul là ça n'aurait pas été un problème.

Et en plus il en rigole!!! Ok.

-On verra ce qui t’attend.

-La daronne la connaissant, elle va tous nous zapper à cause de toi…Se plaint-il.

-Dis plutôt à cause de ses petits enfants

-Et puis d'ailleurs pourquoi tu la portes elle ? Elle ne marche toujours pas ?

Il parle de Rokhaya qui se trouve actuellement dans mes bras.

-T'en vois toi des gosses qui marchent pas à deux ans ? Vas-y avance, Mohamed a l'air crevé

-Ok, chef !

Apres avoir rangé les valises dans le coffre de la voiture j'ai installé les enfants à l'arrière et je suis allé devant, à côté de Pape.

Il a passé tout le trajet à clasher les parents sur leurs disputes légendaires .Papa ne vit pas à la maison mais y passe pas mal de temps. Il vit à Guédiawaye et Maman aux Maristes, ses enfants à savoir nous on a collaboré pour construire une maison en son nom, une assez grande maison à étage, chacun de nous y a sa chambre et même certains de nos cousins et cousines y vivent . On est cinq 3 hommes et 2 filles. Ma sœur ainée est à la maison et ma petite sœur celle qui vient juste après moi s'est déjà mariée mais nous rappelle toujours qu'elle a une chambre dans cette maison même si une cousine y loge . De toutes les façons je ne comprends rien à sa logique, étant mariée pourquoi se soucier d’une chambre se trouvant chez ta mère ? Surtout que ce sont les hommes qui l'ont construite cette maison, aucune femme n’a dépensé un rond.

*****

Je suis sûre que maman elle est sortie dès qu'elle a entendu le bruit du moteur, je l'aperçois juste devant le portail prête à nous accueillir et entourée de ses autres petits enfants, plus les deux que j'ai avec moi on aura vraiment l'impression d'être dans une crèche. Déjà, ma grande sœur Dior a trois gosses, mon autre frère qui vit en Italie avec sa femme ils en ont aussi trois et Pape en a deux en plus de nos cousins et cousines dont certains n'ont même pas encore 10ans, ce qui est sûre c'est que Rokhaya et Mohamed ne risque pas de s'ennuyer avec tout ce monde autour.

J'ai salué ma maman pour ensuite la laisser avec les enfants. Je vais aller retrouver les autres membres de la famille à l’intérieur. J'y trouve les femmes de Pape et de Bathie

-Donc tu reviens vraiment pour de bon ??? Même si je suis de dos je reconnais la voix de Dior.

Je me retourne pour faire face à ma grande sœur

-Comme je l'ai dit à Alé, j'ai déjà pris ce que j'avais à bouffer de l'argent du blanc.

-De toutes les façons, la France ne vaut plus rien…Après plusieurs demandes de visa qui ont échoué, Dior a des raisons de détester la France.

-Ah non, je refuse d'accepter que tu critiques la France… Défendis-je le pays qui m’a formé.

-En plus Khalil il n'est pas fou, s'il est revenu c'est bien parce qu'il a une très bonne proposition…Intervient Anta, ma belle-sœur.

-Evidemment, je ne vais pas laisser un bon boulot pour venir chômer au Sénégal. J'ai toujours voulu revenir certes mais il me fallait bien être sûr que je serai bien une fois revenu, j'ai quand même une famille à entretenir.

Des bruits se font entendre, des jacassements je dirais, je comprends alors que maman est entrée avec les mômes.

Pape et mes deux cousins maternels se sont chargés de monter les valises.

-Dior, s'il te plaît peux-tu t'occuper des gamins ou me trouver quelqu'un pour le faire, il faut qu'ils se changent. Rokhaya doit avoir la couche pleine. Moi, je monte me doucher.

Sans même attendre une réponse je me dirigeais déjà vers les escaliers avec ma valise où j’ai mis l'essentiel de mes affaires, direction ma salle de bain.

*******

Tout dans cette chambre me rappelle Coura. C'est ici que tout a commencé, elle y a passé un an avant de me rejoindre en France, après avoir régler tous ses papiers. Si elle ne m'avait pas rejoint j'en aurais été maudit je crois. Coura s'est disputé avec tout le monde et ne s'entendait avec personne dans cette maison. Elle m'appelait chaque jour pour se plaindre et mes sœurs en faisaient pareil. J'en avais juste marre.

Quelqu'un frappe à la frappe

-Entrez

-C'est Yama, ma cousine qui est sous la tutelle de Dior, elle est venue à Dakar pour les études

-Le dîner est servi.

-Ok, je descends tout de suite. Les enfants ont déjà pris leur bain ?

-Oui bien sûr

-Ok j'arrive

Je prends mon téléphone que j'avais déposé sur la commode et je suis descendu, ils étaient tous dans le salon.

-Toi tu dormais ou quoi ?

Me demande ma mère, elle porte Rokhaya sur ses genoux. Je ne voyais pas Mouhamed, sûrement avec les autres enfants dans leur chambre.

-Non, je ne dormais pas je me reposais juste.

-C'est normal avec ce voyage, du coup tu commences quand ?

-Le lundi qui suit lundi prochain. Il faut vraiment que je me repose.

-Dieu n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité.

-Mais on ne m'avait pas dit que le diner était servi ?

-Tu as faim ??? S’incruste Dior dans la conversation.

-Bien sûr que j'ai faim et ça doit être pire pour les enfants.

-Chéri tu ne vas pas bouder ça, c'est bientôt prêt là…Dit Nafi.

Je n'ai jamais compris pourquoi Nafi aimait se payer ma tête, mais j'ai trop faim pour riposter d'autant plus que c'est elle qui a cuisiné donc je laisse passer. Et avec son mari, c'est pareil bien que je sois plus âgé ils croient trop que je suis leur égal.

******

Ouhla là j'ai arrêté de me plaindre, c'est du Thieb bou djeun (Riz aux poissons). Avec ce qu'on a mangé dans l'avion, il nous faut bien quelque chose de plus savoureux.

-J'espére juste que ça va continuer ainsi et que je n’aurai pas droit à du "mbakhal "un jour.

-Toi tu te prends pour qui ?

-Mais Dior, laisse-moi parler de mes préférences culinaires.

-Préférences tu dis ??? Saches que tu auras bel et bien du "Mbakhal ", t'es plus en France

-Et c'est une raison de manger n'importe quoi ?

-Donc pour toi « Mbakhal » c'est du n'importe quoi ?

-Qu'on se dise la vérité, oui ça l'est.

-Mais Dior laisses-le parler, n'est-ce pas c'est moi qui cuisine demain on verra bien.

Non mais sérieusement Nafi...

-Euh Pape, tu peux gérer ta femme pour l'amour du ciel. Si tu crois que je suis revenu bredouille de la France détrompes-toi, tu me mets du « Mbakhal » je vais manger dehors. C’est tout.

- Ça te regarde ça

Ma mère quant à elle n'a pas pipé mot, elle rigolait plutôt.

Après le dîner on est resté discuter un moment ensuite je suis allé me coucher avec les enfants on était trop fatiguée

D'ici la semaine prochaine je m'arrangerai pour voir mes gars car une fois le boulot entamé je n'aurai plus le temps.

*******

Les jours qui ont suivi se sont passé normalement. Comme prévu, j'ai pu les voir. Pendant tout ce temps que j'ai passé en France, nous avons toujours gardé le contact.

Par contre, ce qui me plaisait moins, toute notre discussion était centrée sur ma situation avec Coura. Ils disent ne pas comprendre ce qui s’est passé

- Durant mes trois mois de test passé dans notre entreprise implantée à Paris, on avait déjà rompu elle et moi. Quand je lui ai dit que l'entreprise m'avait embouché et que je devais revenir au pays elle m'a clairement fait savoir qu'elle ne rentrerait pas, du coup j'ai aussi été clair avec elle, je l’ai répudiée. Elle est libre de se lier avec qui elle veut désormais.

-Et tu n'as même pas essayé de négocier avec elle…Me dit Ouzin, franchement il est incroyable.

-Mais qu'est-ce que tu ne comprends pas au juste ? Avant même d'accepter l'offre de l'entreprise, ça faisait deux mois que je dormais sur le canapé.

-Canapé ??? S’étrangle Moussa.

-Oui dans le salon. Avec Coura sur le même lit, c'était des coups de pied, des coups de coude. Sachant que je dois me lever tôt pour aller bosser, je préfère lui céder la chambre.

-Peut être qu'elle a cru que c'était un piège quand tu lui as dit que tu revenais. Rappelle-toi lors de vos dernières vacances tu avais la ferme intention de retourner sans elle. Heureusement que les vieux ont négocié.

Moussa il m'en parle à croire que je pouvais oublier ça

-Mais bon, le mariage et divorce vont de paires. Evitez juste d'affecter vos enfants et de disloquer votre famille…Dit Ouzin.

-Ma mère a été claire là-dessus "sachez juste que vous êtes incapables de me mettre en mal avec mes frères ". Je lui ai dit qu'on y songe même pas.

-Parlons d’autre chose.

-C’est pas trop tôt…Répondis-je à Ouzin.

-You fait un concert samedi, viens on y va.

-Oui je viendrai mais sachez que si je viens de France, je suis plus un modou-modou (immigré). Que nul ne dépende de moi.

-Personne n’attendait ça de toi.

-Tant mieux.

Continuer

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