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L'interdiction de la morale

L'interdiction de la morale

LAYE

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A part Dieu, la perfection n'existe pas. Mais parfois, on peut rencontrer certains êtres humains qui peuvent la toucher du doigt. Ziza fait partie de ces petits privilégiés. Enfin, c'est ce que tout le monde pensait.

Chapitre 1 Chapitre 01

Chapitre 01

Azizatou est fille aînée avec 2 petites sœurs.

Les parents d’Azizatou sont vivants mais absents.

Un père ayant renié ses enfants, le jour où leur mère a décidé de le quitter.

Une mère qui a choisi son nouveau domicile conjugal aux dépens de ses enfants.

Quand sa grand-mère fut alitée, elle s’est empressée d’être une adulte.

Pas le temps pour les garçons, allier étude et travail suffisait comme distraction jusqu’à ce qu’elle le rencontre.

******

Elle m’est formellement interdite.

13 années nous séparent, elle est si jeune.

J’ai tant à perdre.

Pourtant je ne désire qu’une chose : Elle.

Chapitre 1

****Ziza****

Je compte une dernière fois l’argent de la caisse et comparer avec les tickets pour être sûre que je n’ai pas fait d’erreurs avant de tout remettre à mon patron.

La seule raison pour laquelle, je fais ce travail est que mon patron est sûr que je ne fais pas d’écart de caisse. Ma grand-mère le connait et c’est elle qui lui avait demandé de me donner quelque chose. Il était réticent au tout début, me trouvant très jeune, trop jeune pour être assez responsable. Pourtant j’ai 17 ans, je ne suis pas une gamine. Mais j’ai souvent l’impression que mes 1m63 ne joue pas en ma faveur.

Son caissier était parti, il avait besoin de quelqu’un en urgence. Le fait d’être une élève m’a beaucoup aidé.

Le restaurant est un petit fast-food non loin de chez nous. Je finis mes journées à minuit et j’avoue avoir toujours une boule au ventre quand je rentre. Je passe devant des noctambules, le genre à être debout toute la nuit et dormir toute la journée. Je me demanderai toujours comment ils font pour s’en sortir.

Quand j’arrive chez moi, je pousse un peu la porte qui n’est jamais fermée en évitant de faire le maximum de bruit. Je vais dans la chambre que je partage avec ma grand-mère et mes sœurs.

Couchée sur le lit, je pense à ma vie. Les cours recommencent dans une semaine et j’ai eu l’impression de n’avoir même pas profité de mes vacances. Pourtant cette année-ci, je n’ai pas été obligée de travailler comme domestique. Le travail du fast-food étant suffisant. J’ai profité de mes journées libres si je n’étais pas de corvées domestiques pour prendre un peu d’avance sur le programme de la classe de terminale. Mes camarades de classe peuvent se rattraper durant l’année scolaire au moment où moi je travaille. Je serai en terminale dans 2 semaines, la fameuse année du bac. Je n’ai aucun droit à l’erreur. Je le veux ce bac à 18 ans, c’est la raison pour laquelle, j’ai sauté 2 classes. Si j’échoue l’année prochaine ce sera comme si tous mes efforts étaient vains. Je me suis toujours donnée corps et âme dans mes études. J’en ai toujours fait ma priorité. Ça ne changera jamais.

******

On m’a parlé d’un programme de bourse pour aller étudier en France. Ça a toujours été un rêve. Je considère l’Europe comme porte de sortie face à cette misère qui hante mes jours.

Je suis actuellement à la maison culturelle pour avoir plus de renseignements. J’ai du mal à voir le rapport entre ce lieu et bourse mais l’ami qui m’en a parlé m’a demandé de venir ici.

J’ai l’impression de paraître inaperçu. J’ai pas choisi le meilleur des moment. Il semblerait qu’il ait une nouvelle exposition. Je vois du monde ce qui m’étonne. J’étais loin de m’imaginer que les sénégalais s’intéressaient autant à l’art.

Je suis devant un tableau quand j’entends une voix masculine dire :

-Soit l’auteur est un vrai génie ou alors cette chose a été peint par un chat.

Ça sonnait comme une blague mais j’ai trouvé ça assez méchant pour l’auteur.

Petite description du tableau même si je ne connais rien à la peinture, je dirais un assemblage de couleur posé n’importe comment sur un tableau immense je dirais 1m sur 1m5.

-Pourtant je ne le trouve pas assez mauvais, répliquai-je en m’étonnant de défendre quelqu’un que je ne connais ni d’Adam, ni d’Eve.

-Dans combien d’expositions, es-tu allée ? Questionne-t-il mais je sens que c’est sa façon à lui de me remettre à ma place.

-Aucune et j’avoue ne pas être venue pour ça ?

-Et pourquoi es-tu ici ?

-Tu travailles ici ?

-Non, je suis venu pour l’exposition. J’ai pu m’éclipser de mon groupe d’ami.

-Donc je doute que tu puisses m’aider.

-Essaie toujours.

Je passe au tableau suivant et il me suit.

J’en profite pour poser une question.

-Tu es habitué à ce genre d’évènements ?

-Oui. Être peintre était un de mes rêve d’enfants mais étant très nul en dessins, je me suis converti en amateur, sourit-il.

-Ça ne doit être si mauvais.

-Oui ça l’est, insiste-t-il me faisant rire par la même occasion. Au début, je le trouvais assez lourd mais maintenant j’apprécie sa compagnie. Le plus important étant qu’il m’aide à ne pas sentir seule dans cet endroit où je suis sûre de ne pas être à ma place.

Je le regarde faire la moue face à une sculpture. C’est la première fois depuis qu’on a commencé nos échanges que je fais réellement attention à son visage. Il est de teint noir avec une barbe parfaitement taillée, ça se voit qu’il prend soin de lui. Ses yeux sont derrières des lunettes. Myopie, je présume, à moins que ça soit juste fantaisistes. Certaines personnes adorent portaient des lunettes parce que ça donne un côté intélligent, sinon raffiné.

Il me tire de mes pensées en disant :

-J’ai beau regardé, je n’ai aucune idée de ce qu’il faut voir. Il devait s’ennuyer quand il a construit ceci.

-Pour quelqu’un qui dit ne pas savoir dessiner, je trouve que tu critiques beaucoup.

-C’est bien pour ça qu’on est là, non ?

-Je ferai mieux de rentrer, ce n’est pas aujourd’hui que je trouverai ce que je cherche.

-Tu habites loin ?

-Assez.

-Je trouverai assez bête de rentrer sans profiter du buffet à volonté. Il sera bientôt 13H.

Dès l’instant que j’ai entendu, buffet à volonté, mon estomac commença à crier famine.

Je calme automatiquement ma faim, quand je pense ne pas avoir ce qu’il faut.

-Il ne faudrait pas avoir une invitation pour ça…

-Pour toutes les fois que je suis venu, on ne m’en a jamais demandé. Je doute qu’il s’y mette aujourd’hui. Allons-y.

Je le suis en espérant passer inaperçue. On ne refuse jamais de la bouffe gratuite. Je n’ai aucune idée de ce qu’il y aura ici mais j’en suis sûre que ce sera mieux que ce qu’il y aura chez moi.

Il s’arrête quand on rejoint 3 autres mecs qui discutaient.

-Tu ne nous présentes pas à ton ami, dit l’un. Au même moment, je me demandais ce que je foutais ici accompagner d’un homme que je n’ai jamais vu dans ma vie. Le fait qu’il soit mignon n’excusait pas tout.

-Comment pourrais-je, elle ne m’a pas dit son nom ? Sourit-il en secouant la tête.

-Azizatou mais mes amis m’appellent Ziza.

-Bizarre comme coïncidence, je m’appelle Aziz mais mes amis m’appellent Abdou Aziz, rit-il.

Le pire est qu’il se croit drôle en disant ça. Soit je n’ai aucun sens de l’humour ou monsieur n’est simplement pas drôle du tout.

Et je confirme que c’est bien assez bizarre comme coïncidence, qu’on ait le même prénom.

-Fais gaffe à tes fesses, tu es sûr que « dou alalou procureur » ? Lui chuchote un de ses amis. Ne sachant pas comment chuchoter, il a dit assez fort pour que je l’entende. « Alalou procureur » étant un terme très sénégalais pour dire mineur.

Du tic au tac, Aziz me demande :

-Tu as quel âge ?

Je suis moi-même étonnée des prochains mots qui sont sortis de ma bouche.

-Assez pour ne pas être « Alalou procureur » si c’est ce que tu veux savoir.

Je suis quand même contente d’avoir menti. Ma réponse a réussi à les gêner, son pote et lui.

De toute façon ce n’est pas comme si quelque chose pouvait se passer. Les garçons restent une distraction. Et lui, à part l’homme que j’ai rencontré à la maison culturelle, il ne sera pas autre chose.

Mais en l’espace d’une journée, je suis animée par le fort désir de me laisser aller. Juste pour une journée, oublier le monde qui m’entoure, mes objectifs, tout…

J’ai hoqueté de surprise quand il m’a tiré la main m’obligeant à le suivre avec ses amis.

Ce sera mon premier buffet à volonté, j’ose espérer que ça ne sera pas le dernier. Si j’obtiens la place que je mérite dans cette vie, il y en aura en mon honneur.

Oui je suis ambitieuse, je pense qu’on l’est tous.

On a tous des objectifs et on ne donne les moyens d’y parvenir.

Moi les miens sont simples, de bonnes notes, décrocher une bourse, aller à la fac ici ou ailleurs, sortir major de ma promo et avoir un boulot qui me tend les bras.

J’avoue que le taux de chômage qui ne cesse de grimper dans ce pays me fait pas mal flipper mais je refuse que ça me conditionne.

Je veux pas mourir caissière. Je n’ai pas eu des 18 et 19 pour ça.

-Tu m’as l’air bien pensif, me demande Aziz entre deux bouchées de samoussa.

-Parce que j’ai beaucoup à penser.

-Un petit copain qui nous fait chier ?

Sa question m’arrache un sourire. Je suis en train de mâcher, je ne veux pas rire. Je réussis à répondre que je n’ai pas de petit ami. Le voilà qui surenchérit :

-Une fille aussi belle, je doute qu’elle n’ait pas de petits amis.

-Pourtant c’est ce qui est.

J’aurais aimé lui poser des questions des questions à propos de la bourse mais je sais que ce sera une mauvaise idée. De 1, il saura que je suis au lycée, ce que je veux éviter et de 2, il travaille pas ici, il est fort probable qu’il en sache pas plus que moi.

Je change de sujet en lui demandant de me parler des autres expositions où il est allé.

En l’attendant parler c’est tellement évident qu’il est un grand passionné. J’ai toujours trouvé l’art comme étant quelque chose de futile dont on pouvait bien de passé. Pas tous les arts, bien évidemment. J’aime la littérature et je fais partie des meilleurs élèves de ma classe en français. Mais bon c’est une classe de S, y a pas de quoi en faire tout un plat.

Quand il me parle, la seule chose que j’arrive à me demander est si j’ai une fois dans ma vie écouter un homme me parler avec autant d’intérêt. Il n’avait rien de comparable avec les autres que je fréquentais, à l’école ou dans mon quartier. Le fait qu’il soit plus âgé et beaucoup plus mature qu’eux jouait forcément en sa faveur.

Quand il a enlevé ses lunettes, il a laissé apparaître de très beaux yeux noisette. Je pourrais me perdre facilement dans ce regard.

-Tu m’as entendu ? Insiste-t-il alors que je n’avais aucune idée de ce qu’il venait de dire.

-Non j’étais ailleurs.

-J’ai remarqué. Tu es assez tête en l’air je trouve.

Une critique que je n’ai pas trop apprécié.

-J’ai la tête sur mes épaules, me défendis-je. Je suis juste un peu déroutée.

-Je peux savoir par quoi si ce n’est pas indiscret, dit-il en mettant sa main sur ma cuisse. On était assis au tour d’une table avec ses potes.

-Tu es toujours aussi tactile avec les gens que tu as rencontré depuis moins d’une heure ?

-Seulement avec les plus jolies.

-Tu es aussi mauvais en drague que tu l’es pour les blagues.

-Heyy, je suis drôle, dit-il en me tapotant accompagné d’un air faussement vexé.

-Si une personne te le dit sans être un membre de ta famille, sois sûr que c’est parce qu’elle est amoureuse de toi.

-Alors ça c’est vexant, moi qui pensais faire un « one man show ».

-Pour l’amour de toutes ces personnes qui apprécient cela et tous les hommes qui en ont fait leur travail, ne le fais pas.

-Tu as de la répartie. J’aime ça.

-C’est le fruit d’années de travail.

-Je vois ça. On va se resservir ? Demande-t-il.

-On en a pas assez pris ? Dis-je hésitante.

-Le principe du buffet à volonté est qu’il est à volonté.

-Pourquoi je sens que tu es plus venu pour le buffet que pour l’exposition ?

-On peut toujours joindre l’utile à l’agréable.

Après ces mots, il se lève en me tendant une main que je n’hésite pas à prendre.

******

Après avoir mangé plus que de raison, j’aurai pas dû le suivre dans ses délires, je décide de rentrer. Je reviendrai demain en espérant que ça soit plus calme.

Je me lève pour dire au groupe que je vais rentrer.

-Déjà ???

-Oui sinon, ma grand-mère va s’inquiéter et je dois me préparer pour aller au travail.

-Tu travailles ?

-Oui comme caissière… Ne voulant pas raconter ma vie, je décide de couper court.

-Je te dépose. Je suis véhiculé.

Monter dans la voiture d’un inconnu, est-ce rassurant ?

Il doit lire dans mes pensées puisqu’il me fait savoir qu’un de ses potes va venir avec nous.

-Mais tu ne sais même pas où j’habite.

-Normalement c’est le moment où tu me dis.

-Parcelles.

-Ça tombe bien, j’habite à cité fadia.

Je ne vais pas faire ma difficile. Surtout que tout ce que j’allais prendre est un « Tata ».

Il me demande de monter devant puisque son pote aller descendre en premier.

*****

Sur le chemin du retour, je n’ai pas sorti un mot.

Ceci pouvait se justifier par l’angoisse de me trouver dans cette voiture. J’ai beau me dire qu’il ne me fera rien, je joue encore la carte de la prudence.

Quand son ami est descendu, il s’est à nouveau concentré sur moi.

-Je te croyais bien plus bavarde que ça.

-Je le suis, je préférais juste te laisser discuter avec ton ami.

Il me tend son portable et j’avoue avoir eu du mal à comprendre ce qu’il voulait que je fasse.

-Pour une fille intelligente, je te trouve assez lente à la détente, se moque-t-il.

-Traite moi nigaud si tu veux mais pourquoi me tendre ton portable.

Il fait un soupir d’exaspération avant de me dire que c’est pour que je mette mon numéro de téléphone.

Mais pas de chance, je n’ai pas de téléphone. Grand-mère a une politique 0 portable. Toujours dans cette idée saugrenue que ça nous empêcherait de nous concentrer sur nos études.

Et même si j’en avais, je doute que j’allais lui donner. Ceci est sans lendemain. Je préfère que ça le reste.

-Je n’ai pas de téléphone.

-Dis-moi plutôt que tu n’as pas envie de me le donner. Moi qui me pensais que le courant passait bien entre nous.

-Ma grand-mère nous le refuse.

-Si tu le dis, rétorque-t-il pas très convaincu alors que c’était la vérité.

J’arrive vers chez moi.

-Tu peux me laisser ici s’il te plait…

Il gare la voiture.

-Tu habites ici ?

-Non un peu plus loin mais je préfère que les membres de ma famille ne me regarde pas descendre d’une voiture.

-Pourtant il y a aucun mal dans ça.

-Je sais mais les gens sont différents et franchement je préfère éviter certaines polémiques.

-Puisque je n’aurai pas ton numéro, tu peux au moins me faire la bise en guise d’au revoir.

Je décide de ne pas faire la prude et de lui faire la bise.

Au moment de l’action, je m’en suis voulue de ne pas m’y être attendue, il a tourné la tête.

C’est ainsi qu’une simple bise se transforme en un véritable baiser, mon premier baiser. Je me laisse faire en pensant que tout sera oublié demain avant de me rappeler qu’il est jour et qu’on était dans une voiture.

-C’est de ça dont tu veux me priver en refusant de me donner ton numéro, sourit-il. Mais t’inquiète pas je vais pas insister.

-Je ne veux pas non plus me répéter, dis-je en ouvrant la portière. Merci de m’avoir déposé. Au revoir.

Il fait signe de main et je m’éloigne de sa caisse.

*****

Depuis que je suis à la maison, je n’arrête pas de sourire.

Ma sœur me regarde toujours avec cette tête intriguée.

-Quoi ? Demandé-je exaspérée.

-Rien, répond-elle sur le même ton.

-De toute façon je dois me préparer pour le boulot…Dis-je avant de me lever.

Je suis moi-même étonnée d’accorder autant d’importance à une personne que j’ai tellement peu de chance de revoir que j’en perds la tête.

Vous comprenez pourquoi je n’ai jamais voulu sortir avec quelqu’un ?

Ce sentiment est si niais. Le pire est qu’il t’empêche de te concentrer sur ce qui est vraiment important.

Je décide de tout refouler et de me concentrer sur ma vie d’avant et d’après.

******

C’est la rentrée des classes. Eh oui !!! ma véritable galère recommence.

Cours 8H-17H chaque jour sauf mercredi et boulot de 19H à minuit du lundi au samedi. Le dimanche je l’ai négocié sec. Ce n’est pas parce que le restaurant ouvre 7 jours sur 7 que je dois travailler 7 jours sur 7.

Notre emploi du temps est déjà affiché devant le bâtiment de la surveillance. Je rejoins mes amies Val et Fatima qui sont déjà en train de se plaindre qu’il soit trop chargé.

-Les filles, nous sommes en terminale. Vous vous attendiez à quoi ?

-J’avoue…Soupire Val.

-Mathématiques… Lundi 8h, youpi…Dit Fatima avant que je ne surenchérisse qu’après les maths ce sera PC qui nous attend.

-Je pense que je vais virer L, pendant que je peux encore le faire…Dit Val.

-Tu le dis depuis la seconde, lui fais-je remarquer. Et tu es toujours là.

-Je me demande souvent comment je fais pour tenir.

-L’amour que nous te portons. Qui a dit que l’amour ne donnait pas des ailes ? Dit Fatima avant que nous ne pouffions de rire.

*****

Dans la classe, je m’assois avec Fatima au deuxième banc de la deuxième rangée. Val est juste devant nous avec Hawa. Elle était en retard ce matin, comme la plupart des matins d’ailleurs.

Je regarde Fatima répondre à un texto tout en sourire durant la petite récré séparant les deux premiers cours.

-Demba, je présume.

-Hiii, nous nous vivons, demande à Val. Dans la vie y a autre chose que les études.

-Je me trouverais un copain quand j’en aurais fini avec tout ceci.

-Bien sûr, quand tu auras 30 et que tu seras vieille fille.

-Ta gueule Val…Le prof de PC entre avant qu’elle n’ait le temps de répliquer.

******

La journée avance lentement. J’aurais voulu parler avec les filles de ce qui s’est passé il y a quelques jours mais j’ai bien trop peur qu’elles se foutent de ma gueule. De toutes les façons, elles ne savent faire que cela.

Nous mangeons chacune son pain lentement et calmement avant Hawa nous fasse sursauter en nous faisant savoir que si nous n’y allons pas maintenant, nous risquons d’être en retard pour le cours de français.

En retournant en classe, Hawa nous fait savoir que notre prof était un nouveau. Tout ce que je sais que c’est pas le même qu’on avait l’année passée. S’il est nouveau, je n’ai pas cette info et j’avoue que ça ne m’intéresse pas plus que ça.

Une fois à notre étage j’ai pu regarder par la fenêtre de notre classe pour voir que le prof était déjà là. Mon estomac se noue automatiquement et j’ai une envie de rejeter mon déjeuner.

Il était là, c’était lui mon nouveau prof.

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