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Combats pour la gloire

Combats pour la gloire

JC

5.0
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763
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11
Chapitres

Kemayou a 26 ans et c'est un homme qui se bat pour joindre les deux bouts. Il est Ă©tudiant comme son meilleur ami Jules qu'il connaĂźt depuis plus de 20 ans. De temps Ă  autre, il travaille pour son voisin papa Tagni pour rejoindre les deux bouts... Son pĂšre le traite de bon Ă  rien parce que mĂȘme en tant qu'Ă©tudiant, ises rĂ©sultats son mauvais et pour couronner le tout, Émilie, sa petite amie le quitte soit disant qu'elle veut un vrai homme et non quelqu'un qui vit encore chez ses parents et qui ne peut mĂȘme pas s'occuper d'elle. Fou de rage, Kemayou dĂ©cide de se battre pour la gloire (richesse etc).

Chapitre 1 Prologue

- Bon les amis, nous allons nous arrĂȘter lĂ  pour aujourd'hui! Le cours est terminĂ©! Votre dĂ©lĂ©guĂ© vous communiquera le programme de la semaine prochaine plus tard!

J'entends l'enseignant parler comme dans un rĂȘve et oui je suis vraiment perdu dans mes pensĂ©es! Comment ne devrais-je pas l'ĂȘtre ? Nous Ă©tions Ă  quelques semaines des contrĂŽles continus mais je n'avais pas encore un franc pour payer ma scolaritĂ©! Mon cerveau n'arrĂȘtait pas de tourner Ă  mille Ă  l'heure, je rĂ©flĂ©chissais sans cesse je me demandais comment j'allais faire pour me sortir de cette situation ? Comment j'allais faire pour ĂȘtre dans les normes avant les contrĂŽles continus ainsi que les examens! Je suis restĂ© lĂ  clouĂ© sur ma place un bon moment fixant le tableau, sans bouger essayant de trouver une solution Ă  mon problĂšme!

Je me demandais quel oncle j'allais voir pour lui soutirer une partie, oĂč quel job pouvais-je faire pour m'en sortir! MĂȘme mon voisin papa Tagni le maçon avec qui je faisais quelques petits jobs pour avoir un peu d'argent ne m'avait pas fait signe depuis plusieurs semaines! Oui il faut que je l'appelle sĂ»rement il m'a oubliĂ©! Me suis-je dit intĂ©rieurement.

-Hey! Kemayou! Kemayou! Samuel! Sam! Crie mon pote Jules!

Je me lÚve nonchalamment et me retourne! Je prends mon téléphone que je remets dans ma poche.

- Oui gars J'arrive!

- DĂ©pĂȘche-toi! N'oublie pas qu'on doit terminer au moins deux Ă©preuves de mathĂ©matiques appliquĂ©es aujourd'hui!

- Hum... dis-je. Puis je poursuis.

- Jules je ne suis pas d'humeur Ă  traiter une Ă©preuve aujourd'hui! Je n'ai mĂȘme pas envie d'Ă©tudier!

- Et qu'est-ce que tu veux ? Ne me dis pas que tu as rendez-vous avec elle!

Je lui sors un sourire timide, il éclate de rire puis me tapote légÚrement l'épaule.

- Ah comme tu as rendez-vous avec Madame, tu ne penses plus Ă  ton avenir gars ?

- Atangana tu es fou! Tu comprends non ? Laisse-moi rentrer je t'en prie!

- Est-ce que je peux t'empĂȘcher ? Fais vite, on ne fait pas attendre les jolies filles!

- N'est-ce pas ?

- Tu ignores quoi ?

- Tout!

C'est dans cette ambiance que je quitte mon ami Jules, un trĂšs bon ami Ă  moi ça fait prĂšs de 20ans que nous nous connaissons et sommes de vĂ©ritables amis! Je le laisse au campus et prends le chemin de retour! Je me suis prĂ©cipitĂ©, car je ne voulais vraiment pas la faire attendre, et vivant encore en famille je ne voulais pas qu'elle se sente gĂȘnĂ©e de m'attendre! Il est vrai que je venais d'avoir 27ans mais je vivais encore chez mes parents, je ne pouvais me permettre ce luxe d'avoir une chambre Ă  l'UniversitĂ©! De temps Ă  autre je squatte chez Jules mais bon je prĂ©fĂšre avoir mon intimitĂ©! J'arrive dans mon quartier sis Ă  BĂ©penda omnisport, je marche machinalement toujours perdu dans mes pensĂ©es, je n'arrĂȘtais pas de penser Ă  ma situation, Ă  ma vie bref Ă  tout. Je marche la tĂȘte presque baissĂ©e ne regardant vraiment pas autour de moi, lorsque je m'apprĂȘte Ă  prendre le virage je tombe sur papa Tagni

- Bonsoir mon fils ça va ?

- Bonsoir papa Tagni, ah je suis lĂ !

- Et l'école ? - Je bouscule papa, je me bats énormément!

- C'est normal fiston faut te battre!

Je profite pour lui demander s'il n'y a pas de chantier en cours ou je peux gagner un peu d'argent.

- Pour l'instant y'a rien mon fils c'est fort hein! Moi-mĂȘme ou je suis lĂ  ça ne va pas c'est chaud, le travail est difficile!

- De toute façon dÚs que tu as vent de quelque chose fais-moi signe.

- D'accord fiston je ne manquerai pas!

Une fois chez nous, j'entre dans la maison et ne vois personne aucune trace de mes sƓurs, ni celle de mes parents. Je ralenti mes pas lorsque j'entends des voix, rĂ©sonnant vers la chambre de mes parents, je marche lentement en me dirigeant vers ma petite chambre puis j'entends mon pĂšre et ma mĂšre dĂ©battre Ă  basse voix, je me stoppe pour entendre ce qui se dit Ă  l'intĂ©rieur.

- Gabriel ne parle pas comme ça ce n'est pas de ma faute.

- C'est la faute de qui ? C'est toi leur mÚre! Tu dois te battre pour qu'ils deviennent des adultes! Tu as quoi d'autres à faire ? Avec mon maigre salaire d'instituteur tu crois que je peux faire quoi de plus ? J'ai déjà assez fait! Ton fils doit se battre! Il passe son temps à échouer! C'est un bon à rien! Il fou quoi ici à son ùge ?

- Eh Gabi pourquoi tu parles de l'enfant là comme ça ?

- Parce que tu crois qu'à son ùge on l'est encore ? Je t'ai épousé à quel ùge ? Je suis venu te chercher chez tes parents à quel ùge ?

Silence

- Tu ne parles plus ? Demande fermement mon pĂšre Ă  ma mĂšre!

- Je vais parler...

- Ok c'est quoi ta préoccupation ?

Ma mÚre lui réponds à voix basse, elle parlait tellement doucement que je n'ai rien entendu c'est la réaction de mon pÚre qui m'a fait savoir de quoi il s'agissait!

- Marceline il ne faut pas exagérer! Je n'ai rien! Je dis bien je n'ai rien! Tu comprends pourquoi je te dis que ton fils c'est un bon à rien! Un paresseux!

Silence

- Les jeunes de son ùge sont dans les bureaux, il est là encore chez ses parents, et on doit payer ses études! Je t'ai dit que cette année je ne donne rien! En plus pour ne rien récolter à la fin! Comment!

- Mais Gabi ça veut dire quoi ?

- Comme tu as entendu lĂ ! Je n'ai rien Ă  lui donner!

Les paroles de mon pĂšre sont tellement choquantes que je continue avec une trĂšs grande honte dans ma petite chambre! Je m'assois sur mon lit, attrape ma tĂȘte de mes deux mains et commence Ă  rĂ©flĂ©chir, il avait raison je ne devrais plus ĂȘtre lĂ  aujourd'hui, je devais ĂȘtre loin! J'ai commencĂ© Ă  me poser des questions; suis-je vraiment paresseux ? Idiot ? J'Ă©tais perdu je ne savais mĂȘme plus quoi penser de moi avec tous les efforts que je faisais je ne rĂ©ussissais pas les concours officiels que je faisais, je n'avançais pas facilement Ă  l'UniversitĂ©, d'une part je comprenais mon pĂšre!

Pendant que je suis lĂ  perdu dans mes pensĂ©es mon tĂ©lĂ©phone me sort de ma rĂȘverie et je vois un message

- Je suis dehors...

Je ne comprends pas pourquoi Émilie a choisi de m'Ă©crire un message plus tĂŽt que d'entrer sachant que je suis lĂ ! Je fixe mon tĂ©lĂ©phone un bon moment et malgrĂ© tout je me lĂšve et sors. Je la vois devant notre concession bien habillĂ©e comme d'habitude, petite robe avec une sandale aux pieds! Elle Ă©tait simplement jolie! Je me dirige vers elle et lui fais les bises puis

- Entre je t'en prie.

- Sam il faut qu'on parle. Dit-elle de maniĂšre sereine, sans bouger.

Je lui sors un regard interrogateur, car je ne comprends pas son attitude! Je lui fais un geste de la main, genre aprĂšs toi, elle ne bouge pas et me regarde.

- Entre et on pourra parler tranquillement, Émilie qu'est ce qui t'arrive ?

Elle reste silencieuse pendant un moment puis entre et s'installe au salon. Je veux lui offrir Ă  boire elle refuse! Je m'installe en face d'elle et tourne mon regard vers elle pour lui dire parle je suis prĂȘt. Tout d'un coup tout devient calme, nous entrons dans un silence de mort; La maison est tellement calme qu'on se dirait ĂȘtre dans un cimetiĂšre. Nous sommes restĂ©s dans ce silence pendant prĂšs de deux minutes, jusqu'Ă  ce que je le brise en prenant de ses nouvelles, ensuite je poursuis

- Émilie je t'Ă©coute, de quoi tu veux qu'on parle ?

- De tout... bref de nous... dit-elle.

- Par rapport à quoi précisément ?

- Par rapport Ă  quoi comment ?

Je reste silencieux et l'Ă©coute.

- Sam toi-mĂȘme tu vois que tout ne va pas! Regarde oĂč nous sommes ?

- C'est quoi ton problùme Émilie ?

- Samuel je veux avancer! Je veux ĂȘtre avec homme! Un vrai homme, tu comprends ma prĂ©occupation ? Tu crois que ça me plaĂźt de venir tout le temps ici chez vous ? Non! J'ai besoin d'intimitĂ©, je veux aussi avoir les clefs d'une maison, ou d'un appartement! Je... je suis dĂ©solĂ©e... mais ça ne m'enchante plus de venir te voir rien qu'en pensant aux conditions dans lesquelles tu vis! Je ne supporte plus cette vie!

- Émilie... Émilie s'il te plaĂźt calme toi. Ne sois pas pressĂ©e ça va aller t'inquiĂšte.

- Non je n'en peux plus! Sam je suis dĂ©solĂ©e mais ça ne peut plus continuer comme ça! Regarde-moi une fille comme moi mĂ©rite mieux! Je veux ĂȘtre dans une relation qui a un rĂ©el avenir! Une vraie relation! Je veux avancer, j'ai dĂ©jĂ  26ans le temps passe! L'Ăąge avance!

Silence

- Sam je... je... je suis vraiment dĂ©solĂ©e, tu es un gars bien mais je prĂ©fĂšre qu'on arrĂȘte. Je ne veux plus de cette relation...

J'Ă©tais tellement abattu que parler m'a dĂ©passĂ©. Qu'est-ce que je pouvais encore dire qui allait la retenir ? Émilie avait dĂ©jĂ  pris sa dĂ©cision! Je ne faisais que l'entendre parler, sans dire un mot, tellement ses paroles me fendaient le cƓur mais que pouvais-je faire Ă  part la regarder ? Était-ce de sa faute ? Ou de la mienne ? Je me posais les questions intĂ©rieurement pour mieux vivre la situation et essayer de la digĂ©rer en

silence.

Elle termine de parler, se lĂšve et sors de la maison. Je la regarde sortir sans broncher ni la retenir, mon cƓur est tellement lourd ma gorge serrĂ©e, je ne veux pas qu'elle me quitte mais en mĂȘme temps je ne peux la retenir je suis partagĂ© Ă  ce moment prĂ©cis je ne sais plus quoi faire! Je me lĂšve brusquement et dĂ©cide de faire ce que j'aurais dĂ» faire, je la suis pour lui demander pardon et me donner une chance, de nous donner une chance et de croire en moi, en mon potentiel!

J'avais conscience que je n'avais rien mais j'avais espoir que tout irait pour le mieux par la suite! Je suis sorti regardant dans tous les sens aucune trace d'elle; mĂȘme pas sa silhouette, je me suis rendu compte qu'elle Ă©tait vraiment sĂ©rieuse, que ce n'Ă©tait pas un rĂȘve.

Je me suis directement dirigĂ© vers le carrefour et j'ai pris la premiĂšre moto que j'ai trouvĂ© direction Ange RaphaĂ«l! Émilie vivait dans une petite chambre non loin de l'UniversitĂ© de Douala oĂč elle faisait ses Ă©tudes en comptabilitĂ© et gestion! Une fois devant sa citĂ© je croise sa voisine qui me regarde bizarrement, je ne la gĂšre pas et continue d'avancer une fois devant la porte de sa chambre je toque, une deux, trois fois sans rĂ©ponse je reste lĂ  devant pendant quelques minutes puis je dĂ©cide enfin de faire demi-tour; dĂšs que j'arrive dehors je l'aperçois Ă  distance et je comprends tout, je comprends qu'elle a fait un choix, que tout est fini, qu'il n'y a plus rien que je puisse faire. Mais j'essaie de me rapprocher un peu plus pour avoir le cƓur net sur un dĂ©tail et ce que je vois me laisse juste sans voix

- Non non non! Elle n'a pas osé me faire ça! Non! Ils n'ont pas osé! Ils n'ont pas osé! Nooooooooooon!

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