Il y a cinq ans, j'ai offert un de mes reins à Aymeric pour le sauver d'une mort certaine, sacrifiant ma santé pour bâtir son empire. Aujourd'hui, ce sacrifice me tue. Le verdict du médecin est tombé comme une sentence irrévocable : mes reins lâchent, il ne me reste que trois mois à vivre. Cherchant du réconfort, je me suis traînée jusqu'à son bureau, pour le trouver avec Ania, son premier amour, celle qui l'avait brisé. Cachée dans l'ombre, j'ai entendu la vérité brute sortir de sa bouche, entre deux rires moqueurs. « Lotte est utile, c'est une parfaite femme d'intérieur, mais elle est si fade. Elle ne se doute de rien, elle est bien trop naïve pour comprendre. » Chaque mot était un coup de poignard. J'étais son marchepied, son ombre, et maintenant, son déchet. J'ai séché mes larmes. La tristesse a laissé place à une haine pure, glaciale et méthodique. Le lendemain, j'ai vendu ma bague de fiançailles place Vendôme, forçant Aymeric à la racheter une fortune pour éviter le scandale public. En remettant l'anneau à mon doigt, il pensait avoir acheté mon silence et ma soumission éternelle. « Organisons le plus grand mariage de Paris, mon amour », lui ai-je dit avec un sourire tendre. Il ne sait pas que cette cérémonie ne célébrera pas notre union, mais sa destruction totale.
Il y a cinq ans, j'ai offert un de mes reins à Aymeric pour le sauver d'une mort certaine, sacrifiant ma santé pour bâtir son empire.
Aujourd'hui, ce sacrifice me tue. Le verdict du médecin est tombé comme une sentence irrévocable : mes reins lâchent, il ne me reste que trois mois à vivre.
Cherchant du réconfort, je me suis traînée jusqu'à son bureau, pour le trouver avec Ania, son premier amour, celle qui l'avait brisé.
Cachée dans l'ombre, j'ai entendu la vérité brute sortir de sa bouche, entre deux rires moqueurs.
« Lotte est utile, c'est une parfaite femme d'intérieur, mais elle est si fade. Elle ne se doute de rien, elle est bien trop naïve pour comprendre. »
Chaque mot était un coup de poignard. J'étais son marchepied, son ombre, et maintenant, son déchet.
J'ai séché mes larmes. La tristesse a laissé place à une haine pure, glaciale et méthodique.
Le lendemain, j'ai vendu ma bague de fiançailles place Vendôme, forçant Aymeric à la racheter une fortune pour éviter le scandale public.
En remettant l'anneau à mon doigt, il pensait avoir acheté mon silence et ma soumission éternelle.
« Organisons le plus grand mariage de Paris, mon amour », lui ai-je dit avec un sourire tendre.
Il ne sait pas que cette cérémonie ne célébrera pas notre union, mais sa destruction totale.
Chapitre 1
Lotte Besnard POV:
Les mots du médecin ont résonné comme une sentence de mort. Trois mois. C'était tout ce qu'il me restait. À ce même instant, mon mari, Aymeric, était avec son ex-amante, Ania, à faire semblant d'être un père pour leur enfant imaginaire. Mon cœur s'est glacé, une douleur lancinante dans mon unique rein, comme un rappel brutal de mon sacrifice.
C'était il y a cinq ans. Aymeric, mon brillant architecte, mon époux adoré, était au bord du gouffre. Une insuffisance rénale aiguë menaçait de l'emporter. Sans hésiter, j'ai donné un de mes reins. J'ai aussi porté son entreprise, Clermont Architectes, sur mes épaules. J'étais son ombre, son cerveau secret, sa force silencieuse. Sans moi, il n'y aurait eu ni lui, ni son empire. Mais les ombres finissent toujours par s'évanouir dans l'obscurité.
Les années suivantes, mon corps a commencé à montrer des signes de faiblesse. Des douleurs sourdes, une fatigue constante. Les médecins que j'ai consultés attribuaient ça au stress. "Mademoiselle Besnard, vous travaillez trop. Il faut vous reposer." Mais comment me reposer quand l'empire d'Aymeric, notre empire, dépendait de chaque esquisse, de chaque plan que je dessinais dans l'ombre ? Je me suis forcée à sourire, à minimiser, à faire comme si tout allait bien. Jusqu'à ce matin, où les examens ont révélé la vérité crue. Le rein qu'il me restait lâchait.
Le Dr Dubois, son visage empreint d'une pitié que je ne supportais pas, a posé sa main sur la mienne.
"Madame Clermont," a-t-il dit doucement, "Votre état est grave. L'insuffisance rénale terminale est avancée. Avec l'épuisement professionnel chronique et le stress post-opératoire de la néphrectomie, vos reins ont été trop sollicités."
J'ai retiré ma main. Je n'avais pas besoin de sa pitié. J'avais besoin de temps.
"Combien de temps ?" Ma voix était étrangement calme, comme si je parlais d'une autre personne.
Il a hésité, ses yeux évitant les miens. "Dans le meilleur des cas, avec des traitements lourds, peut-être six mois. Mais... votre corps est déjà très fatigué. Soyons réalistes. Trois mois. Au-delà, c'est un miracle."
Trois mois. C'était tout. Je pouvais sentir la douleur sourde dans mon flanc, une douleur qui ne me quitterait plus. Elle était là, cette douleur, chaque jour, depuis des mois. Mais je l'avais ignorée. Toujours ignorée.
Je me suis levée, mes jambes un peu chancelantes, mais ma détermination inébranlable. "Merci, docteur."
Il a tenté de me retenir. "Madame, il faut en parler à votre mari. Il faut commencer les démarches pour une greffe."
J'ai ri. Un rire sec, sans joie. "Mon mari est occupé. Très occupé."
Je suis sortie de l'hôpital, la rue de Rivoli baignée par un soleil radieux, indifférente à ma douleur. J'ai déverrouillé mon téléphone. La photo d'Aymeric, souriant, confiant, habillait mon écran. Je l'ai touchée du bout des doigts. Il ne saurait rien. Pas encore.
Ce soir, c'était notre cinquième anniversaire de mariage. J'avais prévu un dîner. Le dernier.
Je suis rentrée à l'appartement, notre luxueux appartement du 8ème arrondissement. L'odeur du Lys Impérial que j'avais acheté pour la table emplissait l'air. J'ai allumé les bougies, posé les assiettes en porcelaine fine. Chaque plat que j'avais préparé était un hommage à nous, à notre histoire. Le bœuf bourguignon, son plat préféré. Le gratin dauphinois, ma touche personnelle. Le moelleux au chocolat, notre dessert de fiançailles. Chaque geste était mécanique, mon esprit déjà ailleurs, dans ce futur qui n'existerait pas pour moi.
J'ai imaginé son sourire, ses yeux pétillants quand il goûterait la première bouchée. J'ai imaginé ses bras autour de moi, ses mots doux. Une étincelle d'espoir, aussi folle soit-elle, persistait. Peut-être, ce soir, serait-il différent ? Peut-être se souviendrait-il de ce que nous étions ?
Mon téléphone a vibré. C'était lui. Aymeric.
"Lotte, chérie, je suis tellement désolé," sa voix était pleine d'une fausse contrition. "Une réunion d'urgence. Un client important de dernière minute. Tu sais comment c'est."
Le mensonge coulait de sa bouche comme de l'eau. J'ai senti une pointe de glace s'enfoncer dans ma poitrine.
Puis, en arrière-plan, j'ai entendu un rire. Le rire cristallin et reconnaissable d'Ania Roucher.
Mon sang s'est glacé. Mon corps a tremblé.
"Ne t'inquiète pas, Aymeric," j'ai dit, ma voix plate, "Je comprends."
"Tu es la meilleure, Lotte. Je t'appelle dès que je me libère." Il a raccroché, son soulagement palpable.
Je n'ai pas pleuré. Les larmes étaient un luxe que je ne pouvais pas me permettre.
J'ai pris mon iPad, mes doigts tremblant légèrement. J'ai ouvert Instagram. Ania Roucher. Sa dernière publication. Un selfie dans une salle d'attente chic, un verre d'eau à la main, un ventre légèrement arrondi qu'elle mettait en valeur sous une robe moulante. La légende : "Merci à mon amour de m'avoir accompagnée pour mon premier examen prénatal. Un nouveau chapitre commence pour nous."
Mon souffle s'est coupé. Le monde a basculé.
Tout s'est brisé. Mon cœur, mon corps, mon âme.
Ania. Toujours Ania. La femme qu'Aymeric avait aimée avant moi. Celle qui l'avait rejeté, le laissant brisé, avant que je ne le ramasse morceau par morceau. J'avais tout reconstruit de lui. Son cœur, sa carrière, sa vie. Et elle revenait maintenant, pour récolter ce qu'elle n'avait jamais semé.
La douleur dans mon rein a redoublé. Une morsure aiguë, me rappelant ce que j'avais donné. Ce que j'avais perdu. Et ce que je perdais encore. Je me suis penchée en deux, la main serrée sur mon flanc, essayant de contenir le cri qui menaçait de s'échapper. C'était la malédiction de mon corps. Chaque blessure émotionnelle se traduisait par une douleur physique atroce, comme si mon corps me punissait de tant d'amour aveugle.
J'ai regardé les plats sur la table, froids, immobiles. Ils représentaient mes espoirs, mes illusions. Tout était froid maintenant.
J'ai pris mon téléphone et j'ai composé son numéro. Une dernière fois.
"Aymeric," ma voix était à peine un murmure, "Je voulais juste te dire que je t'aime."
Il a soupiré, un son impatient. "Moi aussi, Lotte. Maintenant, je dois vraiment y aller. C'est urgent."
Il a raccroché.
Ce n'était pas une réunion d'urgence. C'était un mensonge. Un dernier, cruel mensonge.
Il m'avait épousée sur un coup de tête, après avoir été largué par Ania. Il m'avait dit que j'étais son pilier, son roc, son foyer. Il m'avait promis l'éternité, me glissant une bague au doigt, un saphir entouré de diamants. "Cette bague te protégera, Lotte. Elle te guérira de tout ce qui pourra te blesser." Des mots d'amour, qui sonnaient si creux maintenant. Mes amies me jalousaient. "Votre amour est un conte de fées," disaient-elles. Elles ne savaient pas que j'étais la fée, et que mon sortilège était sur le point de se briser.
J'avais risqué ma vie pour lui. J'avais tout donné. Et il m'avait trahie. Avec elle.
La colère a submergé la douleur. Elle a brûlé en moi, une flamme froide et destructrice. Mon corps était défaillant, mon temps compté. Mais mon esprit, lui, était d'une clarté glaçante. Je ne serais plus jamais la femme silencieuse, la femme à sacrifier. Je ne serais plus la victime.
Il allait me regretter. Il allait payer. Cher.
Je me suis levée, mon visage pétrifié. La première lettre. Je savais déjà ce que j'allais y écrire.
Chapitre 1
05/12/2025
Chapitre 2
05/12/2025
Chapitre 3
05/12/2025
Chapitre 4
05/12/2025
Chapitre 5
05/12/2025
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