Albane POV: Pendant dix ans, j'ai été le bouc émissaire de ma propre famille, accusée d'avoir ruiné notre entreprise. Une machination orchestrée par ma cousine Léda et mon mari, Julien. Ils ont retourné ma fille, Clara, contre moi, et m'ont volé l'amour de mes parents. J'étais devenue un fantôme dans ma propre maison, une épouse trahie et une mère rejetée. Le jour où j'ai enfin trouvé le courage de demander le divorce, il m'a laissée pour morte au milieu d'une tempête de neige. Alors que j'étais à l'hôpital, frôlant la mort, son appel n'était pas rempli d'inquiétude, mais d'un ordre glacial. « Reviens à la maison. Tout de suite. Et excuse-toi auprès de Léda ! » Sa voix a brisé la dernière illusion que je nourrissais. L'amour s'est mué en une haine froide et déterminée. J'ai alors décidé que je ne subirais plus. J'ai retrouvé l'homme que Léda avait trahi dix ans plus tôt, la clé de sa chute. Cette fois, c'est moi qui allais les détruire.
Albane POV:
Pendant dix ans, j'ai été le bouc émissaire de ma propre famille, accusée d'avoir ruiné notre entreprise. Une machination orchestrée par ma cousine Léda et mon mari, Julien.
Ils ont retourné ma fille, Clara, contre moi, et m'ont volé l'amour de mes parents. J'étais devenue un fantôme dans ma propre maison, une épouse trahie et une mère rejetée.
Le jour où j'ai enfin trouvé le courage de demander le divorce, il m'a laissée pour morte au milieu d'une tempête de neige.
Alors que j'étais à l'hôpital, frôlant la mort, son appel n'était pas rempli d'inquiétude, mais d'un ordre glacial.
« Reviens à la maison. Tout de suite. Et excuse-toi auprès de Léda ! »
Sa voix a brisé la dernière illusion que je nourrissais. L'amour s'est mué en une haine froide et déterminée.
J'ai alors décidé que je ne subirais plus. J'ai retrouvé l'homme que Léda avait trahi dix ans plus tôt, la clé de sa chute. Cette fois, c'est moi qui allais les détruire.
Chapitre 1
Albane POV:
Je posais mon stylo. Le document juridique, enfin complet, reposait sur la table en bois sombre, lourd de toutes les fins. Chaque mot était une étape, chaque paragraphe une victoire sur la douleur lancinante des dix dernières années.
Dix ans. Une éternité passée à attendre un pardon qui ne viendrait jamais. Une éternité passée à payer une dette morale qui n' était pas la mienne, à subir un châtiment immérité.
Je me souviens de la fête. C'était il y a une éternité. Une célébration soigneusement préparée, des ballons aux couleurs pastel flottant au plafond, une nappe brodée recouvrant la table. Tout était prêt pour un moment de joie, un anniversaire spécial, une journée qui devait marquer un nouveau départ.
Le gâteau, pièce maîtresse de la table, s'était affaissé. La crème avait coulé, les décorations s'étaient fânées. Il était là, triste et silencieux, comme le symbole de mes espoirs brisés.
La veille, Julien, mon mari, m'avait demandé de ne rien prévoir. "Laisse-moi faire, Albane," avait-il dit, "je veux que ce soit parfait pour toi. Tu as tellement sacrifié." Je l'avais cru.
Il m'avait promis une surprise, une escapade romantique, juste nous deux. Une reconnexion après des mois de distance, de silences pesants et de regards fuyants. Un nouveau départ, c'est ce que je voulais tant.
J'avais attendu, le cœur battant, le téléphone à la main. Les heures s'étaient étirées, chaque minute un poids sur ma poitrine.
J'avais fini par ouvrir les réseaux sociaux, un réflexe dicté par l'angoisse grandissante. C'est là que je l'avais vue. Une photo. Le sourire de Léda Gonthier, ma cousine, égayait l'écran, son bras enlacé autour de la taille de Julien. Ils étaient à Venise.
L'image était nette, cruelle dans sa clarté. La place Saint-Marc en arrière-plan, un verre de prosecco à la main, leurs visages rayonnants de bonheur. Mon bonheur.
La porte d'entrée avait claqué, me tirant de ma torpeur. Julien était là, ses yeux sombres de colère. Il n'avait même pas un mot d'excuse.
Il avait arraché le document de ma main, le froissant sans un regard. "Qu'est-ce que c'est que ça, Albane ?"
Sa voix était un grondement. Ses yeux noirs fixaient la boule de papier froissée.
"Une lubie, encore une de tes lubies ?" Son ton était teinté de mépris, comme si mes sentiments n'étaient jamais que des caprices d'enfant.
"Où étais-tu ?" Ma voix tremblait, mais le son était là.
Il avait haussé les épaules. "Problèmes au travail. Une urgence, comme d'habitude. Tu sais bien comment c'est."
Son regard avait balayé la pièce, s'arrêtant un instant sur le gâteau affaissé. Une étincelle, presque de la culpabilité, avait traversé ses yeux avant de s'éteindre.
Son visage s'était adouci. "Albane, ma chérie. Je suis désolé. Tellement désolé. J'aurais dû te prévenir. Mais c'était important. Tellement important."
Il avait fait un pas vers moi, sa main tendue. "Et ce soir, on pourrait aller dîner, juste nous deux ? Pour te rattraper tout ce temps perdu ?"
C'était son schéma habituel. Une manipulation subtile, un mea culpa sans confession, une promesse d'avenir pour effacer le présent. Il avouait une erreur, jamais la trahison. Il promettait des lendemains meilleurs, pourvu que je me taise.
J'avais toujours cédé. Toujours. Parce que je redoutais le vide, la solitude, le silence de l'abandon. Parce que je pensais que notre fille, Clara, avait besoin d'une famille unie.
Mais cette fois, quelque chose avait changé en moi. Une flamme froide s'était allumée.
Je me suis levée, mon corps plus léger que je ne l'avais jamais senti. J'ai ramassé le document froissé, l'ai déplié doucement, révélant la seule chose qui comptait désormais. Les papiers de divorce.
"Ça, Julien," dis-je, ma voix étonnamment calme, "c'est mon plan. Et cette fois, je ne reculerai pas."
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