L'odeur de terre et de vin de la cave, ma prison depuis dix ans, me rongeait l'âme. Dix ans passés dans un couvent provençal, exilée par ma propre famille. Un sacrifice pour qu'Isabelle, ma cousine, prenne ma place. À mon retour à Paris, la trahison m'a frappée de plein fouet: ma maison n'était plus la mienne, ma chambre occupée, et mes robes, mes bijoux... Isabelle les portait, prête à épouser aussi mon fiancé. Tout volé, avec la complicité de ma mère. Aujourd'hui, c'est son mariage. La veille, j'avais découvert un document prouvant que j'étais l'unique héritière. Prise sur le fait en tentant de le récupérer, ma mère et Isabelle m'ont jetée ici, dans l'obscurité, pour que je ne gâche pas leur grand jour. Les musiques et les rires montent d'en haut. La fête bat son plein. Je me suis libérée, émergeant sale et chancelante. Le silence est tombé lorsque j'ai apparu en haut de l'escalier. Tous les regards se sont tournés vers moi. Isabelle, magnifique dans ma robe de mariée, s'est décomposée. Ma mère, Madame Dubois, s'est précipitée, hurlement de fureur : « Camille ! Qu'est-ce que tu fais là ? Retourne d'où tu viens ! Tu n'es que la cousine pauvre, tu n'as rien à faire ici. Tu vas tout gâcher ! » Les murmures ont répété « la cousine pauvre ». Mon père lui-même m'a tendu un verre de vin, son regard calculateur. J'ai refusé. La panique a saisi ma mère. « Elle est folle ! Tuez-la ! Débarrassez-moi d'elle ! » Les gardes se sont avancés. Paralysée, je les ai vus venir. Un coup de feu, une douleur fulgurante, puis le néant. Pourtant, dans le vide, j'ai entendu mon père parler du vin comme d'un somnifère, et d'un plan : devenir la Première Dame, une nouvelle identité, à l'Élysée. Ma mère avait tout détruit en ordonnant ma mort. Une rage glaciale, une tristesse infinie. Je voulais une autre chance, la justice, qu'elles paient. Puis une lumière aveuglante, une chute vertigineuse. Je me suis réveillée, haletante, sur le sol froid de la cave. La musique du mariage montait déjà. J'étais revenue. Revenue au jour de ma mort. Cette fois, les choses allaient se passer différemment.
L\'odeur de terre et de vin de la cave, ma prison depuis dix ans, me rongeait l\'âme.
Dix ans passés dans un couvent provençal, exilée par ma propre famille. Un sacrifice pour qu\'Isabelle, ma cousine, prenne ma place.
À mon retour à Paris, la trahison m\'a frappée de plein fouet: ma maison n\'était plus la mienne, ma chambre occupée, et mes robes, mes bijoux... Isabelle les portait, prête à épouser aussi mon fiancé. Tout volé, avec la complicité de ma mère.
Aujourd\'hui, c\'est son mariage. La veille, j\'avais découvert un document prouvant que j\'étais l\'unique héritière. Prise sur le fait en tentant de le récupérer, ma mère et Isabelle m\'ont jetée ici, dans l\'obscurité, pour que je ne gâche pas leur grand jour.
Les musiques et les rires montent d\'en haut. La fête bat son plein. Je me suis libérée, émergeant sale et chancelante.
Le silence est tombé lorsque j\'ai apparu en haut de l\'escalier. Tous les regards se sont tournés vers moi. Isabelle, magnifique dans ma robe de mariée, s\'est décomposée. Ma mère, Madame Dubois, s\'est précipitée, hurlement de fureur :
« Camille ! Qu\'est-ce que tu fais là ? Retourne d\'où tu viens ! Tu n\'es que la cousine pauvre, tu n\'as rien à faire ici. Tu vas tout gâcher ! »
Les murmures ont répété « la cousine pauvre ». Mon père lui-même m\'a tendu un verre de vin, son regard calculateur. J\'ai refusé.
La panique a saisi ma mère.
« Elle est folle ! Tuez-la ! Débarrassez-moi d\'elle ! »
Les gardes se sont avancés. Paralysée, je les ai vus venir. Un coup de feu, une douleur fulgurante, puis le néant.
Pourtant, dans le vide, j\'ai entendu mon père parler du vin comme d\'un somnifère, et d\'un plan : devenir la Première Dame, une nouvelle identité, à l\'Élysée. Ma mère avait tout détruit en ordonnant ma mort.
Une rage glaciale, une tristesse infinie. Je voulais une autre chance, la justice, qu\'elles paient.
Puis une lumière aveuglante, une chute vertigineuse. Je me suis réveillée, haletante, sur le sol froid de la cave. La musique du mariage montait déjà.
J\'étais revenue. Revenue au jour de ma mort.
Cette fois, les choses allaient se passer différemment.
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