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Hadès’s Creepy Rider : Psyko

Hadès’s Creepy Rider : Psyko

Kymi Sona

5.0
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5
Chapitres

Être dans la ligne de mire d'un membre des Hadès's Creepy Rider, c'est signer son arrêt de mort. Surtout lorsqu'il s'agit de Psyko. Pour lui, Mayron Sullyvan, rien n'a d'égal que son club, ses frères et son business. Il est sombre, tourmenté et cruel. Toutes formes de menaces, il les élimine. Pas d'attache, encore moins de sentiments. Pour elle, Sa famille avant tout ! Leya a commis l'erreur de tenir tête à ce biker en herbe. Ils n'étaient que des adolescents mais sa rencontre avec ce jeune garçon va faire exploser son monde. Exilée loin des siens, elle s'était pourtant juré de ne jamais recroiser son chemin. Brisée, humiliée, elle s'est reconstruite et se pensait à l'abri loin des terres de ce maudit club, en particulier loin de lui, celui qu'on appelle Psyko. Mais une tragédie va encore s'abattre sur elle, la ramenant en enfer. Dans SON enfer. Bien des choses ont changé, cinq années se sont écoulées et c'est dans un monde complètement différent, dont elle ne sait rien, qu'elle va devoir apprendre à vivre. Et si le danger n'était pas là où elle le pensait ? Et si son pire cauchemar n'était en réalité que son plus beau rêve ?

Chapitre 1 Prologue

Août 1998, Saint Anthony.

༄Mayron༄

Assis dans un coin sombre de la chambre, j'attends patiemment que la fête qui bat son plein à l'étage en dessous prenne fin. Je suis ici pour une seule et unique personne : la propriétaire des lieux. La petite chose qui est arrivée dans ma ville depuis un an et qui me ronge le cerveau. Cataleya Cooper.

J'allume une énième clope, le regard perdu dans le vague. Si cette garce me voyait, la clope au bec dans son petit nid, elle piquerait à coup sûr une crise. Mais je n'en est rien foutre ! Qui ne connaît pas mon tempérament après tout ? Avec ma gueule d'ange, mes yeux clairs, beaucoup pourraient croire que je suis un bon fils à papa, bien éduqué... Pourtant il n'en est rien.

Je ricane en tirant une taffe sur mon tube. La brûlure de la fumée irrite ma gorge mais apaise ma tension. Ma tête rejetée en arrière, je la libère en formant des petits ronds en pensant que je suis très loin de ce cliché merdique. Et tous ici le savent, la ville entière le sait. Je suis un Hadès's Creepy Rider, et mon cuir en est la preuve. Enfin pas totalement, vu qu'il nous reste encore un an, à Peter et moi, pour en être officiellement.

Pour l'instant nous sommes des prospects de 17 ans, relégués à récurer la merde des autres et à faire des petites missions sans grand intérêt. Bien que je sois le fils du Président du club, je dois passer par cette étape moi aussi pour faire mes preuves. Ça ne me dérange pas plus que ça, parce que j'ai ça dans les veines. Je suis un serviteur d'Hadès à 99%. Le dernier pour-cent étant les couleurs de mon club, ma famille, qui manque à broder dans le dos de mon cuir. Une formalité.

Ce symbole orne déjà ma peau, tatoué à l'encre noir et or indélébile, il prend une majeure partie de mon dos. La plus grosse pièce que j'ai fait faire l'année dernière, venue rejoindre ma collection et dont je suis le plus fier. L'emblème qui nous représente, moi et mes frères. Un squelette majestueux, la gueule ouverte comme s'il hurlait ses ordres, sortit tout droit des enfers. Porté par le Cerbère à trois têtes, paré d'épaulières en cuivre pointues et travaillées. Dans sa main droite osseuse est représentée une faux sculptée, alors que tout autour de lui, les âmes des morts flottent.

Nous sommes les gardiens de ces ombres brumeuses, partisans du roi du monde sous-terrain. J'aime tous mes tatouages, ils représentent chacun quelques choses de ma vie. Et puis ça attire beaucoup les petites meufs en chaleurs, en quête de sensations fortes. Le côté bad boy nous donne un certain avantage, prospect ou pas : les petits culs qui bavent dès qu'elles nous voient. Y a qu'à se pencher et ramasser. Pas une qui résiste à cette attraction, cette aura mystérieuse qu'on dégage en permanence : Le danger. Enfin ça, c'était avant ELLE !

La fête d'anniversaire de cette fille se déroule dans l'ancienne grange que son père, Dean Cooper, lui a rénové en petit studio rien que pour elle. Il a fait du bon boulot, je dois bien lui accorder. Le bas réunit une petite cuisine moderne avec frigo, plaque de cuisson et divers meubles noirs laqués, ouverte sur un petit salon avec une télé et des canapés gris clair en tissus confortables et moelleux. Le haut, où je me trouve actuellement, est découpé en deux pièces, constituant la chambre et la salle de bain.

La petite pièce empeste la poire ou le jasmin, je ne sais pas trop. Je déteste cette fragrance entêtante, me rappelant bien trop qui la porte. Je suis rentré par la fenêtre qui donne sur un balcon/terrasse par l'arrière, qu'elle n'avait pas fermé. Vu le temps que nous avons pour ce début de juillet où les chaleurs estivales à Saint Anthony sont écrasantes, je comprends son manque de vigilance. Une aubaine pour moi !

Personne ne m'a vu escalader la gouttière, trop occupé à boire ou se foutre à poil dans des recoins à l'abris des regards. Allez savoir ! Ça doit faire une heure que j'attends que tous ces guignols se barrent enfin, ce qui ne devrait pas tarder vu l'heure tardive, pour que je puisse régler mon affaire. Je ne suis pas du genre patient, à vrai dire ça frise le zéro, mais c'est pour la bonne cause. Pour MA cause pour être exact. C'est ce soir que tout va changer, il le faut, et je ne partirais pas d'ici tant que je n'aurais pas obtenu ce que je suis venu chercher. Elle va supplier, pleurer, se débattre comme elle le fait toujours, et cette idée me plaît encore plus.

La première fois que je l'ai vu, c'était dans le garage que son père a repris du vieux BigJoe, un vieux loup de mer de notre ville. Le papi a décidé de prendre une retraite paisible sur sa péniche, accostée au port. Mais pour nous, c'était une perte d'argent assez conséquente. Un coup dur pour les affaires du club, quand on sait qu'il nous passait pas mal de bécanes volées, en prenant son petit bifton au passage. On a pas eu le temps de s'organiser, que le biou-biou aussitôt sur le marché avait trouvé un acheteur. BigJoe a signé la vente avec la famille Cooper, une semaine après sa mise en vente. Quand ils sont arrivés, on a voulu comme tout bons voisins, se présenter.

Mon père, Squall de son petit nom, avait fait les choses en grand. Pas moins de 10 bécanes se sont pointées à l'ancienne ferme transformée en garage. Un convoi dont je faisais parti avec Peter, mon frère d'armes, mon meilleur ami, mon cousin de sang. Quand on s'est arrêté dans un vacarme assourdissant, la tête du vieux Cooper était de marbre. J'ai compris plus tard qu'il avait fait parti de l'armée, d'où sa carrure imposante et l'absence de toute émotion sur son visage. Il en impose le vieux ! Une barbe noire, des cheveux coupés court et des yeux glaçants vert d'eau. Bizarre comme couleur !

Mon père s'est alors présenté en une poignée de main virile et m'a demandé d'approcher.

— Voici mon fils, Mayron, il a un léger souci avec sa machine et on aimerait bien vous la confier, avait-il lancé.

Bordel, c'était quoi son plan foireux ? Personne ne touche à mon bébé !

Je lui avait balancé le regard le plus noir que j'avais en magasin, ce qui l'avait fait rire.

— Pas de problème, repris le mécano en s'essuyant ses larges mains sur un vieux chiffon. Je vais appelé Charly pour voir quand on peux vous faire ça.

Cinq minutes plus tard, j'ai pris la plus grosse claque de ma vie en voyant débarquer ce 'Charly', qui n'avait rien du mécano que je m'étais imaginé. Pas de gros ventre, de cheveux gras ou de salopette bleue, fumant un vieux cigare degeu.

Au lieu de ça, c'était une petite meuf pulpeuse, de mon âge peut-être, avec des cheveux noirs attachés en chignon lâche, qui portait bien une salopette mais un peu trop grande pour elle.

Elle semblait minuscule, une petite chose fragile. Hors de question qu'elle pose ses doigts sur ma bécane !

— Pres' c'est bon, Arrow va s'en charger ! grogne-je tout en scrutant cette meuf qui n'avait pas encore levé les yeux sur nous.

Et puis ma respiration c'est coupée net. Quand elle a levé les yeux pour l'ancrer dans les miens, son regard m'a transpercé.

Un regard qui me hante depuis ce jour. Un regard unique que je n'ai vu sur personne d'autre. Un œil bleu turquoise et l'autre... vert d'eau ! Je suis resté pour la première fois de ma vie complètement con face aux yeux du petit cul.

༄༄༄༄

C'est le grincement de la porte qui me réveille. J'ai dû finir par m'endormir sur ce fauteuil de merde. J'ai mal au cou et aux jambes d'être resté dans cette position, mais j'oubli vite la douleur, serrant par réflexe mon couteau papillon dans la main.

Elle vient d'entrer dans la chambre sans allumer, seule la lumière de la lune filtre par la fenêtre. Se croyant seule, elle s'avance vers son lit qui trône en plein milieu de la pièce en commençant à défaire les premiers boutons de son chemisier.

Putain !

Je devrais lui signaler ma présence mais je ne suis pas un bon garçon. Je la laisse donc faire, épiant le moindre geste qu'elle effectue. Je commence à être à l'étroit dans mon fut' ( je suis qu'un mec après tout !), mais la récompense de voir son visage se décomposer quand elle me verra, ne sera que meilleure.

Elle titube légèrement, me confirmant qu'elle a un coup dans le nez.

Elle se dirige vers sa paillasse, trébuche sur le tapis :

— Merde.. putain qu'est ce tu fout là toi ?

Je me crispe en croyant qu'elle m'a débusqué, mais très vite elle reprend en gloussant.

— Chuuuuuut faut pas faire de bruit !

Ok. Elle est complètement bourrée !

Elle reprend ensuite son manège, et la chemise finie au sol dans un bruissement léger. Ma température corporelle augmente en voyant le jeu d'ombre que crée la lune sur son corps. Maintenant qu'elle est encore plus vulnérable comme ça, je décide qu'il est temps d'arrêter mon petit jeu de voyeur.

— Bonsoir petite chose !

Ma voix est bien plus rauque que je ne l'aurais voulu, révélant l'effet qu'elle me fait. Je me maudis mentalement.

Elle pousse un cri de surprise et se retourne trop vite. Elle est tellement soûle qu'elle en tombe à la renverse sur le lit.

Toujours assis nonchalamment dans ce foutu fauteuil, je la regarde se redresser et s'enrouler dans un plaid, jeter là, pour se cacher de ma vue.

D'ici je ne peux pas voir les traits de son visage, et comme je ne veux rien louper des émotions qu'elle peux m'offrir, j'allume la petite lampe de chevet posée sur sa tablette de nuit.

Son regard me foudroie, elle resserre instinctivement ses petites mains autour de sa ridicule barrière. Elle a peur. Parfait !

J'ai l'effet escompté. Comme toujours avec elle !

— Putain Mayron t'es malade ou quoi ? Qu'est ce que tu fous dans ma chambre bordel ? cri-t-elle.

Comme à chacune de nos rencontres, le ton monte très vite. C'est marrant de la voir réagir au quart de tour en ma simple présence.

Devenir furieuse, puis perdre tous ses moyens, pour revenir dans son état de fureur. D'un mouvement peu gracieux, elle se remet debout pour se donner contenance et se place entre le lit et le mur.

La pièce n'est pas grande et il n'y a pas de sortie, à part à la fenêtre et la porte à côté de moi. Je l'imite s'en jamais décrocher mon regard du sien, doucement, faisant rouler les muscles de mes biceps sous l'effort. Je suis plutôt massif pour un ado', ma façon de vivre m'y obligeant. Une fois debout, je la dépasse d'une tête, l'obligeant à se tordre le cou pour ancrer son satané regard dans le mien.

Le feu de mes prunelles de miel contre la glace de ses iris clairs. Elle ne baisse pas le regard, jamais. Ça le don de m'énerver mais aussi de m'exciter. Personne ne m'a jamais tenu tête, à part elle. Un petit sourire amer étire mes lèvres, faisant naître ma petite focette sur ma joue.

Je glisse mon regard sur son corps, un peu trop volumineux à mon goût, paresseusement. Je fais durer le moment, la torturant, la déstabilisant encore un peu plus. Des millions de petits points se dessinent sur sa peau laiteuse à chacun de mes passages.

Je lui fait de l'effet.

Cette information est intéressante. Je fronce mes sourcils, ne comprenant pas sa réaction. J'aimerais prendre le temps de l'exploiter mais ça devient trop difficile, douloureux. Le silence est assourdissant et seules nos deux respirations lourdes s'entendent. Cette putain de tension qui nous suit chaque fois que nous nous trouvons dans la même pièce nous écrase tout les deux.

Mais ce soir, elle a pris une tournure différente, inexplicable. Elle me vrille le crâne et mon self-control.

— Il faut que ça s'arrête.

Ma voix cassée retentit brusquement, la faisant sursauter, brisant ce putain de silence.

J'ai parlé à voix haute vu la stupéfaction que je lis dans ses yeux.

— Comment ça ! bredouille-t-elle en froissant ses sourcils noir parfaitement épilés.

— Il faut que tu partes Cataleya.

Elle recule encore d'un pas comme si elle venait de prendre un coup de poing dans l'estomac.

— Je ne comprends pas. Je viens d'arriver ! Et puis t'es chez moi et....

Je m'avance vers elle, l'acculant cette fois contre le mur, et lui coupant toute tentative de terminer sa phrase. Un rire diabolique, malveillant sorti de ma cage thoracique envahie la minuscule chambre. Secouant la tête, je me penche jusqu'à effleurer son oreille :

— Non, tu comprends pas petite chose. Il faut que tu partes de cette ville chérie.

Mon 'chérie ' dégoulinant de mépris, je me recule pour me repaître de toutes les émotions qui traversent son visage. De la surprise, de la peur... et encore ce désir si semblable au mien vu l'énorme bosse entre mes jambes. Je sais qu'elle doit la sentir vu notre proximité et je sais aussi exactement le moment où elle comprend mes paroles. Un voile de fureur fige ses traits. Je jubile. M'en délecte.

— Qu'est-ce que tu racontes, je peux pas partir ? Mes parents ? Je viens de fêter mes 16 ans où tu veux que j'aille ? Et pourquoi d'abord je...

— Tais toi... la coupe-je sèchement.

Il faut qu'elle se taise, que je réfléchisse. J'inspire profondément en fermant les yeux contenant mes émotions qui se bousculent dans mon crâne. Elles sont trop nombreuses, intenses. Je sais que ce que je m'apprête à faire, à lui faire, est mal. Mais je n'ai trouvé que cette solution pour ma santé mentale.

— Mayron, murmure-t-elle

— Écoute moi bien ! Il faut que ça s'arrête ! t'es une menace pour nous tu comprends ? J'arrive plus à gérer bordel ! Alors tu vas bouger de mon territoire, aller chez ta tante, dire à tes parents que tu veux vivre avec elle sinon...

Je pris un malin plaisir à la faire attendre. Elle est suspendue à mes lèvres dans l'attente de sa sanction.

— Sinon tu sais se qu'il se passera pour eux petite chose ?... fini je par dire.

Elle savait parfaitement de quoi je parlais. Consciente que je pouvais ruiner ses parents, ou pire, rien qu'en passant un coup de téléphone.

La ville nous appartient ! Je me rapproche une dernière fois d'elle, tends la main pour replacer une mèche derrière son oreille et venir caresser sa joue. C'est la première fois que je m'autorise un tel geste et le regrette aussitôt. Une décharge électrique me crama la peau, entraînant des fourmillements qui serpentèrent le long de ma colonne vertébrale, glissant jusque dans mes jambes, comme si le cobra dessiné sur ma cuisse avait pris vie. Sa respiration s'accélère en accord avec la mienne. Ma mâchoire se contracte tellement que j'aurais pu me casser les dents.

— Pourquoi ? Souffle-t-elle. Pourquoi tu me détestes tant ?

Mes doigts, toujours sur sa peau retombèrent le long de mon corps. Je ricane pour seule réponse, arrivant au bout de mes limites.

— Il faut que tu partes c'est tout. Ton billet de train est sur la table. Et c'est un allé simple petite chose. Ne reviens jamais. Tu pars demain matin.

Ma voix cassée se brise sur le dernier mot, alors qu'un voile de tristesse recouvre ses pupilles. Enfin, je crois, car très vite je tourne les talons pour rejoindre la porte. La main sur la poignée je la tourne mais me stoppe quand elle reprend :

— Tu peux pas faire ça Mayron, je t'en pris, je t'en supplie. Ma famille est ici, je peux pas partir ! sanglotante, à bout de souffle.

— Demain matin, tu ne seras plus à Saint Anthony, j'espère que c'est clair. et par-dessus mon épaule je lançe :

— Et je ne te déteste pas Charly ! Non, c'est pire que ça.

— Je te maudis Mayron. Maudis soit le jour où je t'ai rencontré, déclare-t-elle entre deux sanglots.

Je sors en trombe faisant claquer sa porte contre le mur. Martelant le parquet de mes boots au même rythme que mon sang qui bouillonne comme de la lave dans tout mon corps. Mon prénom, qu'elle hurle désespérément, retentit dans le petit studio et se fracasse contre les murs. Ricochant pour venir s'écraser avec violence dans chacune de mes cellules me rappelant l'enfoiré que je suis. C'est la dernière fois que j'ai vu Cataleya Cooper. Le lendemain j'ai appris que ses vieux l'ont amené à la gare, anéantis par son départ. Je pouvais enfin reprendre ma vie là où elle s'était arrêté, avant son arrivée.

Pensant que c'était elle le venin qui s'écoulait dans mes veines.

À suivre...

Continuer

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