« Bois, Léo. Juste un verre. Pour moi. Pour Julien. » La voix de Camille était douce, mais ses doigts serraient mon bras avec une force qui me faisait mal. Devant moi, sur la table, dix verres de vin étaient alignés : neuf purs, un piégé. Julien, son ami d' enfance et autoproclamé « sauveur », prétendait avoir du mal à identifier les défauts des vins, un handicap pour un vigneron visant une finale de concours. Camille, le visage tordu par l' impatience, insistait pour que je boive, assurant que ce n' était qu' une « petite amertume inoffensive ». Je savais qu'elle me forçait à boire un poison, à cause de ma phobie irrationnelle de l'empoisonnement, qu'elle connaissait depuis toujours. Elle a ignoré ma supplication et m'a rappelé le « sacrifice » de Julien, qu'il aurait fait pour elle, me reprochant mon inutilité. J' ai ouvert la bouche et j' ai bu. Une brûlure atroce a envahi ma gorge et mon estomac, des spasmes incontrôlables ont secoué mon corps, et j'ai craché du sang. Ma femme, Camille, m'a laissé agoniser sur le sol de notre maison, préférant s' occuper de ce manipulateur de Julien, qui simulait une crise de panique. Quand ma sœur Chloé m'a retrouvé, je gisais dans une mare de sang et de vomi, ma gorge en feu. À l'hôpital, la vérité est tombée : le produit chimique avait gravement endommagé mon système digestif et surtout, brûlé mes papilles gustatives. Mon palais, mon don, la seule chose qui me restait de mon père, était détruit. La trahison était totale : elle m'avait abandonné pour mourir. Je ne pouvais plus rester. Avec une force surhumaine, j'ai écrit deux mots à Chloé : « Fais-moi sortir. » Je devais quitter cet enfer pour toujours.
« Bois, Léo. Juste un verre. Pour moi. Pour Julien. »
La voix de Camille était douce, mais ses doigts serraient mon bras avec une force qui me faisait mal.
Devant moi, sur la table, dix verres de vin étaient alignés : neuf purs, un piégé.
Julien, son ami d' enfance et autoproclamé « sauveur », prétendait avoir du mal à identifier les défauts des vins, un handicap pour un vigneron visant une finale de concours.
Camille, le visage tordu par l' impatience, insistait pour que je boive, assurant que ce n' était qu' une « petite amertume inoffensive ».
Je savais qu'elle me forçait à boire un poison, à cause de ma phobie irrationnelle de l'empoisonnement, qu'elle connaissait depuis toujours.
Elle a ignoré ma supplication et m'a rappelé le « sacrifice » de Julien, qu'il aurait fait pour elle, me reprochant mon inutilité.
J' ai ouvert la bouche et j' ai bu.
Une brûlure atroce a envahi ma gorge et mon estomac, des spasmes incontrôlables ont secoué mon corps, et j'ai craché du sang.
Ma femme, Camille, m'a laissé agoniser sur le sol de notre maison, préférant s' occuper de ce manipulateur de Julien, qui simulait une crise de panique.
Quand ma sœur Chloé m'a retrouvé, je gisais dans une mare de sang et de vomi, ma gorge en feu.
À l'hôpital, la vérité est tombée : le produit chimique avait gravement endommagé mon système digestif et surtout, brûlé mes papilles gustatives.
Mon palais, mon don, la seule chose qui me restait de mon père, était détruit.
La trahison était totale : elle m'avait abandonné pour mourir.
Je ne pouvais plus rester.
Avec une force surhumaine, j'ai écrit deux mots à Chloé : « Fais-moi sortir. »
Je devais quitter cet enfer pour toujours.
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