Pendant cinq ans, j'ai été l'époux silencieux d'Éléonore de Valois, la reine de l'empire du luxe. Mon existence se résumait à un rôle. Celui d'un meuble de designer, pratique et discret dans notre appartement du 16ème arrondissement. Mon talent de parfumeur, ma passion, tout était endormi pour ce mariage de convenance, né d'une tragédie familiale. Ce soir, pour notre cinquième anniversaire, j'avais composé un parfum spécial, espérant encore une étincelle. Mais Éléonore est rentrée. Froide, distante, comme toujours. Elle a jeté sur la table un cadeau, un costume impeccablement taillé. Ce n'était pas n'importe quel costume. C'était de la maison de Courcy, l'entreprise de son premier amour, Victor. Il venait de faire son grand retour à Paris. J'ai compris. Ce costume n'était pas pour moi. Dans son esprit, elle l'avait acheté pour lui. Ma femme a ri. Un rire léger, presque adolescent, alors qu'elle parlait au téléphone avec Victor. Mon parfum, mon dîner froid, cinq ans de sacrifice se sont évaporés dans ce rire, cette reconnaissance qui ne m'était jamais destinée. J'étais une pièce rapportée. Un fantôme dans ma propre vie. Pourquoi avais-je attendu si longtemps, gaspillé mon âme pour une illusion ? La fatigue était si profonde qu'elle avait balayé la colère et la tristesse, ne laissant qu'un vide. J'ai attendu qu'elle raccroche. Quand elle s'est tournée vers moi, avec sa froideur habituelle, j'ai posé le costume sur la table. « Éléonore, » ai-je dit d'une voix que je n'ai pas reconnue. « Je veux divorcer. » J'ai laissé derrière moi cette vie de façade et je suis parti, une valise à la main, vers Grasse, vers ma liberté retrouvée.
Pendant cinq ans, j'ai été l'époux silencieux d'Éléonore de Valois, la reine de l'empire du luxe.
Mon existence se résumait à un rôle. Celui d'un meuble de designer, pratique et discret dans notre appartement du 16ème arrondissement.
Mon talent de parfumeur, ma passion, tout était endormi pour ce mariage de convenance, né d'une tragédie familiale.
Ce soir, pour notre cinquième anniversaire, j'avais composé un parfum spécial, espérant encore une étincelle.
Mais Éléonore est rentrée. Froide, distante, comme toujours.
Elle a jeté sur la table un cadeau, un costume impeccablement taillé.
Ce n'était pas n'importe quel costume. C'était de la maison de Courcy, l'entreprise de son premier amour, Victor.
Il venait de faire son grand retour à Paris.
J'ai compris. Ce costume n'était pas pour moi. Dans son esprit, elle l'avait acheté pour lui.
Ma femme a ri. Un rire léger, presque adolescent, alors qu'elle parlait au téléphone avec Victor.
Mon parfum, mon dîner froid, cinq ans de sacrifice se sont évaporés dans ce rire, cette reconnaissance qui ne m'était jamais destinée.
J'étais une pièce rapportée. Un fantôme dans ma propre vie.
Pourquoi avais-je attendu si longtemps, gaspillé mon âme pour une illusion ?
La fatigue était si profonde qu'elle avait balayé la colère et la tristesse, ne laissant qu'un vide.
J'ai attendu qu'elle raccroche.
Quand elle s'est tournée vers moi, avec sa froideur habituelle, j'ai posé le costume sur la table.
« Éléonore, » ai-je dit d'une voix que je n'ai pas reconnue.
« Je veux divorcer. »
J'ai laissé derrière moi cette vie de façade et je suis parti, une valise à la main, vers Grasse, vers ma liberté retrouvée.
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