Pierre, un jeune homme métis de 25 ans, revient d'un séjour à l'étranger et découvre qu'il a été marié de force à son cousin, un homme cruel de 35 ans, membre d'une secte influente dans la haute société. Son cousin utilise ce mariage pour ses rituels occultes, croyant que le sang blanc de Pierre augmentera ses pouvoirs. Bien que la secte sacrifie souvent des innocents, il n'a pas l'intention de sacrifier Pierre tout de suite, préférant l'exploiter. Pierre, pris au piège dans cette situation. lutte contre son isolement, ses tourments intérieurs et le rejet constant de son beau-père, Claude. Alors qu'il essaie de s'échapper mentalement de cette réalité oppressante, Pierre cherche désespérément une issue, tout en découvrant peu à peu les véritables intentions de ceux qui l'entourent
Pierre n'avait jamais imaginé que le retour chez lui pourrait être aussi lourd. Après sept longues années passées à chercher des réponses dans un pays étranger, loin de tout ce qu'il connaissait, il se tenait maintenant devant la porte de la maison de sa mère. Son cœur battait plus fort qu'à l'ordinaire.
Ce n'était pas juste l'excitation du retour à la maison, mais la sensation que tout allait changer à partir de ce moment-là. Il avait cru que sa mère l'attendait, qu'elle l'aurait préparé à une nouvelle vie, mais rien n'était plus incertain. Les rues de la ville lui paraissaient à la fois familières et étranges. Le quartier avait changé, les immeubles plus hauts, les magasins différents. Mais la maison de sa mère était restée inchangée. Elle était encore là, sur cette rue qu'il avait arpentée pendant son adolescence, la même porte blanche, la même allée de pavés usés, comme un rappel de tout ce qu'il avait quitté derrière lui. Il avait pris un vol de nuit, fatigué et épuisé par ses recherches incessantes. Il n'avait rien dit à sa mère, rien mentionné dans ses lettres.
Il avait gardé le silence pendant ces années, mais aujourd'hui, il ne pouvait plus. Ce retour n'était pas seulement celui d'un fils qui retrouvait sa mère, mais d'un homme qui avait grandi trop vite, qui avait appris trop de choses qu'il n'aurait jamais dû savoir. Mais il n'était pas préparé à ce qui l'attendait derrière cette porte.
Il prit une profonde inspiration, se donnant du courage, puis sonna à la porte. Le son du carillon résonna dans l'air frais du matin, un écho presque irréel. Quelques secondes passèrent, et finalement, la porte s'ouvrit lentement. Il aperçut d'abord un visage familier, puis des yeux écarquillés, remplis de surprise et de confusion. "Pierre...?" La voix de sa mère était pleine d'émotion, de surprise et de douce incrédulité. "C'est... toi ?" Il hocha la tête, une tendresse profonde l'envahissant. C'était une mère, après tout. La femme qui l'avait porté pendant neuf mois, qui avait veillé sur lui pendant toutes ses années d'enfance. Mais au fond de lui, il savait que ce retour ne serait pas aussi simple que de retrouver un foyer.
Son passé, son père, et surtout cette promesse silencieuse qu'il avait faite à lui-même – de ne plus jamais revenir comme avant – pesaient sur ses épaules. "Je suis rentré," répondit-il d'une voix douce, presque timide. Mais il y avait une lueur de détermination dans ses yeux. Il n'avait pas juste quitté l'étranger pour revenir chez sa mère. Il y avait un autre but, un autre poids qu'il portait avec lui. Sa mère le regarda, sa bouche se fermant et s'ouvrant comme pour dire quelque chose, mais les mots semblaient l'échapper. Puis, finalement, elle se jeta dans ses bras, les larmes coulant sur ses joues.
"Oh, mon Dieu, Pierre... je n'avais aucune idée que tu reviendrais !" murmura-t-elle entre deux sanglots.
"Tu m'as tellement manqué." Pierre serra sa mère contre lui, mais en son cœur, une pointe de malaise s'installa. Il avait fait un long voyage pour revenir à ce moment précis, mais il savait que tout avait changé. Ce n'était plus le jeune homme naïf qui était parti, mais un homme marqué par la vérité cruelle qu'il avait découverte à l'étranger. Un homme qui allait devoir faire face à un destin qu'il n'avait pas choisi, mais qui semblait inéluctable. Pierre entra dans la maison, les souvenirs d'enfance flottant autour de lui, mais son esprit restait agité. Sa mère, toujours en train de sécher ses larmes, se leva pour aller préparer quelque chose à manger.
Pierre la suivit des yeux un instant, mais quelque chose dans l'atmosphère lui fit tourner la tête. Une silhouette se dessina dans l'encadrement de la porte du salon : son beau-père. Claude, son beau-père, se tenait là, les bras croisés, un air indéchiffrable sur le visage. Pierre le reconnut immédiatement, mais l'accueil qu'il reçut n'était pas celui qu'il attendait. Claude était un homme imposant, à la carrure large et aux traits durs. Ses yeux étaient froids et distants, comme s'il ne voyait jamais vraiment Pierre comme un fils.
Ce regard, celui qui l'avait toujours déstabilisé, le fit à nouveau se sentir comme un étranger dans sa propre maison.
"Ah, tu es rentré finalement," dit Claude d'une voix aussi froide que de la glace. Il se tourna vers la mère de Pierre, qui n'avait pas encore remarqué la tension qui montait.
"T'es content, alors ?" Pierre sentit une gêne palpable envahir la pièce. Ce n'était pas qu'il n'aimait pas son beau-père. Non, c'était autre chose, quelque chose qu'il avait toujours ressenti mais qu'il n'avait jamais vraiment pu nommer. Une sorte de rejet silencieux qui pesait sur lui chaque fois qu'ils se croisaient.
"Oui, je suis... je suis content de revenir," dit Pierre, sa voix un peu tremblante, bien qu'il essayât de garder son calme. Claude haussait toujours un sourcil, son regard fixant Pierre avec une froideur difficile à ignorer.
"Eh bien, faut pas t'imaginer que tout va être comme avant. T'es rentré, c'est bien. Mais il y a des choses qui changent. On verra comment tu t'adaptes." Pierre fronça les sourcils. Il n'aimait pas la manière dont son beau-père parlait de cette "adaptation", comme si quelque chose d'encore plus grand les attendait.
Mais il garda cela pour lui. Il était de retour dans la maison de sa mère, là où il pensait pouvoir trouver un peu de réconfort, mais l'ambiance n'était pas ce qu'il espérait.
"Tu veux que je t'aide avec tes affaires ?" demanda Claude d'un ton détaché.
"Non, c'est bon," répondit Pierre, sentant l'inconfort monter en lui. Mais alors que Claude se dirigeait vers le salon pour s'installer, un malaise s'intensifia dans l'air. Pierre se tourna vers sa mère, qui semblait s'agiter dans la cuisine. Il sentit qu'il devait poser des questions, mais quelque chose dans son estomac lui disait que ce n'était peut-être pas le moment. Peut-être que son père, ou plutôt son beau-père, avait des attentes qu'il ne comprenait pas encore. Ce n'était pas la première fois qu'il sentait que Claude avait une sorte de distance avec lui, mais aujourd'hui, l'atmosphère semblait encore plus tendue.
"Je... je vais dans ma chambre," dit Pierre d'un ton plus bas, avant de se diriger vers l'escalier, son cœur battant un peu plus vite. Il avait besoin de réfléchir, de comprendre pourquoi cette visite se sentait si... décalée. Mais ce n'était que le début. Bientôt, son père allait lui annoncer quelque chose qui allait bouleverser tout ce qu'il croyait savoir. Pierre monta dans sa chambre, un endroit qui, bien que familier, semblait désormais un peu étranger.
Il s'assit sur le lit, observant la poussière qui s'était accumulée sur ses affaires. Après un long moment à ranger ses quelques valises et valises, il laissa échapper un soupir. Il n'était pas là pour ça, il avait un million de questions qui tournaient dans sa tête, mais l'atmosphère chez lui n'était pas propice à une conversation tranquille.
Une fois qu'il eut terminé de ranger, il retourna dans le salon. L'air semblait plus lourd en bas, la tension palpable. Claude était toujours là, plongé dans un silence glacial, et sa mère avait disparu dans la cuisine. Pierre s'assit lentement, cherchant à ne pas paraître trop inquiet. Il avait besoin de comprendre, d'entrer dans le rythme de la maison à nouveau, d'établir une sorte de normalité... même si quelque chose en lui sentait que ce n'était pas possible.
Il jeta un coup d'œil à Claude, puis, de manière un peu hésitante, il se lança.
"Et... ma petite sœur, elle est là ?" Claude tourna lentement la tête vers lui, ses yeux froids et calculateurs, comme s'il pesait ses mots avant de répondre. Il haussait les épaules, un rictus méprisant sur les lèvres.
"Elle est à son travail," dit-il d'un ton dédaigneux.
"Elle, au moins, elle fait quelque chose de sa vie, contrairement à toi. Tu as passé cinq ans à vadrouiller à l'étranger, sans rien accomplir. Quelle différence." Il laissa ses paroles s'épanouir dans l'air, se délectant de la morsure du jugement qu'il venait de poser. Pierre sentit la douleur de ces mots, même s'il savait que Claude aimait dénigrer, surtout quand il s'agissait de lui.
Il baissa les yeux, ne voulant pas répondre, mais son estomac se noua d'un sentiment de rejet. Claude ne s'était jamais montré particulièrement chaleureux, mais cette remarque allait au-delà d'un simple commentaire. C'était un reproche, un jugement sur ce qu'il avait fait de ses années à l'étranger, sans même comprendre les raisons qui l'avaient poussé à partir.
"Elle fait quoi, déjà ?" Pierre tenta de détourner l'attention, pour alléger un peu l'atmosphère. Claude leva les yeux au ciel, comme si la question était une perte de temps.
"Elle travaille dans une entreprise de marketing. Elle grimpe vite, cette gamine. Pas comme toi, qui tu es toujours là à t'apitoyer." Les mots frappèrent Pierre comme un coup de poing. Bien sûr, sa sœur avait toujours été la plus brillante aux yeux de Claude. Cela ne faisait que renforcer l'impression qu'il n'était qu'un simple outsider, quelqu'un qui n'avait jamais trouvé sa place dans cette maison. Et maintenant, cette même maison semblait encore plus froide qu'auparavant.
Après quelques instants de silence pesant, Pierre se leva du canapé, sentant que l'atmosphère ne s'améliorerait pas de sitôt. Il se tourna vers sa mère, qui n'avait toujours pas quitté la cuisine.
"Je vais faire un tour dans le quartier," dit-il d'un ton calme, essayant d'éviter un nouveau malaise. Elle hocha la tête sans même le regarder, absorbée par les bruits de la cuisine. Pierre se dirigea donc vers la porte, ses pas résonnant dans la maison vide. À peine le seuil franchi, il inspira profondément l'air frais du soir, espérant que la marche l'aiderait à faire le vide dans son esprit. Il s'engagea dans les rues familières de son quartier, le paysage était pratiquement inchangé depuis qu'il était parti. Les mêmes arbres, les mêmes petites boutiques et les maisons aux façades un peu défraîchies mais pleines de charme.
Pierre se laissa emporter par ses souvenirs d'enfance, le bruit des rires d'autrefois flottant dans son esprit. Il se souvint des jeux dans le parc, des courses effrénées avec les autres enfants du quartier. Il n'était pas toujours celui qui menait, mais il se rappelait de ce sentiment de liberté, quand tout semblait possible et où les soucis n'existaient pas. C'était avant que les choses ne se compliquent à la maison, avant que les tensions avec Claude ne grandissent, avant qu'il n'ait l'impression d'être à part, d'être... un étranger. Les images défilèrent : il se revoyait courant à travers les feuilles mortes, riant de bon cœur avec les autres enfants, s'endormant sous un arbre après une longue journée de jeux.
Il pouvait presque sentir la chaleur du soleil sur sa peau, entendre les voix joyeuses autour de lui, des voix qui semblaient si proches et pourtant si lointaines aujourd'hui. Mais alors qu'il s'engageait un peu plus loin dans les rues, une voix familière l'arracha à ses souvenirs. "Pierre ?" Il tourna la tête, les pensées encore embrouillées par les réminiscences du passé. Et là, dans l'ombre d'une ruelle, se tenait Andrea, une fille qu'il connaissait depuis son enfance. Elle était toujours aussi vive, avec ses cheveux bruns attachés en une queue-de-cheval soignée et un regard qui avait ce mélange de curiosité et de malice.
"Andrea..." Pierre ne put s'empêcher de sourire. Il n'avait pas vu cette fille depuis des années, et pourtant, son apparition en ce moment précis semblait presque irréelle, comme une boucle qui se refermait.
"Tu es rentré ?! T'as pris ton temps, non ?" dit-elle avec un sourire espiègle, ses yeux pétillant de cette énergie qui lui était propre.
"Tu savais que le quartier n'avait pas changé, hein ? Tu n'as pas changé non plus, on dirait. Toujours à vouloir fuir le chaos, hein ?" Pierre rougit légèrement, bien qu'il se sentit un peu plus léger en la voyant.
"J'ai besoin de prendre l'air," répondit-il, essayant de détourner la conversation. Il n'était pas prêt à partager ses préoccupations, pas avec elle. Andrea, comme à son habitude, le perça à jour. "Ça se voit," dit-elle d'une voix plus douce.
"Tu sembles... différent, Pierre. Pas comme avant. Qu'est-ce qui se passe ?" Il hésita, se demandant s'il pouvait lui parler, mais en un instant, il se sentit trop vulnérable, trop incertain pour ouvrir son cœur à quelqu'un. Surtout à Andrea. Alors, il se contenta de hausser les épaules.
"Rien de grave. Je vais m'habituer." Andrea le scruta un moment, comme si elle savait que quelque chose n'allait pas, mais elle ne posa pas plus de questions. Elle sourit et changea de sujet, l'air détendu.
"Je travaille maintenant, tu sais. Pas dans ce coin, mais un peu plus loin, dans la ville. Tu devrais me rendre visite un de ces jours. Tu verras, ça bouge." Pierre sourit en retour, heureux de cette petite pause dans la lourdeur de ses pensées. Mais il savait qu'Andrea, même si elle était là, ne pourrait pas apaiser les tourments qui grandissaient en lui. Pourtant, pour l'instant, sa présence était un peu de lumière dans cette soirée qui semblait infiniment sombre.