Dans le monde de la mafia, Viktor Moretti est un chef Alpha reconnu, mais il a un seul objectif : l'ascension totale de son clan. Gianna Russo , héritière d'un autre clan rival, est enlevée pour être forcée à unir leurs familles. Mais au contact de Viktor, Gianna découvre un homme bien plus complexe que l'image qu'il projette, et une attraction irrésistible se développe entre eux.
Chapitre 1
La voiture roulait à vive allure, les pneus crissant sur l'asphalte humide. Gianna reprit conscience d'un coup, un éclair de douleur traversant son crâne. Ses poignets étaient attachés devant elle, une corde rugueuse lui entaillant la peau. L'odeur de cuir et de cigarette emplissait l'espace confiné. Elle tenta de bouger, mais une poigne ferme la repoussa contre le siège.
- Reste tranquille, conseilla une voix grave à sa droite.
Son cœur battait à tout rompre. Elle força ses yeux à s'adapter à l'obscurité de l'habitacle. Trois hommes. Tous vêtus de noir. Celui qui conduisait jetait des coups d'œil dans le rétroviseur, un rictus satisfait sur les lèvres.
- Vous faites une erreur, lâcha-t-elle, sa voix rauque d'avoir crié.
Le type à sa droite ricana.
- Ah oui ? T'es pas Gianna Russo, la petite princesse du clan ?
Elle serra les mâchoires. Sa réputation la précédait. Fille de Lorenzo Russo, un des chefs mafieux les plus redoutés. Depuis l'enfance, elle avait appris à survivre dans un monde où la faiblesse signifiait la mort.
- Mon père va vous massacrer.
- Possible, répondit l'homme en haussant les épaules. Mais ce sera pas notre problème.
Le véhicule bifurqua brutalement, manquant de la faire basculer sur le type à sa gauche, qui grogna et la repoussa violemment. Elle encaissa le choc sans un bruit, serrant les dents pour ne pas leur donner la satisfaction de la voir souffrir.
Après une dizaine de minutes, la voiture s'arrêta. Une main puissante l'agrippa par le bras et la tira dehors. L'air froid lui mordit la peau. Elle n'eut pas le temps de détailler son environnement avant qu'un sac noir ne lui couvre la tête.
- Marchez.
Elle se força à respirer calmement, les nerfs à vif. Pas de panique. Évaluer, s'adapter. Elle n'avait pas survécu aussi longtemps dans ce monde pour céder maintenant.
Les pas lourds de ses ravisseurs résonnaient autour d'elle. Un escalier, une porte qui grince. L'odeur de bois verni et de whisky emplit ses narines. Puis le silence.
Le sac fut arraché d'un coup sec. Elle cligna des yeux sous la lumière crue avant de se retrouver face à Viktor Moretti.
Il était assis dans un fauteuil en cuir, l'air indolent, une jambe croisée sur l'autre. Il dégageait une puissance froide, implacable. Son costume impeccable contrastait avec le regard acéré qui la détaillait sans détour.
- Gianna Russo.
Sa voix était un grondement bas, presque un murmure, mais chargé d'autorité.
Elle soutint son regard, refusant de reculer.
- Moretti, cracha-t-elle avec mépris.
Un sourire fugace étira ses lèvres, mais il ne toucha pas ses yeux.
- J'espère que tes hommes savent ce qu'ils font. Mon père n'apprécie pas ce genre de jeu.
Viktor se leva lentement, avançant vers elle avec la fluidité d'un prédateur.
- Ce n'est pas un jeu, dit-il calmement. C'est une nécessité.
Il se planta devant elle, imposant. Elle refusait de baisser les yeux, même si l'énergie qu'il dégageait était suffocante.
- Une nécessité ? Enlèvement, séquestration... tu veux m'expliquer ce que tu cherches à prouver ?
- Une alliance, répondit-il simplement.
Elle rit, un son bref, tranchant.
- Une alliance ? Tu crois qu'en m'attachant, tu vas m'amener à coopérer ?
- Tu crois que j'avais une autre option ? répliqua-t-il en haussant un sourcil. Si j'avais demandé à ton père, il aurait ri avant de m'envoyer une balle entre les deux yeux.
Elle se tut. C'était vrai. Lorenzo Russo ne négociait pas, surtout pas avec un Moretti.
- Alors quoi ? Tu penses que je vais juste accepter ce mariage arrangé comme une gentille fille docile ?
Un éclair amusé passa dans son regard.
- Docile n'a jamais été un mot qui te décrivait, Gianna.
Elle le fusilla du regard, mais il poursuivit, imperturbable.
- Mais tu as le choix. Rester attachée à cette chaise et attendre que ton père vienne enflammer la ville... ou écouter ce que j'ai à dire.
Elle n'aimait pas ça. Pas du tout.
- Parle.
Il fit un signe de tête à l'un de ses hommes. La corde qui retenait ses poignets fut tranchée d'un coup de couteau. Elle massa discrètement ses poignets endoloris, se tenant prête à frapper si l'occasion se présentait.
Viktor retourna s'asseoir, l'observant comme un fauve jauge sa proie.
- Ton père est en train de perdre du terrain. Ses alliés deviennent nerveux. Il le sait. Il sait que la guerre est inévitable.
Elle croisa les bras.
- Tu veux me dire que tu fais ça pour lui ?
- Non. Je le fais pour moi. Et pour toi.
Elle plissa les yeux.
- Explique-moi comment être enchaînée à un Moretti pourrait m'aider.
Il se pencha légèrement en avant.
- Parce que si on ne s'unit pas, tes ennemis et les miens profiteront de la moindre faiblesse. Parce que si nous nous marions, nous aurons une force que personne ne pourra contester.
Elle sentit son estomac se tordre. Un mariage avec lui ? L'idée même était révoltante.
- Et si je refuse ?
Il haussa les épaules.
- Tu seras libre de repartir. Mais tu sais aussi bien que moi que ton père ne négociera jamais avec moi. Si tu rentres, la guerre éclatera.
Un silence pesant s'installa. Il disait la vérité, elle le savait.
Mais accepter... c'était renier tout ce qu'elle était.
- Prends le temps de réfléchir, souffla-t-il. Mais ne prends pas trop de temps.
Elle le fixa un instant avant de détourner les yeux.
Le piège se refermait. Et elle n'avait peut-être pas d'échappatoire.
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