Le retour de mon ex petit-ami

Le retour de mon ex petit-ami

Kyria

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Clara Morel, photographe talentueuse mais désabusée, voit sa carrière stagner et son cœur peser sous le poids d'un amour disparu. Dix ans plus tôt, elle a aimé passionnément Adrien Solal, un architecte brillant et idéaliste, mais ce dernier a disparu mystérieusement, laissant derrière lui un vide immense et une grossesse. Lorsque Clara accepte une mission en Écosse pour immortaliser la restauration d'un phare légendaire sur l'île de Skye, elle découvre avec stupéfaction qu'Adrien est à la tête du projet. Leur réunion inattendue les plonge dans une spirale d'émotions contradictoires, où le passé refait surface et où le présent est teinté de secrets douloureux. Cependant, elle ne se doutait pas du tournant que prendrait sa vie.

Chapitre 1 Chapitre 1

Le ciel gris de Lyon, lourd comme une couverture humide, semblait vouloir m'étouffer. Depuis des mois, ma vie stagnait. Chaque jour ressemblait au précédent, comme si le temps s'était figé dans un marasme tiède et silencieux. J'observais les passants depuis ma fenêtre, leur allure pressée, leur visage morne, et je me demandais si eux aussi ressentaient ce poids invisible.

Mon appartement, un deux-pièces modeste dans le Vieux-Lyon, était un mélange d'objets accumulés au fil des années : des livres entassés, des photographies jaunies, et un fouillis de souvenirs d'une vie qui semblait ne plus m'appartenir. La photographie était mon refuge, mais depuis quelque temps, même ça ne suffisait plus. Chaque cliché que je prenais me semblait fade, sans âme. Peut-être était-ce parce que je ne savais plus vraiment où chercher l'inspiration.

Adrien. Son nom flottait dans mon esprit comme un spectre, insidieux, omniprésent. Cela faisait dix ans qu'il avait disparu, me laissant sans réponse, sans explication. Et pourtant, il hantait encore chaque recoin de mon esprit. Je me souvenais de ses mains, de ses yeux brillants lorsqu'il parlait de ses projets d'architecte, et surtout, de cette promesse qu'il m'avait faite : "Je ne te laisserai jamais seule, Clara." Mensonge.

Lucie, mon amie d'enfance, était la seule à pouvoir me sortir de cette torpeur. Ce soir-là, elle avait insisté pour qu'on sorte boire un verre. "Tu t'enfermes trop dans ta bulle, ma vieille," avait-elle dit en riant. J'avais accepté à contrecœur, plus pour lui faire plaisir que par véritable envie.

Le bar où nous nous retrouvions d'habitude était un lieu chaleureux, avec ses murs en briques apparentes et ses lumières tamisées. Lucie m'attendait déjà, un verre de vin rouge à la main, son sourire éclatant comme un rayon de soleil dans ma grisaille.

- Alors, toujours aussi mélancolique, ma chère artiste torturée ? lança-t-elle en guise de salut.

- Je ne suis pas mélancolique, répondis-je en haussant les épaules. Juste... fatiguée.

- Fatiguée de quoi ? D'avoir trop rien à faire ?

Son rire léger me fit sourire malgré moi. Lucie avait ce don de rendre les choses plus légères, même quand tout semblait sombre.

- Tu sais, j'ai entendu parler d'un truc qui pourrait t'intéresser, dit-elle soudain en se penchant vers moi. Un magazine cherche un photographe pour un projet en Écosse. Apparemment, c'est un gros truc, genre hyper prestigieux.

- En Écosse ? répétai-je, sceptique. Pourquoi moi ?

- Pourquoi pas toi ? T'es douée, Clara. Mais faut que tu bouges, que tu sortes de ta zone de confort. C'est pas en restant ici que ta carrière va décoller.

Je ne répondis pas tout de suite. L'idée d'un projet en Écosse était intrigante, mais elle me terrifiait aussi. Partir loin, affronter l'inconnu... C'était plus que ce que je me sentais capable de faire en ce moment.

Après notre verre, je rentrai chez moi avec cette conversation qui tournait en boucle dans ma tête. J'allumai mon ordinateur, plus par automatisme que par véritable intention, et ouvris ma boîte mail. Mon cœur rata un battement lorsque je vis un message non lu avec pour objet : "Projet photographique en Écosse".

Intriguée, je cliquai dessus. Le contenu était succinct, presque impersonnel :

"Nous avons besoin d'un photographe pour documenter un projet architectural unique sur l'île de Skye. Votre travail nous a été recommandé. Si vous êtes intéressée, veuillez répondre à ce message."

Le message était signé d'un nom inconnu : "E. Callum". Pourtant, quelque chose dans ce texte éveillait une étrange sensation en moi. Le ton, le choix des mots, la manière dont l'architecture était décrite... Cela me rappelait Adrien.

Je restai figée devant l'écran, une foule d'émotions contradictoires m'assaillant. Était-ce une coïncidence ? Une mauvaise blague ? Ou bien... était-ce lui ?

Une part de moi voulait ignorer ce message, le supprimer et oublier qu'il avait jamais existé. Mais une autre, plus insistante, murmurait que je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité, cette possibilité, aussi infime soit-elle, de retrouver des réponses.

Je laissai mon ordinateur ouvert, le cœur battant, incapable de prendre une décision immédiate. La nuit promettait d'être longue, et dans l'obscurité de mon appartement, les ombres semblaient danser, comme si elles savaient quelque chose que j'ignorais.

Le message restait affiché sur l'écran de mon ordinateur comme un défi silencieux. L'idée de partir pour ce projet me terrifiait autant qu'elle m'intriguait. Écosse. L'île de Skye. Ces mots résonnaient en moi comme un appel lointain, une promesse voilée d'évasion et, peut-être, d'un nouveau départ. Mais pourquoi moi ? Pourquoi maintenant ?

Je finis par répondre tard dans la nuit, presque sur un coup de tête, ma main tremblante sur le clavier. *"Je suis intéressée. Veuillez m'envoyer plus d'informations sur le projet."* Une fois le message envoyé, un mélange de soulagement et de panique s'empara de moi. Avais-je fait le bon choix ?

Le lendemain, les réponses s'enchaînèrent rapidement. Les billets d'avion étaient réservés, et je n'avais qu'une semaine pour préparer mon départ. Lucie, bien sûr, était ravie.

- *"Tu vois, Clara, ça te fait pas de mal de prendre un risque ! C'est exactement ce qu'il te fallait !"* s'enthousiasma-t-elle en fouillant dans ma garde-robe, rejetant d'un air dédaigneux mes pulls gris et mes jeans usés.

- *"C'est pas un défilé de mode, Lucie. Je vais bosser, pas faire du tourisme."*

- *"Bosser, bosser... Tu vas voir, ça va te changer. Et qui sait ? Peut-être qu'un beau highlander va te faire oublier tes vieilles histoires !"*

Je ne répondis pas. Lucie avait cette légèreté dans sa manière d'aborder les choses, mais moi, je n'arrivais pas à me défaire de cette appréhension sourde. Ce voyage, ce projet, tout cela avait un air d'inconnu qui me déstabilisait.

Quand le jour du départ arriva, je n'avais toujours pas trouvé la paix intérieure. Mon sac à dos pesait lourd sur mes épaules, mais c'était rien comparé à l'angoisse qui pesait sur ma poitrine. À l'aéroport, je faillis rebrousser chemin, mais l'image de Lucie, moqueuse et déçue, me retint.

Dans l'avion pour Édimbourg, j'étais assise près du hublot, contemplant les nuages qui défilaient lentement. Mon esprit vagabondait déjà loin, imaginant ce que je trouverais en Écosse. Un homme dans la quarantaine, grand, avec des lunettes rondes et une veste en tweed, s'installa à côté de moi. Il avait l'air sympathique, un sourire chaleureux éclairant son visage.

- *"Bonjour ! James MacAllister. Enchanté."*

- *"Clara Morel,"* répondis-je en tentant un sourire poli.

- *"Ah, française. J'adore Paris. Vous visitez l'Écosse pour la première fois ?"*

- *"Oui. Enfin, je travaille. Un projet photographique sur l'île de Skye."*

- *"Skye ? Une île fascinante, mais... étrange."*

Il eut un petit rire en disant cela, mais ses yeux trahissaient une certaine gravité. Intriguée, je l'encourageai à poursuivre.

- *"Étrange, comment ça ?"*

- *"Oh, vous savez, les légendes locales. L'île est pleine d'histoires de fantômes, de malédictions... et puis, il y a ce vieux phare."*

- *"Quel phare ?"*

Mon intérêt était piqué, bien que je tentais de garder une expression neutre.

- *"Le phare de Ardmore. On dit qu'il a causé plus de malheur qu'il n'a jamais sauvé de vies. Les pêcheurs évitent même de s'en approcher. Enfin, ce ne sont que des superstitions, bien sûr."*

Il me sourit à nouveau, mais quelque chose dans son ton me mit mal à l'aise. Le reste du vol passa dans un silence relatif, chacun perdu dans ses pensées.

Lorsque j'atterris enfin à Édimbourg, l'air frais et humide me sauta au visage, vif comme une gifle. Une voiture m'attendait pour m'emmener à l'hôtel où je passerais la nuit avant de rejoindre Skye. Le trajet jusqu'à l'hôtel se fit dans une brume persistante, le paysage écossais défilant sous mes yeux comme une toile impressionniste : des collines verdoyantes, des châteaux en ruine, et ce ciel toujours changeant.

L'hôtel était petit, mais charmant, avec son mobilier en bois sombre et ses tapis à motifs tartan. Après avoir récupéré ma clé, je me dirigeai vers ma chambre, mais quelque chose attira mon attention dans le hall. Une photo encadrée, suspendue près de la réception.

Elle représentait un phare solitaire, perché sur une falaise battue par les vagues. Un frisson me parcourut l'échine. Ce phare, je le connaissais. Non pas que je l'aie déjà vu en vrai, mais il était là, dans un coin de ma mémoire, associé à Adrien.

Je m'approchai, le regard fixé sur l'image. Quelque chose dans cette photo faisait écho à mes souvenirs, mais je ne pouvais pas encore saisir quoi exactement. Le visage d'Adrien s'imposa à mon esprit, accompagné d'une foule d'images floues, des bribes de conversations, des instants volés.

- *"Vous avez besoin de quelque chose, mademoiselle ?"* La voix de la réceptionniste me sortit de ma transe.

- *"Non, rien. Merci."*

Je montai rapidement dans ma chambre, mais cette photo ne me quittait pas. Allongée sur le lit, j'essayai de comprendre pourquoi ce phare semblait si familier. Était-ce une simple coïncidence, ou était-ce lié à lui ? Le doute s'installa, et avec lui, une inquiétude sourde qui me tint éveillée une bonne partie de la nuit.

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