Dans un royaume où la peur et la brutalité règnent, Elisa, une jeune femme libre d'esprit, se retrouve prise au piège d'une situation impensable. Confrontée au prince alpha Pablo, connu pour sa cruauté et son arrogance, elle se voit contrainte d'affronter sa colère et ses démons personnels. Ce qui commence par une rencontre fortuite se transforme rapidement en cauchemar : Elisa devient esclave au palais, sous la menace permanente de Pablo et de sa mère, la redoutable reine Hermine. Mais un lien plus sombre que la haine semble les unir. Le passé d'Elisa est mystérieusement lié à celui de la famille royale, un héritage de trahison et de vengeance qui resurgit, éveillant une passion brutale et destructrice. Alors que Pablo est promis à une autre et qu'Elisa tente de préserver sa dignité, un événement inattendu bouleverse le destin du royaume, jetant les protagonistes dans une relation où se mêlent haine et fascination. Échappera-t-elle au joug de cet alpha impitoyable, ou succombera-t-elle à son emprise ?
Le bruit d'un rire léger résonne soudainement dans le silence du parc. "Pourquoi tu souris comme ça ? Tu crois que c'est un jeu ?" s'irrite Pablo, son ton haut et cassant déchirant l'air. Son regard noir tombe sur Elisa, qui ne fait qu'hausser les épaules, un sourire au coin des lèvres.
"Oh, pardon, c'est bête de ma part," lâche-t-elle d'un ton léger, ses yeux brillants d'une malice presque enfantine. Elle détourne son regard vers le champ de fleurs qui s'étend devant eux. "C'est beau ici, tout est naturel..."
Pablo serre les poings, une tension nerveuse raidissant ses épaules. Il ne supporte pas cette légèreté. Il sent l'agacement monter, et, d'un mouvement brusque, attrape le poignet d'Elisa. "Tu te moques de moi, c'est ça ?"
"Eh bien, lâche-moi d'abord !" répond-elle en tentant de se dégager, le défi luisant dans son regard. Elle semble vouloir lire dans ses pensées, comme si elle cherchait à percer l'épais mur d'orgueil et de colère qui l'entoure.
Un rictus sarcastique étire les lèvres de Pablo. "Tu devrais te mettre à genoux et implorer mon pardon. C'est pas n'importe qui que tu as insulté," réplique-t-il en la dévisageant, l'air de mépris profondément ancré dans ses traits. Il se redresse, dominant la scène d'une posture calculée.
"Tout ça pour une tâche sur ton manteau ?" rétorque-t-elle, levant les yeux au ciel. Elle balaye les passants du regard, espérant peut-être que quelqu'un prenne son parti, mais à sa surprise, les regards évitent soigneusement la scène. Certains s'inclinent même discrètement en passant devant Pablo, témoins silencieux d'un rang qu'elle n'a pas encore discerné.
Elle plisse les yeux, la réalité de l'arrogant personnage lui apparaissant avec une clarté troublante. "Ah, donc c'est ça. Un prince, rien de moins !" Elle croise les bras, feignant l'indifférence. "Je m'excuse, majesté, si cela vous offense tant," murmure-t-elle avant de tourner les talons pour s'éloigner.
"Tu oses me tourner le dos ?" tonne Pablo, ébranlé par cette absence de soumission. Il n'avait jamais été défié de la sorte, surtout par une simple roturière.
Elle n'en mène pas large, pourtant, elle soutient son regard avec une audace à peine voilée. "Votre altesse devrait peut-être revoir ses manières. Vous ressemblez davantage à un fermier frustré qu'à un prince," lâche-t-elle finalement, un éclat de défi dans les yeux avant de lui tourner le dos, un sourire moqueur flottant sur ses lèvres.
Pablo reste figé, l'incrédulité laissant bientôt place à une rage froide. Personne n'avait osé le défier de la sorte depuis des années. "Vous la suivrez," murmure-t-il d'une voix cinglante à ses gardes, "et je veux savoir qui est cette effrontée d'ici ce soir."
À quelques rues de là, Elisa traverse un marché en apparence paisible. Pourtant, un étrange sentiment de familiarité l'envahit. Elle s'arrête devant un étal où une fillette s'agite pour attirer les clients, brandissant un livre de Scrabble devant elle.
"Un livre de Scrabble ? Allez, il est à toi pour pas cher," dit la petite avec un sourire éclatant, qui décroche presque un rire à Elisa.
Elle attrape le livre, l'air songeur. "Combien ?"
"Cinquante," répond l'enfant.
Elisa soupire, les poches vides. "Je n'ai pas de quoi payer. Si tu veux bien me suivre, je te donnerai l'argent une fois chez moi," propose-t-elle.
"Pas de soucis, je m'appelle Naomie !" La petite fille l'accompagne joyeusement jusqu'à sa maison, babillant tout le long du trajet. Mais à peine arrivée, son expression change, et son sourire s'évanouit.
"Écoute, va le voir, s'il te plaît," implore Naomie, l'angoisse perçant dans sa voix. "Ne provoque pas le prince Pablo. Il ne pardonne jamais. Tu pourrais y laisser ta peau..."
Elisa rit nerveusement. "Pour un simple manteau taché ? Ne t'inquiète pas, tout ira bien," répond-elle, haussant les épaules. Mais Naomie reste figée, le visage empreint de peur.
"Non, tu ne comprends pas. Le prince n'a aucun scrupule. Pour lui, la vie humaine ne vaut rien," murmure la fillette en baissant la tête, ses petites mains tremblant. Un silence pesant s'installe entre elles, un avertissement silencieux que Naomie ne semble pas pouvoir expliquer davantage.
Au palais, Pablo est installé dans une grande salle, les doigts pianotant nerveusement sur le rebord de son trône. "Cette insolente... Elle ose défier l'autorité ?"
Sa mère, Hermine, entre en silence, s'approchant de lui avec une sérénité calculée. "Ne perds pas ton temps à te laisser déranger par des broutilles," murmure-t-elle calmement.
Pablo se redresse, le regard orageux. "Cette fille va payer pour son insolence."
"Son insolence, ou est-ce autre chose ?" demande Hermine, un sourire énigmatique flottant sur ses lèvres. "Tu as toujours eu le besoin de prouver ta force. Mais souviens-toi, chaque royaume a besoin d'un dirigeant calme et respecté."
Pablo serre les mâchoires. Depuis son enfance, Hermine est son seul soutien, la seule personne à qui il accorde une loyauté absolue. Pourtant, elle lui rappelle sans cesse la nécessité de prendre épouse pour affirmer son règne.
"Je n'ai besoin de personne pour régner, mère. Ce royaume est déjà mien." Le regard de Pablo se durcit.
Hermine l'observe un long moment. "Alors, prouve-le. Montre à ton peuple que tu es digne de respect sans avoir recours à la terreur. Si cette fille a pu te faire perdre ainsi ton calme, peut-être a-t-elle quelque chose à t'apprendre."
Un silence s'installe, lourd de significations inexplorées.
Dans la pénombre de sa chambre, Elisa s'étira avec un soupir d'épuisement, laissant retomber sa tête contre l'oreiller avec une lassitude bien méritée. « Cette ville... Elle est p'tite mais, au moins, elle réserve quelques surprises. » Elle passa une main distraite dans ses cheveux emmêlés, glissant son regard vers le livre de Scrabble acheté sur un coup de tête. « C'est à quoi j'pensais quand j'ai pris ça, hein ? » murmura-t-elle avec un sourire en coin. Ses pensées se perdirent dans l'ironie de la situation, tandis qu'elle fermait les yeux, goûtant à un rare moment de paix.
Mais cette sérénité fut violemment brisée par un fracas à la porte. Elisa sursauta, ses doigts s'accrochant fermement à sa couverture alors que des bruits de bottes se rapprochaient. La porte de sa chambre s'ouvrit brusquement, et plusieurs gardes, vêtus de lourdes armures, envahirent l'espace. Le chef de ce groupe, un homme robuste nommé Tomas, s'approcha, le visage fermé. « Mademoiselle... vous savez pourquoi on est ici ? » Son regard perçant la fixait intensément.
Déconcertée, Elisa leva un sourcil, essayant de comprendre ce qui se passait. « Pourquoi vous m'réveillez en pleine nuit ? Quoi que ce soit, j'suis sûre qu'on peut en parler... » Elle cherchait à apaiser la tension, son cœur battant la chamade. Mais les gardes ne répondirent pas. Tomas, impassible, murmura seulement : « C'est au Prince d'en décider. »
Ce furent les derniers mots qu'elle entendit avant de se sentir happée dans l'obscurité. Lorsqu'elle émergea de cet état, elle se retrouva suspendue dans une cellule humide, les poignets attachés au-dessus de sa tête. Ses pieds ne touchaient pas le sol, et un froid glacial envahissait son corps. « Qu'est-ce que vous me voulez ? » réussit-elle à articuler malgré sa voix tremblante.
En guise de réponse, Tomas versa sur elle un seau d'eau glacée, tandis qu'une silhouette apparut dans l'encadrement de la porte. C'était une femme élégante, dégageant une aura d'autorité. Hermine, la mère du prince, entra d'un pas assuré, un sourire calculateur aux lèvres. Elisa la fixa, tentant de percer à jour l'identité de cette femme qui ne lui semblait qu'à moitié étrangère.
« Alors ? Qu'est-ce que tu espérais, hein ? Des petits croissants ? » Hermine la dévisagea avec mépris. Elisa eut à peine le temps de protester que Hermine, avec un sourire de plus en plus effrayant, se pencha vers elle, caressant doucement sa chevelure mouillée avant de la tirer brutalement. La douleur fit jaillir un cri de la bouche d'Elisa.
« Parfait... » Hermine semblait savourer la scène, ignorant volontairement la faiblesse d'Elisa qui luttait pour respirer. « Tu as osé manquer de respect à mon fils, à la royauté même ! Alors, qu'est-ce que t'attends pour parler ? » Mais Elisa, faible, ne put que cracher du sang, ses lèvres tremblant sous l'effet de la douleur.
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