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La Vierge du Cheik

La Vierge du Cheik

Smile

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Chapitres

Marion Cobs, un ancien piler de la mafia, a construit un refuge loin de son passĂ© criminel. Il a tout sacrifiĂ© pour protĂ©ger la femme qu'il considĂšre comme sa seule famille, Carol Norman. Mais alors que d'anciens ennemis resurgissent, Marion et Carol sont pris dans une spirale dangereuse oĂč passions refoulĂ©es et secrets inavouables menacent de tout dĂ©truire. Carol quant Ă  elle est follement amoureuse de Marion mais celui si ne le vois que comme une sƓur et la surprotĂšge. DĂ©terminĂ©e Ă  prouver qu'elle n'est plus la petite fille que Marion tente de protĂ©ger, se retrouve face Ă  des vĂ©ritĂ©s qui pourraient tout changer. Leur lien indĂ©fectible est mis Ă  l'Ă©preuve par un amour indĂ©sirable, mais parfois, la plus grande menace vient de ceux qu'on aime le plus...

Chapitre 1 Chapitre 1

Carol Ă©tait installĂ©e sur l'un des canapĂ©s d'angle tant convoitĂ©s dans le recoin le plus sombre de Walton, sirotant sa margarita glacĂ©e aux mĂ»res et hochant la tĂȘte au rythme des basses puissantes qui rĂ©sonnaient dans la boĂźte de nuit.

Walton n'existait que depuis une annĂ©e, mais son ambiance industrielle et granuleuse – l'Ă©norme espace voĂ»tĂ©, autrefois une usine abandonnĂ©e comme tant d'autres bĂątiments Ă  Detroit – attirait les jeunes, les branchĂ©s et souvent, ceux qui Ă©taient tragiquement Ă  la mode.

C'Ă©tait un samedi soir, ce qui signifiait que l'endroit Ă©tait rempli de kilomĂštres de tatouages, plus de piercings qu'Ă  un concert de death metal, et tellement de barbes et de chignons qu'on aurait cru ĂȘtre Ă  Portland. Pas que ça la dĂ©range, au contraire.

En fait, c'était justement pour ça qu'elle était là. Seule. Sans personne pour la juger ou la restreindre.

Personne, Ă  part Marion Cobs.

Elle s'Ă©tait installĂ©e sur le canapĂ©, scrutant la foule agglutinĂ©e sur la piste de danse au centre du club, puis jetant un coup d'Ɠil au long bar mĂ©tallique de l'autre cĂŽtĂ©, pour s'assurer qu'une silhouette grande et imposante familiĂšre n'Ă©tait pas dans les parages. Pas de trace de lui.

Apparemment, il l'avait crue lorsqu'elle lui avait dit qu'elle allait passer la soirée chez Nelly avec Julie pour une soirée entre filles. Parfait.

Elle prit une autre grande gorgĂ©e de sa margarita, parcourant la salle des yeux Ă  la recherche d'un type qui pourrait ĂȘtre intĂ©ressĂ©.

Il y avait bien sûr plein de mecs, plusieurs du genre qu'elle aimait, grands, bruns et séduisants. En d'autres termes, elle avait l'embarras du choix. Mais elle voulait que sa premiÚre aventure d'un soir, sa premiÚre expérience tout court, soit avec quelqu'un qui lui plaisait.

AprĂšs tout, ce n'Ă©tait qu'une nuit.

Elle n'Ă©tait pas lĂ  pour trouver une relation. Elle cherchait juste un gars sexy qui pourrait lui faire oublier son amour absurde et non rĂ©ciproque pour Marion. Un amour qui ne lui serait jamais rendu, du moins pas de la maniĂšre dont elle le souhaitait. Parce qu'il la considĂ©rait plutĂŽt comme une petite sƓur, rien de plus.

Eh bien, elle Ă©tait sa petite sƓur.

Pas vraiment. Elle Ă©tait sa sƓur adoptive. Et ce n'Ă©tait que depuis un an, alors qu'ils vivaient dans la mĂȘme famille d'accueil. Puis il avait eu dix-sept ans et avait quittĂ© le systĂšme. Donc, en rĂ©alitĂ©, ça ne comptait pas.

Pourtant, ça l'énervait toujours qu'il refuse de la voir autrement.

Non, ça l'Ă©nervait pas. Elle Ă©tait enragĂ©e. EnragĂ©e contre lui, injustement peut-ĂȘtre, mais surtout contre elle-mĂȘme. Parce qu'elle ressentait ça depuis dix ans et rien n'avait changĂ©.

Enfin, si, une chose avait changĂ©. Il lui avait dit, il y a quelques semaines, d'arrĂȘter de le suivre partout. Comme si elle Ă©tait un chiot stupide et excitĂ©.

Elle avala une bonne partie de sa margarita, observant la foule avec un air maussade.

Depuis leur arrivĂ©e Ă  Detroit en provenance de Chicago, elle avait toujours Ă©tĂ© Ă  ses cĂŽtĂ©s, vivant dans leur appartement au-dessus du garage, pendant qu'il la protĂ©geait, prenait soin d'elle, formait une sorte de famille pour elle avec Nelly, Candide et Michel. Elle Ă©tait heureuse. En sĂ©curitĂ©, protĂ©gĂ©e. Être prĂšs de lui, savoir qu'il Ă©tait lĂ , c'Ă©tait tout ce qu'elle avait toujours voulu.

Mais derniĂšrement, cette sĂ©curitĂ©, cette stabilitĂ©, commençaient Ă  lui paraĂźtre un peu trop Ă©touffantes. Un peu trop comme une cage. Elle commençait Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  ce qu'elle voulait vraiment faire de sa vie, Ă  la direction qu'elle voulait prendre. Et aprĂšs avoir vu Candide trouver Julie, et Nelly et Michel se rapprocher, elle commençait Ă  se demander oĂč en Ă©tait sa propre vie amoureuse, qui Ă©tait totalement inexistante.

Elle lança un regard noir.

La laisse que Marion tenait autour d'elle semblait se raccourcir de jour en jour, surtout depuis le mois dernier. Et il était furieux qu'elle le suive partout et ose poser des questions sur son avenir, se sentant blessé.

Il fallait que quelque chose change.

Elle n'avait jamais Ă©tĂ© une adolescente rebelle, pas avec Marion qui jouait le rĂŽle du grand frĂšre strict, alors peut-ĂȘtre qu'elle mĂ©ritait un petit moment de rĂ©bellion. Comme maintenant.

Elle renifla et vida le reste de sa margarita, posant le verre vide sur la table basse en métal devant elle avec un clic.

Elle ne cherchait pas l'attention ; elle essayait juste de faire ce que n'importe quelle femme de vingt-cinq ans ferait. Vivre une vie normale, et cela incluait sortir en boĂźte de nuit, se saouler, puis coucher avec quelqu'un.

Pas forcément dans cet ordre.

De l'autre cÎté de la piste de danse, prÚs du bar, un grand type aux épaules larges et aux cheveux noirs attira son attention. PlutÎt séduisant. Pas de tatouages, mais on ne peut pas tout avoir. Il croisa son regard, et elle se surprit à rougir et à détourner les yeux, ce qui l'agaça.

Son expĂ©rience avec les hommes se limitait Ă  regarder des mecs sexy sur Tumblr et discuter avec ses amies sur des forums en ligne. Mais en rĂ©alitĂ©, qui savait quel genre de personnes elles Ă©taient vraiment ? Elle supposait que c'Ă©taient des gars, mais sur Internet, on ne pouvait jamais ĂȘtre sĂ»r de rien.

Son expĂ©rience avec les hommes dans la vraie vie ? ZĂ©ro. À moins qu'on ne compte Candide et Michel, ce qui n'Ă©tait pas le cas.

Peut-ĂȘtre qu'elle aurait dĂ» amener Nelly ou Julie avec elle comme ailes. Mais bon, elles n'auraient probablement pas approuvĂ© ce qu'elle faisait, et elle prĂ©fĂ©rait de toute façon garder ça secret.

C'était déjà assez embarrassant que tout le monde sache pour son béguin ridicule pour Marion. Que d'autres soient témoins de son incompétence générale avec les hommes serait un coup à sa fierté qu'elle ne pensait pas pouvoir encaisser.

Elle jeta un nouveau coup d'Ɠil au bar, pour voir ce que faisait le type qui l'avait regardĂ©e, se forçant Ă  ne pas dĂ©tourner les yeux cette fois. Son cƓur fit un petit bond dans sa poitrine.

Parce qu'il venait vers elle.

Merde.

Elle tendit la main vers sa margarita, mais malheureusement, elle Ă©tait vide, alors elle se contenta de jouer nerveusement avec le verre alors que le type s'approchait. Elle essaya de ne pas rougir ni de sourire comme une idiote.

Le gars Ă©tait vraiment mignon. Il n'avait pas l'autoritĂ© douce mais ferme de Marion, ni son charisme captivant, mais il y avait quelque chose chez lui qui lui plaisait quand mĂȘme. Il semblait accessible. Au moins, il venait vers elle.

Il n'Ă©tait pas du coin, ça c'Ă©tait sĂ»r, parce que les locaux savaient qui elle Ă©tait et qui la protĂ©geait, et tenaient Ă  garder leurs attributs intacts. Alors, clairement, ce type venait d'ailleurs. Ce qui Ă©tait parfait. Encore mieux que parfait, mĂȘme. C'Ă©tait exactement ce qu'il lui fallait.

Elle déglutit alors qu'il approchait de la table, se rendant compte qu'elle s'enfonçait de plus en plus dans son siÚge. Stupide. Elle devait se détendre.

"HĂ©," dit-il en souriant franchement. "On dirait que ton verre est vide..."

"Margarita glacée aux mûres," répondit-elle, les mots sortant dans une précipitation désordonnée. "Et... euh... oui, il l'est."

"Je peux t'en offrir un autre ?" Ses yeux bleus la parcouraient avec une franchise déconcertante, comme s'il l'évaluait.

C'est ton moment de briller. Vas-y.

Elle lui rendit ce qu'elle espĂ©rait ĂȘtre un sourire naturel, probablement plus proche d'un rictus crispĂ©. "Um, oui. Ce serait super."

Marion n'Ă©tait vraiment pas d'humeur. Walton Ă©tait le dernier endroit oĂč il voulait se retrouver Ă  une heure du matin, surtout un samedi. Pourtant, Carol n'Ă©tait pas allĂ©e chez NĂ©lly comme elle l'avait prĂ©tendu pour une soirĂ©e entre filles. Il avait donc dĂ» affronter la foule des hipsters et autres personnes exaspĂ©rantes pour s'assurer qu'elle ne faisait pas de bĂȘtises.

Marion n'avait rien contre les boßtes de nuit en général, mais pas quand Carol y traßnait, et encore moins toute seule. D'habitude, il était plutÎt cool, calme et posé, mais ce soir, il sentait sa patience fondre comme neige au soleil. En fait, il était vraiment en colÚre.

La file d'attente devant le club était un cauchemar, et le videur était un nouveau, ce qui signifiait qu'il ne connaissait pas Marion. Il ne réalisait pas non plus que Marion était le patron de Royal Road, un détail qui aurait dû lui permettre d'entrer sans problÚme. Malheureusement, le videur fit l'erreur de ne pas reconnaßtre son autorité.

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