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L'amour est un petit tyran

L'amour est un petit tyran

Honey Goldfish

5.0
avis
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226
Chapitres

Andrea Garcia n'est qu'une couverture. Une identité qu'a embrassée Anna Lucia Fedora après avoir fait une fugue lors de ses 16 ans. Depuis ce temps, Andrea se cache et vit dans le mensonge, dissimulant un lourd secret. Andrea a toujours cru être une excellente menteuse. Elle ne faisait que cela depuis sa tendre enfance, conserver les apparences. C'est devenu une seconde nature pour elle avec le temps de mentir, voler, tricher… se cacher, tel un caméléon qui arrive à se fondre dans le décor environnant. En grandissant, Andrea est devenue non seulement une des hackeuses parmi les plus craintes de sa génération, mais aussi l'un des meilleurs agents secrets de Sidov Corp, une société militaire privée qui la recruta par la suite. Depuis sa fugue, Andrea considère être en parfait contrôle de son existence. Plus personne ne la menacera jamais. Plus personne ne la forcera jamais à se soumettre. Plus personne n'exploitera jamais ses talents gratuitement. Elle ne pardonnera plus jamais non plus la moindre trahison et s'est juré d'être impitoyable envers ses adversaires. Plus personne n'a d'autorité ni de contrôle sur elle. Cependant, les nouveaux patrons d'Andrea sont des adeptes de BDSM. Des dominants pur jus. Mais même devant eux, Andrea n'a jamais plié l'échine. Aucun des mercenaires bourrés de testostérones avec qui elle doit souvent faire équipe n'est jamais non plus parvenu à la briser. Mais tout cela va changer le jour où Yuri Ivanov, le nouveau Pakhan au sein de la Bravta à Moscou va entrer dans sa vie. Andrea réalise rapidement que face à ce dom d'expérience, toutes ses tactiques d'évitement ou de manipulation sont ineffectives. Face à lui, cette nature soumise qu'elle refoule depuis si longtemps ne peut s'empêcher de refaire surface. Yuri sait ce qu'il veut, et surtout QUAND il le désire. Avec lui, Andrea apprendra à ses dépens que jamais il ne la laissera mener la danse dans leur relation. Yuri Ivanov ne fait que rarement des compromis. Il peut aussi sentir que la nouvelle petite soumise qui lui est tombée dans l'œil cache un lourd secret. Un secret qu'elle se refuse à partager. Yuri déteste les secrets. Tout comme il a horreur des soumises qui renient leur vraie nature. Deux choses que ne cesse de faire la séduisante et surtout très farouche Colombienne. Yuri a déjà été trahi par le passé, par une femme qui lui avait menti justement. Une femme qui niait aussi sa propre nature... Dans le milieu BDSM, ce genre de comportement peut être extrêmement dangereux et toxique. Le dom d'expérience a donc décidé de donner une leçon à cette soumise au tempérament rebelle qui, selon lui, est incapable de faire preuve de la moindre honnêteté que ce soit envers son dom, envers ses amies ou même envers elle-même. Ce qui, dans le milieu BDSM, est impardonnable. Cependant, ce qui n'était au départ qu'un simple jeu entre les deux amants, tourne rapidement à l'obsession chez Yuri Ivanov, qui est de plus en plus fasciné par la nature très volatile de cette femme au sang bouillant des latinos. Il est fasciné aussi par son intelligence et sa vivacité. Seulement, comme Yuri a déjà été blessé une fois en amour, alors le chef de ka Bravta se refuse à lui concéder la victoire et nie férocement son affection envers elle, ce qui les conduira à une suite de malentendus. Yuri sera forcé petit à petit de s'avouer à lui-même la force des sentiments qu'il éprouve pour Andrea et éventuellement, de les avouer aussi à l'objet de son affection. Mais pour Andrea, c'est trop peu, trop tard… Andrea a elle aussi sa fierté. Issu d'un foyer sans amour, Andrea ne croit plus en l'amour. En fait, à ses yeux, l'amour est la plus grande des souffrances. Pour reprendre les termes du sensei chargé de son entrainement... «L'amour est son petit tyran». Un adversaire féroce contre lequel se bat Andrea depuis la tendre enfance. Parce qu'aimer des personnes qui vous abandonnent toujours par la suite est très souffrant. Nos deux aimants esseulés arriveront-ils à se retrouver? Laisser de côté leurs préjugés respectifs sur l'amour pour enfin s'y abandonner? C'est ce que nous découvrirons dans ce livre!

Chapitre 1 Andrea

Au cœur de la forêt d'Amazonie, premier décembre

Je remonte mes cheveux en queue de chevalet je m'élance sur la piste en forêt, dans la jungle humide. Je cours à une vitesse constante sur le sentier. Le matin de très bonne heure, il est peu fréquenté et il fait beaucoup moins chaud.

Le terrain est en pente raide et il monte sans arrêt, le but étant de gravir la montagne.

Je dois éviter un premier obstacle, une pluie de fléchette qui sont projetés en ma direction par la faute d'un des détecteurs de mouvements que je n'ai pas pu éviter. Zut! Combien ils en ont mis des détecteurs de mouvements sur ce fichu sentier!

Je dois faire une roulade pour éviter la pluie de projectile, ce qui me place dans une position précaire pour l'obstacle suivant, une mare de boue, dans laquelle je manque de tomber. Mais après m'être relevée du sol, je fais un bond pour atterrir de l'autre côté de la mare de boue.

Ensuite je dois marcher en équilibre sur la corde raide suspendue au-dessus du ruisseau. La suite du terrain est tout en courbe, avec des poches de sables suspendues aux arbres, le long du sentier. Des poches de sables qui se balancent sans arrêt grâce à un mécanisme. Il faut courir sur le sentier en les évitant.

Un peu plus loin, une fosse m'attend avec une corde suspendue en plein centre. Je dois sauter, attraper la corde et me laisser choir de l'autre côté de ce petit ravin. Vient ensuite la partie du trajet qui se fait d'arbre en arbre, en utilisant des passerelles et en sautant d'un à l'autre pour atterrir sur un haut plateau de cette montagne très à pique.

Sur ce plateau à mi-hauteur de cette haute montagne que je dois à présent gravir, je me bute ensuite à cette immense paroi rocheuse que je dois escalader à mains nues. La sueur perle à mon front. C'est une des parties les plus difficiles et aussi les plus dangereuses du parcours. Parce qu'il n'y a pas de cordes pour nous retenir si nous faisons une chute.

L'entrainement des Torpederos est très certainement le plus dangereux et le plus difficile des entrainements en terrain hostile.

Je dois faire des pauses fréquentes, parce que voyez-vous, j'ai le vertige.

Ne regarde pas en bas!

Non, Andrea! Ne regarde surtout pas en bas! me dis-je, fermant les yeux et prenant de grandes respirations à mi-chemin du sommet.

Si je m'entrainais en même temps que les autres… Cet ado boutonneux japonais… Riku… et se Français ultra pédant, Maurice, se foutraient de ma gueule comme toujours.

Ironiquement, penser aux blagues de mauvais gout de ces deux fils à papa arrive enfin à me faire oublier ma peur du vide!

Je mets environ une demi-heure à atteindre le sommet de cette montagne. Je m'aplatis comme une crêpe sur le sol, reprenant mon souffle.

Le plus dur reste encore… Oui… croyez-moi!

Après quelques instants, je rassemble mon courage. Je me relève lentement et je marche sur la crête rocheuse, admirant le paysage époustouflant. Derrière moi: La vallée en contrebas et sa jungle épaisse au cœur de laquelle se situe notre campement.

À mes pieds: un précipice de plus de 1000 mètres de profondeur au creux duquel sillonne un des confluents du fleuve d'Amazonie.

Devant moi?

Mon pire cauchemar.

Une Tyrolienne.

Une foutue Tyrolienne.

Jusqu'ici, je n'ai toujours pas réussi à vaincre ma peur du vide…

Je me hasarde à faire un pas en avant… cette fois c'est la bonne, je l'sens.

Allez, Andrea!

Tu peux y arriver!

J'étire mes bras en l'air pour attraper la tige de métal de la Tyrolienne et je fais un autre pas en avant. Malheureusement, j'ai beau me dire de ne pas regarder en bas… C'est plus fort cher moi, je jette un œil.

J'ai le vertige et ma vision s'embrouille.

Je suis alors submergée par un vieux souvenir qui monte en moi.

Moi, penchée au-dessus du pare-brise de ma toute nouvelle voiture décapotable… et tentant désespérément de saisir la main de mon amie Samantha,qui menace de tomber dans le vide.

Ses yeux de biche, son petit visage angulaire… levé sur moi… elle a soudain ce sourire si tendre, quand elle relâche le capot de la voiture qu'elle agrippait si fermement et se laisse tomber dans le vide, à la renverse et les bras en croix… Je crois qu'elle a fait une dernière prière, elle qui était si pieuse!

De si nombreuses nuits, je fus hantée par ce corps, qui tombait dans le vide à l'infini, pour frapper plusieurs rocks au passage en déboulant la pente déchiquetée avant d'être engloutie par la jungle épaisse au creux du vallon. Cette jungle l'a avalée pour ne jamais la recracher, et avec elle, mon lourd secret.

Hantée par le passé, je délaisse la barre de la Tyrolienne sans y penser et je tombe à genoux sur le sol, les yeux perdus dans le vide.

Je ferme les yeux, j'essaie de chasser ces images qui se succèdent et qui se répercutent sans fin dans mon esprit.

Moi, au volant de ma belle voiture et offrant à Samantha d'aller la conduire à son arrêt de bus. Elle avait été admise dans une grande université. Obtenue une bourse spéciale, elle qui vivait dans une famille d'accueil qu'elle détestait. Des chances comme celle-ci, il ne s'en représenterait jamais.

J'étais si fière de pouvoir la conduire à l'arrêt de bus dans ma belle voiture.

Mais Samantha a toujours été plus prudente que moi, plus méfiante... Elle me regardait avec appréhension et n'osait pas monter dans la voiture…

— Anna Lucia… C'est pas du tout l'genre de ta mère de dépenser autant pour ton anniversaire… T'es sûr que c'est OK d'accepter son cadeau?

Bien sûr que ce n'était pas OK.

Bien sûr que ma mère, cette femme tyrannique, mijotait un truc pas net…

Je me doutais bien du prix que ma mère m'exigerait en échange de cette bagnole.

Je savais aussi parfaitement pourquoi elle me faisait soudain un cadeau de si grande valeur… Après tout, le défilé de sa prochaine collection approchait et donc l'heure du départ pour Milan! Ma mère n'avait donc pas droit à l'erreur. Ce n'était pas le temps non plus qu'un scandale éclate dans notre famille… donc pour me faire taire et pour m'obliger à rentrer dans le rang… ma mère me f'sait ce cadeau empoisonné.

Une superbe voiture décapotable, comme j'en rêvais depuis toujours.

Mais c'était le jour du grand départ. Samantha allait nous quitter, pour aller étudier dans une grande université à Carthagène. Nos vies allaient se séparer, peut-être même définitivement. En effet, la plupart des jeunes de notre région qui l'ont quitté n'y revenaient que rarement.Et Samantha n'avait pas de famille ici.

Je ne voulais pas gâcher nos derniers instants ensemble. Je ne voulais pas non plus qu'elle retarde son départ ou s'inquiète pour moi et décide tout simplement d'abandonner son rêve de devenir une chirurgienne cardiologue… donc je lui ai simplement ébouriffé les cheveux, d'un air plein d'insouciance, et lui disant de n'pas s'en faire... Ma mère m'en devait simplement une.

Elle s'était détendue et elle était montée dans la voiture. Rigolant comme les jeunes filles insouciantes que nous étions, j'avais fait vrombir le moteur avant de partir sur les chapeaux de roues.

Nous nous sommes attaquées à la route sinueuse qui conduisait vers la ville voisine, où elle devait prendre le bus… La musique à fond et les cheveux dans le vents, nous filions sur la route à vitesse folle.

Nous nous sentions libres, libres comme le vent!

— Anna Lucia! Ralentis! Ralentis!

La courbe était très serrée.

Mais je ne pouvais pas ralentir parce que les freins nous avaient lâchés.

Les freins qui lâchent.

Sur une voiture neuve.

Bien sûr, je savais très bien qui en était l'auteure...

Tout est allé si vite par la suite.

Je n'étais pas une bonne conductrice. Je venais d'avoir mon permis. J'ignore pourquoi Samantha ne portait pas sa ceinture de sécurité j'étais trop occupée à tenter de nous tirer du pétrin. J'essayais de rouler dans les hautes herbes sur l'accotement pour nous faire ralentir, mais nous étions dans une courbe et cet énorme rocher que nous butons et que nous n'avons pu éviter… la voiture qui fait un vol plané… et qui bascule, à demi dans le vide.

Les coussins gonflables ne se sont pas déployés! Ils ne se sont pas déployés! Mon front a frappé très durement sur le tableau de bord et ma ceinture m'a sauvé la vie, je pense bien...

Samantha n'a pas eu cette chance. Elle fut projetée sur le capot.

Je me revois, détachant ma ceinture avec frénésie et tenter d'enjamber le pare-brise de la décapotable, pour lui tendre la main, elle qui s'accrochait au capot du véhicule pour ne pas tomber dans le vide…

La voiture qui penchait de plus en plus en avant…

Samantha me regarda alors avec ses grands yeux doux et elle lâcha tout.

Parce qu'elle savait bien que sinon, je refuserais de l'abandonner… que sinon, nous aurions basculées toutes deux dans le vide, et la voiture avec nous…

J'essaie de ne plus y penser, assise dans les broussailles au sommet de cette foutue montagne.

Mais je n'arrête pas de songer au sacrifice de mon amie d'enfance.

Un sacrifice qui a permis que j'échappe à mon bourreau.

Ce fameux jour de mes seize ans, j'ai pris les bagages de mon amie Samantha, qui étaient dans le coffre de la voiture et je suis partie sans me retourner, me servant de son propre billet d'autobus.

Tous me croyaient morte.

Écrapoutie au fond de ce ravin.

Il y a même un petit monument sur le bord de la route à cet emplacement, que ma mère a fait construire à la mémoire de sa fille Anna Lucia Fedora, qu'elle a beaucoup pleurée devant les médias à l'époque.

C'est exact. Anna Lucia Fedora est morte le 13 mars 2007, dans la région de Yucuna, en Colombie, en bordure de la frontière avec le Brésil, en plein cœur de l'Amazonie.

Chez les Torpederos, on parle de renaissance quand un de leur disciple abandonne son ancienne vie pour adopter le mode de vie des Torpederos, avec une toute nouvelle identité.

Le jour du décès de ma meilleure amie fut le jour de ma renaissance. C'est pourquoi je célèbre toujours mon anniversaire ce même jour.

Samantha aurai voulu qu'il en soit ainsi. Elle n'aurait pas voulu que je la pleur.

Elle aurait voulu que j'honore son sacrifice.

Je serre les poings, levant les yeux en direction de cette fucking Tyrolienne.

Elle n'aurait pas voulu que je renonce non plus et que je me laisse paralyser par la peur.

Je me relève avec détermination et je remets mes mains sur la barre de métal de la Tyrolienne que j'agrippe fermement. Je ferme les yeux, m'élançant dans le vide.

Ma queue de cheval battant au vent, qui me fouette le visage, je retiens mon souffle durant toute la descente.

J'entrouvre un œil, me demandant si la fin du parcours approche pour apercevoir la surface plane du haut plateau de la montagne voisine

Je lâche tout en atterrissant sur le sol.

Debout sur la montagne voisine, je pousse un cri de joie qui se répercute à l'infini dans le ravin séparant les deux monts.

Ouhhhhh! Je lève le poing en l'air en signe de victoire.

Je reprends mon souffle progressivement le nez dans le vent. Un vent humide et chaud du soleil qui commence à être un peu plus haut dans le ciel.

Je glisse ma main sous mon teeshirt pour y attraper la médaille de la vierge miraculeuse que porte toujours au cou et je l'embrasse tendrement. C'est mon amie Samantha qui me l'avait offerte à mon dixième anniversaire. Elle affirmait que la Sainte Vierge allait me protéger. Qu'elle serait comme une seconde mère pour moi.

Les larmes aux yeux, je serre la médaille dans ma main.

Samantha! Tu as vu? J'ai réussi!

J'ai enfin vaincu ma peur!

Rien ne peut plus m'arrêter!

Continuer

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