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Et si… tu me revenais !

Et si... tu me revenais !

VanaAim

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Chapitres

Savannah a perdu l'amour de sa vie. Zac, ne trouvant pas sa place dans cette vie de couple, à cause de ses blessures du passé, a tout simplement franchi le pas de leur porte et a disparu... Après deux années sans le voir et à broyer du noir, Savannah décide de partir prendre l'air dans le sud de la France pour aller voir son amie Aly. Mais à peine a-t-elle pu profiter de ses premiers jours de dépaysement, que son téléphone sonne. Lorsqu'elle décroche, sa vie semble basculer. Zac, son âme sœur, celui qu'elle n'oubliera jamais est à l'hôpital dans le coma. La vie s'est chargée de les réunir, même si ce n'est pas de la façon dont elle aurait aimé. Il se trouve à seulement quelques kilomètres d'elle et elle ne peut faire autrement que se précipiter à son chevet et y rester tout le temps de sa convalescence. Mais à peine commence-t-il à ouvrir les yeux, qu'elle disparaît comme il l'a fait quelques années plus tôt. Mais une âme bienveillante, va se charger de l'en informer ! Dans le train qui la ramène, elle se promet d'aller de l'avant et de laisser tout ça derrière elle. Elle fait alors la connaissance de Julien, un PDG, posé, gentil et ils décident de se revoir. Savannah veut croire en l'amour, elle rêve du bonheur et a l'espoir que ce timing soit un signe de l'univers pour lui faire tourner la page. Mais le gendre parfait à première vue, est en réalité très loin de l'être. Savannah va se heurter à sa violence. Malheureusement pour lui, c'est le moment que Zac choisi pour revenir dans la vie de Savannah et la protéger. Même si lors de leur première altercation, Julien part sous la pression de Zac, il n'en a pas fini avec elle. Il va lui faire vivre les pires violences et essaiera de la détruire pour sauver son orgueil et assouvir sa vengeance. Mais l'amour triomphera, Zac ne la laissera plus, et elle trouvera la force de reprendre le dessus sur la vie, de se battre et de pouvoir enfin se reconstruire avec lui.

Chapitre 1 Un peu de moi...

Nous sommes en plein mois d'octobre, c'est bientôt Halloween. À cette période de l'année, tout change, les paysages, les températures... Avant, c'était une période que j'aimais. Mais depuis deux ans, mon moral n'est pas au beau fixe et à cette saison c'est épouvantable.

Auparavant, j'aimais regarder des films bien typiques d'Halloween, pas ceux qui font peur, mais ceux qui me rappellent des souvenirs d'enfance, comme Hocus Pocus, avec Sarah Jessica Parker. J'aimais me promener dans la nature, pour voir toutes ces belles couleurs dont se parent les arbres à cette saison. J'aimais poser une citrouille devant ma porte avec une bougie à l'intérieur que j'allumais chaque soir...

La nostalgie s'est alliée à divers tracas. Ma vie est bordélique. En plus de ma tristesse, de mon boulot qui ne me plaît pas, de ma vie sentimentale déserte, il a fallu que j'adopte un chaton malade, une vraie teigne ce petit machin, au propre comme au figuré. Ça m'a fait basculer dans la dépression, un drame pour une nana comme moi, habituellement hyper joyeuse.

Ce mois d'octobre n'est vraiment pas le meilleur de mon existence. Pourtant, j'en ai connu des moments durs ces dernières années, mais il faut que j'arrive à me sortir de cette spirale infernale et que je retrouve ma joie de vivre.

Depuis plusieurs mois, je me sens de plus en plus étouffée par ma vie. Je suis caissière dans une supérette et je n'en peux plus de ce travail alimentaire sans ambition, sans saveur, et je ne parle même pas des monstres qui me servent de patrons, des plaintes des clients. Je n'ai plus la force d'endurer cela une journée de plus.

Aujourd'hui, je décide que c'est le début de ma nouvelle vie. Je lâche mon travail, je vais poser ma démission, profiter pour souffler un peu et trouver un autre emploi dans lequel je me sentirai bien. Il faut que je me reconnecte à ce que je suis, à ce que j'étais, ou à ce que je veux devenir. Il faut que j'aille de l'avant. J'ai toujours des idées plein la tête, des envies, des rêves. À trente ans, il serait peut être temps que je m'écoute un peu et que je prenne réellement ma vie en main.

Donc j'envisage trois changements :

- Premier point à changer : mon travail.

- Deuxième point à changer : changer de décor et ne plus rester enfermée.

- Troisième point : trouver un mec.

C'est un fait, je suis célibataire depuis deux ans et la période Bridget Jones a assez duré. Mais quand on vit en milieu rural comme moi, ce n'est pas évident de rencontrer son âme sœur. Surtout quand on pense l'avoir déjà trouvée, mais qu'on l'a aussi perdue.

En tant que célibataire qui se respecte et qui plus est trentenaire, j'ai mes critères. En effet, j'ai une idée bien précise de l'homme idéal. Ce serait un homme grand, musclé, toujours prêt à me défendre, m'épauler et qui pourrait aussi nous soulever facilement, moi et mes rondeurs. Un homme fort de caractère, qui gère, qui a un rôle d'Alpha, mais qui soit tout doux avec moi, aux petits soins. Je sais, ça paraît contradictoire...Ce serait un homme talentueux, charismatique, qui en jette. Avec un côté bad boy, tatoué avec quelques piercings. Pour les tatouages, je voudrais que ça raconte toute son histoire. Oui je sais, je rêve complètement, toute éveillée...Mais bon je peux encore rêver non ?

Et en plus de cet homme parfait que j'aimerais rencontrer un jour au détour d'une rue, j'aimerais changer d'appartement. Je vis actuellement en dessous de chez mes parents et j'ai vraiment envie d'avoir ma vie à moi, d'avoir mon cocon, mon vrai chez moi, mon intimité.

Mes parents sont de vrais amoureux de la vie, qui voyagent, qui profitent de la vie, qui sont populaires... Mon père est le Maire de la commune depuis de nombreuses années et ma mère la seule esthéticienne du coin. Ils représentent à quelque chose près la perfection. Ils sont importants, reconnus, solides, et en plus de ça, ils s'aiment depuis 30 ans. Ils se sont connus à 20 ans , et ma mère est tombée enceinte immédiatement. Depuis ils sont le couple mythique du village.

Mes amies sont peu nombreuses, il y a Alicia et Rebecca. Aly est mon amie d'enfance, mais elle est partie vivre dans le sud de la France. C'est celle à qui je confie tous mes secrets, mes besoins, mes envies, celle avec qui je sortais et passais le plus clair de mon temps. Aujourd'hui, je suis nostalgique de cette époque qui me manque terriblement. Puis il y a Rebecca, qui vit ici, et avec qui je partage aussi beaucoup de mon temps, c'est elle qui m'a ramassée à la petite cuillère après son départ il y a deux ans.

Heureusement que mes amies étaient là, sinon je ne sais pas où je serais aujourd'hui. Son départ a provoqué ma chute, une douleur inimaginable, mon monde s'est écroulé.

Ici, la saison des neiges approche et je ne me sens pas d'humeur à voir de la grisaille. C'est peut-être le bon moment d'aller rejoindre mon amie dans le sud. Sur ce coup de tête, je saisis mon téléphone et appelle Alicia.

- Salut Aly !

- Coucou ma belle, comment tu vas ?

- Ça va bien. Mais je t'appelle dans un but précis. Je peux te demander quelque chose ?

- Tu me fais peur Savannah, dis-moi tout !

- J'ai besoin de changer d'air. Est-ce que je peux venir te voir, je n'en peux plus de rester chez moi, je deviens folle et... tu me manques.

- Sav... Mais oui tu peux venir, même sauter dans le prochain train si tu veux ! Je travaille la semaine, mais tu auras la maison pour toi, tu pourras sortir te changer les idées et le week-end on profitera ensemble ! Tu n'arrives toujours pas à te détacher de son départ ?

- Non. Et la période dite « anniversaire » est pire que tout !

- Bon alors dépêche-toi de regarder les trains et viens me rejoindre. Tu me tiens au courant du jour et de l'heure pour que je vienne te chercher à la gare ?

- OK promis !

- Bisous Sav.

- Bisous et merci encore !

Voilà comment, cet après midi, je me retrouve face à mon écran d'ordinateur. Premièrement, je fais ma lettre de démission, et deuxièmement, je cherche un billet de train ou de bus pour aller à Toulon. Je vais profiter de ce beau soleil typique du sud et de mon amie. Cette perspective me remet du baume au cœur.

C'est la première fois que je pars aussi loin de chez moi et ma vieille voiture ne tiendra pas le choc. Donc voyons ce qui se présente à moi...

Ça fait un moment que j'ai envie de faire un saut au bord du lac Léman, profiter de ces beaux paysages quelques heures. Je pourrais en profiter pour y aller et prendre le train ensuite. La gare d'Annemasse n'est pas très loin. Si je calcule bien, en ménageant ma vieille voiture, je peux descendre jusqu'au lac en un peu moins de deux heures, ensuite je peux prendre le train en début d'après-midi vu les horaires de la gare. Il me faudra ensuite plusieurs heures pour rejoindre Toulon avec deux changements de trains et enfin retrouver Aly. Il y a des billets pour vendredi, ça me permettrait de profiter du week-end avec Alicia, puis flâner le reste de la semaine. Aly ayant une chambre d'amis, je pourrai aussi me reposer le matin quand elle partira travailler.

Après un SMS envoyé à mon amie pour qu'elle me confirme que c'est bon pour elle, je valide ce billet. Nous sommes mardi, ça me laisse le temps de préparer ma valise, de m'organiser pour la Teigne « cherchatontraumatismedemavie ».

Je viens de planifier mon séjour et malgré la joie que ça me procure, je me retrouve là, à penser à lui ! Il y a deux ans que je me suis séparée de Zac. La première fois que je l'ai croisé, je n'étais qu'une enfant et pourtant mon cœur a su que c'était lui. Il a été mon coup de foudre, et c'était une évidence pour moi, il n'y aurait que lui. Mais il a fini par me quitter. Il avait besoin de se trouver, de sortir de ce village et de tourner une page. Il disait toujours qu'ici il ne pouvait pas être l'homme qu'il voulait devenir, que son parcours le poursuivait. Que c'était trop petit pour lui, qu'il ne pouvait pas tourner en rond ainsi toute sa vie. Moi, j'avais ce côté enfant, qui m'empêchait de m'éloigner de ma vie ici. Zac était tellement beau... Il était mon idéal. Je l'aimais à en crever, j'aurais pu donner ma vie pour lui sans hésiter. Je connaissais ses failles, son vécu, ses cicatrices. Il était mon monde. Durant l'enfance, nous parlions souvent de ce qu'il avait vécu. Je savais qu'il avait passé une partie de cette période en foyers, je savais qu'il avait pris des coups et que cette période de sa vie avait été très douloureuse. Bien sûr, il avait sa part d'ombres. Nous nous sommes connus quand Madame Bennett l'a adopté à l'âge de dix ans. Zac est arrivé un jour dans ma classe de CM2, il est venu s'asseoir à côté de moi et c'est là que tout a commencé. Bref, après une relation de plusieurs années en pointillés, il est parti un matin avec ses affaires et il a disparu de ma vie. C'est aussi simple que ça. Mais depuis c'est un trou béant que j'ai dans la poitrine.

Pourtant je veux croire que c'est mieux ainsi. Et qu'autant pour lui que pour moi, du positif arrivera. N'était-ce pas notre destin ?

Bon il faut que je me reprenne, je ne peux pas ressasser continuellement.

Cette semaine, je vais m'occuper de tout organiser, de tout préparer pour mon petit séjour, et je vais en profiter pour voir mes parents et peut-être même mes grands-parents. En ayant une semaine bien chargée, le temps devrait passer plus vite et m'éviter de trop penser.

****

Aujourd'hui, c'est la veille de mon départ et j'ai encore pas mal de choses à faire.

Ce matin, je dois passer voir mon ancien employeur, afin de récupérer les derniers papiers signant ma libération. Je ne sais pas encore de quoi sera fait demain, mais j'aimerai laisser mon empreinte ici-bas. J'ai toujours rêvé d'écrire un roman, mais je ne sais pas si j'en ai les capacités. J'aime lire, je dévore même les romans, mais de là à noircir moi-même des centaines de pages, je ne sais pas... Cette idée me paraît complètement folle, moi fille de la campagne, ai-je vraiment des choses à dire ? En même temps, avec tous mes fantasmes, j'arriverai bien à remplir quelques pages. Quoi qu'il en soit, pour écrire, il faudrait que j'arrive à me poser et à me concentrer, ce qui n'est pas du tout chose facile depuis ces deux dernières années. La preuve en est, je m'apprête à partir quelques jours dans le sud de la France pour me changer les idées et cesser de ruminer !

Nous sommes à présent en milieu d'après midi et j'ai encore pas mal de choses à faire. Je finis de boucler mes valises, je dois encore les charger dans ma voiture, ensuite je dois déposer mes clés à ma mère afin qu'elle puisse venir s'occuper de la Teigne, et des deux plantes qui essaient de survivre à mon contact quotidien.

Après avoir fermé ma porte d'entrée, je monte en voiture et me dirige vers l'institut de ma mère.

Lorsque je passe la porte de cet endroit, je suis accueillie par Chanel, le Chihuahua de ma mère. Je m'installe dans un fauteuil et caresse son poil en attendant que ma mère finisse avec sa cliente.

- Bonjour ma chérie, me dit ma mère en sortant de sa cabine de soin.

- Bonjour maman.

- Tu es prête pour le départ ?

- Oui ça y est ! Tu es sûre que ça ne te dérange pas de t'occuper de mon chat le temps de mon absence ?

- Pour une fois que tu sors de ce village pour autre chose que le travail, c'est que du positif ma fille, ça ne me gêne pas du tout. Il était temps que tu quittes ta grotte et que tu vives un peu !

- C'est bon maman, j'ai compris.

- On se fait du souci pour toi avec ton père, on aimerait que tu profites de ta jeunesse, que tu rencontres du monde, que tu vives tout simplement.

- Tu sais que ce n'est pas aussi simple pour moi.

- Je le sais ! Que vas-tu faire jusqu'à demain ?

- Je dois passer à la supérette afin de faire quelques achats pour ce soir. Je passe la soirée chez Rebecca.

- Profitez bien de votre soirée et préviens-moi demain lorsque tu arrives à la gare, puis quand tu seras chez Alicia, s'il te plaît... histoire que je ne me fasse pas plus de cheveux blancs.

- Promis.

Après une bise à ma mère, je remonte en voiture pour me diriger vers le centre du village et aller y faire mes petites courses.

Ce soir, je passe la soirée et la nuit chez Rebecca. Je vais enfin pouvoir m'apitoyer sur mon sort avant que l'alcool ne fasse effet. Rebecca est saisonnière à la station de ski voisine. Donc en ce moment pour elle, c'est un peu le calme plat. De plus, elle est seule, car Matt son cher et tendre amour est en déplacement au Canada pour un mois. Nous allons nous tenir compagnie réciproquement.

Durant soirée, nous avons prévu de boire et de regarder des films de nanas tout en prenant soin de nous. De ce fait, je dois acheter une bonne bouteille de vin, des bonbons et des masques de beauté.

C'est un programme agréable, non ?!

Il est dix-huit heures et me voilà enfin arrivée devant chez elle. La nuit tombe, il commence à faire vraiment froid. Je regarde autour de moi, les arbres changent de couleur à cette saison, et cette simple réflexion commence à me démoraliser. Moi, qui adorais voir les paysages changer au fil des jours et des saisons. Là, ça devient une torture. Donc je décide au plus vite de m'extirper de la voiture pour aller sonner chez mon amie. Lorsqu'elle ouvre la porte, une douce odeur vient me chatouiller les narines et je reconnais l'arôme des lasagnes qui cuisent. Autant dire que mon moral remonte légèrement. Après une bise rapide à mon amie, je rentre vite dans son chalet. Il y règne une chaleur agréable et paisible. C'est doux et confortable ici.

Je dépose mes affaires dans un coin de la pièce, car ce soir c'est sur le canapé que je dormirai. Et je commence à déballer mes derniers achats et les pose sur la table.

- Voilà de quoi nous chouchouter, de quoi nous détendre devant le film.

- C'est génial Sav, tu as géré. De mon côté, j'ai préparé de bonnes choses pour nos estomacs de gourmandes !

- J'ai senti ça en arrivant, ça sent trop bon !

- Assieds-toi sur le canapé, j'ai tout préparé pour un petit apéro.

Nous nous installons dans le canapé devant la cheminée. Le temps passe vite, quand on est bien accompagné. Rebecca m'explique qu'elle a un peu le cafard depuis que Matt est parti au Canada, elle se retrouve seule, d'autant que la saison n'a pas encore commencé.

- Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ? Tu aurais pu venir avec moi chez Aly.

- Je ne peux pas, je dois commencer à m'organiser pour le travail, faire les inventaires des équipements ... La saison commence dans un mois et demi et tu sais que je suis responsable des achats, comme chaque année. Donc impossible pour moi de partir maintenant, je vais me concentrer sur mes prépas et ça va aller. Toi profite par contre, tu en as besoin !

- C'est clair que ça va me faire un bien fou, qui sait peut être que je resterais là-bas...

- Mais ça va pas non ? Tu ferais quoi loin de moi ?

Nous sommes interrompues par la sonnerie et Rebecca se lève pour aller à la cuisine. Elle en revient quelques minutes plus tard avec un plateau dans chaque main. Pour chacune de nous, une assiette de lasagnes et une verrine de tiramisu pour le dessert. Mon amie assure, je vous le dis ! Les deux cocktails que j'ai bus à l'apéro commencent à me faire tourner la tête, il était donc temps de passer à table. Nous mangeons sur sa table basse et c'est un vrai régal. Ensuite, ce sera pose des masques, bol de marshmallows et film, puis dodo pour être prêtes le lendemain.

Comme deux andouilles, nous avons mis Dirty Dancing, vraiment pas le film qu'il aurait fallu visionner ce soir. Comme d'habitude, je suis en larmes au moment du départ de Johnny !

- Non mais tu es sérieuse Sav ? Tu l'as vu au moins cent fois et tu pleures toujours ! Tu sais bien qu'il revient.

- Désolée, mais je ne peux pas m'en empêcher, systématiquement ça me rappelle Zac !

- Allez, viens faire un câlin à Tata Rebecca !

- N'importe quoi, Tata Rebecca ! Mais d'accord pour un câlin de réconfort.

Nous finissons de regarder le film puis je finis par sombrer sur le canapé, le ventre plus que plein.

****

Le réveil a été un peu compliqué, j'ai mis du temps à émerger, mais je suis prête. Le départ approche et je suis comme une enfant, j'ai hâte, je trépigne d'impatience. Ce départ me donne la sensation d'un renouveau, je suis convaincue que l'herbe est plus verte ailleurs. Je veux dire au revoir à ce passage à vide et aller mieux. Et j'espère que ce changement d'air sera bénéfique. Il le sera, j'en suis sûre !!!

Mon planning de la journée est cadré, départ à neuf heures pétantes d'ici et arrivée au terminus aux alentours de vingt et une heures.

- Sav, tu es prête ?

- Presque, je me brosse les dents et je vérifie que j'ai bien mes billets de train.

- Je mets ton repas et ta veste dans ta voiture.

- Super merci. J'arrive dans deux minutes.

Après une bise à mon amie, je monte en voiture et me voilà partie pour ma nouvelle aventure.

En ce matin d'octobre, il n'y a pas grand monde sur la route, ma voiture tient le choc, et après deux heures de route, me voilà presque arrivée au bord du Lac. Il y a quelques années, avec Zac, nous étions venus ici manger dans un restaurant. Ainsi plus je me rapproche de ce lieu, plus mon cœur se serre. Je descends de ma voiture, je m'avance et en regardant autour de moi, je m'aperçois que rien n'a changé. Ici il y a un endroit que j'affectionne tout particulièrement. Pour y accéder, il faut longer la rive un petit moment et passer dans une sorte de petit bois. Et c'est là ! Dans ce joli coin de paradis verdoyant, avec en son centre un arbre centenaire majestueux, que je me verrais vivre pour le reste de ma vie. Et ce que j'aime par dessus tout, c'est ce ponton en bois qui s'avance sur l'eau cristalline reflétant le soleil.

Je retrouve ce lieu avec tellement de nostalgie, je l'aime énormément, mais en même temps il me fait mal ! Un jour, ça passera... J'ai emporté un livre, et ce que Rebecca m'a préparé pour déjeuner. Je regarde les bateaux passer au loin, sans ça, je me sentirai seule au monde avec mes pensées. D'ailleurs, elles font beaucoup de bruit ces derniers jours.

Après seulement une heure passée ici et une concentration qui s'est fait la malle, je me dis qu'il est temps de regagner la gare. Peut-être que ma venue ici était le signe qu'une page doit se tourner.

Il me faut trente minutes pour rejoindre la gare d'Annemasse, donc je suis très largement en avance pour prendre mon train. Mais ce n'est pas grave, je vais essayer de lire, avec un peu de chance, ici j'arriverai à me concentrer. Il y a énormément de monde qui se déplace, les gens courent, parlent fort... Impossible d'être au calme. Je me dirige vers le café de la gare qui m'a l'air plus calme, j'y trouverais peut-être un petit coin tranquille. Je m'installe à une table située tout au fond de la pièce où il n'y a pas trop de monde. Le serveur vient prendre ma commande et repart vers le comptoir. Je sors mon livre et essaie de me plonger dans l'histoire. J'arrive à me créer une petite bulle, de sorte que les bruits et les mouvements environnants ne m'atteignent plus.

Heureusement que j'ai programmé mon réveil un peu avant l'heure de mon train, car sinon j'aurais pu le zapper.

Je monte à bord, et pour cette première partie du trajet, je me retrouve assise à côté d'un jeune, je dirais d'une quinzaine d'années, à l'allure d'un personnage de manga, cheveux bleus, look noir, à s'agiter dans tous les sens, avec ses écouteurs dans les oreilles. J'ai comme une envie de l'assommer avec mon sac à main, ce serait sûrement bénéfique pour ma sérénité... Mais je ne suis pas ce genre de femme, enfin j'essaie... mais j'avoue tout de même que l'idée m'a traversé l'esprit. Autant dire que lire m'est complètement impossible, j'entends sa musique à travers ses écouteurs, donc pour la concentration on repassera.

Parfois, je me dis que je suis bien sans enfants, ma vie est triste mais je ne sais pas si je pourrais supporter ces individus qu'on appelle des ados. Enfant, j'étais calme, discrète, j'évitais d'attirer les regards sur moi, et quand je vois certains jeunes comme celui assis à mes côtés, ça me fait froid dans le dos. Bon, ça me fait sourire un peu aussi, je dois l'avouer.

Pour ma correspondance, c'est plus calme, je suis seule, le siège à côté de moi est vide. Je vais pouvoir lire et regarder le paysage défiler avant qu'il ne fasse nuit. J'envoie des messages à Alicia et à ma mère, pour leur dire que mon train vient de partir, que je suis bien dedans et que je devrais arriver à l'heure prévue. J'ai hâte de retrouver mon amie.

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