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MaltraitĂ© la luna d’alpha

Maltraité la luna d'alpha

Naomi 09

5.0
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56
Chapitres

Angelica Winter, dix-neuf ans, est une fille humaine. Elle a peu de connaissances sur la vie en dehors des tourments de sa mÚre et elle ne croit pas qu'elle le fera jamais. Pendant dix ans, elle a été maltraitée verbalement et physiquement, l'horrible traitement lui donne l'impression qu'elle n'est pas humaine, qu'elle n'est rien, mais quand elle fait une erreur, il fallait faire un choix... sa seule pureté a-t-elle été souillée ou risque-t-elle de s'échapper ? Axel Moretti, vingt-deux ans, est un féroce loup-garou Alpha. Il cherche sa compagne depuis quatre ans, perdant lentement espoir de ne pas en avoir à cause de sa cruauté. Il la trouve de façon inattendue. Cependant, quand il la rencontre, quelque chose semble trÚs mal. C'est une humaine trop surprise... et pire encore, elle refuse de croiser son regard.

Chapitre 1 01

01

Je me suis prĂ©cipitĂ© pour nettoyer l'eau sur le sol, en utilisant une poignĂ©e de serviettes en papier et en les jetant rapidement Ă  la poubelle comme si de rien n'Ă©tait. Mon cƓur a couru dans ma poitrine Ă  cause de l'anxiĂ©tĂ©.

« Putain qu'est-ce que tu fais ici ? Tu ne peux pas manger ma nourriture ! Mets ton cul par terre ! »Cria Jade, se précipitant vers ma silhouette maintenant tremblante et me donnant un coup de genou.

Je me suis Ă©crasĂ© au sol, baissant la tĂȘte pour Ă©viter son visage et un autre impact s'est Ă©crasĂ© au milieu de mon dos. Des larmes ont dĂ©bordĂ© de mes yeux et j'ai saisi les minuscules fissures dans le carreau, la sentant percer la botte de combat Ă  bout d'acier directement dans mon cĂŽtĂ©.

Ma mÚre était absente quand mon pÚre l'a trompée, elle est revenue et les a trouvés ensemble. Mon pÚre, sous l'impulsion du moment, ne savait pas quelle excuse trouver, alors il l'a battue presque à mort. J'ai été blùmé. Il est parti avec l'autre femme et ma mÚre était sûre de me garder ici, m'utilisant pour évacuer ses frustrations à propos de mon pÚre afin qu'elle n'ait pas à acheter des choses qu'elle a cassées dans la maison.

Elle pensait que je volais de la nourriture parce que je mangeais à la poubelle, les restes qu'elle avait n'étaient jamais quotidiens, mais c'est arrivé. Chaque fois qu'elle était ivre ou défoncée, je me faufilais ici comme un animal pour chercher de la nourriture dans la sale boßte sans sac.

Si jamais elle me voyait debout, je serais forcĂ© au sol. Je pense que ma taille l'intimide mĂȘme si elle peut me dĂ©truire. Elle se tient Ă  la bonne hauteur de cinq pieds trois oĂč je me tiens avec cinq pieds neuf. J'avais l'habitude de me dĂ©fendre, mais j'ai rĂ©alisĂ© que c'Ă©tait plus facile Ă  accepter ; elle Ă©tait un Navy SEAL.

« Va te faire foutre dehors ! Bouge-le ! »Elle a crié, me donnant des coups de pied sur le cÎté du visage et j'ai fermé les yeux pour garder mes larmes à distance.

Le contact visuel est un autre grand non-non. La derniĂšre fois que je l'ai regardĂ©e, elle m'a donnĂ© des gouttes oculaires Ă  l'hydroxyde de calcium, c'Ă©tait atrocement douloureux et je n'ai pas pu voir Ă  travers mon Ɠil gauche depuis. Je suis Ă  moitiĂ© aveugle depuis deux ans, le luxe de pouvoir voir avec les deux m'amĂšne Ă  des cris silencieux. J'ai oubliĂ© Ă  quoi ça ressemble...

J'ai rampĂ© de toute urgence hors de la piĂšce sur mes mains et mes genoux, ma tĂȘte baissĂ©e alors que je me prĂ©cipitais dans le salon pour retourner Ă  ma caisse. Quand je me suis recroquevillĂ© dans l'espace exigu, elle a claquĂ© la sortie fermĂ©e et m'a enfermĂ©, donnant des coups de pied sur le cĂŽtĂ© avec une sĂ©rie de malĂ©dictions.

« EspÚce d'ordure bon à rien ! Vous gaspillez un espace parfaitement bon ! Je devrais te jeter aux loups et regarder comme ils te déchirent membre par membre ! »Elle a menacé, plantant un dernier coup de pied à l'extérieur et j'ai bronché.

J'ai regardé sa silhouette en retrait et je me suis effondrée, laissant mes larmes couler librement avec de faibles frissons. La sensation de froid de la caisse contre ma peau a créé la chair de poule. C'est là que j'ai dormi et c'est là que je vais chaque fois que je désobéis, ça ne dure jamais parce qu'elle a trop hùte de recommencer à me frapper.

Elle m'a aussi enlevĂ© mes vĂȘtements, je ne suis pas assez bien pour que mon corps soit couvert. La seule fois oĂč j'ai ce privilĂšge, c'est quand elle m'envoie dans les magasins. J'aime sortir mais cela ne fait qu'aggraver ma dĂ©pression, c'est un rappel que je ne serai jamais libre. Elle est allĂ©e jusqu'Ă  implanter un traceur dans la nuque juste pour s'en assurer.

Quant Ă  mes fluides corporels, quand je dois aller aux toilettes, elle m'emmĂšne dans la cour ou me force Ă  aller dans ma caisse. Nous vivons loin des autres, c'est une petite maison de campagne, donc mĂȘme si j'ai des privilĂšges extĂ©rieurs, personne ne peut me voir pour m'aider.

Quand mes rĂšgles arrivent, je dois saigner sur moi-mĂȘme. Elle ne me laisse pas sortir d'ici pendant ce temps, donc je ne peux trop me plaindre. Je dois dormir dans des morceaux de ma muqueuse utĂ©rine une fois par mois pendant une semaine. Je suis un gros saigneur, ce qui rend les choses bien pires. C'est aussi la seule fois oĂč je peux me baigner. C'est elle qui me nettoie, touchant chaque pli de mon corps avec une Ă©ponge moisie. Elle ne croit pas que je ne me noierai pas.

J'aimerais qu'elle me tue si sa haine est aussi forte qu'il y paraĂźt, sauf qu'elle ne pourrait pas ĂȘtre sans son sac de boxe.

Je sais que tant qu'elle vivra, je n'y arriverai pas.

đ“ƒ„

« Qui t'a dit que tu pouvais dormir ? »Je l'ai entendue hurler, me réveillant par secousses alors que la peur agitait ma colonne vertébrale. Ma jambe a été attrapée et j'ai senti que mon corps était sorti de la caisse, mon visage a été accueilli par une paire de jointures osseuses.

« Mets ça ! Tu fais une course pour moi ! »Elle a exigĂ©, poussant les vĂȘtements contre moi et je les ai saisis en tremblant.

Je n'ai pas hĂ©sitĂ© Ă  glisser sur les vĂȘtements amples depuis ma position au sol. C'Ă©tait un sweat Ă  capuche quatre tailles trop grand et une paire de sweats trop grands aussi, c'Ă©taient exactement les mĂȘmes choses que je porte Ă  chaque Ă©picerie. Ils couvrent ma silhouette meurtrie et mal nourrie des regards interrogateurs, personne ne s'approche de moi quand j'ai l'air aussi peu attrayant et c'est son objectif. Si je prenais contact avec quelqu'un, je ne pouvais pas imaginer la façon dont elle me ferait du mal. Je n'ai jamais parlĂ© Ă  personne d'autre qu'elle ou mon pĂšre de toute ma vie, quelques annĂ©es aprĂšs mes coups, j'ai dĂ©cidĂ© d'arrĂȘter complĂštement de parler. Ma voix l'a mise en colĂšre et a empirĂ© les choses.

Elle m'a Ă  peine laissĂ© finir quand elle m'a claquĂ© des chaussures usĂ©es. Je les ai glissĂ©s Ă  la hĂąte, sachant que si j'hĂ©sitais, elle aurait ma tĂȘte.

J'ai ensuite froncé les sourcils devant le trou nouvellement formé sur le cÎté de la chaussure droite, la voyant piétiner vers la porte d'entrée et cliquer dessus déverrouillée.

« Maintenant fous le camp de chez moi, tu as une heure pour me chercher les Takis bleus ! »Elle a craché, en cliquant sur une minuterie sur son téléphone et en m'accordant l'accÚs au monde extérieur.

Il me faut vingt-cinq minutes pour aller au magasin si je cours. Elle m'a toujours donné des délais horribles, mais je savais mieux que de faire quoi que ce soit.

Mon corps a rampĂ© jusqu'Ă  la porte et elle m'a donnĂ© un coup de pied sur le porche, Ă  la seconde oĂč la porte a claquĂ©, j'ai tirĂ© en position debout et boulonnĂ©. Ma vision Ă©tait inĂ©gale au dĂ©but en raison de mon manque de nutriments, mais j'ai continuĂ©, sachant que je n'avais pas le temps de m'arrĂȘter.

Mon Ɠil leva les yeux vers le ciel de sorbet arc-en-ciel comme une distraction de la douleur que mon corps me hurlait dessus. Une volĂ©e d'oiseaux volait vers ce qui semblait ĂȘtre l'horizon sans fin d'un nouveau monde-un monde libre.

J'aimerais ĂȘtre un oiseau, tout ce qu'ils savent, c'est comment ĂȘtre libre. Ils vivent pour ĂȘtre libres.

Les coins de ma bouche se soulevaient à la belle vue, malheureusement le sourire qui combattait mon froncement de sourcils n'a jamais gagné sa place sur mes lÚvres.

Jade me ferait subir la pire torture de ma vie si j'essayais de m'échapper, elle utilise son téléphone pour suivre ma position à tout moment. De plus, elle connaßt la terreur qu'elle m'inflige et elle est consciente de ma voix silencieuse. Elle m'a abßmé la gorge pour s'assurer que je ne parlerais plus jamais si je changeais d'avis. J'étais capable de faire des bruits lorsque j'ai choisi de couper le son, mais ils sont rapidement devenus ennuyeux pour elle. Elle a décidé de me faire taire complÚtement et définitivement.

Le magasin est apparu et j'ai poussé mon corps au-delà de ses limites, tenant le pantalon vers le haut alors que je me précipitais à travers les portes automatiques du magasin vide. J'ai repéré une caissiÚre et aucun client, dieu merci !

J'ai baissĂ© la tĂȘte et j'ai marchĂ© dans les allĂ©es, m'arrĂȘtant lorsque le sac familier violet et bleu est apparu. J'ai commencĂ© mon chemin vers elle et l'ai attrapĂ©e sur l'Ă©tagĂšre, mettant ma main dans la poche du sweat Ă  capuche pour m'assurer que la carte Ă©tait toujours lĂ .

AprĂšs confirmation, je me suis retournĂ© pour me diriger vers le registre mais j'ai fini par percuter quelqu'un. Mon corps avait l'impression d'avoir atteint le stade de la rigiditĂ© cadavĂ©rique lorsqu'un seau froid de terreur a raidi tous les muscles possibles en moi Ă  la fois. Les Ă©clats dans ma main sont tombĂ©s au sol aussi vite que moi et j'ai fondu en larmes incontrĂŽlables, mon corps tremblant protĂ©geant ma tĂȘte en attendant un impact brutal.

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