Comment une seule lettre peut-elle détruire toute une vie ? Le testament de ma vie.
J'appelle Alain qui est dans la cuisine entrain de finir le dernier pot de yaourt de sa niÚce, il doit rapidement récupérer Hope de mon lit, cette fauteuse de trouble, qui vient juste de me mettre dans le pétrin ! (plutÎt joli pétrin j'avoue...)
-Moi : Alain, s'il te plait apprĂȘte Hope et Brenda, je finis rapidement de me doucher, le chauffeur sera lĂ Ă 15h30 pour vous emmener Ă l'anniversaire. Et...au fait, vous n'allez pas me trouver en rentrant, je dois voir des copines avant d'aller Ă la fĂȘte ce soir, donc, vous vous arrĂȘtez Ă ZEPOL pour prendre du pain pour demain, les filles seront trop fatiguĂ©es pour manger ce soir. Toi, tu pourras te rĂ©chauffer un plat sorti du congĂ©lo, ok ?
-Alain : Pani problem, sĆurette, tant qu'il ya le chauffeur et les sous pour tout çà , tu peux compter sur ton devouĂ© petit frĂšre !
-Moi : On dit encore toi ?
Etape numéro un, les enfants, réglé !
Je m'apprĂȘte, j'hĂ©site sur le choix de ma tenue, dois je me maquiller ? rester nature comme au lycĂ©e ? des sandales ou des talons ? un pantalon ou une robe ? finalement j'opte pour un pantacourt en jean avec zip de cĂŽtĂ© au niveau des mollets et un haut moulant couleur or, drapĂ© devant en velours qui rehaussait mon teint, je rajoute des sandales plates de la mĂȘme couleur que le haut et un maquillage lĂ©ger, mais suffisant pour sublimer mon visage et ressortir l'Ă©clat de mes yeux fiĂ©vreux Ă la pensĂ©e de cette rencontre proche. Je suis dans tous mes Ă©tats, je guette l'heure,14h, aucun appel de lui, je trĂ©pigne, je met du vernis rouge aux orteils et aux mains, le tĂ©lĂ©phone sonne, je bondis dessus : Pat !
Je décroche, déçue, pressée de raccrocher de peur de rater l'appel d'Arnold :
Moi : Oui, chéri, çà va ? çà se passe bien ?
Pat : Oui, mon cĆur, tout va bien, on est en pleine pause, cet audit c'est terrible, les gars foutent de la merde dans notre filiale du nord ! (wÚÚÚh comme si Ă cette heure ci, mĂȘme si on pillait toutes les ressources de leur filiale çà me disait quelque chose)
Moi : (paraitre concernée,pour ne pas éveiller le doute) Ah bon, vraiment !!! en tout cas heureusement tu es arrivé à temps alors... du courage mon chéri...
Pat : Merci Glo,et vous là bas, comment vont les filles ? elles sont déjà parties pour l'anniv ?
-Moi : Non, elles sont entrain de s'apprĂȘter avec Alain... (Ă©viter Ă tout prix qu'il demande Ă leur parler) et moi, je suis Ă la cuisine je mijote un petit plat pour demain quand tu rentreras...
Pat : waouuuhhh, j'ai hĂąte alors...
Moi : Au fait chéri ...
Pat : Oui ?
Moi : Tu te souviens la fĂȘte de promo dont je t'ai parlĂ© avec mes collĂšgues ? on se retrouve Ă Deido dans un petit cabaret tout Ă l'heure pour un verre avant de continuer, ensuite on ira se manger un poisson chez « Papa Sammy », retour pour se changer et dĂ©part pour la BT... (toujours, lorsqu'on veut mentir, se rapprocher le plus possible de la vĂ©ritĂ©, juste omettre quelques dĂ©tails... foi de bonne menteuse)
-Pat : Ok, tu m'en a déjà parlé, oui, sois juste prudente, tu iras avec la voiture ?
-Moi : Non, une de mes collÚgues a un 4 fois 4 spacieux, on y sera à l'aise. Et puis, on a réquisitionné un chauffeur pour toute la soirée et il nous ramÚnera chacune à domicile demain... Je ne sais pas encore dans quelle boite on ira mais je te ferai signe.
Le meilleur lorsque votre mari est un homme bien qui vous a trompĂ© une ou deux fois et que vous l'avez surpris, c'est qu'il est obligĂ© de vous faire confiance, surtout quand il sait que vous ĂȘtes une femme indĂ©pendante et attrayante, qu'il n'a surtout pas intĂ©rĂȘt Ă vous mettre des limites alors que c'est lui le fautif, que vous assumez toujours aussi bien vos rĂŽles d'Ă©pouse, de mĂšre et d'amante inventive. C'est Ă ce moment que tout se joue. Pat ne peut rien me refuser, surtout que je n'exagĂšre pas, je lui fais un rapport complet d'avec qui je suis, oĂč et pour combien de temps. Il a une confiance aveugle en moi, et surtout ne veut pas me paraitre possessif de peur que je ne lui ramĂšne son infidĂ©litĂ© au visage Ă chaque fois.
Pat : Ok, amuse-toi bien pendant que je me casse la tĂȘte ici Ă Maroua ! (il rit)
-Moi : (moqueuse, mais alors, vraiment !) Ah tu sais, tu travailles moi je m'amuse, il ya une justice dans ce monde !
Nous papotons encore de quelques broutilles, il raccroche.
Etape numéro deux, préparer le mari (si une tierce personne venait à me voir à Deido ) à un éventuel kongossa mal placé, et sécuriser le mensonge. Fait !
15h, mon téléphone sonne, ouf, c'est Arnold ! Enfin !
-Moi : Oui, alors le voyage ? tu es arrivé ? (rester zen, faire celle qui avait autre chose à faire et qui va voir comment trouver du temps)
-Arnold : Oui, depuis 1 heure, les embouteillages...là je suis à Deido comme je te disais, tu peux finalement venir ? (je sens la supplique dans sa voix, je ne peux faire plus longtemps durer son supplice qui est désormais aussi le mien)
Moi : Oui... J'ai pu finalement trouver... (il ne m'a pas laissé finir)
Arnold : Merci mon Dieu !!! merci !!!! oh mon Dieu je suis si heureux tu n'as pas idée...
Moi : (rires gĂȘnĂ©s, rires de joie)
-Arnold : Ok, ok je me calme... ne me prends pas pour un fou, s'il te plait ! alors, voilĂ , je serai au restaurant « Le Cygne », avec ma collĂšgue qui est sensĂ©e me guider pour cette mission Ă©clair. Ecoute, tu peux ĂȘtre lĂ dans combien de temps ?
Moi : Euh...30 minutes (yaaaaaaa !!! fais mĂȘme comme si tu n'es pas pressĂ©e, non ?), 1heure, çà dĂ©pendra du trafic (voilĂ , tu le calmes un peu). Disons qu'Ă l'approche du restau je te fais signe, ok ?
-Arnold : Ca marche !!! Ă bientĂŽt...
-Moi : Ă tout Ă l'heure...
Etape numéro trois, fortifier son alibi et passer une derniÚre couche de vernis pour que çà brille !
Je compose le numĂ©ro de Nadia, ma collĂšgue qui fĂȘte sa promotion, je lui dis que je ne pourrai pas ĂȘtre au prĂ©lude de la fiesta qui en vrai aura lieu Ă Akwa, que j'ai un imprĂ©vu, mais que je me dĂ©brouillerai Ă ĂȘtre Ă la soirĂ©e poisson et en BT. Elle est un peu déçue, car je suis le boute en train de toutes nos soirĂ©es copines, mais rassurĂ©e par ma promesse pour la suite, elle laisse passer.
Désormais, j'ai mon rendez-vous bien calé, pas de mari risquant de revenir de Maroua sans prévenir (le tour ci c'est l'avion qu'il prend, et notre Camair nationale j'espÚre bien respectera ses horaires, de toutes les façons la fin de l'audit c'est samedi soir et le seul retour prévu pour mon homme c'est dimanche...alors...), pas d'enfants à garder, pas de copine risquant de faire louper mes plans.
J'attrape mon sac à main rapidement, taxi course, direction Deido restaurant le Cygne, 30 min plus tard, j'y suis... les hostilités peuvent commencer. Je lance l'appel, il décroche.
-Lui : Tu es là ? (fébrile, pressé, en attente...)
-Moi : Oui... (Ma voix est à peine un souffle) dehors...tu es à l'intérieur ou à la terrasse ?
-Lui : A l'intérieur, attends je viens te chercher...
-Moi : D'accord...
C'est alors que 5 secondes aprÚs avoir raccroché je vois un mignon, mais alors, super mignon, longiligne et fin jeune homme, la barbe bien tracée, les attaches fines, les muscles bien saillants sous sa chemise coupée sur mesure,toujours aussi grand, toujours aussi beau... Arnold n'a VRAIMENT pas changé, il a surtout acquis cette assurance et cette nonchalance qui caractérise les hommes sûrs de leur charme mais qui ont appris à s'en servir à bon escient.
Je sors du taxi, je regarde dans sa direction, nos regards se croisent, il esquisse un sourire plein de joie et d'émotion, je lutte pour ne pas courir me jeter dans ses bras, j'avance et je le vois me regarder comme s'il me voyait pour la premiÚre fois, admiratif, conquis, le regard du désir...
Nous entrons au restaurant, on s'assoit, il me présente sa collÚgue, Jeanne qui est complÚtement en admiration devant lui, il s'excuse et rapidement met fin à leur discussion, ils se donnent rendez-vous le lendemain pour une visite d'un certain site, elle a l'air déçue...je ne pige rien, je le regarde parler, je n'arrive pas à le quitter des yeux, je grave son profil dans ma mémoire, chaque trait...cette cicatrice, lors des jeux Fenasco à Bamenda, elle est toujours là , j'ai envie de la toucher, la caresser, me plonger dans ses yeux et lui demander...pourquoi ? Mais, pourquoi nous sommes-nous quittés ?
Chapitre 1 01
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Chapitre 2 02
13/11/2023
Chapitre 3 03
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Chapitre 4 04
13/11/2023
Chapitre 5 05
13/11/2023
Chapitre 6 06
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Chapitre 7 07
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Chapitre 8 08
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Chapitre 9 09
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Chapitre 10 10
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Chapitre 11 11
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Chapitre 12 12
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Chapitre 13 13
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Chapitre 14 14
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Chapitre 15 15
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Chapitre 16 16
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Chapitre 17 17
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Chapitre 18 18
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Chapitre 19 19
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Chapitre 20 20
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Chapitre 21 21
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Chapitre 22 22
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Chapitre 23 23
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Chapitre 24 24
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Chapitre 25 25
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Chapitre 26 26
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