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De l'obscurité à la lumière de la foi

De l'obscurité à la lumière de la foi

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Chapitres

De l’obscurité à la lumière de la foi raconte les péripéties de la vie de Célia, jeune fille simple et douce que les aléas de la vie malmènent. Sa situation familiale est chaotique et elle est déchirée entre le comportement infidèle de son père et la fureur constante de sa mère. Son âme d’enfant en souffrance, Célia découvre l’amour et s’y abandonne totalement, dépassant toutes les limites du tolérable : sexe, drogues, dépression… Heureusement, grâce à la foi, elle entrevoit une lueur d’espoir. Cependant, comment pourrait-on tenter de sauver ce qui est déjà perdu ? À PROPOS DE L’AUTEURE Titulaire d’un baccalauréat littéraire, Lindsay Mamosa est fascinée par les mots et leur impact depuis toujours. De l’obscurité à la lumière de la foi est l’aboutissement de ses trois années de formation à l’institut Désir d’écrire.

Chapitre 1 No.1

Il s’en est fallu de peu pour que l’on découvre derrière son cœur ce qu’elle cachait.

De l’amour et tant de rancune aussi.

Nul n’aurait pu croire que l’on puisse aimer autant et haïr en même temps.

Après quelques années, elle avait réussi à faire taire ce qu’elle ressentait et à peindre, sur chaque mur de sa prison dorée, des couleurs de sa fictive liberté.

Elle y croyait, à son nouveau départ.

Pourtant le temps passait, doucement la dorure s’étiolait.

Sous les couches de peinture, la douleur était restée vive.

Dans une jolie petite maison de bois et de tôle, Célia avait appris à marcher.

Sur un carrelage froid elle s’élançait entre cris et rires, ses longs cheveux noirs épais flottaient derrière elle.

Dans sa robe verte à carreaux, aux motifs semblables à la nappe de la cuisine, elle tournoyait sur elle-même.

Très élancée pour ses huit ans, le poids de son corps la tirait et elle finissait par terre sur ce sol bien propre que sa mère, Monique, nettoyait chaque jour avec ardeur.

« Attention, Célia, tu vas te faire mal !

— Oui, maman. »

Elle respirait le bonheur, et son grand frère, Arthur, téméraire et espiègle, était son compagnon de jeu.

Les deux enfants étaient comme des jumeaux, Célia étant venue au monde treize mois après Arthur.

Ils ont tout fait ensemble : les premières bêtises, les vaccins, les goûters d’anniversaires des copains…

Monique les regardait évoluer toutes ces années tout en s’occupant de son foyer.

Ils ne s’ennuyaient pas dans l’immense jardin, c’était pour eux un endroit merveilleux.

Il y avait la canne à sucre qui poussait en plein milieu et tout autour des bananiers.

En regardant bien, l’on trouvait diverses racines, dont le manioc et le songe.

Célia se perdait volontairement dans ces champs de canne miniatures, elle aimait cette sensation d’être hors du monde, insaisissable dans l’immensité comme si le temps s’était figé et que la vie était éternelle…

Mais très vite, Arthur retrouvait sa piste et la sortait de sa rêverie.

Ils se coursaient l’un et l’autre sans cesse, tantôt complices, tantôt en guerre.

Comme Christophe Colomb et Amerigo de la Vega, chaque mètre de la cour était un endroit à explorer et à conquérir.

La flaque d’eau par terre se transformait en un grand fleuve, la boue était des sables mouvants, les petits cailloux étaient de vastes rochers et les petites buttes de terre se modifiaient en immenses montagnes.

Arthur était le chevalier servant, prêt à secourir la belle princesse à tout instant.

Il combattait d’innombrables bêtes féroces : le petit canard était un dragon assoiffé de sang, le poulet un troll voulant dévorer sa promise et le chat, un loup féroce et maléfique.

Ils ne sortaient de leur monde imaginaire qu’à l’appel de Monique au moment du goûter.

Elle leur préparait chaque jour une douceur. Ils s’installaient sous les bananiers, les fesses posées à même le sol

Son petit flanc à la pistache, son gâteau « tison », sa salade de fruits, le gâteau yaourt, le gâteau patate ravissaient leurs papilles et calaient leur estomac jusqu’au repas du soir. .

Célia se tenait près de sa mère et la contemplait, la jeune trentenaire avait la peau dorée du soleil chaud de l’océan Indien, les cheveux frisés de la femme créole.

Ce petit moment de bonheur ne durait que trop peu pour les enfants, Frédéric leur père allait bientôt rentrer de la plantation et Monique devait terminer de préparer le repas.

Alors comme chaque jour, ils terminaient leurs aventures, dans le grand manguier au fond du jardin, jusqu’à ce que 18 heures sonnent.

« Papa ! s’écriaient-ils tout en sautant de branche en branche.

— Allé moustiques rent la case, lé tard !»

Sur l’île de la Réunion, il est coutume que les enfants regagnent le foyer à cette heure-là, et que surtout la nuit tombée, ils ne restent pas sous les arbres afin de ne pas être la cible de « mauvais esprit ».

Après un passage à la douche, toute la famille se retrouvait à table pour dîner. Durant tout le repas ils écoutaient les aventures de leur papa, comment il avait coupé 4 tonnes de cannes avec son sabre aujourd’hui, les galères qu’il avait rencontrées, les nids de fourmis, le duvet sous la peau, la couleuvre, la panne de moteur du tracteur, comment il avait fait tout seul toute la journée sous un soleil de plomb. Puis enfin, ils partageaient avec lui ce qu’ils avaient découvert dans l’immensité de leur jardin.

« Papa, j’ai trouvé une roue de vélo dans la cour ! lui dit Célia.

Elle est à toi ?

— Non ma chérie, ça c’est le vélo out momon ça, répondit Frédéric dans sa langue maternelle.

— Quoi ? Maman a un vélo ? Je ne l’ai jamais vue faire du vélo. En fait, je n’ai jamais vu maman faire autre chose que s’occuper de la maison. »

Célia s’arrêta net de manger, et posa ses yeux sur sa mère.

Durant de longues minutes, sa petite tête basculait de gauche à droite tout en scrutant Monique qui ne semblait pas la voir.

« Quoi la arrive a ou ? Mange !

— Tu fais du vélo, maman ? »

Monique lui sourit mais ne lui répondit pas, elle débarrassa la table et demanda aux enfants de se préparer pour aller se coucher.

Tout en se brossant les dents, elle essayait d’imaginer sa mère sur un vélo, comment cette petite femme ronde pourrait bien tenir sur deux roues, Célia se dit que c’était vraiment impossible, sa maman n’avait sûrement jamais fait de vélo, des gâteaux oui, mais du vélo c’est sûr que non !

La nuit était tombée, Célia était dans son lit et Arthur dans le sien, mais ils étaient dans la même chambre.

Arthur avant de dormir s’amusait à faire le poirier sur le lit.

Ils entendaient leurs parents discuter sur la véranda, mais ils avaient l’interdiction de se lever une fois couchés, sauf sous peine d’envie urgente il ne fallait plus poser le pied par terre.

« Bonne nuit », lança Monique en éteignant la lumière.

Il faisait noir partout, on entendait juste les margouillats faire leurs petits cris. Arthur ronflait déjà, Célia, elle, scrutait la fenêtre, en y cherchant la moindre lueur à travers le rideau de dentelle.

Les étoiles étaient scintillantes et cela la rassurait, bien qu’Arthur dormait dans sa chambre, Célia n’aimait pas l’obscurité.

Son imagination était si débordante qu’elle voyait des choses qui n’existaient pas, souvent sa mère lui disait qu’elle était « gros tête », ce qu’on pourrait traduire par une forte perception du monde mystique et une bonne dose de malchance.

Elle se leva doucement, et ouvrit la porte, son cœur se mit à battre la chamade, elle courut sur la pointe des pieds jusqu’à la chambre de ses parents, s’y introduisit et se glissa dans le lit, à côté de sa maman. Elle sentit le corps chaud de Monique et ses petits yeux se fermèrent presque automatiquement.

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