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Le maĂźtre du jeu

Le maĂźtre du jeu

FLEUR FLORIDE

5.0
avis
578
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34
Chapitres

Dans la vie il y a ce qui est et ce qui devrait ĂȘtre, il y a la forme et le fond. On est la rose mais elle porte des Ă©pines, peut-ĂȘtre plus pointues ou moins pointues mais elle en porte quand mĂȘme. Quand la pauvretĂ©, la cupiditĂ©, le meurtre et la vengeance se croisent on vit un enfer luxieux oĂč le sang est source de breuvage. Mais n'oubliez pas: il y a toujours la justice et l'injustice. Une oeuvre Ă©crite par Plume lĂ©gĂšre

Chapitre 1 Chapitre 01

Chapitre 1: les frasques de ma vie

Armel...

Ding Dong ! Ding Dong ! Toc Toc ! Gboun Gboun ! Clac Clac Clac !

C'est respectivement le bruit de la sonnerie puis de la porte d'entrée qu'on toque, frappe, cogne avec je ne sais quel objet, mais ce n'est sûrement pas une main humaine.

Voix furieuse depuis l'extérieur : Armel Elli, je sais t'es là. Ouvres cette porte ou je te jure que je la défonce !!

Je me tourne vers la miss que j'Ă©tais en train d'embrasser langoureusement (honnĂȘtement, je n'ai aucune idĂ©e de son prĂ©nom) qui me lance un coup d'Ɠil paniquĂ©e.

Miss : qu'est-ce qui se passe ? Qui ça peut ĂȘtre Ă  cette heure ?

Moi : je vais vérifier (louchant sur ses belles boules) ne bouge surtout pas.

Elle me regarde pas trop convaincue, mais acquiesce tout de mĂȘme. Je sors du lit dans mon plus simple appareil et vais chercher un bas de jogging dans l'armoire que j'enfile avant d'aller vers la porte que j'ouvre avec prĂ©caution.

Moi Ă©bahi : Debbie ?? Que fais-tu lĂ  ?

L'agent de sécurité (derriÚre elle) : monsieur, je n'ai pas pu...

Debbie (lui criant dessus) : toi la fermes ! (se tournant vers moi) OĂč est la pute que t'as embarquĂ© ici ?

Moi faisant l'étonné : hein ?

Elle bondit sur moi alors que j'use de toutes mes forces pour caler la porte.

Debbie : pousse là ouais ! Ce n'est pas pour toi que je suis venue, mais pour la pétasse qui se tape mon mec.

Moi calmement : je ne sais pas ce que tu viens chercher, mais tu ne vas rien trouver. Je suis seul ici !

Debbie (rire jaune) : toi ? Seul ici la nuit ? Lol laisse-moi seulement passer que je vĂ©rifie ça de moi-mĂȘme.

Elle me bouscule et se glisse dans l'entrebaĂźllement de la porte comme une furie sans que je n'ai le temps de rĂ©agir, je soupire et me passe la main sur la tĂȘte en refermant la porte. Je la vois foncer vers les escaliers en faisant un boucan pas possible. Mais frĂšre, il n'y a pas Ă  ĂȘtre agressive comme ça pour une meuf. C'est amusant cinq secondes, mais il est 4 h du matin en fait. Pufff et dire que je m'apprĂȘtais Ă  faire mon troisiĂšme round avec la miss qui m'a fait du rentre-dedans cette nuit pendant la fĂȘte pour cĂ©lĂ©brer mon bac.

Debbie (ouvrant et refermant les portes en haut) : hooo la pute je sais que tu es là, viens qu'on rÚgle ça tout de suite et maintenant.

Je dévale les escaliers deux à deux et vais à sa rencontre. Quand j'arrive, je l'empoigne par derriÚre et la saisit à bras le corps. Elle s'est mise à se débattre dans tous les sens.

Moi doucement : hey bĂ©bĂ© arrĂȘte, il n'y a personne ici comme tu peux le constater.

Debbie : constater ? Je n'ai rien constaté encore ! (serrant les dents) Laisse-moi passer s'il te plaßt ! Laisse-moi passer.

Elle le dit en m'envoyant un coup de coude que je bloque d'une main. Elle en profite donc pour se dĂ©gager brutalement de mon emprise puis se met Ă  dĂ©ambuler dans le couloir en grandes enjambĂ©es. Je la suis dans deux autres chambres qu'elle fouille de fond en comble. Lorsqu'on accĂšde Ă  celle que j'occupe avec la miss, je me mets devant la porte pour l'empĂȘcher de passer.

Debbie : c'est ici qu'elle est hein ?

Moi : non !

Debbie (trĂšs en colĂšre) : si !!! Fais de l'air, je vais y entrer.

Moi : pas avant que tu te calmes !

Debbie : me calmer ? Tu me demandes de me calmer ?

Elle lÚve le genou replié qui se retrouve dans mon entrejambe.

Debbie : lĂ , je suis calme !

Je m'empare de mes joyaux et pars dans un hurlement de douleur pendant qu'elle se rue à l'intérieur.

Debbie : c'est à ton tour pétasse, vient me voir. Vient me dire ce que tu fous à coucher avec le mec des autres.

Elle reprend son inspection et moi, je la suis en boitant. Elle regarde sous le lit, dans la salle de bain, l'armoire oĂč elle finit par la retrouver.

MisĂšre !!

Debbie : sors d'ici pétasse !

La miss : arrĂȘtes tu me fais mal, et je ne suis pas ta pĂ©tasse .

Debbie la tourne de sorte Ă  ce qu'elle lui fasse face avant de lui mettre une claque.

Debbie : déjà tu te tais ! Ici c'est moi qui parle.

J'ai juste le temps de m'interposer avant que la miss ne réplique.

Moi : les filles, vous n'allez quand mĂȘme pas vous battre ?

Debbie (essayant de lui envoyer un autre coup de poing) : laisse-moi corriger cette pétasse, voleuse de mec va.

La miss : si c'Ă©tait ton mec, je ne serais pas ici Ă  passer la nuit avec lui !!!

Debbie : lol tu n'as rien compris. Lui, il est comme un porc. De temps en temps, il faut qu'il aille traĂźner son museau dans la boue.

La miss et moi parlons en mĂȘme temps.

Moi (lui faisant de gros yeux) : hey là tu m'insultes carrément !

La miss vexée : c'est moi la boue là ? C'est moi la boue ?

Debbie la pointant du doigt : oui toi, avec les brindilles de balai qui te servent de pieds...

Pafff !

C'est le coup-de-poing que viens de lui envoyer la miss comme un éclair. Je n'ai rien compris, Debbie s'est retrouvée à terre comme du n'importe quoi. La miss porte son poing à sa bouche et souffle dessus.

La miss : sa mĂšre ne l'a pas circonci pour toi seule idiote !

Debbie prend quelques minutes pour se relever et fonce sur elle pour riposter, je fais vite de me mettre entre les deux.

Moi : les filles arrĂȘtez de vous battre, tout ça n'est qu'un malentendu ridicule. C'est Ă  moi que vous devez vous en prendre. Debbie, toi t'es ma copine depuis les couches, elle c'est juste hier que ça a commencĂ©. C'est une aventure d'une nuit.

La miss (visiblement vexée) : hey...

Moi : façon de parler miss.

Debbie rappant : tu entends ça négresse ? Tu n'es que son aventure de cette nuit ! Gneugneu...

La miss : il a dit que ça a commencé, et faut que je te dise qu'avec ton attitude de chienne mal baisée là tu n'es pas partie pour finir avec inh.

Debbie (fonçant sur elle pendant que je la retiens) : parle-moi bien pétasse, espÚce de pute de Dékon.

La miss : weh j'assume, faut ĂȘtre belle pour faire le trottoir.

Moi (criant pour me faire attendre) : MAIS TAISEZ-VOUS À LA FIN !! (silence) Vous allez continuer ça jusqu'à quand ?

Debbie : c'est elle lĂ ...

Moi la coupant net : Debbie, tu rentres chez toi.

Debbie (croisant la main sous la poitrine) : il n'est pas question que je te laisse avec cette pétasse.

La miss : pĂ©tasse toi-mĂȘme !

Moi (passant mon regard entre les deux) : shuutttt uuppp ! (Ă  la miss) Toi vas t'habiller, je te ramĂšne chez toi.

Debbie : tu ne bouges pas d'ici ! C'est ton pied mon pied.

La miss : il n'ira nulle part avec toi.

Moi : bon puisque personne ne veut m'écouter, je vous laisse régler ça entre vous.

Je fonce vers l'armoire et prends le haut que je trouve en premier. Je vais ensuite chercher téléphone, tablette et clé de voiture tout ça pendant qu'elles sont là à se chamailler. Je m'éclipse tout doucement et c'est lorsque j'arrive au pied des escaliers que je constate qu'elles m'ont suivi.

Debbie : mais tu vas oĂč ? Attends !

Moi : si dans cinq minutes vous ĂȘtes encore lĂ  l'agent de sĂ©curitĂ© se fera une joie de vous virer Ă  coup de matraque. Moi, je rentre chez moi (le domicile familial).

Le reste, je n'entends mĂȘme plus, parce que je viens de dĂ©marrer. Je sors de la villa, une des garçonniĂšres de mon pĂšre Ă  BĂš pour Golf (quartiers). C'est pour des broutilles pareilles que ma mĂšre m'a interdit de ramener mes copines chez nous et je dois dire qu'elle a bien vu. Le boss allait faire ma fĂȘte aujourd'hui.

En parlant de fĂȘte, hier c'Ă©tait la mienne. Je viens de dĂ©crocher le bac et avec mention s'il vous plaĂźt ! Ma mĂšre a tenu Ă  le cĂ©lĂ©brer dignement parce qu'il faut le dire personne ne s'y attendait, mĂȘme pas moi mĂȘme. J'ai rendu tout le monde fier en tout cas, bon sauf mon pĂšre. Mais bon lui, c'est normal. Il trouve qu'avec mes 20 piges, je devrais lui ramener une licence ou ne serait-ce qu'un diplĂŽme universitaire comme mes frĂšres Ă  cet Ăąge.

Ça c'est lui qui le dit, moi je dis que chacun va Ă  son rythme dans la vie, chacun son domaine de prĂ©dilection. Il y en a qui excelle dans les Ă©tudes, d'autres dans des mĂ©tiers divers, moi mon truc, c'est les filles. Enfin, c'est un don que j'ai depuis l'enfance. J'ai une cĂŽte d'enfer auprĂšs des filles, et mĂȘme avec les plus grandes. En disant cela, je ne sous-entends pas que je suis le genre Casanova qui aime sĂ©duire tout ce qui bouge, ce que la plupart se tue Ă  penser. Nan, pour ça je peux compter sur mon lĂ©gendaire charme qui opĂšre tout seul. Avec une once de modestie, je dirai que je suis plutĂŽt le genre BCBG, avec le truc en plus. Du coup, plus chaude les unes aussi bien que les autres, s'arrangent toutes seules pour se retrouver dans mon lit et moi, je ne sais pas briser les cƓurs. D'autant plus qu'il y a ce cĂ©lĂšbre adage qui dit que « la balle qui vient de l'adversaire n'est jamais hors jeux. »

En arrivant Ă  notre domicile officiel, je gare Ă  la devanture et me faufile dans ma chambre. Je ferme Ă  peine les yeux que j'entends la maĂźtresse de maison hurler aprĂšs moi.

Maman : Armel, tu sors bientÎt de cette chambre ou tu préfÚres que je prenne la peine de t'y rejoindre !??

J'ouvre les yeux direct avant de lùcher un long soupir de frustration. Il est hors de question que ma mÚre s'invite dans ma chambre, c'est trop le bazar ici. Enfin, je suis bordélique de naissance. Ranger me fatigue et personnellement, je me retrouve dans mon bazar. Ce sont les autres que ça dérange.

Mais plus sérieusement elle veut ma mort la daronne. Il est 7h moins le quart, on est samedi et la cerise sur le Kpédigaou (pizza togolaise) j'ai dormi deux heures à peine cette nuit.

Dring dring...

Je me laisse tomber sur les taies d'oreiller en soupirant de nouveau. Apparemment, je n'ai pas fini de baver.

Moi décrochant : bonjour,

Sacha (une autre de mes copines sÚchement) : ce n'est pas sûr que ce soit une bonne journée pour toi.

Je soupire avant de répondre calmement.

Moi : je vois qu'on s'est levé du mauvais pied.

Sacha : il y a de quoi non ? T'Ă©tais passĂ© oĂč hier ?

Moi (me grattant la tĂȘte) : il a fallu que j'aille rĂ©gler un souci.

Sacha : ah ouais ? Celui qui implique la pimbĂȘche en robe bambou ?

Moi : tu parles de quoi ?

Sacha (haussant le ton) : du fait que tu m'aies abandonnĂ© hier Ă  la fĂȘte organisĂ©e en ton honneur pour filer en douce avec je ne sais quelle bitch !

Seigneurrrrr !!! Je ne vais pas en plus me taper une autre crise de jalousie matinale !

Moi : hey calme-toi, je peux tout expliquer.

Sacha : n'essaie mĂȘme pas de me mentir, ta sƓur t'a vu partir avec la garce qui te tournait autour tout au long de la soirĂ©e.

Rappelez-moi de taper la bouche à la balance qui me sert de sƓur.

Moi : de quelle garce tu me parles ? Je ne connais pas de garce moi. J'ai dû raccompagner mon frÚre qui était ivre mort. Il habite Ségbé (quartier) au loin là-bas, j'ai dû rester dormir.

Sacha : ne me prends pas pour une conne Mel, je te signale que c'est ton frÚre qui m'a escorté (insistant sur les mots) pour pas que je me fasse agresser en pleine nuit.

Moi parlant vite : mon autre frÚre, lui tu ne le connais pas. Enfin, c'est un cousin mais chez nous on ne fait pas de différence.

Sacha : tu n'as pas honte de mentir matin bonne heure.

Moi : pas du tout bébé (ton conciliateur) si ça te dit, on peut rattraper au calme tous les deux. Hier avec mes parents dans les parages, je ne voulais pas trop m'afficher.

Sacha (parlant plus Ă  elle mĂȘme) : d'autant plus que nous Ă©tions nombreuses.

Moi : hein ? Vous qui ?

Sacha : enfin bref ! Tu disais qu'on allait se voir.

Moi : oui, on va faire le programme dans la semaine.

Sacha : pourquoi pas ce soir ou demain ? Il faut qu'on cause.

Moi : impossible, j'ai des plans avec mon frangin pour le week-end. Mais vas-y on peut causer lĂ  tout de suite.

Sacha : je préfÚre attendre qu'on se voie.

Moi : c'est toi qui vois.

Je consulte mon téléphone qui signale un double appel.

Moi : euh, je peux te rappeler plus tard ? J'ai justement mon grand frĂšre Ă  l'autre bout du fil.

Sacha : hmm, je n'en ai pas fini avec toi !

Click !

Elle raccroche elle-mĂȘme, ce qui me permet de dĂ©crocher sans attendre l'appel ma petite du quartier. Elle c'est la douceur en personne. Rien que sa voix te redonne de la pĂȘche.

Moi (voix suave) : bonjour ma jolie, que me vaut l'honneur ce matin ?

Akila : hello boy, rien de particulier. Je voulais prendre les nouvelles de mon chéri ce matin. On ne s'est pas trop vu hier à la soirée.

Moi : ça, c'est vrai et je suis désolé...

Akila (m'interrompant) : je comprends t'inquiĂšte, c'Ă©tait ta fĂȘte et tu devais t'occuper de tout le monde.

Moi (souriant) : merci pour ta comprĂ©hension ma belle et je te garantis qu'on aura notre fĂȘte toute la pĂ©riode des vacances durant. À prĂ©sent que je n'ai plus d'examen Ă  passer, j'ai tout le temps pour toi.

Akila : ça tombe bien parce que je voudrais qu'on discute tous les deux.

Moi : je suis tout Ă  toi ma belle, laisse moi consulter mon agenda et je te reviens.

Akila : d'accord, on s'Ă©crit plus tard ?

Moi : sans faute !

Akila : à plus bé.

Moi : Ă  plus ma belle.

Maintenant que j'ai reçu la dose de motivation qu'il me fallait, je sors de mon lit pour le coin de ma chambre que j'ai amĂ©nagĂ© pour ma sĂ©ance de fitness. Je commence par les Ă©tirements, puis un peu de saut Ă  la corde avant de finir par faire deux, trois, trente pompes. Je pense, il faut que je m'achĂšte de vrais appareils de musculature. Je dois ĂȘtre au top de ma forme avant la rentrĂ©e universitaire. Pour le moment je n'ai rien dĂ©cidĂ© de la filiĂšre dans laquelle m'inscrire ni de l'endroit oĂč je poursuivrai les Ă©tudes. Je sais juste que je vais beaucoup beaucoup beaucoup m'amuser.

Je termine ma course sous la douche et en ressors trùs vite pour rejoindre ma mùre et ma sƓur dans la cuisine.

Maman (m'avisant) : enfin voilĂ  notre Ă©tudiant.

Moi (souriant toutes mes dents) : dis-le encore ! Bonjour mama E.

Maman : bonjour mon chéri.

Je m'approche pour lui faire une bise sur la tempe ensuite je l'enlace par derriĂšre.

Moi (risquant une main vers son ventre rond) : bonjour petit frĂšre.

Maman (tapant ma main avec une spatule) : bas les pattes.

Marianne : c'est une fille déjà.

Moi (en la fixant) : tu n'en sais rien ! (à maman) D'ailleurs, c'est quand qu'on découvre le sexe ?

Maman : à la naissance, ton pÚre préfÚre qu'on ne sache rien cette fois.

Marianne : mais c'est forcĂ©ment une fille. J'en ai marre d'ĂȘtre la seule fille dans cette maison.

Je souris en secouant la tĂȘte et maman la regarde simplement. Quand je pense qu'elle a fait une dolĂ©ance spĂ©ciale Ă  NoĂ«l rien que pour ça. Je vais prendre place prĂšs d'elle et pique une tartine aux sardines dans son assiette pendant que maman dĂ©pose une tasse devant moi.

Marianne : rhoo Armel ! Attends qu'on te serve ta part.

Moi : je ne peux pas attendre, j'ai une faim de loup.

Maman (ton ironique) : la soirée a été torride (me fixant droit dans les yeux) hin Elli ?

Je fais un sourire en coin le regard à peine levé sur elle.

Moi : maman, je n'ai rien fait.

Maman : oui je te crois, quand bien mĂȘme tu as dĂ©laissĂ© ta fĂȘte pour suivre cette demoiselle au dĂ©colletĂ© vertigineux et aux jambes exagĂ©rĂ©ment longues.

Moi (avec enthousiasme) : tu as vu ça ?

Elle me toise.

Moi : il fallait bien qu'on fĂȘte notre rĂ©ussite comme il se doit.

Elle me toise et tchipe avant de remettre une tartine dans le plat de Marianne et me compose un vrai plateau de petit dĂ©jeunĂ© que je dĂ©vore en chatant avec Magnime et Djifa (l'une ma belle-sƓur et l'autre sa copine, toutes deux mes bonnes potesses) qui m'ont captĂ© sur Houseparty pendant que Sacha me prend toujours en grippe sur whatsapp.

Le problĂšme avec ces filles, elles pensent toutes dĂ©tenir la clĂ© de mon cƓur. C'est vrai qu'avec moi, personne n'est lĂ©sĂ©. Je m'arrange toujours pour leur donner de mon temps et de mon attention autant qu'elles sont, mais ohh personne ne m'apprivoise moi. Je suis le seul maĂźtre du jeu, c'est moi qui distribue les cartes. On ne me surnommerait pas El Professor pour rien.

Je lĂšve ma tĂȘte de l'Ă©cran pour rĂ©pondre au boss qui nous a rejoint depuis toute Ă  l'heure.

Papa : Armel, c'est Ă  toi que je m'adresse.

Moi : le temps d'envoyer ce message papa.

Maman (me grondant) : tu me ranges ce téléphone ou je te l'enfonce dans la gorge.

Je le verrouille et le pose sur la table puis lĂšve mes mains en signe d'apaisement conscient qu'elle en est capable.

Moi : ce n'est pas ma faute si je suis beaucoup sollicité.

Maman : tchhrrrr, tais-toi lĂ -bas ! Ton pĂšre a quelque chose Ă  te dire.

Moi (me tournant vers lui) : ah ouais ? C'est flippant ça !

Marianne amusée : ça c'est sûr !

J'Ă©clate de rire en mĂȘme temps qu'elle, c'est le regard de chien enragĂ© que fit papa qui nous calme direct.

Papa : ta mÚre et moi tenions à te féliciter une fois de plus pour ton diplÎme et... (soufflant) Je vais sûrement regretter ce que je suis sur le point de dire, mais bon quand il faut y aller, il faut y aller.

Maman : chéri vas-y orrhh.

Papa : le fait est que nous avons dĂ©cidĂ© de t'offrir le voyage dont tu rĂȘves tant.

Maman (me tendant une enveloppe excitée) : une semaine en CÎte d'Ivoire.

Je le prends et ouvre l'enveloppe pour voir un billet d'avion et le reçu d'une chambre d'hÎtel à Assinie.

Moi (sur le cul) : c'est vrai ??? C'est pour moi ?

Ils hochent la tĂȘte.

Moi (les fixant Ă©blouit) : ah lĂ  vous parlez les vraies paroles ! (me corrigeant) C'est gĂ©nial ! (me frottant les mains) Je vais faire ma valise de suite, ça va ĂȘtre une semaine de ouf !

Maman : seulement tu ne me ramĂšnes pas une grossesse.

Moi : je ferai gaffe maman.

Papa : hmmm ! En tout cas profite bien de la semaine parce qu'aprÚs ça, ce sera la course aux filiÚres.

Moi fronçant les sourcils : la course de quoi ?

Papa : je t'ai trouvĂ© des stages de vacances, deux semaines maximum par filiĂšre. Ça te permettra de choisir ta filiĂšre Ă  la rentrĂ©e. Tu commences par mon cabinet.

La poisse !!

Moi secouant la tĂȘte : ça non, tout sauf ton cabinet.

Papa : essaie d'abord, si ça ne te convient pas, tu as trois autres choix.

Moi : est-ce que ça vaut la peine ? Je sais ce que je veux faire.

Maman (me fixant l'air surprise) : vraiment ?

Moi : euh enfin je trouverai.

Maman : ça m'aurait étonné.

Papa : les filiĂšres, c'est un conseiller pĂ©dagogique qui les a suggĂ©rĂ©s en fonction de tes notes, tu n'auras qu'Ă  choisir le domaine oĂč tu te sentiras le plus Ă  l'aise.

Moi : hmmm.

Maman : tu devrais te réjouir, tes frÚres n'ont pas eu cette chance eux.

Moi (pas du tout content) : You-pieeeee.

Je finis par soupirer. Mon pĂšre et son art de rabattre la joie aux autres. J'Ă©tais censĂ© vivre ma best life ces vacances et lĂ , je vais devoir les passer en entreprise. Pfff Gorbatchev (ne lui dites pas que je l'ai surnommĂ© ainsi) a encore sĂ©vi. Ce n'est pas vraiment un despote, mais parfois il abuse de son autoritĂ© paternelle. Il veut faire de nous des hommes exemplaires. Il a dĂ©jĂ  deux fils exemplaires, qu'il s'en contente. Moi, j'ai toujours fait ce que je veux et ce n'est pas faute de n'avoir pas essayĂ© de me rendre docile. Il est mĂȘme allĂ© jusqu'Ă  m'envoyer au printanier, mddrrr c'Ă©tait amusant quelques annĂ©es. Mais nan, trop de rĂšgles Ă  respecter, trop peu pour moi.

Mes parents, je ne vais pas vous faire la genÚse de l'apocalypse de leur vie hein. Ce n'est pas non plus comme si vous les découvrez pour la premiÚre fois, vous savez qui ils sont. Juste pour rappel, le boss c'est un avocat dans la cour des grands et ma mÚre c'est juste une mÚre quoi. Par contre es el amor de mi vida, c'est l'amour de ma vie. Bien sûr, tous les enfants aiment leur mÚre à la différence qu'elle c'est mon amoureuse.

J'attends que mon pĂšre se lĂšve de table pour faire de mĂȘme.

Moi : bon je vous laisse, je vais faire un roupillon.

Maman : ok, mais aprĂšs j'ai besoin que tu m'accompagnes faire des courses.

Je m'arrĂȘte brusquement devant la porte et la regarde les sourcils haussĂ©s.

Moi : pourquoi moi ? Il y a le chauffeur pour ça !

Maman : je veux passer du temps avec toi avant que tu mettes le cap sur la CĂŽte d'Ivoire.

Moi : lol je pars juste pour une semaine maman, en plus j'ai prévu passer l'aprÚs-midi avec les potes.

Marianne : tu n'en as mĂȘme pas !

Moi (lui lançant un regard en biais) : qu'est-ce que tu en sais ?

Marianne : des tas de choses !

Moi : toi je vais taper ta petite bouche un jour pour que tu apprennes à me respecter. Je suis ton ainée de 7 ans n'oublie pas.

Marianne : 6 ans et demi déjà !

Je fais mine de foncer sur elle, elle court pour se réfugier derriÚre maman.

Maman : Armel laisse-moi l'enfant.

Marianne me tire la langue.

Moi : lol, maman pour tes courses, tu n'auras juste qu'à appeler Tina (ma belle sƓur). Elle sera ravie de t'accompagner.

Maman (me toisant) : un paresseux comme ça, va là-bas ! C'est pour ça que Eddie, c'est mon fils préféré. Il ne rechigne jamais à faire les courses avec moi.

Moi : lui dans son cas, c'est normal.

Maman : qu'est-ce que tu veux dire par « dans son cas » ?

Moi : je voulais dire par là que c'est une chochotte, mais je ne le dirai pas étant donné que ça risque de dérailler. La maniÚre dont tu me fixes en ce moment ne me dit rien qui vaille.

Maman (me montrant une spatule): y a intĂ©rĂȘt.

Je me caresse le menton en souriant. Je sors à peine de là que je déverrouille mon téléphone pour consulter mon téléphone. Il y a Debbie qui m'a bombardé au moins dix mille messages. Celle là vaut mieux la laisser se calmer toute seule, je verrai son cas plus tard. Il y a aussi deux appels en absence d'un numéro inconnu que je rappelle aussitÎt.

Moi : bonjour, vous avez essayé de me joindre...

Voix de fille m'interrompant : Armel c'est Keyla.

Moi : pardon ?

La dénommée Keyla : la fille d'une nuit.

Moi : ooups ! Miss, je suis désolé pour ce matin et pour t'avoir laissé en plan. La situation dégénérait et...

Keyla : ça va, je ne t'en veux. Par contre, il fallait me dire que tu as une madame pour m'éviter de m'échauffer le matin inutilement.

Moi : qui ça, moi ? Je suis libre comme l'air.

Keyla : ce n'est pas ce que ta Debbiemochetruc laisse entendre.

Moi : elle, bof c'est un peu compliqué. Je t'expliquerai plus tard. Enfin si tu veux qu'on remette le couvert de cette nuit.

Keyla : c'est vrai qu'elle nous a coupés en pleine action.

Moi : weh et je te présente une fois de plus mes excuses. Je compte bien me faire pardonner.

Keyla : ah oui ? En quoi faisant ?

Moi : oui, ça te dirait de prendre l'avion ?

Keyla : quoi ... ?

Moi : si tu es disponible pour une semaine, je t'amĂšne Ă  babi.

Keyla : et comment que je le serai !

Moi : tu es sûr que tes parents ne vont pas poser de problÚme ?

Keyla : je trouverai quelque chose Ă  leur dire. Tu as bien dit Abidjan ?

Moi : oui ma belle, on va prendre des siĂšges en premiĂšre. Tu verras, tu vas kiffer.

Keyla : ce n'est rien de le dire, on part dans combien de jours ?

Moi : dans deux jours.

Keyla (avec une pointe d'excitation dans la voix) : je serai prĂȘte !!!

On discute encore un moment ensuite, je raccroche le sourire aux lĂšvres et c'est avec la mĂȘme humeur que je me retrouve entre les quatre murs de ma chambre Ă  rĂ©pondre Ă  une de mes gos qui m'invite ce soir au restaurant. Ce que j'accepte avec bon cƓur. Une fois qu'elle ait raccrochĂ©, je m'installe confortablement dans le lit pour rattraper ma nuit. Tout en cherchant le sommeil, je me mets Ă  imaginer le genre de semaine que je vais passer sur le sol Abidjanais et surtout en compagnie de miss Keyla. Elle, c'Ă©tait la fille la plus belle, mais aussi la plus inaccessible de toutes les terminales D jusqu'Ă  ce qu'elle me sorte des mouvements rĂ©naux dignes d'un ventilateur dans ma salle de bain hier soir. L'euphorie du moment, je dirai et ce n'Ă©tait pas pour me dĂ©plaire. Je l'ai donc emmenĂ© Ă  la villa pour terminer la soirĂ©e en beautĂ© surtout qu'il y avait toutes mes copines au taquet.

Le seul détail qui manque à mon plan, c'est que je n'ai pas le deuxiÚme billet. Enfin je n'ai pas encore, mais je trouverai. Que dis-je ? Je dois trouver.

Vous avez une idée vous ?

No mind, je sais exactement Ă  qui demander.

Devinez donc !

À Dimanche...

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Romance

5.0

" Carroll Brown est mort ! Mais tu dois l'Ă©pouser au nom de ta sƓur. " Ma mĂšre me dit d'un ton froid. Ma sƓur Ă©tait fiancĂ©e au milliardaire le plus sexy. Cela aurait dĂ» ĂȘtre un mariage parfait. De façon inattendue, Carroll Ă©tait mort dans un accident. Ma sƓur ne voulait pas devenir veuve, alors elle m'a forcĂ©e Ă  Ă©pouser son fiancĂ© dĂ©cĂ©dĂ©. Et je n'avais pas le droit de lui refuser. En fait, j'Ă©tais la fille biologique de la famille Smith. Ma sƓur Ă©tait adoptive. Ma sƓur et moi avions Ă©tĂ© Ă©changĂ©es Ă  l'hĂŽpital alors que nous venions de naĂźtre. Mes parents avaient dĂ©jĂ  eu une relation profonde avec elle. Alors ils ont choisi de me sacrifier. Le jour du mariage, j'ai Ă©tĂ© emmenĂ©e dans la salle de deuil. "Madame, veuillez tenir compagnie au MaĂźtre et laissez-le se rĂ©chauffer." dit la gouvernante avec une expression froide. Je n'ai pas pu m'empĂȘcher de lever les yeux vers le portrait au-dessus du cercueil, et mon cƓur a ratĂ© un battement Ă  ce regard. L'homme du portrait Ă©tait plus beau que les superstars d'Hollywood. Carroll Brown ? Mon mari dĂ©cĂ©dĂ© ? Wow, il Ă©tait vraiment beau ! Je ne savais pas combien de temps s'Ă©tait Ă©coulĂ© lorsque mon estomac a commencĂ© Ă  se rebeller. AprĂšs un coup d'Ɠil au cercueil, j'ai avalĂ© ma salive puis j'ai suppliĂ© en croisant les doigts. « M. Carroll, je meurs de faim ! Puis-je manger vos pĂątisseries ? Cela ne vous dĂ©range pas, n'est-ce pas ? "Je fais." « Ah ! » EffrayĂ©, j'ai eu des sueurs froides. Mes jambes sont devenues molles et je suis tombĂ© au sol. J'ai criĂ© "FantĂŽme !" Carroll retroussa les lĂšvres, se pencha et toucha le cercueil noir. "M. Carroll est ressuscitĂ© des morts. Que pensez-vous de ce titre demain?"

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