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Chapitre 1 souvenirs épars

La nuit progressait lentement, recouvrant de son manteau obscur la ville et sa périphérie. Alors que les boulevards et les rues de la capitale se vidaient peu à peu de ses habitants, plus ou moins pressés de regagner leur domicile respectif, hagard, un homme, Franck Denao, avançait sans véritable destination, se dandinant dans l'une des nombreuses ruelles d'Assiala.

Cela faisait un an, jour pour jour qu'Anaïs et lui s'étaient retrouvés, un an qu'ils essayaient avec beaucoup d'efforts et une réelle envie de part et d'autre de reconstruire une relation qui avait été brisée depuis plus d'une dizaine d'années auparavant dans des circonstances très difficiles et douloureuses. La date anniversaire de ces retrouvailles était tombée en début de la première semaine du mois d'octobre. Pour marquer le coup, ils avaient décidé d'un commun accord de célébrer l'évènement en intimité autour d'un diner avec seulement les personnes qui leur étaient proches. Avec sa femme, Franck avait alors donné rendez-vous à Anaïs et à Léandre dans l'un de leurs restaurants préférés. L'établissement était situé en face de l'Hôpital Central, le plus grand hôpital de la capitale. C'était l'endroit où Franck et Anaïs s'étaient retrouvés par le plus grand des hasards et où depuis lors, ils avaient l'habitude de se voir pour passer du temps ensemble.

Ce jour-là, la soirée s'annonçait plus douce, plus fraiche qu'avait été la journée toute entière à Assiala qui, malgré la petite saison des pluies caractéristique du mois d'octobre, avait été soumise à un soleil de plomb. Comme à leur habitude, ils avaient choisi une table près de la baie vitrée du restaurant qui, ce soir-là n'était pas bondé. Invité à la dernière minute par la sœur de Franck, sous l'insistance de ce dernier, un ami proche du quatuor, Frédéric, les avait rejoints.

Au cours de ce diner anniversaire, tous passaient un moment dont la convivialité leur avait fait oublier le temps qui passait. Alors qu'ils finissaient de diner et attendaient l'addition, ils avaient été absorbés par la causerie dans laquelle ils s'étaient engagés et ne prêtaient pas véritablement attention à ce qui passait autour d'eux. Entre les éclats de rire et les petites blagues sur des situations gênantes survenues au cours de la journée, transportés par l'enthousiasme du moment, ni Franck, ni aucun autre de ses convives ne vît malheureusement le camion à benne basculante de transport de sable qui leur fonçait droit dessus à une vitesse folle.

Alertés, mais bien trop tard par le cri d'effroi du serveur qui leur apportait l'addition et qui s'était figé sur place, les yeux écarquillés, tous tournèrent la tête suivant la direction du regard de ce dernier dont l'expression de terreur annonçait le drame imminent. Ni Franck, ni les quatre autres personnes encore attablées avec lui n'eurent pas le temps de réagir. Aucune personne dans le restaurant n'eut d'ailleurs le temps de réagir alors que le camion, hors de contrôle, s'encastrait dans le bâtiment dans un fracas assourdissant de tôle froissé et de vitres brisées. Il était bien trop tard pour que quiconque ne puisse réagir et se mettre à l'abri pendant que le camion poursuivait son chemin jusqu'au mur du fond du restaurant qui avait réussi à stopper la course folle du véhicule.

Une fois sorti de sa torpeur, la première chose que vît Franck fut la vision d'horreur du corps inanimé de sa compagne, légèrement recouverte de terre provenant de la cargaison du véhicule. Celle-ci baignait dans son sang, étendu dans les débris de verre répandus un peu partout sur le sol marbré. Cette scène épouvantable fît remonter de manière violente des flashes de souvenirs tout aussi sanglants que le drame qui venait de se produire dans le restaurant. Un instant plutôt, Franck passait un agréable moment en compagnie de ses proches et l'instant d'après, il se retrouvait une fois de plus en enfer. Le choc émotionnel fut si brutal chez ce dernier que son esprit s'effondra littéralement.

Comme posséder par une force indicible ayant pris le contrôle de son esprit et de ses mouvements, le poussant à s'échapper loin du drame qui venait de se produire ; Franck avait quitté le restaurant et avançait droit devant lui, tel un pantin désarticulé. Dans sa fuite incontrôlée, il s'était engagé sur l'immense boulevard qui séparait le restaurant de l'hôpital. Alors qu'il progressait zigzagant entre les voitures tel un homme ivre, ni Les coups de klaxons, ni les grincements de pneus sur l'asphalte et encore moins la virulence des chauffeurs qui s'étaient vu obligés d'effectuer de brusques manœuvres afin de l'éviter ne le firent revenir à ses sens. Sans même qu'il ne s'en rendre compte, il avait traversé l'immense boulevard et avançait toujours, malgré le chaos qu'il avait laissé derrière lui et celui qu'il était en train de créer sur le boulevard. Tout lui revenait en mémoire, la somme indénombrable de tout ce qu'il avait perdu, tout ce qu'il avait eu à subi, ses joies éphémères mais surtout ses douleurs, ses peines, les trahisons dont il avait été victimes, la disparition de certaines personnes qui lui avaient été proche et pour lesquels il s'était pris d'une profonde affection.

Tandis qu'il continuait toujours d'avancer, se voûtant chaque pas un peu plus sous le poids de ses pensées opprimées par le souvenir du drame qui venait de se produire et des tragédies consécutives qu'il avait eu à endurer toute sa vie durant, le temps qui s'était beaucoup rafraichi au début de cette soirée qui s'annonçait festive dégrada subitement. La douce caresse de la légère brise nocturne avait fait place aux hurlements saccadés du vent qui précéda le déchainement d'une pluie torrentielle qui s'abattît sur Assiala comme pour exorciser l'esprit tourmenté de Franck Denao.

Les tourments de ce dernier ne s'en trouvaient malheureusement qu'intensifiés sous ce déluge. Le déferlement des souvenirs qu'il gardait au plus profond de son cœur, ceux qu'il croyait avoir oublié, ceux dont il avait perdu souvenance et pensait ne plus pouvoir retrouver refaisaient tous simultanément surface, inondant son esprit d'un flot constant d'images, de sons et de bribes de conversations.

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Le rebelle

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Suzangill
4.9

« Baisse les yeux », a-t-il dit avec une pointe d'avertissement dans son ton. Elle n'a pas tressailli quand il l'empoignée à la gorge, au contraire, elle l'a fixé du regard avec un sourire narquois sur ses lèvres meurtries. Un geste de défi. « Soumets-toi ! », a-t-il grogné contre elle cette fois, frustré par sa capacité à l'énerver au point de vouloir la blesser. « Beaucoup ont essayé à me faire soumettre, mais personne n'a réussi, mon compagnon. » Le mot compagnon sonnait comme une moquerie, lui faisant resserrer légèrement sa prise sur son cou. « Je ne suis pas comme les autres Vera. Je suis ton compagnon. Ton supérieur. Soumets-toi maintenant ! » « Tu peux toujours essayer. Mais n'oublie pas, tu n'y arriveras jamais. » Il pouvait la terminer avec juste un peu plus de pression sur son cou, après tout c'était le sort de beaucoup d'autres qui ont osé le défier, mais quelque chose dans ses yeux l'arrêtait. Il voulait éteindre ce feu dans ces yeux, les voir retourner au blanc alors qu'il s'enfonçait en elle, les voir le supplier à continuer alors qu'il la niait. Il voulait qu'elle se soumette à lui à tous égards. Corps et âme à la fois. Il voulait être son protecteur, son bourreau, son dominant, son amant et son compagnon. Tout ! Mais il ne savait pas que sa compagne n'était pas une Luna ordinaire qui se soumettrait joyeusement aux caprices et aux besoins de son compagnon. Elle était le personnage mystérieux qu'on appellait tous « le rebelle ». Le protecteur mystère du bien et sauveur des femmes et celui qui rend justice à l'inégalité créée par les hommes. Si seulement ils savaient qu'il était une femme. .................................................................. ..

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