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Aimer à s'en brûler les ailes

Aimer à s'en brûler les ailes

mya0079

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Fils d'un riche PDG, je ne suis venu au monde que pour une raison, marcher dans les pas de mon père sans poser de questions, sans créer de problèmes. Pour mes parents, je n'ai pas mon mot à dire. Un jour je devrais reprendre la place de mon père et donc il est temps pour moi de mettre un pied dans l'entreprise familiale. Qu'importe ce que je peux désirer, qu'importe mes propres envies, quand on porte un nom comme le mien, il n'y a pas de place pour le hasard. Ma vie est tracée depuis que j'ai inspiré mon premier souffle. Enfin c'est ce que je croyais car il a suffit que je pose mon regard sur elle pour que mon monde bascule.

Chapitre 1 Chapitre 1

POV Steeven

En débarquant du jet de mon père je suis déjà nostalgique de mes petites vacances. Dans quelques heures, je devrais reprendre mon rôle dans la société et ma prochaine soirée entre potes risque de ne pas être pour tout de suite. Mais c'était le deal, l'accord qu'on avait lui et moi en sortant de la fac. Deux mois de vacances sans aucune surveillance avant de passer une année dans la boîte afin d'apprendre les ficelles du métier sur le terrain. Ensuite, du moins normalement, je serais sensé pouvoir faire mon choix sans me soucier de l'avis de ma famille, enfin jusqu'à ce que mon père trouve une nouvelle combine pour me garder à l'œil.

Je n'ai pas envie de rentrer, pas maintenant, pas encore. Mes potes n'ont visiblement pas plus envie que moi de reprendre leurs responsabilités.

- Si on allait profiter de cette dernière soirée de liberté, dit Vivien mon meilleur ami depuis que je suis gosse.

Lui aussi est le fils d'un important PDG et tout comme moi, il est né dans l'unique but de faire perdurer son nom. Les trois autres nous rejoignent rapidement, aucun de nous n'est vraiment libre alors de temps à autre, on s'échappe pour une fiesta de malade, avant de replonger dans l'enfer de nos familles respectives.

- Je suis partant, répond Aurélien en venant nous attraper par les épaules. Quelques verres, de belles nanas, de la bonne musique, rien de tel avant de retrouver nos chers parents.

Je souris alors que j'étais sûr qu'il serait le premier à se porter volontaire. Je le connais suffisamment pour savoir qu'il est à deux doigts de craquer. Son père lui colle une pression de malade et malgré tout les efforts qu'il fournit il n'est jamais à la hauteur de ces exigences.

Les autres acquiescent, aucun de nous ne veut rentrer.

- Alors allons y, dis-je en me dirigeant vers la voiture qui nous attend déjà.

Nous montons tous à l'arrière sans même nous soucier duquel de nos chauffeurs il s'agit. Qu'importe, il doit bien se douter que pour nous la nuit est loin d'être finie et tant qu'on est pas couché, lui non plus. Il nous conduit à travers la ville. On connaît déjà tout les bars branchés mais ce soir j'ai envie d'un peu de nouveauté. Alors que le chauffeur ralentit, je tape dans la vitre qui nous sépare et il retrouve son allure initiale.

- Une envie soudaine, me dit Vivien.

- Plutôt un besoin de changement.

Je regarde à travers la fenêtre et après quelques centaines de mètres une enseigne attire mon attention. Ça n'est pas mon quartier de prédilection c'est vrai mais après tout, pourquoi pas. Je tape une nouvelle fois dans la vitre pour faire signe au chauffeur de s'arrêter.

- Sérieux, dit Aurélien, t'as pas mieux avant qu'on retourne au bagne ?

- C'est un bar donc il y a de l'alcool et forcément des filles c'est ce que tu voulais, dis-je en lui faisant un clin d'œil.

- Vaudrait mieux que ça en vaille la peine.

Il proteste mais il va me suivre comme toujours. C'est un peu comme si j'étais le leader de notre groupe de fils de riches à problèmes. Des jeunes de notre âge sont devant l'entrée, ils semblent surpris par notre arrivée ce qui ne m'étonne pas tant que ça. Notre petit groupe descend du véhicule et comme nous avons l'habitude de le faire, je passe devant la fille d'attente en sortant une grosse coupure.

Le videur me regarde de façon un peu étrange mais si la vie m'a bien appris quelque chose c'est que le fric ouvre toute les portes encore plus dans ce genre d'endroit. Il nous laisse entrer et aussitôt je sens la ferveur de la salle. Il y a sûrement un artiste particulier où une prestation quelconque qui pousse cette masse à se déchaîner.

Nous avons du mal à nous frayer un chemin jusqu'au bar mais nous finissons par y arriver. C'est très différent des lieux que je fréquente, en général, le champagne coule à flot et les serveuses sont bien moins vêtu.

L'une d'elle, derrière le comptoir s'approche de nous avant de nous accorder son attention.

- Qu'est ce que je vous sert?

- Je suppose qu'il n'y a pas de champagne, demande Vivien.

- Sérieux magnez vous, ça va bientôt commencer.

Je ne sais pas de quoi elle parle mais au vu de l'agitation je me dis qu'il y a bien un événement de prévu pour la soirée.

- Vodka, dis-je en sortant un billet, laissez la bouteille.

Elle observe le billet que je lui donne comme si ça pouvait être un faux et fini par repartir avant de revenir quelques minutes plus tard avec une bouteille et cinq verres qu'elle dépose devant nous.

Je nous sers tout les cinq avant de me tourner vers la salle en essayant de distinguer quelque chose sans y parvenir. Il y a beaucoup trop de monde mais le silence se fait dès qu'une voix s'élève en résonnant dans les enceintes du bar.

- Merci d'être venu aussi nombreux. Comme vous le savez c'est la dernière étape avant la finale qui aura lieu la semaine prochaine ici même. Vous savez comment faire, vous avez les cartes en mains pour envoyer les meilleurs en finale alors à vos votes et que le show commence.

Une salve d'applaudissements s'élève ainsi que des sifflets et des encouragements. Je me lève pour voir ce qui attire tant de personnes alors que la musique se met en route.

La foule est dense mais j'arrive à me frayer un chemin et découvre alors des danseurs qui semblent s'affronter. Les encouragements fusent de toutes part poussant les participants à se donner à fond. J'ai déjà vu des pros mais ça, c'est complètement différent. C'est presque comme si ils étaient en parfaite harmonie avec la musique, chaque geste, chaque mouvement est réalisé à la perfection, sûrement répété des centaines de fois pour en arriver à un tel résultat.

Les couples dansent aux grès des accords, c'est sensuel, charnel, on dirait presque une étreinte, une sorte de préliminaire avant le sexe. Je ne parviens pas à détacher mon regard de ces corps qui ondulent.

Lorsque la chanson prend fin, les applaudissements retentissent, largement mérité, les deux couples saluent les spectateurs et s'éclipsent pour en laisser deux autres prendre leur place. Aussitôt, l'une des danseuse attire mon regard. Ces yeux sont presque aussi noir que sa longue chevelure qu'elle a attachée en une haute queue de cheval. Il y a quelque chose qui se dégage d'elle, quelque chose qui la fait sortir du lot pour la rendre captivante.

Elle s'étire rapidement en fermant les yeux. J'imagine qu'elle doit se chercher à se concentrer alors que son partenaire, lui, semble sûr de lui, un peu trop d'après moi, ce qui lui donne un aire prétentieux. Elle regarde le sol un instant et la musique repart. Dès les premières notes, je reconnais la chanson. Elle se met en action, bougeant, ondulant chaque partie de son corps dans une chorégraphie millimétré dans laquelle son binôme est presque de trop.

Sa présence, sa prestance, écrase tout les autres participant. C'est comme si elle dansait depuis qu'elle née, comme si elle avait ça dans le sang et putain, elle est vraiment douée. Je vide mon verre d'une traite sans la lâcher du regard. Je ne sais pas qui est cette fille mais elle est clairement d'un tout autre niveau.

En la voyant se coller à ce mec, je regrette presque de ne pas être à sa place et sursaute en sentant la main de Vivien sur mon épaule. Je suis tellement absorbé par le spectacle que j'en ai oublié la présence de mes amis durant quelques minutes.

- Je comprends ce qui te retient loin de tes potes, dit-il en s'approchant de mon oreille pour que je puisse l'entendre. Si cette nana est aussi bonne au lit que sur une piste de danse, je me porte volontaire tout de suite.

Je ne lui réponds pas, mais l'image de son corps élancé entièrement nue s'impose à moi. Elle est vraiment belle tout en ayant un petit côté sauvage qu'il me plairait de dompter. Il reste près de moi jusqu'à la fin de la chanson et cette fois, j'applaudie à mon tour avant de rejoindre mes potes au bar. Je suis certain que cette fille va gagner, aucun doute là dessus au vue de sa performance.

- Alors mon pote, qu'est ce que tu foutais, me demande Aurélien.

- Il matait une des danseuse, répond Vivien en souriant avant de nous resservir un verre. Et comme toujours, il a bon goût, ajoute t-il avant de boire une gorgée, sauf que celle là est plus habillée que les nanas qu'il lève en générale.

Je soupire en souriant. Je ne peux pas lui en vouloir, c'est vrai que les dernières qui sont passées dans mon lit n'y sont pas arrivées pour leur intelligence. J'avoue que c'est plus facile comme ça, pas d'attache, pas de risque d'embrouille où de chantage pour me soutirer une quelconque somme de frics contre une photo compromettante.

- Je plaide coupable, dis-je en levant mon verre.

Ils me connaissent suffisamment pour qu'aucun ne soit surprit et nous continuons à boire alors que la musique reprend. La serveuse à l'aire plus intriguée par la piste de danse que par ces clients au comptoir, ce que me fait remarquer Aurélien sans la moindre gêne.

- Franchement, pour notre dernière soirée, on aurait du aller au César, au moins là bas, les serveuses s'occupent de leurs clients et les fauteuils sont confortables.

- C'est surtout les danseuses à poil qui te plaisent là bas, dis-je en riant.

- Que veux tu, je suis un homme faible, dit-il théâtralement.

On éclate tous de rire, même si ça n'est que pour quelques heures, là, maintenant, on ressemble à tout les jeunes de notre âge, avec peut-être un peu plus de classe quand même quand je vois comment les autres sont habillés ici. Deux autres chansons défilent sans que je ne m'y intéresse, je suis sûr qu'elle a passé les premières sélections haut la main, et je compte bien suivre le deuxième round de cette compétition.

Finalement, alors que la première partie se termine, la serveuse reprend du service et revient vers nous en constatant que notre bouteille est vide.

- Je vous sers autre chose?

- Une autre bouteille, dit Vivien en lui tendant un billet.

Elle s'éloigne avant de revenir avec notre bouteille mais avant qu'elle ne parte, je l'attrape par le bras pour la retenir une seconde. Aussitôt, elle dégage son bras, craignant sûrement que je cherche à la draguer où un truc du genre.

- Désolé, dis-je en levant les mains pour m'excuser. Je ne voulais pas vous mettre mal à l'aise.

- Ouais, c'est bon, dit-elle en me lançant un regard noir.

- Est ce que vous connaissez les danseurs qui sont là ce soir?

- La majorité ouais, c'est des habitués de ce genre de concours, pourquoi?

- Il y a une danseuse qui sort du lot, dis-je alors qu'elle se met à sourire en croisant ces bras sous sa poitrine.

- Lâches l'affaire, dit-elle amusée avant même que je ne puisse terminer ma phrase. Tu perds ton temps, elle s'intéressera jamais à un mec comme toi.

- Un mec comme moi?

- Laisses moi deviner. T'es un fils à papa, plein aux as et qui pense qu'il peut tout avoir en sortant quelques billets? Toutes les nanas tombent à tes pieds et tu passes de l'une à l'autre sans même te rappeler leur prénom? Cette fille que tu as vue, elle est ton exact opposé. Elle se fou du fric que tu peux avoir. La seule chose qui compte pour elle, c'est la danse.

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