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On a l'habitude de dire que chaque famille est différente d'une autre. Oui partant de la composition d'une famille, du nombre de membres que compose une famille. En réalité, chaque famille enferme des similitudes avec une autre. Oui les membres qui composent une famille sont les mêmes dans toutes les autres familles. Réfléchissez ou pensez-y ! Quelqu'un qu'importe qu'il soit, un ami, un collègue, un voisin ou encore un simple inconnu ne vous a-t 'il jamais parlé d'un membre de sa famille et que vous vous êtes dit que vous aviez exactement un membre de votre famille telle qu'elle ? Chaque membre recèle une identité, une personnalité qui lui est propre une sorte d'étiquette qui lui sera coller tout au long de sa vie. Pour ma part on me qualifie de rebelle. Rebelle car je ne mâche pas mes mots Rebelle car je défie les ordres Rebelle car n'ayant pas la même vision que les autres Rebelle car j'ose dire non car tous disent oui..... Rebelle car j'ose dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas Bref Rebelle tel la définition de rebelle : « fortement opposée, hostile à quelque chose, qui refuse de se soumettre.... » Et vous quel est votre qualificatif ?

Chapitre 1 Chapitre 01

Devant le proviseur je redoutais le regard de papa. Je savais ce qui m'attendait encore. Je fixai la grande carte accrochait au mur derrière le directeur à la recherche de pays inconnus juste pour tuer le temps.

_ Monsieur Fall votre fille a encore été renvoyée par deux de ses professeurs. Ils voulaient coute que coute la renvoyer définitivement de leurs cours mais j'ai pu les en dissuader. Nous ne sommes qu'au premier semestre encore mais les plaintes vis-à-vis de votre fille dépassent largement le quota d'un élève pour une année entière.

Je le vu soupirer comme exténué. Il était familier à ce bureau et pourtant il n'était ni professeur ni surveillant dans cette école. Il regarda le proviseur d'un air désolé. Pauvre de moi, même papa était dépassé par sa propre fille. Il était perdu...

_ Je suis vraiment navré j'ignore comment m'y prendre avec elle...

Mon Dieu comment s'y prendre avec moi ? Avais-je bien entendu ?

Il avait usé de la cravache un bon bout de temps et si ce n'était l'inflammation que ça me causer à la peau je passerai sans nul doute encore au tabac. Oui quand on me tape mon corps a tendance à enfler. J'ignore pourquoi mais j'en remercie grandement le bon Dieu car ça m'en a évité des bastonnades. Je me rappelle qu'en primaire mes parents ne manquaient jamais de dire aux profs que j'avais une maladie qui fait qu'on ne devait point me taper brutalement : ce qui est tout à fait faux en passant. Non mais qui aime recevoir des coups franchement ? Personne même pas les animaux. Cependant je dois avouer que certains sont plus endurants et aptes que d'autres à recevoir des coups contrairement à moi. Je peux avoir la langue très bien pendue et rien qu'à ma manière de faire ou parler je peux paraitre très belliqueuse mais attention je n'en viens jamais aux coups. J'ai une peur bleue des coups j'ignore pourquoi. Alors la plupart du temps je prends les devants et m'assure de ne pas en prendre : question de survie !

Certains enseignants respectaient cette demande de mes parents mais d'autres trouvaient d'autres méthodes pour m'infliger souffrance comme les pompes. Je pouvais passer une heure à faire des pompes en me tenant les oreilles en classe pour des exercices non faits, des leçons non sues ou bavardage la plupart du temps et me retrouver avec les jambes enflées. Le pire de tous mes profs en primaire fut de loin monsieur Mané : un vrai sadique, un véritable tyran qui non seulement te faisait vivre un enfer physique mais aussi psychologique.

Vous vous rappelez de cette bastonnade qu'on appelait tendre par quatre ou vous étiez étendu tel un string sur une table retenu par 4gros gaillard et frappait par le professeur ? Sauf que monsieur Mané lui n'avait pas besoin de 4 gaillards. Il vous demandait de vous coucher sur la table sans que personne ne vous retienne pour vous frapper comme un possédé sans que vous n'osiez bouger : une véritable torture.

Mané la terreur avec lui ce n'était pas que les tortures physiques mais aussi psychologiques. Bizarrement tous les après-midi il venait en classe le visage fermé comme une boite de conserve, les yeux aussi rouges que le sang pour nous lancer des regards meurtriers et se mettre au fond de la classe. Au passage nous gagnions des insultes comme vauriens, vermines, nullards. En retour à l'unisson tous les élèves ne lui souhaitaient que malheur chaque jour : qu'il se fasse renverser par une voiture, qu'il ait les deux jambes cassées, qu'il se retrouve paralyser et pour la plupart des vœux qu'il meurt avant la fin de l'année scolaire. Il nous avait traumatisés et c'était peu de le dire.

Imaginer que même si vous aviez parcoeurisé votre leçon d'histoire il suffisait qu'il pose un regard sur vous, vous interroge pour que vous ayez des pertes de mémoire. Il fallait nous voir retourner nos chaussures pour ne pas être interrogé. Une pratique qui ne marchait jamais mais dont nous croyions fermement tel des désespérés. Oui désespérés nous l'étions à tel point que tous les moyens étaient bon pour tomber malade et ne pas venir en cours. Certains buvaient beaucoup d'eaux ou s'introduisaient des doigts dans la gorge jusqu'à vomissement, d'autres mangeaient des mangues pas mures pour avoir mal au ventre et dans mon cas je diluai de la moutarde dans l'eau et le boire pour avoir la diarrhée.

Tous les moyens étaient bons pour éviter Mané.

Avec les calculs de 8h chaque matin qu'on appelait ndékki soubatel (petit déjeuner) ou encore les problèmes à résoudre de 12h : trouve pas rentre pas, nos corps étaient des passoirs de coups et le pire c'est que personne n'osait en parler à ses parents de peur de se faire tabasser à nouveau.

A chaque fois que j'étais de passage sur la table de châtiment, à la maison je ne portais que des longues manches et pagnes pour masquer les dégâts. S'assoir étant mission impossible je me couchai sur le ventre une fois à la maison.

Ne pouvant plus le supporter j'étais partie demander au directeur de me ramener en CE2. Avec monsieur Mané la classe de CM1 était devenue insupportable. Malheureusement le Directeur Niane n'accéda pas à ma requête sans me demander pourquoi je voulais retourner en classe inférieure il m'avait simplement grondé à la place. La fin de mon calvaire survenu un 8 mars. Il était 13h passé, à cause d'un problème que je ne pus résoudre, je fus retenue. A la maison, papa venait juste de rentrer de mission. D'habitude je me hâtais de me jeter dans ses bras pour qu'il me soulève et me pose sur ses épaules mais là je n'avais pas à la tête à cela. En lui tendant la main pour le saluer, la manche de mon pull s'était retroussée pour laisser apparaître une grande marque de cravache sur ma paume.

_ Néné Gallé qu'est-ce que c'est ? Qui t'a fait ça ? Dis-moi qui est ce qui t'a frappé ?

_ C'est monsieur Mané

Dès que j'avais énoncé le nom de mon bourreau ma mère m'enleva mes habits pour chercher d'autres traces sur mon corps qu'elle ne tarda pas à trouver.

_ Remets lui ses habits nous allons de ce pas à son école....

_ Leyti dalal heure bii kène nékoul école nieup wathieunègne (Leyti calme toi à cette heure il n'y a personne à l'école ils sont tous descendus)

Ma mère essayait de le calmer et elle y arriva. A la place de papa ce fut elle qui m'accompagna le soir à l'école. Sans même passer par le bureau du directeur, nous nous rendîmes directement à notre classe mais aucune trace de Mané le tyran. Il était absent.

Ce n'est que le lendemain que nous le vîmes. Cette fois c'était papa dans son tenue de l'armée qui m'accompagna car après l'école il devait passer à la base. C'est toute fière, que je déambulais avec lui dans les couloirs de l'école sous le regard des autres élèves. Contrairement à maman, nous allions voir le directeur. Monsieur Niane fut surpris de voir mon père d'habitude c'était maman qui venait à l'école étant donné que papa était tout le temps en mission. Après les salutations aux quels papa mit fin il entra directement dans le vif du sujet.

_ Monsieur Niane comme vous le savez il n'est pas dans mes habitudes de venir à l'école de mes enfants. Si je suis là aujourd'hui ce n'est pas de gaieté de cœur. Voyez par vous-même dit -il en lui montrant mes bras. Ceci est l'œuvre d'un de vos enseignants le professeur d'Amina. Alors j'aimerai le voir immédiatement....

_ Monsieur Fall j'en suis vraiment navré....

_ Croyez moi je le suis encore plus pouvez-vous l'appeler ou dois-je aller le retrouver dans sa classe ?

Face à cette menace indirecte de papa, il alla lui-même l'appeler. Comme dans un rêve, Le tyran fit son apparition tête baissée c'était certain que le directeur avait dû lui faire un débriefing.

_ Monsieur Mané je vous présente le commandant Fall le père de votre élève Amina Zahra Fall ..............

_Vous de quel droit osez-vous faire cela à ma fille ? Avez-vous perdu la tête ? Une fillette de 9ans que vous frappez comme votre égal....

_ Monsieur Fall essaya d'intervenir le directeur il a fait une erreur c'est vrai mais....

_ Quel erreur mais monsieur Niane ? Ma fille m'a tout raconté est-ce normal qu'il mette ses élèves sur une table pour les taper leur interdisant de bouger ? Est normal qu'il demande à ses élèves d'enlever leurs pulls pour mieux sentir les coups ?

_ J'avoue qu'il a dépassé les bornes

_ C'est peu de le dire. Quand à vous Mané je n'en resterai pas là vous allez payer. Je vais porter plainte contre vous......

_ Je vous en prie monsieur Fall excusez-moi, c'était une erreur. Ne m'en voulez pas c'est dans l'intérêt de votre fille que je l'ai fait afin qu'elle

_ Je n'ai plus rien à vous dire Mané donc vos blablablas vous pouvez vous les garder. Niane je vous ferai parvenir sa convocation.........

_ Monsieur Fall je comprends votre frustration votre douleur c'est amplement justifié. Mais je vous en prie laissez-moi régler ce problème. Tous vos enfants ont été scolarisés ici sans qu'il n'y ait jamais eu de problème. Alors je vous le demande ne portait pas plainte car ce n'est pas seulement Mané qui va en pâtir mais aussi l'image de mon école. Quoi que l'on puisse dire Mané est un bon enseignant qui obtient de bons résultats seulement ses méthodes restent à désirer et il les changera. Vous avez ma parole je peux vous le jurer, plus jamais il ne touchera à un seul cheveu d'Amina sinon ce sera son renvoi définitif..............

_ J'espère que vous tiendrez parole et que je n'aurais pas à revenir ici. Néné me dit-il en me caressant le visage s'il te dit ou te fait quoi que ce soit tu m'avertis. Va en classe il ne te fera plus aucun mal .............

Et depuis ce jour, j'eus mon indépendance. En classe c'était la fiesta pour moi plus de chicotte, plus de retenus, encore moins de regards qui tue. Le tyran me traitait comme une princesse allant même jusqu'à me donner la fonction de rédiger tous les jours les noms des bavards. Cela même jusqu'à l'année suivante car oui Mané fut encore notre enseignant en classe de cm2.

...............................................................

Comme papa évitait de me frapper pour me punir, il m'interdisait de sortir ou encore le plus dur qui fut pour moi la prohibition d'argent de poche.

_ Monsieur vous devriez songer à l'interner dans un pensionnat....

Cette phrase du directeur eut don de me ramener à la réalité. J'éclatais de rire et tous les deux me jetèrent un regard incendiaire. Pensionnat ? Avais-je bien entendu ? Bon sang jamais papa ne m'internerait dans un pensionnat.

Pour mes parents pensionnat rimait avec débauche, viol et acte contre nature. Il était hors de question d'y envoyer leur enfant qu'importe la gravité des bêtises de celui-ci.

_ Je suis vraiment navré monsieur Sakho. Je veillerai à ce que ça ne se répète plus.

_ Je l'espère Monsieur Fall. De toute façon qu'elle décroche son examen de Bfem ou pas elle ne sera plus admise dans ce collège.

Sans m'attendre, papa se leva pour sortir de l'école tel une tornade pendant que je tchéquais quelques camarades de classe. Impatient il se mit à klaxonner en à devenir aphone.

Voilà monsieur Fall était en train d'exprimer sa colère à sa façon en attendant d'arriver à la maison.

Quoi qu'on puisse lui reprocher mon père ne se donnait jamais en spectacle. Avec lui le linge sale se lave à la maison en famille.

En route, je regardais ces mêmes ruelles qui comme augmentait mon mal être. Malgré que le soleil brille, le climat dans la voiture n'était pas du tout clément. J'osais jeter de temps en temps de petits regards à papa. Histoire de voir dans quel état il était et mesurait la température. Sa pomme d'Adam montait et descendait comme s'il avait quelque chose coincé à travers la gorge. La veine de ses temps marquée et ses doigts menaçaient presque de tordre le volant vue la force avec laquelle il le tenait. Si je n'étais pas sa néné Gallé l'homonyme de sa mère et grand-mère, si je n'étais chanceuse de savoir m'en sortir à chaque fois en usant des sentiments alors il m'aurait surement tué à l'heure qu'il est.

_ Descends ! Me cria-t-il en se garant brusquement

Je ramassai mon sac à dos pour le devancer. Il était hors de question qu'il me précède à l'intérieur. Sans adresser la parole à ma mère j'allai directement m'enfermer dans ma chambre pour mettre du Michael Jackson à fond. Je sais je suis sans vergogne dès fois voir suicidaire mais c'est ma nature. C'était ma manière à moi de m'évader, d'oublier les soucis.

A l'époque ne comprenant pas tous les paroles des chants du roi de la pop, c'était le rythme, les guitares électroniques : son style pop, son caractère rebelle dans certains de ces clips comme Dangerous qui m'attrait. Il fut même un temps ou mes frères m'appelaient Zahra Jackson.

Comme je m'y attendais, j'entendis des coups à la porte et une dizaine de minutes plus tard la musique s'arrêta. C'était l'œuvre de maman qui n'hésitait pas à enlever l'un des fusibles relié à ma chambre pour me priver d'électricité. Elle utilisait toujours de ce tour pour me faire sortir de ma chambre.

Contrairement à ce que je pensais, elle fut souriante à mon égard. Aujourd'hui elle avait changé de tactique : le calme avant la tempête. D'habitude, elle me hurlait dessus me jetant ses chaussures ou tout autre chose qui lui passait par la main. Papa lui avait tout raconté c'était sûr et certain. Ces deux-là étaient comme des aimants et se disaient tout même les choses les plus banales.

_ Ou est papa?

_ .................

_ Néné (maman)

_ Tu sais que vous devez parler wolof avec moi dans cette maison ?

_ Yafo (Pardon)

_ Ton père est dans sa chambre. Amina qu'est ce qui t'arrive ? Je suis ta mère parle-moi. Tu ne fais que des bêtises. Je me demande même si c'est naturel tout ce que tu fais ? Regarde tes sœurs elles sont correctes respectueuses...Tout le contraire de toi !

Et c'était reparti pour un autre tour. Comme tout le monde elle ne cessait de tarir des éloges sur mes sœurs Isseu Fall et Fatma Fall. D'après les autres elles seraient les anges et moi le démon.

_ Néné Je te promets que je n'ai rien fait cette fois ces profs ont une dent contre moi ...

_ Zahra yourmomi (ait pitié de moi)

_ Tu sais bien que je ne comprends pas ce que tu dis là

_ Ane woni kotowo (quelle menteuse tu es) tu oses dire que tu ne comprends pas ce que je dis

Oui j'avoue elle dit vrai ! Comment ne pas comprendre cette langue. Même si nous n'étions pas peulh ma mère nous parlait que dans sa langue.

_ A wona diolfo Amina (tu n'es pas une wolof) ...

_ C'est vrai mais je ne suis pas peulh non plus

Contre toute attente elle sourit et remua la tête dépassée.

_ Si ta mère est peulh c'est que tu l'es

_ D'une part car mon père est maure.

_ Des maures qui ne comprennent rien à leur langue

_ Ce n'est pas de ma faute si papa ne nous parle pas dans sa langue

_ Lui-même n'en connait pas grand-chose dans ce cas rabattez-vous sur le peulh c'est plus facile.............

_ Néné je suis métisse je ne vais pas prendre parti.

_ En parlant Isseu vous reproche de ne pas lui rendre visite

_ Aller jusqu'à Mbour ce n'est pas rendre visite mais voyager si elle voulait qu'on vienne la voir il ne fallait pas qu'elle se marie là-bas........

_ Zahra pourquoi tu es comme ça ? On ne peut jamais discuter calmement avec toi.

_ Néné ça tu n'as qu'à le dire à Fatma

_ Fatma wayani kono ma. Ane tane hawimi (Fatma n'est pas comme toi il n'y a que toi qui m'étonne). Va aider Houreye elle prépare le repas.

_ Moi aider Houreye ?

_ Houreye est ta belle-sœur elle n'est pas la bonne à tout faire ici.

_ Houreye c'est vrai est tout sauf une bonne car elle ne fou rien ici

_ Sache fermer ta bouche un peu, c'est ta langue fourchue qui te tuera. Si Sidy t'entend encore... Dans ce cas tu feras la vaisselle après alors.

_ Je m'en fou de Pape Sidy et sa femme. Néné je suis en classe d'examen alors je ne peux le faire .........

_ Je te jure que si tu ne décroches pas ton examen tu feras à toi seule tous les travaux de la maison...............

Ça y est ! Elle recommençait encore ses menaces. Telle est Oumou Kalsoum Ka ma mère à nous menacer tout le temps sans exécuter. Sacrée maman malgré qu'elle ait épousé un maure elle défendait farouchement sa culture. Je ne la comprendrai jamais. Si elle avait épousé un maure autant adopté sa culture aussi non ?

Papa lui n'avait que faire des cultures castes ou autres. C'était un ouvert d'esprit sans doute à cause de l'armée. Il voyageait et découvrait beaucoup de chose. Avec maman ils formaient un beau couple. Il ne peut qu'en être ainsi quand même une peulh et un maure ensemble. Tous les deux très claires de peau, nous leurs enfants n'étions pas en reste. A vrai dire il n'y avait que Cheikh qui n'était pas aussi clair que nous. Isseu et Fatma sont celles sont qui avaient prises totalement de mes tantes paternels. De grandes femmes rondes belles qui frolaient presque l'obésité. Isseu était sur cette voie. Malgré qu'elle soit belle, elle se laissait aller surtout avec la naissance rapprochée de ses enfants. Maman ne cessait de le lui reprocher. A les voir ensemble on croirait que c'est elle la mère.

Si nous évitions d'aller la voir à Mbour c'est parce que non seulement elle habitait loin mais une fois chez elle, elle te transformait en sa bonne à tout faire: cuisine linge ou babysitting tout y passer. Malgré que son mari Alioune gagne bien sa vie et la mette dans de bonnes conditions, ma soeur était juste avare et sotte: une véritable gogole. A vrai dire nous n'avions pas hâte qu'elle nous rende visite non plus. Non seulement elle ramenait tous ses enfants mais aussi dépouiller maman de tous ses affaires.

Quand à Fatma elle c'est le contraire d'Isseu. Déjà très claire de peau elle se dépigmentait aussi en cachette. Malgré ses formes très généreuses Fatma portait tout ce qu'elle voulait. La pauvre elle ne voulait qu'une chose c'est perdre ses kilos. Internet infusion pharmacie crème minceur elle faisait et usait de tout pour faire des régimes qui ne marchèrent jamais. C'était les gènes de la famille de mon père. Résignée au lieu d'en faire un complexe elle en fit plutôt une force. Fatma fascinait beaucoup de gens. Elle est du genre à aimer les fêtes. A chaque cérémonie elle faisait l'impossible pour mettre des trucs neufs. Jamais elle ne portait une tenue deux fois pour une fête. Fatma ne travaillait pas mais s'offrait tout ce qu'elle veut. Elle était belle et en profitait grandement surtout en l'absence de papa.

Avec Houreye Sow et moi ce n'était pas l'amour fou bien qu'elle soit ma cousine et belle-sœur. En plus d'être la nièce de maman, elle est l'épouse de mon grand frère Pape Sidy. Et dire qu'avant qu'elle ne devienne notre belle-sœur, Houreye était la meilleure amie de ma sœur Fatma. Ensemble elles faisaient les 400 coups. Presque chaque weekend sur deux, Houreye la passait à la maison.

Mais il a suffi que pape Sidy l'épouse pour faire de ma sœur son ennemi numéro 1. J'entendais souvent les gens en parler jusqu'à ce que je le découvre. S'il existe des exceptions alors j'aimerai bien le voir. Pourquoi lorsqu'une amie se marie à votre frère vous devenez forcément ennemi par la suite ?

Pape Sidy Fall est l'ainé de mes parents. Il avait mis Houreye enceinte avant de l'épouser. Maman l'avait traité de tous les noms d'oiseaux une fois que la nouvelle jaillit. Un problème qui me fit rigoler incroyablement. Comme s'il y'avait un décès les soeurs de ma mère défilaient à la maison et ensemble elles pleuraient en choeur se lamentant de Sidy et Houreye. Il fallait voir leur mère les aider. C'était à mourrir de rires tel un orchestre grand mère dirigeait les choses. A cause d'elles, mon frère déserta des jours la maison pour se terrer à l'université.

Contrairement à maman, papa n'attendait qu'une chose de lui qu'il prenne ses responsabilités vis-à-vis de sa cousine. Et il le fit en proposant de l'épouser après la naissance de l'enfant. Quoi qu'on puisse dire ensemble ils formaient une sacrée paire. Comme quoi qui se ressemble s'assemble.Yallah lay ham bolé ( Dieu sait ceux qu'il met ensemble).

A l'époque je faisais la classe de 6eme et Sidy venait juste de décrocher un stage à sénélec. Papa prenait en charge sa femme et leur bébé. Il donnait même à sa belle fille plus que nous ses propres filles. C'était compréhensible son fils n'avait pas d'argent pour subvenir aux besoins de sa petite famille mais cet acte finit par lui coûter cher.

La maison que nous habitions n'avait que 4 chambres : L'une pour mes parents, l'autre pour Sidy et son épouse, la suivante pour mes deux autres frères Cheikh et Amath et la dernière pour nous les filles. Nous étions 6 enfants 3 filles et 3garçons. L'ainé était Pape Sidy, suivit d'Isseu née deux ans après lui puis Cheikh, Fatma, Amath et moi la cadette bien sûre................................................

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4.8

Les démons, les sans cœurs, étiquette collée à certaines personnes, ne le sont pas devenus du jour au lendemain. Ne dit-on pas que l’on vient au monde pur, ce qui renvoie à l’adage : « L’homme nait bon, c’est la nature qui le rend méchant ». Eh bien tout émane d’une cause dont les conséquences sont le plus souvent néfastes nous réduisant le cœur en poussière ou le barricadé sous du ciment, le transformant en rock. Et un rock à la place du cœur, annihile en nous tout sentiment, voire tout humanisme……………………… La vie aussi douce soit-elle chantée, aussi paisible que l’on puisse la décrire peut s’avérer etre tout le contraire. Elle peut etre cruelle, injuste et monstueuse…… Qui dit vie, dit environnement, société….. C’est cette meme société qui demeure hélas un lourd fardeau pour les humains ! Chercher à trouver coute que coute des solutions à ces pesanteurs de la vie laisse forcément des traces indélibiles. Traces qui deviennent des plaies, lesquelles se cicatrisent de l’extérieur mais jamais de l’intérieur. Cicatrices qu’on traine tout au long de la vie……… C’est encore cette même société qui rend le quotidien de certaines personnes invivables, les étranglent et finissent par les pousser à faire des choses malgré eux. Ces plaies qui ne font qu’augmenter au fil du temps finissent par nous percer le cœur pour y injecter un venin plus dangeureux que celui des reptiles les plus redoutables. Venin qui peu à peu nous écourte les battements du cœur et un être humain en vie dont le cœur ne ressent plus rien se transforme bien évidemment en monstre. Ce venin se répandant à travers tout notre organisme finit par nous transformer en démon de l’intétérieur. Telle fut le cas de cette femme Salimata Ndiaye…………………………. Elle vit le jour après les indépendances, plus précisément en 1970 à Saint Louis du Sénégal. Elle ne connaissait pas sa mère, cette dernière avait perdu la vie en lui donnant la vie. Elle a été élevée par sa marâtre, Kiné la première épouse de son père qui n’a jamais pu enfanter. C’est cette même marâtre qu’elle appelait maman : celle qui l’a élevé à sa propre image. Kiné ne lui avait jamais réservé ce même sort que l’on entend souvent des marâtres populaires qui battent leurs beaux enfants ou leurs infligent calvair : non. Non pour Kiné, seul son bonheur lui importait, la poussant à aller souvent à l’encontre de son paternel. Son père était un fervent musulman : l’imam de leur quartier. Depuis sa naissance, le père de Salimata ne s’était jamais remarié. On dit que certains liens sont plus forts que celles du sang, Salimata était du même avis vue l’affection qu’elle et Kiné se vouaient mutuellement. On lui chantait souvent qu’elle est le portrait craché de sa mère biologique, qu’elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau n’empèche elle possèdait le même fond de celle qui l’avait élevé. Salimata porte le même nom que sa défunte mère. Sur son extrait de naissance se trouve Salimata Ndiaye mais tous l’appelaient Saly : Saly la gazelle. On l’appelait la gazelle parce qu’elle était très fine et très élancée, la gazelle car possédant l’allure gracieuse de cet animal. Dotée non seulement d’une noirceur d’ébène extraordinaire, elle avait aussi les traits très fins. Chose qu’elle avait héritée de sa grand- mère maternelle une peulh de Somalie qui avait migré à ndar avec ses parents toute petite. Saly était une très belle femme et elle le savait : elle le savait que trop bien. Si belle qu’elle ne passait jamais inaperçue, sa beauté se remarquait partout ou elle passait. La fille du quartier la définissait-on, Saly la gazelle disait-on pour l’appeler, Saly est devenue une mère dont le passé rattrape et hante le présent : un passé pas si glorieux que ça, un passé qui entachera toute sa vie…………………………….

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