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Entre deux feux I

Entre deux feux I

Revelaworld

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C'est l'histoire d'une métisse issue d'une relation très ambiguë. Une métisse au quotidien difficile victime de la société. Une métisse perdue entre les mailles de son environnement, C'est l'histoire d'une métisse qui parvient à trouver difficilement une place dans la société.......... La plupart de sa vie n'est faite que de douleur, de haine de rancœur. Le sentiment d'être faible face aux insultes aux humiliations à son encontre. Obliger de choisir, son lot quotidien, vouloir réussir, vouloir connaitre, vouloir être : devenir. Tel est son histoire !!! On l'appelait Aita Gueye autrefois........

Chapitre 1 Chapitre 01

La plupart de sa vie n'est faite que de douleur, de haine de rancœur. Le sentiment d'être faible face aux insultes aux humiliations à son encontre. Obliger de choisir, son lot quotidien, vouloir réussir, vouloir connaitre, vouloir être : devenir. Tel est son histoire !!!

On l'appelait Aita Gueye autrefois........

Sa mère : jeune, très belle, à la noirceur d'ébène, élancée avec des yeux de biches était issue d'une famille très pauvre. Afin d'aider sa famille et ses proches, elle dut arrêter très tôt ses études.

Habitant à la médina, la grande banlieue dakaroise, quartier situé en plein cœur de la capitale, elle commença d'abord à travailler comme lingère.

Soda Gueye :

Depuis 7h du matin, elle est là à faire le linge : le triple de ce qui était convenu avec sa cliente. Sous ce chaud soleil, ou elle détalait les habits secs, son ventre se mit à crier famine. Il était 15h et elle n'avait rien mangé. L'odeur de la pâte d'arachide du mafé que dégustait la famille de sa cliente en face d'elle, ne cessait de lui titiller les narines. Pourtant personne n'avait daigné l'appeler à venir manger. Pourquoi l'appellerait-elle ? Elle n'était que leur lingère. Ce premier jour où elle commença sa cliente avait été très claire avec elle.

_ Tu viendras deux fois par semaine faire le linge et le repassage. Tu auras 1500f par semaine. Cependant tu ne mangeras point ici. Chaque habit que tu bruleras, sera déduit de ta paie. Lui avait cité la maitresse des lieux.

1500f ne constituait déjà pas une belle somme à l'époque. Et c'était tout un problème pour avoir sa paie. Voilà un mois ! un mois, qu'on ne lui avait rien payé. A chaque fois sa cliente ne faisait que lui déplorer ses problèmes lui promettant de la rémunérer les jours suivants. Elle qui avait le plus de problèmes, devant nourrir ses parents et ses deux sœurs Oulèye et Maty. Elle dont cette paie misérable ne pouvait couvrir ses frais. Ce travail exigeait énormément de force physique que mentale. Il arrivait qu'elle ne soit pas payée sous prétexte que le linge n'est pas propre. Et dans ces cas-là, elle n'avait nul autre choix que de s'en aller sans son argent. Il ne pouvait se passer deux semaines sans qu'elle ne tombe malade : des courbatures, ou mal de tête occasionné par son long exposition au soleil.

Il était 20h quand elle termina son repassage et se présenta devant sa cliente pour récupérer son dû.

_ J'ai fini mère Kène lui dit-elle affaiblie par la faim

_ Ah Soda ton travail devient de plus en plus lent maintenant

_ Il y'a toujours plus beaucoup d'habits .....

_ C'est la même quantité de toujours

_ Il se fait tard donc je n'attends que vous pour rentrer

_ M'attendre ah pour tes 1500 francs je vais les chercher

_ Non mère Kène vous me devez 6000 francs voilà un mois je vous cours après

_ Hey douma sa morom moussou mala yorel xaliss (je ne suis pas ton égale, je ne te dois rien du tout)

_ Mère Kène ayez peur de Dieu..........

_ Ah tu me traites de menteuse maintenant cria-t-elle pour ameuter ses enfants qui vinrent à la rescousse menaçant de frapper Soda.

Quand elle sortit indemne de la maison, elle se jura d'arrêter ce travail pour chercher autre chose. Cependant, partout où elle allait, elle ne trouvait rien qui lui convienne. C'est ainsi que sa meilleure amie lui conseilla d'aller chercher du travail au camp français situé à Ouakam.

_ Penses-tu que j'aurais une chance chez ces toubabs ? demanda-t-elle à son amie.

_ Mais bien sûr Soda ce n'est que pour travailler comme ménagère en plus tu te débrouilles pas mal en français. Tu n'as rien à y perdre alors vas-y !

Ce qu'elle fit dès le lendemain !

Il y avait de nouveaux soldats qui venaient d'arrivés, certains accompagnés de leurs familles et par chance elle fut prise par l'une de ces familles comme servante.

Contente était Soda d'avoir un travail, un bon salaire avec des avantages. Après une longue journée de travail, elle avait comme habitude à sa descente de se rendre à la montagne de Ouakam s'assoir sur un rocher prendre l'air. C'était sa manière d'évacuer son stress et d'oublier ses problèmes. Dès fois elle y restait jusqu'à la nuit tombante avant de rentrer à la Médina.

C'est à cet endroit qu'elle rencontra le père de sa fille.......

Comme à son habitude, face à la mer, elle se mit à penser à son père qui voulait la donner en mariage à un vieillard. Sur ces pensées, elle s'était levée du rocher en glissant, menaçant de tomber. Si ce n'était ce bras vigoureux qui l'avait secouru alors, elle se retrouverait sans doute avec des fractures.

En retrouvant l'équilibre, tenant droit sur deux pieds, elle fit face à un homme, un blanc, brun aux yeux vert athlétiquement bâti.

_ Vous allez bien ? Demanda ce dernier Vous ne vous êtes pas blessée ?

_ Non ça va

_ Vous devriez faire attention, ces rochers sont très glissants

De là naquit leur amour. Et cette montagne devenue leur lieu de rencontre, leur point de rendez-vous. Par le plus grand des hasards, son blanc faisait parti des soldats français déployé à la base d'Ouakam.

Au fil du temps, leur amour grandissait de jour en jour à l'insu des autres biens sûrs. Pour Soda, il était hors de question que sa famille le voit avec un blanc. Comment dire le racisme n'existe pas que chez les blancs mais aussi chez certains noirs telle la famille de Soda. Lorsqu'elle avait annoncé à ses parents avoir eu un boulot chez des blancs, ces derniers restèrent muets. A l'expression de leurs visages, leur fille sut qu'ils n'étaient pas du tout emballés alors il fallait qu'elle les convainc.

_ Père, mère je sais que vous vous faites du souci pour moi. Mais soyez sans crainte. J'ai toujours été travailleuse.......

_ Nous savons Soda. Imposa la forte voix de son père. Ma fille tu as toujours été travailleuse. Nous t'avons donné une bonne éducation et aussi nous savons quelle genre de personne tu es. Soda c'est vrai que tu es brave mais cependant j'ai peur que tu n'aies pas les épaules assez solides et du cran pour travailler chez des blancs. Ces blancs ne nous respectent pas. S'ils ne t'utilisent pas comme esclave alors ils font pire en te prenant pour leur objet. Ma fille tu es jeune et belle mais pauvre. Et cela ne constitue pas un avantage pour toi dans ce genre d'endroit et surtout en compagnie de blancs.

_ Papa je sais que tu te fais du soucis pour moi mais les tentations et les vices n'existent pas que chez les blancs mais partout. Ce n'est pas le lieu du travail qui importe mais plutôt la personne. Nous avons besoin de ce travail. Notre situation devient plus en plus difficile ici. Et là-bas on me propose un bon salaire....

_ Combien demanda sa mère Amy les yeux tout ronds ?

_ 20.000 Francs

_ 20.000 répéta mère Amy. Aladji laisse la y aller elle ne nous a jamais montré un manque de responsabilité de sa part en plus nous avons besoin de cet argent cela nous aidera beaucoup.

_ Papa je peux t'assurer que je ne ferai rien que mon travail là-bas.

Ainsi elle eut la bénédiction de ses parents. Pour ne pas éveiller les soupçons, son blanc et elle se voyaient à l'abri des regards ou à la montagne de peur d'être juger.

Pourtant au début de leur relation, Arnauld son blanc n'eut jamais l'intention de cacher leur relation jusqu'à qu'il dise à ses compagnons être tomber amoureux d'une noire. Et là le choc!

Lui qui pensait que, les relations entre personnes de couleurs différentes étant ce qu'elles étaient en ces temps, ces commentaires désobligeants ne seraient adressés qu'à des personnes plus âgées, mais il découvrit que les jeunes couples aussi n'étaient pas épargnés.

<< Pourquoi cherches tu les problèmes ? Une nègre n'est bon qu'au lit pas au coeur. Pourquoi est-ce que tu sors pas avec cette belle rousse du camp? Tu ne devrais pas plutôt sortir avec quelqu'un de la même origine que toi ? Si elle ne peut pas utiliser ton peigne, ne la ramène pas chez toi! Je doute que ton père soit vraiment très fier de toi. Qu'est-ce qui ne va pas avec les blanches? Tu n'aimes pas les blanches? Elle ne sera jamais en mesure de te donner ce qu'une femme blanche pourrait. Pourquoi tu es avec elle ? Tout ce qu'elle veut de toi, c'est de l'argent.>>

Voilà les commentaires que reçu en retour Arnauld. Alors secrètement vivaient-ils leur idylle jusqu'au jour où Soda perdit connaissance.

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Les démons, les sans cœurs, étiquette collée à certaines personnes, ne le sont pas devenus du jour au lendemain. Ne dit-on pas que l’on vient au monde pur, ce qui renvoie à l’adage : « L’homme nait bon, c’est la nature qui le rend méchant ». Eh bien tout émane d’une cause dont les conséquences sont le plus souvent néfastes nous réduisant le cœur en poussière ou le barricadé sous du ciment, le transformant en rock. Et un rock à la place du cœur, annihile en nous tout sentiment, voire tout humanisme……………………… La vie aussi douce soit-elle chantée, aussi paisible que l’on puisse la décrire peut s’avérer etre tout le contraire. Elle peut etre cruelle, injuste et monstueuse…… Qui dit vie, dit environnement, société….. C’est cette meme société qui demeure hélas un lourd fardeau pour les humains ! Chercher à trouver coute que coute des solutions à ces pesanteurs de la vie laisse forcément des traces indélibiles. Traces qui deviennent des plaies, lesquelles se cicatrisent de l’extérieur mais jamais de l’intérieur. Cicatrices qu’on traine tout au long de la vie……… C’est encore cette même société qui rend le quotidien de certaines personnes invivables, les étranglent et finissent par les pousser à faire des choses malgré eux. Ces plaies qui ne font qu’augmenter au fil du temps finissent par nous percer le cœur pour y injecter un venin plus dangeureux que celui des reptiles les plus redoutables. Venin qui peu à peu nous écourte les battements du cœur et un être humain en vie dont le cœur ne ressent plus rien se transforme bien évidemment en monstre. Ce venin se répandant à travers tout notre organisme finit par nous transformer en démon de l’intétérieur. Telle fut le cas de cette femme Salimata Ndiaye…………………………. Elle vit le jour après les indépendances, plus précisément en 1970 à Saint Louis du Sénégal. Elle ne connaissait pas sa mère, cette dernière avait perdu la vie en lui donnant la vie. Elle a été élevée par sa marâtre, Kiné la première épouse de son père qui n’a jamais pu enfanter. C’est cette même marâtre qu’elle appelait maman : celle qui l’a élevé à sa propre image. Kiné ne lui avait jamais réservé ce même sort que l’on entend souvent des marâtres populaires qui battent leurs beaux enfants ou leurs infligent calvair : non. Non pour Kiné, seul son bonheur lui importait, la poussant à aller souvent à l’encontre de son paternel. Son père était un fervent musulman : l’imam de leur quartier. Depuis sa naissance, le père de Salimata ne s’était jamais remarié. On dit que certains liens sont plus forts que celles du sang, Salimata était du même avis vue l’affection qu’elle et Kiné se vouaient mutuellement. On lui chantait souvent qu’elle est le portrait craché de sa mère biologique, qu’elle lui ressemblait comme deux gouttes d’eau n’empèche elle possèdait le même fond de celle qui l’avait élevé. Salimata porte le même nom que sa défunte mère. Sur son extrait de naissance se trouve Salimata Ndiaye mais tous l’appelaient Saly : Saly la gazelle. On l’appelait la gazelle parce qu’elle était très fine et très élancée, la gazelle car possédant l’allure gracieuse de cet animal. Dotée non seulement d’une noirceur d’ébène extraordinaire, elle avait aussi les traits très fins. Chose qu’elle avait héritée de sa grand- mère maternelle une peulh de Somalie qui avait migré à ndar avec ses parents toute petite. Saly était une très belle femme et elle le savait : elle le savait que trop bien. Si belle qu’elle ne passait jamais inaperçue, sa beauté se remarquait partout ou elle passait. La fille du quartier la définissait-on, Saly la gazelle disait-on pour l’appeler, Saly est devenue une mère dont le passé rattrape et hante le présent : un passé pas si glorieux que ça, un passé qui entachera toute sa vie…………………………….

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