Les sentinelles de la reine Ou'Teikh - Tome 1 : La valse des Golems
s de Carlo, précisément le 4 juillet 2020, elle le fit appeler dans son bureau pour lui annoncer la bonne nouvelle qui allait agréablement le surprendre. Tôt dan
énorme gâteau avec la collaboration de madame Macrell. Carlo était un homme d'une extrême générosité. Il avait convié de nombreux pensionnaires et personnels soignants, sans oublier madame Macrell, à se joindre à la petite réception que ses amis avaient eu la délicatesse d'organiser pour l'événement. Nous fumes nombreux à y participer dans l'une des salles de réunion qui se trouvait au rez-de-
aient à nouveau tels ceux d'un enfant devant des cadeaux posés sous les illuminations d'un arbre de Noël. À la demande de ses amis, il s'installa un instant devant son piano et nous exécuta pêle-mêle, quelques somptueuses balades mélangeant subtilement diverses compositions classiques et modernes. Il poussa notre surprise jusqu'à nous exécuter avec une époustouflante précision qu
d'une natur
'instrument. Dès le lendemain, par un bel après-midi du 4-juillet 2020 une équipe de déménageurs débarqua l'énorme instrument de leur camion pour l'installer dans la nouvelle chambre de Carlo. Les grandes baies vitrées de la salle de rééducation donnaient une vue dégagée sur une des ailes du bâtiment. Quatre robustes gaillards à pied d'œuvre débarquèrent le piano
e posèrent le volumineux caisson qui lui servait d'abri de protection sur le châssis d'un robuste chariot roulant. Ils le manœuvrèrent jusqu'à l'intérieur du bâtiment pour se diriger vers la chambre de Carlo au rez-de-chaussée. Ils disparurent de mon champ de vue. Lorsque Carlo me parlait de son piano, je sentais le singulier attachement qui liait l'homme à son instrument. Et quelle bête de scène il fut pour nous tous quand nous le vîmes pour la première fois ! C'est avec autant de ferveur que nou
humaine ne pouvait donc vraiment expliquer pourquoi ni comment, un instrument fait de bois d'épicéa, d'érable, de pin gigantesque, de bouleau, autant de placage de bois précieux qui habillaient son cadre, devenait aussi organique que vivant. Car chaque piano était unique, et il fallait des années à son propriétaire musicien pour savoir ce qu'il avait vraiment dans les tripes. Durant les longs mois qu'il passa au Centre Flanagan, son instrument lui avait terriblement manqué. Ce fut autant qu'un être cher qui avait disparu. Je saisissais alors l'émotion toute particulière qui entourait leurs retrouvailles. Visiblem
aissez-moi vous présenter mon cher et précieux compagnon de
instrument dont vous nous avez ta
uvrir ! reprit Carlo, sur