Juste une autre vie
le en était certaine : sa vie serait différente de celle des autres, car elle était chargée d'une mission encore inconnue. Elle avançait pas à pas vers son avenir, guettant le jour o
était dotée d'aucun super pouvoir et que sa vie n'avait rien d'extraordinaire. Alors, la
stamment intriguée et attirée par les enfants isolés. Elle ressentait leur peine et avait longt
e dorées, la musculature de son visage qui lui donnait un léger côté androgyne, les fossettes encadrant son sourire, ses lèvres pulpeuses rose-pêche
on qui avait pour particularité de posséder un jardin japonais invitant à la quiétude et à la sérénité, parfaitement conceptualisé par sa mère. La découverte du monde était, entre autres, un point central de son éducation. Chaque année, toute la famille partait pour un voyage dont la destination était déterminée par l'état des finances du mois précédant le départ.
artha peu après son arrivée dans le quartier. Un ballon perdu dans le jardin de cette dernière avait été à l'origine du premier contact. Cloé n'avait que des bribes de souvenirs de ses aïeux car
a avait refusé de s'attacher ni à un homme ni à un enfant. À la maternité, elle avait préféré la découverte du monde sans contrainte d'inquiétude, d'attente ou d'anxiété. Mais depuis sa sédentarisation, elle avait baissé sa garde. Elle traitait chaque enfant
amie », car, l'avait-elle informée, tout le monde l'appelait ainsi dans le quartier. Cloé n'avait jamais appelé personne mam
tres, ses rencontres atypiques, ses instants glorieux qu'elle avait fini par pouvoir connaître, à force d'entêtement, de culot et de courage. Au-delà d'une voisine-mamie,
e rien. Elle avait bénéficié de tout l'amour dont un enfant a besoin pour grandir et
es répétées avec ses copines, et à ce sentiment de liberté que lui donnait son vélocross. Parmi ses souvenances qu'elle affectionnait particulièrement, il y avait ses instants passés dans l'atelier de son père durant lesquels
le, d'abord réfractaire à ce changement de domicile, à adhérer à leur choix : elle se situait à seulement deux rues d'une vaste plage. Fillette, elle y avait construit de multiples châteaux de sable, fait travailler son imaginaire avec ses voisins sur le plus grand
cé par contrôler la plus grande dune surplombée de panais épineux derrière laquelle les participants avaient l'habitude d'élire refuge. Il y avait alors trouvé son ami Fabien dont la capture avait accru l