Login to Kifflire
icon 0
icon Recharger
rightIcon
icon Historique
rightIcon
icon DĂ©connexion
rightIcon
icon Télécharger l'appli
rightIcon
Juste une autre vie

Juste une autre vie

promotion

5.0
avis
3.5K
Vues
45
Chapitres

CloĂ©, lycĂ©enne, rencontre celui qui deviendra plus tard son mari et le pĂšre de ses enfants. Adam, beau jeune homme, est dotĂ© d'une faconde de laquelle il joue Ă  merveille. En choisissant de faire sa vie avec lui, CloĂ© va apprendre Ă  ne pas s'attarder sur la dĂ©ception. À la suite d'une nouvelle dĂ©sillusion, CloĂ© croise la route de Lucio, guitariste de rue, trĂšs Ă©loignĂ© des « perfections » d'Adam. Cette annonce inattendue provoque des bouleversements dans la vie de la jeune femme qui s'Ă©loigne peu Ă  peu de ses adages pour vivre une double vie Ă  la fois intense, lancinante et douloureuse. À PROPOS DE L'AUTEURE Pour Elodie Camara, crĂ©er des personnages, dĂ©cider de leur force, de leur faiblesse et de leur destin est une sensation exaltante. Juste une autre vie est dĂ©diĂ© Ă  toutes ces existences subies plutĂŽt que vĂ©cues, Ă  ces pages qui ne seront jamais Ă©crites, trop souvent justifiĂ©es par la prĂ©sence de cette fausse amie appelĂ©e « anticipation » et de ses complices, les « si ».

Chapitre 1 No.1

« J'Ă©tais confiant. J'Ă©tais plein d'Ă©nergie. Je crois que j'Ă©tais assez heureux Ă  cette Ă©poque de ma vie parce que mĂȘme si je n'Ă©tais pas avec elle, je savais qu'elle existait. »

Anna Gavalda, Je l'aimais

Cloé

Toute existence est ponctuée de moments clefs. Un geste, une parole, une rencontre, chaque détail, aussi infime soit-il, possÚde le pouvoir extraordinaire de transformer la journée qu'il compose en un nouveau départ, un tournant de la vie.

Cloé essayait de se persuader que ce jour de printemps 2015 était un d'entre eux.

Les derniers mots Ă©changĂ©s avec Lucio avaient chamboulĂ© son esprit pour n'y laisser qu'un pĂȘle-mĂȘle d'interrogations et de dĂ©ceptions. Assise sur le bord de son lit, les bras ballants, elle fixait le sol, comme si les rĂ©ponses qu'elle cherchait pouvaient se trouver inscrites sur le parquet en chĂȘne Stirling qui couvrait le sol de sa chambre.

Ces mots tant attendus, ceux qui allaient la libérer de la pesante situation qui la rongeait depuis bien trop d'années déjà, Lucio les avait enfin prononcés

La communication avait été coupée brusquement, en pleine conversation, juste aprÚs que tout ce dont elle avait besoin d'entendre eut été dit. Ces quelques minutes de discussion avaient suffi à rayer, d'un seul trait, la totalité des excuses qu'elle avait pu se trouver jusqu'à ce jour.

À deux reprises elle avait rĂ©pĂ©tĂ© son prĂ©nom, sans rĂ©ponse en retour, avant de comprendre qu'il n'Ă©tait plus lĂ . À l'Ă©coute de sa propre voix lançant des « Lucio », similaires Ă  des appels au secours, CloĂ© s'Ă©tait remĂ©morĂ© leurs premiers Ă©changes qui avaient eu lieu dix annĂ©es plus tĂŽt. Elle avait pleinement conscience que cet instant, oĂč elle avait croisĂ© sa route pour ne plus jamais s'en Ă©loigner, n'avait tenu Ă  rien. Lucio, ses yeux plissĂ©s, sa peau douce et son odeur fruitĂ©e, aurait pu qu'augmenter le compte de ces milliers de visages inconnus, photographiĂ©s par son regard, et oubliĂ©s presque instantanĂ©ment. Mais une force mystĂ©rieuse en avait voulu autrement, amenant CloĂ© Ă  lui accorder plus d'importance qu'aux autres, et par cela, lui octroyant un rĂŽle majeur dans son histoire.

La jeune femme se souvenait comme au premier jour de sa présentation atypique, de ses quelques notes d'humour, et du voyage au soleil dans lequel l'avaient embarquée son accent espagnol et son prénom à consonance italienne. Bien qu'encore troublée, elle afficha un léger sourire en se remémorant l'énergie et les mimiques qu'il avait déployées pour lui apprendre à prononcer ce dernier correctement :

- Non, ce n'est pas « Lou-chio » c'est « Lou-tchio ». La premiĂšre partie, tu la prononces trĂšs bien. C'est la deuxiĂšme syllabe qui est fausse. Regarde, tu dois taper ta langue sur ton palet et avancer tes lĂšvres. Écoute bien le son : « tchio ».

- C'est compris : « Lou-tchio » !

- VoilĂ  ! Mon papa doit ĂȘtre fier s'il t'entend de lĂ -haut... Tu fais honneur Ă  l'Italie et Ă  ses ancĂȘtres en t'appliquant comme cela !

Cloé le prononçait à présent à la perfection.

Pourtant il n'entendit pas souvent son prĂ©nom rĂ©sonner dans la bouche de sa belle. La jeune femme l'avait rapidement troquĂ©. « Tio ».Lucio se plaisait Ă  l'entendre l'appeler de cette façon. Cela Ă©tait plus qu'un sobriquet affectueux Ă  ses yeux. C'Ă©tait un symbole puissant, reprĂ©sentant Ă  la fois l'intĂ©rĂȘt dont elle faisait preuve envers sa culture espagnole et la profonde affection qu'elle Ă©prouvait pour lui.

DĂšs les premiĂšres annĂ©es, Ă  force d'Ă©coute et d'observation, le jeune homme avait obtenu la totalitĂ© des clefs pour dĂ©chiffrer les non-dits de sa belle. Par cela, il avait dĂ©veloppĂ© le pouvoir d'entendre ses silences et d'identifier toute alerte dans sa voix ou son comportement. Lucio avait, entre autres, su utiliser cette aptitude pour deviner son humeur selon la maniĂšre dont elle le nommait. Parfois, quand elle Ă©tait contrariĂ©e, CloĂ© perdait volontairement tout ce qu'elle avait pu acquĂ©rir d'hispanique, francisant chacun de leurs mots tendres, en provocation. Étrangement, Lucio aimait ça. Il Ă©tait conscient de son mĂ©contentement mais il n'Ă©tait pas dupe, sa bien-aimĂ©e utilisait encore les lutineries qu'il y avait entre eux, confirmant alors que rien n'Ă©tait perdu. A contrario, Lucio savait identifier le danger de la situation et l'Ă©loignement qui prenait forme, lorsque la jeune femme cessait ses petites attaques pour laisser place Ă  l'indiffĂ©rence.

À prĂ©sent, cela faisait dĂ©jĂ  plusieurs annĂ©es qu'il n'Ă©tait redevenu que le commun « Lucio » pour elle. CloĂ©, elle, avait perdu son statut de « Clochette », « hada1», ou encore « bella », pour ne plus avoir Ă  rĂ©pondre qu'Ă  son prĂ©nom, ou, tout au mieux, Ă  un « Madame » prononcĂ© sur un ton amusĂ© Ă  la limite du sarcasme.

La jeune femme était encore sonnée. Elle hésita quelques secondes, juste le temps de passer les doigts dans son épaisse chevelure, puis reprit en main son téléphone et se mit à tapoter :

« Je suis désolée, je ne suis plus seule, je te rappelle dans la semaine.»

Elle s'empressa ensuite d'appuyer sur le bouton « envoyer ».

CloĂ© tenta de se persuader que c'Ă©tait peut-ĂȘtre mieux ainsi, pourquoi perdre du temps Ă  Ă©piloguer plus longuement sur le sujet ? AprĂšs un tel coup de pouce du destin,il ne fallait surtout pas le recontacter. Elle allait prendre le temps d'analyser tout ce qui avait Ă©tĂ© dit, le retourner, le dissĂ©quer, en dĂ©battre avec ses amies, afin d'en rĂ©aliser l'exĂ©gĂšse la plus exacte possible.

CloĂ© avait espĂ©rĂ© qu'il aborde lui-mĂȘme le sujet, Ă©coutant patiemment chacun de ses mots, chacune de ses histoires, lesquelles, ce jour, lui paraissaient insignifiantes. Son esprit n'Ă©tait obnubilĂ© que par une seule chose : ses aveux. À son grand dam, ce moment n'arriva jamais. À aucun instant il ne parla de quoi que ce soit pouvant laisser prĂ©sager l'approche d'une confession.

Lucio l'avait interrogĂ©e sur son quotidien et n'avait obtenu que des rĂ©ponses laconiques. Imperturbable, il avait ensuite enchaĂźnĂ© les sujets d'un aplomb dĂ©concertant, avec la mĂȘme lĂ©gĂšretĂ© dans la voix que lors de la plupart de leurs discussions. Il n'avait laissĂ© place Ă  aucun silence pouvant sous-entendre une quelconque gĂȘne. Il s'Ă©tait ensuite risquĂ© Ă  lui parler d'amour, de sentiments profonds, d'une passion commune, et de projets d'avenir.

Puis Ă©tait arrivĂ© le moment lors duquel CloĂ©, Ă  la fois lassĂ©e et agacĂ©e d'attendre, avait fini par l'interrompre et lui avouer tout ce qu'elle avait sur le cƓur, abordant elle-mĂȘme le thĂšme si douloureux. Et dans les rĂ©ponses qu'elle obtint, elle comprit immĂ©diatement que tout cela devrait nĂ©cessairement conduire au changement.

Continuer

Autres livres par promotion

Voir plus

Inspirés de vos vus

Le mari mystérieux est un milliardaire

Le mari mystérieux est un milliardaire

Romance

5.0

" Carroll Brown est mort ! Mais tu dois l'Ă©pouser au nom de ta sƓur. " Ma mĂšre me dit d'un ton froid. Ma sƓur Ă©tait fiancĂ©e au milliardaire le plus sexy. Cela aurait dĂ» ĂȘtre un mariage parfait. De façon inattendue, Carroll Ă©tait mort dans un accident. Ma sƓur ne voulait pas devenir veuve, alors elle m'a forcĂ©e Ă  Ă©pouser son fiancĂ© dĂ©cĂ©dĂ©. Et je n'avais pas le droit de lui refuser. En fait, j'Ă©tais la fille biologique de la famille Smith. Ma sƓur Ă©tait adoptive. Ma sƓur et moi avions Ă©tĂ© Ă©changĂ©es Ă  l'hĂŽpital alors que nous venions de naĂźtre. Mes parents avaient dĂ©jĂ  eu une relation profonde avec elle. Alors ils ont choisi de me sacrifier. Le jour du mariage, j'ai Ă©tĂ© emmenĂ©e dans la salle de deuil. "Madame, veuillez tenir compagnie au MaĂźtre et laissez-le se rĂ©chauffer." dit la gouvernante avec une expression froide. Je n'ai pas pu m'empĂȘcher de lever les yeux vers le portrait au-dessus du cercueil, et mon cƓur a ratĂ© un battement Ă  ce regard. L'homme du portrait Ă©tait plus beau que les superstars d'Hollywood. Carroll Brown ? Mon mari dĂ©cĂ©dĂ© ? Wow, il Ă©tait vraiment beau ! Je ne savais pas combien de temps s'Ă©tait Ă©coulĂ© lorsque mon estomac a commencĂ© Ă  se rebeller. AprĂšs un coup d'Ɠil au cercueil, j'ai avalĂ© ma salive puis j'ai suppliĂ© en croisant les doigts. « M. Carroll, je meurs de faim ! Puis-je manger vos pĂątisseries ? Cela ne vous dĂ©range pas, n'est-ce pas ? "Je fais." « Ah ! » EffrayĂ©, j'ai eu des sueurs froides. Mes jambes sont devenues molles et je suis tombĂ© au sol. J'ai criĂ© "FantĂŽme !" Carroll retroussa les lĂšvres, se pencha et toucha le cercueil noir. "M. Carroll est ressuscitĂ© des morts. Que pensez-vous de ce titre demain?"

Chapitres
Lire maintenant
Télécharger le livre