Bêafrîka
pit
abl
novemb
couverte. Nous savourions aussi notre réussite. J'étais expatriéet avais obtenu ce poste, comme à l'habitude, quand je l'avais voulu et comme à chaque fois, en forçant un peu mon destin. Mais n'était-ce pas justement ce qui constitua
il institutionnel à l'aéroport que l'ambassade de France ignorait tout de notre arrivée –, Jeanne n'était pas mécontente de cette inversion des rôles. Elle avait un travail en Afrique, demain nous étions invités à déjeuner chez son proviseur et quelques heures plus tard elle ferait sa rentrée. Je n'avais en main qu'un c
e, exubérant et décati. Nous fûmes accompagnés par Chantal jusqu'à la réception où nous apprîmes que notre chambre avait été réservée et prise en charge par le Proviseur du Lycée. Nous prîm
oussé à son extrémité, le teint piqueté de taches de rousseur comme en portent les peaux blanches fréquentant un peu trop le soleil, c'était une brune à la peau claire et aux yeux bleus et l'on ne voyait qu'eux dès le premier abord. Ses cheveux coupés très courts portaient déjà, quand nous arrivâmes à Bangui, quelques cheveux blancs qu'elle ne dissimulait pas. Une très légère malocclusion dentaire rendait son sourire énigm
barman-réceptionniste de l'hôtel, nous décidâmes de sortir à pied et d
t d'avion, comme nous l'avons fait à Sanaa, à Alger
serons pas ce pays par la peur,
aux deux petits lits jumeaux en bois
mosquée de Djenné et parcouru la démesure du désert du « Rub al Khali » avant d'atteindre, le long de la frontière de l'Arabie Saoudite, depuis Saada, le Yémen du Sud. Nous avions appris à voyager, à ne pas heurter les populations que nous rencontrions et surtout à esquiver les arnaqueurs de tous poils en n
ond du bleu délavé du ciel équatorial. Les rues, encadrées de maisons des années 60 et de petits immeubles un peu plus récents mais déjà dévorés par une lèpre humide, accueillaient de place en place les échoppes des vendeurs d
autant de la gymnastique artistique que du maintien de l'ordre. Une poussière rouge, parfois sédimentée en croûte, recouvrait la ville et de profondes ornières de boue rappelaient que la saison des pluies n'était pas tout à fait terminée. Les maisons coloniales, qui formaient l'essentiel du noyau urbain,
uelle puis s'écarte très vite de la ville. Ce fleuve-frontière n'est pas ou très peu une voie marchande. Cinq kilomètres en aval, l'on pouvait, nous dit un pêcheur, voire de temps à autre les Peuls venus du Tchad faire monter sur une barge des bovins en partance pour les abattoirs de Kinshasa. Poussés par le courant de l'Oubangui, ils rejoignaient l
our beaucoup de l'emploi de bois exotiques. Des massacres d'antilopes de toutes espèces s'alignaient au-dessus des boiseries, une paire d'immenses défenses en bois sculpté encadrait le bar et deux solides ventilateurs brassaient l'
rivée pour l'instant réussie. La fatigue du voyage, l'inconfort des lits jumeaux furent des prétextes plus que suffisants pour éviter la banalité d'ébats devenus routiniers, chacun sentant confusément que nous étions sur un
hés l'un à l'autre comme des éperdus ? Peut-être était-ce justement cet échec qui nous soudait en permettant à Jeanne de conserver sur moi l'avantage qu'a toujours l'accusateur tandis que je cristallisais sur sa s
idéal à l'amour sans une ombre. Jeanne et Pierreen était devenu, d