La traque de Nyssa
tage d
acuité d'un prédateur. Ses yeux, d'un vert perçant, scrutaient chaque mouvement, chaque bruissement dans l'air. Ses sens aiguisés captaient tout : le frémissement des feuilles, la trajectoire d'un oiseau qui fendait l'ai
de sa famille, était figée dans son esprit comme une scène figée dans le temps : un sol trempé de sang, des corps sans vie, des regards vides qui la suppliaient sans un mot. Elle a
t. Des années de traque, de fuite, de rituels et d'entraînements impitoyables avaient fait d'elle une arme implacable. Elle n'était plus l'enfant effrayée
nestimable. Kalen, son bras droit, était le seul à connaître toute la profondeur de sa douleur. Ancien membre de la même meute, il avait perdu son propre frère dans l'attaque, et sa rancœur brûlait aussi vivement que c
e calmer les tempêtes intérieures de Nyssa. Pourtant, même sa sagesse ne pouvait freiner le torrent de rage qui dévorait la jeune louve. Chaque nuit, elle se voyait encore courir, fuir dans les bois, entendre les hurlements
avait rien de la guerre qui se jouait dans l'ombre, entre les clans, entre les loups. Nyssa se souvenait de l'odeur de la ville, de la poussière et du béton. Elle s'y était installée avec ses compagnons sous un nom
alerte, conscients de l'imminence de ce qui allait arriver. Ce n'était pas simplement une ville comme une autre. Il y avait quelque
ville, le lien était devenu palpable. Elle ne savait pas ce qu'il était, ni pourquoi il avait ce pouvoir de faire battre son cœur d'une manière qu'il ne bat
and, de plus complexe. Ses instincts, aussi aiguisés soient-ils, ne parvenaie
t soufflait plus fort maintenant, et quelque chose en elle, quelque chose de profond, lui disait que son passé, son futur, et tout ce qu'elle croyait savoir allaient bientôt s'effondrer. Elle
, elle le sentait. Un frisson parcourut son échine, et son souffle s'accéléra, une nouve
avait choi
, elle ne pou
en elle. C'était comme un lourd pressentiment, un avertissement silencieux que quelque chose allait briser l'équilibre de son existence. Elle avait l'impression d'être attirée da
dres d'incertitude. La rue sombre devant elle se dilatait, comme si le monde se distordait sous l'effet de sa propre perception. Elle avait vu trop de choses, ressenti trop de souffrances pour encore croire en des co
tion. Sa vengeance l'avait aveuglée, l'avait consumée. Et po
à découvrir, et un réseau d'ombre à démanteler. Ses mains se resserrèrent autour de la poignée de son couteau, le métal
bien plus que d'habitude. Il ne disait rien, mais Nyssa savait qu'il ressentait la même chose qu'elle : l'air avait changé, la ville elle
riait que c'était plus que cela. C'était un signe. Quelque chose ou quelqu'un approchait. Son regard se porta sur la ruelle sombre à gauche, là où l'obscurité semblait
. Le groupe devait se déplacer plus prudemment. Ils étaient en territoire ennemi
, le reste de leur petite équipe suivant avec discipline. La ville les engloutit. Les bruits familiers de la nuit citadine – les
cette ville cachait des menaces. Les odeurs étaient aussi stratégiques que la vue. Il y avait des traces de loups, anciennes mais marquées, comme si d'autres, avant eux, avaient par
aient à faire. Chacun s'effaça dans l'ombre, prêt à agir à tout instant. La traque, cett
evant elle. Un mouvement. Subtil, mais distinct. Ses yeux se plissèrent, cherchant dans l'obscurité ce qui se cachait l
ge. Son regard croisa celui de Nyssa, et un frisson glacé lui parcourut l'échine. Il n'avait pas la carrure d'un loup-garou ordinaire, n
invisible s'engageant dans cet espace clos. Puis, dans un murmure, co
fuir ton passé,
erra les poings, son regard se durcissant. Le destin était là, devant elle, sous fo