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La danse des papillons: Tome II

Chapitre 2 No.2

Nombre de mots : 1331    |    Mis à jour : 15/09/2021

de vue et enfermées par des murs longs, si noirs qu’ils me refilaient le cafard. Je ne parle pas de ses trottoirs si étroits par endroits que les piétons devaient les

ux sur ces lieux obscurs pour ne penser qu’à Fez, si lumineuse elle. Nous devions longer la rue où nous logions puis traverser une petite place pour rejoindre une des avenues où se trouvaient des commerçants. Il nous arrivait de pousser la promenade plus haut jusqu’à ce grand marché où, si la vie grouillait, cela n’avait rien à voir avec ma chère médina où je me sentais comme chez moi. Lorsque nous étions lasses toutes deux de déambuler, nous rentrions retrouver le meublé et notre solitude en attendant le retour de mon père. Marie n’a jamais été une grande bavarde aussi me faisais-je la conversation quand je ne racontais pas ma peine aux pigeons qui m’écoutaient sans m’interrompre tout en roucoulant ! J’avais toujours près de moi de quoi écrire, notant tous les errements ou la mélancolie qui me hantaient parfois. Un jour pourtant, à l’aube de l’été et tandis que nous faisions notre promenade de fin d’après-midi Marie et moi, j’aperçus des gens rassemblés sur la placette située en ba

sins et cousines vers qui allait mon timide sourire. L’homme à la guitare ne s’interrompit pas, continuant de jouer et de chanter tandis que je m’installais dans la ronde tapant dans mes mains et chantant à mon tour. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas ressenti un tel bonheur, une telle joie de vivre et je le devais à cette famille gitane. J’allais partir lorsque le gamin m’entraîna à nouveau dans ses pas afin de me présenter à l’homme à la guitare. Il m’apprit que c’était son oncle et qu’il se nommait Manitas de Plata. L’enfant paraissait si fier du musicien qu’il déclara dans un sursaut : « plus tard, je serai un artiste comme lui. » J’ignorais alors combien j’allais passer de merveilleux moments à leurs côtés, eux qui m’accueillirent au sein de leur grande famille pour atténuer ma peine. Je retrouvais parmi les gitans certains airs que nous chantions en chœur le soir à la ferme autour de pépé Amat dans sa langue venue d’Espagne. Ces élans de joie empruntés aux gitans me donnaient de l’ardeur, ils me revigoraient, vivifiant l’air autour de moi tellement, que je gigotais sur lui tel le feuillage dans les ramures lorsque la bise souffle les soirs d’été. Je recherchais leur compagnie me fondant à leurs rites proches des nôtres, familles pieds-noirs d’origine espagnole, de même qu’ils m’adoptaient à leur tour me faisant oublier ce proche et doulour

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