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Les corps frêles

Chapitre 2 1 Léo, les pieds dans l’eau

Nombre de mots : 2176    |    Mis à jour : 12/08/2021

uréolées en contre-jour, ses mèches retombent sur un front franc et audacieux. Une claque monumentale le surprend et fait basculer sa tête de côté. Il sourit. Un ange, déjà pr

é par leur appétit, leur indicible inconséquence et leur soif d’être. Faire un bout de chemin avec elles, vivre à cent à l’heure, dépasser la vitesse autorisée à tout instant, dévaler les pentes de chaque seconde à leur côté : un kiff ! Isadora se vexe : « t’es sérieux là ? Ça te fait marrer ? ». Bien plus meurtrie dans son ego qu’attristée de per

chevelure noire de jais impeccable. Fashionista invétérée CSP-1, elle partira avec classe ! Un dernier regard sur ses formes : Léo accompagne l’image postérieure d’un amour antérieur… qui s’éteint. Même s’il sait qu’il ne perd pas au change, ce corps, il le veut encore. Elle dresse un majeur, bien droit, sans se retourner, qui perd toute vulgarité dans sa démarche envoûtante. Elle s’éloigne dans la lumièr

st solaire et solitaire, un peu sauvage, un peu fouilli, comme lui ; entre le rocailleux, le végétal, un peu de sable et une mer d’huile. Quelques familles s’octroient un droit de visite quotidien des lieux à une heure matinale mais l’écrin de beauté est conservé. Des locaux, essentiellement, se croisent. Quelques touristes éclairés aussi bien sûr, mais peu, surtout des habitués : les puristes qui connaissent le c

t, ailleurs, la réparation du tacot que le cousin de sa mère lui avait laissé généreusement, pour pouvoir tracer la route, les plats de pâtes quotidiens pour accumuler assez de fric pour vivre seul, sans attaches ni besoin des autres. Il a to

de la Connaissance – c’est ce qu’il avait préféré à l’université : les jardins ; mais aucune n’était devenue véritablement « amie »… Alors voilà, il est parti, comme ça. Sa mère lui disait : « Ce n’est pas de ta faute », « tu n’es pas redevable », « tu dois vivre ta vie »… Bla-bla-bla : sa vie. Elle pensait qu’il rentrait pour elle. Il n’a jamais regretté. Ce n’est pas son genre, le regret. Sa mère est douce, sensible, dans sa bulle. Mais plus que tout, elle est fragile. De douleur et d’emprise, elle a survécu et s’est grandie. Elle a honte. Dans ses grands moments, elle l’a eu répété à son fils, presque maladivement, frappant son visage de ses poings, le creusant de ses larmes, griffant sa peau trop vieillie et flétrie, abîmée, usée : la honte s’accroche à son corps marqué, comme le pollen qui se dépose sur les cheveux. Il est léger, indicible, mais il démange, il gratte, ça pique, et tant qu’on ne fait rien ça empire. À moins de s’en nettoyer complètement, il reste. Et quand on le chasse… on sait bien qu’il reviendra, juste après, se déposer à nouveau, comme si de rien n’était. Sa mère l’a abandonné. C’est ce qu’elle dit. Elle a sacrifié la jeunesse de son enfant en offrant la sienne au Diable. Elle a laissé faire. Léo n’est pas de cet avis. Le fils a grandi et c’est lui qui a choisi

i évoque la merveille et l’évasion. Ce parfum en notes de patchouli qui explosent lorsqu’elle vient de se baigner. Souvenir olfactif. L’altération des odeurs touche Léo. Sentir, ça l’emporte. Il est sensible à ça, aux odeurs. Celle du pain, le matin, c’est chaud. Celle du café, c’est intense. De l’été, c’est salé. Des femmes, c’est

Léo, séducteur, sans qu

e sais pas trop, répond une voi

oulève solidement, dans une aisance déconcertante, et la fait tournoyer dans ses bras virils. La silhouette fusi

croche à

trices çà et là, imperceptibles à moins de

à terre. Un p

euse, une diva, un

e sa tignas

s, comme s’il avait gardé la couleur

rd so

des crocs féroces ! Féroce, il sait l’être. Elle descend sur son torse. Ferme, conquérant, avec cett

sse ses

accrocher et n’ose retirer ses mains de

tête contre

nie au cœur de la

’enl

e au cœur de la

tte chaleur des insulaires qui connaissent le froid sans le craindre. Exubérante, attirante, insolente, ravissante, stigmatisante, indolente, dilettante, lancinante, rayonnante, dissonante… et un peu chiante. Léo se défait de l’étreinte pour plonger dans son âme. Les yeux dans les yeux. Elle lui est parfaite. Merde, encore ? Ça ne fait pourtant qu’une semaine qu’il l’a rattrapée ! Elle courait de petites

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