Amnésies lacunaires
om
reproche : les sillons qui creusent ses joues et la fossilisent, les cheveux vert de gris, hirsutes, que le vent peine à faire frémir, les lèvres empoussiérées, striées, encroûtées, le nez tors, qui dût jadis lui faire mal à chaque insp
le m'assignede son regard. J'ignore encore ce que cela signifie préci
ciné, à peine plus grand qu'elle, tout sec, dep
e reproches et le cratère de sa vie creu
rquoi elle s'en prend à moi, je comprends seulement qu'elle
le à côté du bureau, et les deux dossiers des impôts étaient ouverts par terre. Je ne connais pas d'autre méthode pour traiter les papiers administratifs : il faut que j'étale. J'arrive parfois à essaimer jusqu'à la table de la salle à manger. Mieux vaut alors ne pas m'interrompre et si, pour une raison ou une autre, je dois tout ranger en catastrophe, j'empile les dossiers ouverts et les papiers éparpillés. La session s
a sonné quelque part sous les papiers. C'est alors qu'elle m'est revenue. J'ai même cru que la sonnerie l'empêchait d'apparaître tout à fait, mais elle l'a plus certainement rappelée. Qui sait, s'il
e était là. Funeste silhouette d'un rêve sombre. Je ne me souvenais pas l'avoir rêvée, je la retrouvais déjà familière
aussi amnésique au matin qu'au lendemain d'une anesthésie. Il arrive cependant qu'un évènement insignifiant, une association d'idées, une pensée en fuite, fasse ressurgir un pan du rêve enseveli. J'essaie alors de le retenir, de l'extraire de ma mémoire obscure pour en retrouver la tram