Amnésies lacunaires
an
lle... quelques minutes de ré
e suspects ? De suspects de quoi ? Ils ont l'air de patauger. Moi aussi. Ils m'attendent. Je ne peux pas rester indéfiniment aux toilettes, mais je n'arrivais plus à respirer face à eux. De toute façon, nous n'avons plus rien à nous dire tant que je n'auraipas un avocat. Je n'aime pas les manières de celui qui me parle. Il peut prendre l'air aimable, se faire chaleureux, il n'en est
nt comme coupable, il n'y a qu'un petit pas qu'ils ont dû franchir sans même s'en rendre compte. Coupable de quoi ? Le pas suivant, à peine plus grand, les amène forcément à nous considérer comme complices, Thomas et moi. Complices de quoi ? Ils ne co
. Repr
ure que tout à l'heure ! 15 h 15. Marignan. L'heure de la bataille. L'heure de la victoire. Victoire d
pren
z plus les questions, je me so
n Fran
26 mar
l'hôpital Je
Valérie
old, 11 ans et Cami
mps en temps. L'autre saisit tout, j'entends le clavier qui ne s'arr
oi, 22 h, 23 h maxi si mes parents n'étaient pas là car sinon cela aurait été impossible, mais il se peut aussi bien que je me sois couché de bonne heure en prévision de l'interro du lendemain. Je suis certain de ne pas avoir eu de liaison amoureuse ce jour-là, ni cette semaine-là, ni ce mois-là. Mon année de Terminale a été marquée par un vide affectif sidéral, je l'ai assez regretté. Pas une aventure qui soit allée jusqu'au lit. Des débuts et pas de suite. J'invoquais alors la poisse, interprétais des facteurs externes et compris plus t
je n'avais certainement rien à ajouter. Ges
nt être rouvertes juste av
il en prenait conscience. Longs doigts osseux, repliés sans être serrés, semblables à des serres de rapace. La main dr
ande idéalisation de l'amour ? De manque de discerne
es gens très structurés à commettre
ent, ne me secoue pas encore, m'étouffe déjà. J'ai trop parlé de moi, avec trop de sincérité, il a senti une faille, il ne va pas tarder à me dire que je n'étais pas plus niais qu'un autre, q
'exceptionnel, qu'ils ne peuvent connaître, pas même prétendre comprendre, ils sont trop... ou pas assez. Si on est amoureux, même notre amoureuse nous dit qu'on est différent, elle nous entretient dans notre illusion d'exception, et si on n'est pas amoureux, on se dit qu'on ne voudrait pas vivre quelque chose qui sonne faux, quelque chose qui ne soit pas singulier. On se fait même croire qu'on n'aimerait pas une rencontre éphémère. Le désir des corps, les yeux qui scintillent et les peaux qui frémissent, se parler sans chercher à se c