Le square des oubliés
r jour
ancs. Il ouvrit les yeux sur une nouvelle journée. Un super petit déjeuner l'attendait certainement sur la table de la cuisine, et c'est avec impatience qu'il enfila son peignoir puis descendit l'escalier qui grinçait sous son imposante carrure. La surprise fut grande ! Rien n'était préparé. Il réalisa sou
illages entre « maman » et lui, le silence juste troublé par le bruit de ses mâchoires et de la petite cuillère dans son bol, il prenait le temps de l'observation. Il voyait la rue bordée d'une rangée d'arbres, sur laquelle quelques personnes passaient. Les unes marchaient lentement, d'autres courraient presq
pour eux. Lui aussi, il avait joué ici quand il était petit mais les autres ne venaient pas vers lui. Il était plus grand, plus fort, sa taille était décalée par rapport à celle des autres enfants de son âge. Puis il avait grandi, et avait continué à
vide. Une ombre de tristesse traversa son regard mais ne s'attarda pas. Il l'entendait encore lui parler de la j
nt être mises en œuvre pour stopper l'hémorragie. Il devra vérifier la signification exacte des mots « pollution » et « hémorragie » pour bien comprendre cette nouvelle. La recherche de mots était son plus grand plaisir, il sortait délicatement le dictionnaire de l'étagère comme un bien fragile, passait délicatement sa main sur la couverture, et après l'avoir déposé sur le bureau en bois, il l'ouvrait à la page du mot jusqu'alors inconnu. Le livre allait lui livrer le secret de ce mot nouvellement entendu, l'attente qui précédait la découverte lui provoquait des frissons. En tremblant, il ouvrit le dictionnaire et se plongea dans la lecture des mots nouveaux. Il savourait chaque nouvelle découverte comme une sucrerie. Cette sensation lui remettait en mémoire le sucre d'orge coloré que « Maman » lui ache
naturel par des substances chimiques,
doivent le contenir. fig : Perte importante en vies hum
Il le faisait à chaque promenade dans le jardin public. C'est bizarre que « Maman » ne lui en ait jamais parlé, ou alors, elle lui donnait des explications plus légères. Et son far-west adoré, était-il aussi en train de se vider de sa substance ? de s'emplir de saletés ? Ce soir, il regarderait un western pour
e. Ce n'était plus écrire sous la dictée de « Maman » qui savait tout, qui prévoyait tout mais prendre la responsabilité de l'organisation. Ce nouveau rôle l'effrayait et l'excitait en même temps. Il fut surpris de constater qu'une multitude de plats préparés envahissait le frigo, et
Louis ! Com
ien, merc
i as-tu
n » me l'a appris, et il est plein. Pareil pour le placard à pr
ommes, tu pourras les garder assez longtemps et toutes
nt se poser de nombreuses questio
es pommes mais je les veux bien rondes e
ées de Louis. Il le connaissait depuis son enfance, l'avait
n'hésites pas. Je t'aiderai toujours, et
eur. Au revoi
en vert sur lequel il s'asseyait avec « Maman » depuis sa plus tendre enfance. Le bois était usé, la peinture écaillée, des marques d'initiales gravées au couteau sillonnaient le dossier. Il les avait to
t une bonne idée de ven
cupe de sa santé. Il n'avait pas l'air malade, pourtant. Et vous, Monsieur Charles, ça va ? Maman, elle
on garçon. Tu arr
s le placard, mais j'ai regardé comment elle faisait, alors je peux le faire aussi.
is, je suis sûr que
e, même que je vais cueillir la ciboulette que je fais pousser dans l
e suis certain que
gourmand et... il hésita un instant... gourm
rles eut un
x aussi trouver des références à la nourriture, et à la b
h b
te montrer quelque chose
ure très variée. L'installation de Mr Charles semblait loufoque
arbres. Les allées suivaient une courbe sinueuse pour se croiser à l'extrémité du jardin qui devenait alors une véritable forêt vierge à la végétation débridée. Le jardinier semblait avoir épuisé toute son énergie à apprivoiser la verdure sur les
arrimées au sol. L'une abritait un matelas, une petite table basse sur laquelle était posé un réchaud au gaz, et un coffre. Quant à la deuxième, son rôle consistait à abriter ses trésors concentrés sur un tutti frutti
nant pour cet homme strict qui œuvrait chaque jour à soigner ce jardin d'une main experte. La première heure fut décisive. Consacrée à un échange verbal digne d'une pièce de Ionesco entre un homme cartésie
is de Louis, qui découvrit alors un fabuleux spectacle. Un éclatement de couleurs lumineuses, un foisonnement de personnages aux costumes inhabituels et enfin, une table recouverte
nait de déranger ces hommes et femmes occupé
Canotiers ». Tu vois, un repas peut rapprocher les gens, les inc
lanc aussi avec des petits grains qui craquent sous la dent !
qui lui était présenté, un tableau avec des personnages d'un autre temps, réunis autour d'un lieu nouveau po
ion est fragile, Monsieur Charles savait que Louis serait attentif à ne rien dégra
s, je vais pouvoir l'admir
ure d'un Hercule combattant Archeloüs. La carrure de Louis impressionnait toujours, jusqu'au moment où le passant
s, et a repoussé la porte d'entrée délicatement car les gonds devenaient fragiles avec l'âge. La maison le recouvrait alors d'un halo protect
aman » et elle va être tro