***CHÉRIFA DIOP ***
Le bonheur !
Ce mot à sept lettres m'est inconnu depuis vingt ans. Et pourtant j'étais heureuse avec mes parents. Je menais une vie paisiblement paisible, ne pensant ainsi pas que le malheur arriverait un jour.
On demeurait à Dakar, plus précisément à Niary tally. Mon père n'avait pas une situation financière stable mais il était présent, attentionné et bien intentionné envers sa petite famille.
Mais tout a pris fin le jour où j'ai perdu celle qui me portait sur son dos et m'allaitait. Cette femme qui a gouverné mes premiers pas et qui m'a ouvert les yeux aux prodiges de la terre. Celle qui essuyait mes larmes, celle qui me réjouissait le cœur et enfin celle qui patiemment, supportait mes caprices.
En effet, c'était l'anniversaire de mon père et elle avait décidé de lui faire une petite fête. Elle voulait que je l'accompagne au marché mais j'avais des exercices à faire alors elle me dit:
Maman: chérifa, j'aimerai que tu saches que la vie n'est pas toujours rose. Tu auras beaucoup d'épreuves à surmonter mais sois forte. N'oublie jamais au plus grand jamais que tu es une fille de bonne famille. Une souffrance ne peut jamais être éternelle ma fille. À chaque fois que tu auras un problème, il faut juste que tu deviennes une fille de résignation. Je t'ai très bien éduquée et je t'ai inculquée de bonnes valeurs. Si une personne te manque, n'oublie jamais de fermer les yeux et elle sera comme près de toi. Il faut que tu réussisses ma fille. Il faut que tu montres aux gens que l'absence d'une personne ne t'a jamais perturbée. Boulmeu rousslo cherifa, ci ioe la am yakkar, boulma rousslo sama dom dji. Ioe yama mouneu siguil, yama mouna sagual tamit.
Moi: mais maman pourquoi tu me dis tout ça?
Elle s'en alla sans pour autant me donner une réponse. Elle n'était toujours pas revenue et il était 22h.
On commençait à s'inquiéter !
Personne ne comprenait rien car elle devait partir au marché "nguélaw" et ce dernier n'était pas loin de notre maison.
Mon père était allé à sa recherche, alors on m'a amenée chez ma grand-mère aux maristes.
J'avais le cœur qui battait follement, je ne pouvais tout simplement pas accepter de perdre cette femme.
Le lendemain, on m'avait enfermée dans une chambre par peur que je sorte mais c'est ma grand-mère qui m'avait appelée dans le salon pour me parler.
Elle: sama néné j'aimerai que tu saches que ta mère est très fière de toi et elle n'a jamais regretté de t'avoir mise au monde. Alors s'il te plaît, je veux que tu pries pour elle et n'oublie jamais que c'est la volonté divine si ta mère n'est plus de ce monde ma fille.
Je ne pouvais plus me retenir !
Ma mère ne pouvait simplement pas me laisser dans ce monde. Si on avait retrouvé son corps, je pourrais au moins partir pour formuler des prières au cimetière mais apparemment elle était morte dans un accident et son corps n'a pas été retrouvé par la suite. Ce qui fut très bizarre.
Après son decès, ma grand-mère voulait que je vienne habiter avec elle mais je voulais avoir de l'amour et de l'affection paternel.
J'ai choisi de vivre avec mon père mais si je savais qu'il allait épouser une certaine Ndèye Khady Touré six mois après la mort de ma mère, j'accepterais de vivre aux maristes.
J'en voulais d'ailleurs à mon père d'avoir remplacé ma mère aussi vite. Mais je ne pouvais faire autrement que d'accepter cette fameuse khady.
Au début, Ta khady était gentille et s'occupait bien de moi. J'avais même commencé à l'appeler maman.
Mais tout cela a pris fin le jour où mon père est allé en voyage avec un client vu qu'il était avocat.
Elle m'a attachée, enfermée dans sa chambre et n'a cessé de me frapper.
J'étais d'ailleurs stupéfaite de la voir aussi barbare et cruelle avec moi.
Dire que je croyais qu'elle était une sainte mais non elle avait deux visages.
Elle s'occupait bien de moi devant mon père mais si tel n'était pas le cas, c'est ma fête.
Même pas un an, elle donna naissance à une mignonne petite fille: Abibatou diop qui était comme ma fille car je m'occupais d'elle. Mais en grandissant, Ta khady l'avait transformée en une pourrie gâtée.
Après Aby, c'était Awa Diop.
Ma vie commençait à être difficile entre le favoritisme et la méchanceté de mon entourage.
Par la suite mon père avait acheté une maison assez spacieuse car il commençait à beaucoup gagner, vu qu'il était doué dans son domaine.
A mes 18 ans, j'avais un meilleur ami avec qui je partageais mes joies ainsi que mes peines. Il était parvenu à être un très bon ami pour moi.
Il était venu me rendre visite et Ta khady en avait profité pour me traiter de pute. Ils l'ont humilié et l'ont mis dehors.
J'avais perdu mon seul ami. Je ne cessais de me résigner rien qu'en pensant à ma mère. La méchanceté de ma tante augmentait de plus en plus.
Mais toutes ces épreuves prendront fin un jour ?!
Bienvenus dans mon monde !
..............
Moi: Ta Khady, Je vous en supplie, ne me frappez pas aujourd'hui. Mon corps est submergé de plaies, je vous jure devant Dieu que je ne peux plus supporter cette souffrance. Ayez un peu pitié de moi. Ça fait maintenant deux semaines que je n'ai rien mangé à part boire de l'eau. Ça fait deux semaines que je n'ai pas pris une douche. Je me sens sale, s'il vous plaît, laissez-moi sortir. Ça fait maintenant quatorze jours que vous m'avez enfermée dans cette cave puante. Je ne pense vraiment pas avoir fait une chose trop grave pour que vous m'infligiez cette souffrance. Je ne vous ai jamais rien fait Khady alors laissez-moi en paix de grâce.
En effet, il y a deux semaines, je me suis disputée avec ma petite sœur Awa et elle en avait profité pour raconter des sottises à mon sujet.
Ma tante m'a donnée une bonne punition en m'enfermant dans la cave de cette maison qui me semblait une prison.
Deux longues semaines !
J'ai passé deux semaines dans une cave comme si j'étais un animal.
Deux semaines sans manger, deux semaines sans prendre une douche et enfin deux semaines sans prier.
Ma tante était vraiment cruelle.
Après lui avoir supplié de me laisser sortir, elle fit comme si j'étais un mur en sortant de cette piece tout en prenant soin de bien fermer la porte.
Je me couchai sur les carreaux avant d'éclater en sanglots. Je ne méritais vraiment pas ce que ma Tante m'avait fait.
Dire que j'ai passé toute ma vie à obéir à ses odres et à m'occuper de ses filles qui ne me respectaient point.
Je me suis mise à prier pour que le bon Dieu me vienne en aide car je ne pouvais plus supporter toutes ces épreuves.
***CHÉRIF TOURÉ***
Nous voilà à l'aéroport en train d'attendre ma tante et ses filles. En effet, nous venions New york, la où je suis né.
Je suis venu au sénégal avec mes parents dans le but de choisir une femme entre les deux filles de ma Tante Khady.
J'avais beaucoup de copines aux USA mais elles ne m'aimaient pas, elles aimaient juste mon argent. Ce n'est pas que je suis riche mais j'avais quand une situation financière stable. Et je parvenais aisément à subvenir à mes besoins et à ceux de ma famille.
Après mes innombrables ruptures, ma mère me proposa de venir au Sénégal afin de choisir une femme.
Ça me plaisait vraiment de venir au pays de la téranga vu que c'était la première fois de toute ma vie.
J'espérais juste avoir une femme qui serait à la hauteur de mes attentes.