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Chapitre 1

La soirée battait son plein, la musique de fond presque imperceptible, noyée sous les conversations, les éclats de rire et les tintements des verres en cristal. Des rires résonnaient autour de la grande salle, illuminée par des lustres étincelants et des bougies disposées avec soin sur chaque table. L'élite de la ville s'était donnée rendez-vous pour un gala privé, l'un de ces événements où les apparences étaient tout, et les alliances, plus subtiles que l'or qui brillait sur les colliers et les poignées de main.

Damon Black, Alpha des Alpha, dominait la pièce sans avoir à bouger un muscle. Il observait, un verre de vin rouge entre les doigts, l'instant où chaque invité se pliait à ses attentes tacites. Il n'avait pas besoin de parler fort, ni d'user de menaces directes pour que tout le monde sache où se trouvait le pouvoir dans la pièce. Lui seul pouvait le faire naître ou l'anéantir d'un regard, d'un geste.

Et pourtant, ce soir-là, ce regard s'était fixé sur elle, une silhouette qui avait traversé la salle comme un souffle d'air froid. Lia Harper. Un nom qu'il n'avait jamais entendu, un visage qu'il n'aurait jamais pu oublier. Elle était là, au milieu de cette foule, et, comme un jeu cruel du destin, elle semblait ignorer sa présence.

Elle n'avait rien d'extraordinaire à première vue, à moins que l'on sache regarder au-delà de l'évidence. Ses traits étaient marqués par une certaine douceur, une sérénité qui ne faisait que renforcer l'aura de danger qui l'entourait. Ses yeux, d'un vert presque incandescent, ne se posaient sur rien de particulier, comme si elle était là sans vraiment y être, observant le monde mais n'appartenant à aucun d'eux. Un mystère à déchiffrer. Et Damon, comme tout homme sensible au pouvoir, savait bien que chaque mystère dissimule une menace, une vérité qu'il fallait découvrir avant qu'elle n'éclate en plein visage.

Il la suivit du regard alors qu'elle avançait dans la pièce, esquivant habilement les conversations et les regards curieux. Un mouvement imperceptible se produisit en lui, un frémissement qui annonçait une prémonition dangereuse. Il se força à détourner les yeux, mais il savait qu'il avait déjà été touché. Et, de ce qu'il savait de lui-même, il savait que ce genre de sensation ne venait jamais sans conséquence.

Lia, de son côté, avait ressenti immédiatement la présence de l'Alpha. Elle savait qu'il l'observait, savait que son aura indomptable et autoritaire ne la laissait pas indifférente. Mais ce n'était pas l'étrange attraction qu'elle ressentait qui l'effrayait. C'était la certitude qu'il représentait quelque chose de plus qu'un simple homme. Il était un Alpha, et dans ce monde, cela signifiait une chose : il pouvait la briser, la posséder, sans même en avoir l'intention.

Elle avait appris à éviter ce genre d'attention. Son passé, ses secrets, l'avaient façonnée de manière à être invisible pour ceux qui pouvaient lui nuire. Elle savait mieux que quiconque que les hommes comme Damon Black n'étaient pas là pour jouer, et que ses pouvoirs, qu'elle gardait précieusement enfouis, pouvaient attirer encore plus de danger dans sa vie. Elle n'avait pas besoin de lui. Elle n'avait pas besoin de personne. Alors pourquoi, diable, cette simple rencontre la faisait-elle se sentir aussi vulnérable ?

Un frisson la parcourut lorsqu'elle sentit sa présence se rapprocher. Il était là, juste derrière elle. Elle se tendit instinctivement, prête à fuir. Mais, contre toute logique, elle se tourna vers lui. Il l'attendait, son regard sombre et pénétrant, un sourire qu'elle perçut comme à la fois distant et provocant, une main prête à se tendre pour saisir l'occasion.

- « Vous ne semblez pas être du genre à vous mêler à cette foule. » Sa voix était basse, rauque, presque un murmure, mais elle portait. Comme tout ce qui appartenait à un Alpha.

Lia haussait un sourcil, cherchant une réponse juste assez distante pour l'éloigner tout en étant polie.

- « Vous avez raison. » Elle se contenta de sourire légèrement. « Je ne suis pas vraiment une adepte des mondanités. »

Elle aurait aimé pouvoir fuir, s'éclipser à cet instant précis, mais quelque chose la retenait. Le regard de Damon, cette étrange force qui émanait de lui, était comme une toile d'araignée, enveloppante, presque trop présente pour qu'elle puisse se libérer.