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Depuis cinq longues années, Amara n’avait pas prononcé un mot. Sa voix s’était éteinte à la mort de sa mère, un événement tragique qui avait plongé son existence dans un cauchemar sans fin. La meute, autrefois une famille protectrice, s’était retournée contre elle sous l’influence de son père, le nouvel Alpha tyrannique. Ses journées étaient remplies de douleur et d’humiliation, ses nuits de terreurs silencieuses partagées avec son loup, un compagnon mystérieux et unique.
Le crépuscule teintait le ciel de nuances de pourpre et de sang alors qu’Amara attendait, tapie dans l’ombre des arbres bordant le territoire de sa meute. Elle savait que ce soir serait différent. C’était maintenant ou jamais. Elle avait étudié les routines, les gardes, chaque détail nécessaire pour échapper à cet enfer. Ses instincts de loup lui disaient que c’était sa meilleure chance. Un souffle profond, une prière silencieuse à la lune, et elle se mit à courir, ses pas légers et rapides sur le sol forestier.
Les branches claquaient contre sa peau, mais elle ne ralentissait pas. La peur de se faire attraper lui donnait des ailes. Le monde autour d’elle devenait un flou, seul comptait l’instinct de survie qui la poussait en avant. Elle courait jusqu’à ce que ses poumons brûlent, jusqu’à ce que la forêt familière laisse place à des terrains inconnus. Elle s’effondra, haletante, ses mains tremblantes contre le sol. Elle était libre.
Mais la liberté avait un goût amer. Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle se trouvait, et ses forces l’abandonnaient rapidement. Elle se releva péniblement, s’orientant grâce aux étoiles. La lune, pleine et lumineuse, lui donnait une direction à suivre. Chaque pas était une victoire contre l’épuisement, chaque mètre parcouru un triomphe sur la peur.
Alors qu’elle traversait une clairière, des odeurs nouvelles vinrent à ses narines. Un mélange de terre, de bois et de loup. Une meute. Le cœur d’Amara se serra, l’espoir et la crainte se disputant la première place. Elle savait que pénétrer sur le territoire d’une autre meute était dangereux, mais elle n’avait pas le choix. Ses forces s’épuisaient rapidement, et elle avait besoin d’aide.
L’ombre d’un mouvement attira son attention. Un loup massif émergea des arbres, ses yeux brillants fixant Amara avec intensité. D’autres loups apparurent, encerclant la clairière. Leurs grognements faisaient vibrer l’air, une menace claire et implacable. Amara sentit son loup se raidir en elle, prêt à se défendre.
L’Alpha fit son apparition, un homme imposant aux yeux perçants et à la présence écrasante. Ses cheveux noirs encadraient un visage dur et marqué par les batailles. Il s’approcha lentement, une lueur de curiosité mêlée de méfiance dans ses yeux.
« Qui es-tu et que fais-tu sur mon territoire ? » demanda-t-il, sa voix grave résonnant dans le silence de la nuit.
Amara se redressa, ses mains tremblantes serrées en poings. Elle ouvrit la bouche, mais aucun son n’en sortit. Elle baissa les yeux, honteuse de son incapacité à parler. Elle sentit le loup en elle se manifester, une vague de courage et de détermination l’envahissant.
« Elle est muette, » dit une voix derrière l’Alpha. Une femme aux cheveux roux et aux yeux verts, une Bêta de la meute, s’avança. « Elle a l’air épuisée. Laissez-moi lui parler. »
L’Alpha hésita un instant, puis hocha la tête. La Bêta s’approcha d’Amara, ses yeux doux et compréhensifs. « Tu viens d’où, jeune louve ? Es-tu seule ? »
Amara hocha la tête. Elle chercha un moyen de communiquer, levant les mains pour tenter de mimer sa situation. La Bêta observa attentivement, puis se tourna vers l’Alpha.
« Elle vient de loin. Elle a besoin de notre aide, » expliqua-t-elle.
L’Alpha fixa Amara, son regard perçant scrutant son âme. « Très bien. Nous t’accueillerons pour l’instant. Mais sache que la confiance se mérite. Nous découvrirons bientôt qui tu es vraiment. »
Amara sentit une vague de soulagement l’envahir. Elle suivit les loups à travers la forêt, ses pas incertains mais pleins d’espoir. La meute la mena à un campement bien organisé, des cabanes en bois entourées de feux de camp où des loups, sous forme humaine et lupine, s’activaient. Elle sentit les regards curieux et méfiants sur elle, mais personne ne l’approcha.
La Bêta la conduisit à une petite cabane isolée. « Tu peux te reposer ici. Nous te fournirons de la nourriture et des vêtements. Repose-toi bien, nous parlerons demain. »
Amara hocha la tête en signe de remerciement. Une fois seule dans la cabane, elle se laissa tomber sur le lit rustique. Son corps meurtri et fatigué trouva enfin un semblant de répit. Elle ferma les yeux, mais le sommeil ne venait pas facilement. Les souvenirs de son ancienne meute, de la cruauté de son père, tourbillonnaient dans son esprit.
Elle sentit la présence de son loup en elle, plus proche que jamais. « Nous avons fait un grand pas, Amara. Mais sois prudente. Cette meute pourrait être notre salut ou notre perte. »
Elle acquiesça mentalement. Elle savait que chaque jour à venir serait un défi, mais elle était prête à les affronter. Pour elle-même, pour sa mère, et pour la liberté qu’elle cherchait désespérément.
Le lendemain, la meute semblait plus paisible, la tension de la veille légèrement dissipée. Amara sortit de la cabane, sa silhouette frêle mais déterminée. La Bêta l’attendait, un sourire encourageant sur les lèvres.
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