Nathalia.
Trois ans plus tôt
- Nathalia, dépêche toi de monter avec le plateau de la suite royale s’il te plaît.
Je regarde Eloïse ma supérieure interloquée. - Je ne suis jamais montée jusqu’à la suite royale, seul un certain nombre restreint de personnes sont habilitées à monter dans le secteur le plus sélecte de cet hôtel cinq étoile de Dubai.
- Je croyais que je n’avais pas le droit d’y aller lui dis-je suspicieuse.
- Vois ça comme une promotion ma chérie dit-elle d’une voix mieulleuse.
Beaucoup trop gentil pour être vrai. Eloïse n’est pas quelqu’un de gentil, elle est un tyran, elle se fou complètement de tout le monde et ne se soucie que de ses intérêts. Alors que cache cet élan soudain de générosité ? Je croise les mains sur mes hanches et je la regarde.
- Tu crois que je vais avaler ça ? Je n’irai pas à moi que tu me dises la vérité Eloïse.
Son sourire disparaît soudain et elle me regarde avec un regard dur, sévère, si elle pouvait ne tuer avec ses yeux elle le ferait sans doute. Mais là je la retrouve, c’est sa véritable personnalité.
- Depuis quand tu discutes mes ordres ?
- Depuis que tu me donnes des ordres insensés, mon travail se limite uniquement aux chambres normales, les suites et toutes les autres les autres chambres à partir du septième sont sous la responsabilité de certaines personnes et je n’en fait pas partie, alors soit tu me dis ce que tu veux soit je me barre d’ici tout de suite dis-je en tournant le dos.
- D’accord capitule t’elle en me retenant par le bras. Je vais te dire ce qui se passe.
Je me tourne à nouveau pour lui faire face.
- Alors il se passe bien quelque chose ?
- Oui dit-elle d’un air gênée.
J’hausse un sourcil. Eloïse gênée ? Mais rien ne lui dérange jamais celle-là, Annie a même pris l’habitude de là surnommer la sorcière, qu’est-ce qui peut bien lui arriver aujourd’hui ?
- Le client de cette chambre est quelqu’un d’assez difficile à vivre.
- Comment ça ?
- Il n’aime jamais rien, critique tout, c’est la personne la plus intransigeante que je n’ai jamais vu.
- À ce point ? Tu n’imagines même pas dit-elle en levant la main.
- Qui est cet homme ? Non tu sais quoi ne me dis rien, parce qu’il est absolument inutile que je sache quoi que ce soit sur lui, vu que je m’en vais.
- Non dit-elle en me bloquant le passage. Je ferai tout ce que tu voudras.
- Pourquoi est-ce si important pour toi de ne pas t’occuper de ce client et ne t‘avise pas de me mentir.
Elle regarde autour de nous, comme si elle s’apprêtait à me révéler un secret d’Etat. Je regarde son chignon hostere et je fais la moue. Pauvres cheveux ! Je ne sais même pas si elle les laisse défaits pour le week-end, Eloïse est une magnifique femme, mais cet air sévère qu’elle arbore à longueur de journée n’est vraiment pas bon pour son visage. Ça lui fait des rides.
- J’ai rencontrée quelqu’un dit-elle en triturant la serviette qu’elle tient entre ses mains.
- Tu as rencontré quelqu’un ? Demandais je en hurlant.
Elle pose sa main sur ma bouche pour me faire taire. Je regarde autour de nous et je vois des visages curieux se tourner vers nous. Je retire la main d’Eloise de ma bouche et je murmure plus bas.
- Tu as rencontré quelqu’un ?
- Oui, et il m’a donné rendez-vous ce soir tu vois, et le client ne pourra pas me laisser partir avant qu’il ne soit couché, et je vais rater mon rendez-vous, ça fais tellement longtemps qu’un homme ne s’est pas intéressé à moi.
- Il est hors de question que tu rates ton rendez-vous ! Dis-je d’une voix résolu, tu peux y aller le cœur tranquille, je m’occupe de ce client récalcitrant.
- Merci dit-elle, tu es la seule assez compétente à qui je peux confier ce travail.
- Ça ne sert à rien d’être lèche bottes, de toute façon je vais t’aider.
- Non vraiment tu es une fille responsable et tu es de loin la meilleure que je n’ai jamais connu.
- Attends je rêve ou tu viens de me faire un compliment ? Laisse-moi sortir mon téléphone que j’enregistre, sinon personne ne me croira.
Elle plisse les yeux et me regarde d’un air sévère. D’accord, mon enthousiasme me pousse à dépasser certaines limites, j’aurais peut-être dû retenir un peu mon engouement.
Mais quand je vois le sourire au coin de ses lèvres, je comprends qu’elle a apprécié, à sa manière, mais elle a apprécié. Elle me donne les ordres à suivre et me remet les clés. Je souris et je sors mon téléphone pour appeler ma meilleure amie Amélie. Lorsque je lui annonce la nouvelle.