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Séparées depuis la naissance

Séparées depuis la naissance

Guessale

5.0
avis
82
Vues
5
Chapitres

Unis par le destin, depuis la fleur d'âge, deux cœurs amoureux se verront séparées par les coups bas de la vie.. Séparées depuis la naissance.

Chapitre 1 Prologue

****Prologue****

Dans le passé

Dés le premier chant du coq, je me dépêche de prendre une rapide douche derrière la chambre de ma mère pour aller prendre le car en partance de Dakar. Maman et mon frère m’accompagnent. Ce sont les vacances et comme chaque année, je vais chercher du travail dans la capitale pour préparer la rentrée des classes. Cette année, c’est exceptionnel car je viens de décrocher le bac et les études supérieures demandent plus de moyens financiers. Je m’appelle Dib Ndour et je suis nouvelle bachelière. J’ai dix huit ans mais je parais plus âgée. D’après les autres, je suis très belle. Ma mère est issu d’un métissage peulh et sérère et j’ai hérité d’elle sa peau claire et sa beauté légendaire. Avec mes longs cheveux et ma peau claire, j’attire le regard même si je n’aime pas qu’on me regarde. J’aime me fondre dans la masse mais dés fois c’est difficile. Quand j’entre dans un lieu, tous les regards convergent vers moi et je suis d’une timidité maladive. A l’école, quand je dois prendre un prix dans la foule, le plus souvent je craque et verse de chaudes larmes. Je suis issue d’une famille très modeste dont je suis l’ainée. J’ai deux petits frères et trois sœurs. Ils vont aider les parents aux champs. Les champs sont les seuls revenus de la famille raison pour laquelle depuis la classe de troisième, je vais chaque année à Dakar pour chercher du travail.

Le car est plein à craquer ce matin car beaucoup de jeunes filles comme moi sont en partance pour Dakar. Une fois sur place, on loue une chambre qu’on payera à la fin de chaque mois par les cotisations. On s’entasse par dizaine dans une minuscule chambre car de ce fait, la cotisation est moindre. Si tu as de la chance, tu passeras la nuit chez ton employeur comme ça, tu reviendras dans la chambre que par quinzaine. Avant même le départ, l’apprenti du car se permet de demander le prix du transport. Ma mère se met prés de moi pour me donner les dernières recommandations et ses prières. J’ai les larmes aux yeux quand le car prend la route laissant derrière nous Diakhao, la capitale royale du Sine et ma mère. J’ai le cœur plein car je ne veux pas laisser ma famille mais je suis obligée. Mon père a quatre femmes et les revenus ne suivent pas. Pendant l’hivernage, tout le monde va aux champs. Ma mère, contrairement à ses coépouses a un grand champ qu’elle a hérité de ses parents. Elle y cultive de l’arachide et du niébé et dans l’autre partie du mil. A la saison sèche, elle vend ses produits pour subvenir à nos besoins car mon père n’est pas du genre à le faire. Lui, quand il a une nouvelle épouse, il oublie les autres et c’est toujours ainsi jusqu’à ce qu’il rencontre une autre femme pour remplacer la dernière. Il a connu un nombre incalculable de divorces et ses enfants peuvent être divisés en deux équipes de rugby tant ils sont nombreux. Ma mère est la première femme et elle compte le rester car malgré tout ce que mon père fait, elle refuse de divorcer car dit elle que sa famille ne connait pas ce mot. La première fois que j’ai voulu aller à Dakar, papa avait refusé et il a fallu l’intervention de mes oncles pour avoir son accord. Je suis très complice avec mes oncles mais n’empêche, dés que je pose les pieds à Dakar, je me concentre sur les objectifs car je ne veux pas les décevoir. Au village, les gens ont une mauvaise image de Dakar car disent ils, les jeunes se pervertissent là bas sans la présence d’un adulte à leur coté. On dépasse rapidement la ville de Fatick. Le car roule vite car ne faisant pas d’arrêts ce matin. Vers dix heures, on arrive à Dakar. Je suis fatiguée mais j’observe la ville comme si c’est la première fois que j’y viens. Dakar est une ville qui se transforme de jour en jour et en un an, j’ai du mal à reconnaitre certains lieux. Les maisons poussent comme des champignons et les gens sont plus nombreux. Je descends du car avec les autres filles. Comme toujours, je suis émerveillée par tout ce que je vois. Il faut le dire, le village et Dakar c’est deux mondes différents. On prend nos bagages et on va chez une connaissance du village. Elle a duré ici donc c’est naturellement que quand on vient on va directement chez elle. On est pour ce voyage six filles mais surement on trouvera d’autres filles là bas comme d’habitude. Elle nous accueille et nous donne une chambre qui vient de se libérer d’après elle. Elle est restauratrice donc dés notre arrivée, on va l’aider à transporter ses bagages jusqu’à son lieu de vente et demain on va chercher chacune du travail de son coté. Une fois au restaurant, j’assure le service du jour. Il ya beaucoup d’ouvriers qui viennent manger à la pause et le soir, je l’aide à préparer le diner dans le local. Vers dix huit heures, puisqu’il n’y avait pas encore de clients, je ramasse un journal que quelqu’un a oublié sur place. Je regarde les offres d’emploi et vois une qui m’intéresse :

UN COUPLE CHERCHE UNE JEUNE FILLE PARLANT CORRECTEMENT LE FRANÇAIS POUR LA GARDE D’UN ENFANT DE SIX ANS. SI VOUS ETES INTERESSE VEUILLEZ APPELER LE NUMERO SUIVANT 835... .. Je prends la monnaie qui me rester de mon voyage pour entrer dans une cabine téléphonique et appeler. Je parle à un homme très courtois qui me donne rendez vous le lendemain matin à huit heures à une adresse en plein centre ville. Au retour, j’informe notre tutrice et elle m’encourage. Le lendemain, je me lève très tôt comme d’habitude pour faire mes prières et ensuite prendre la route. Je loge à Usine Ben Tally mais je ne veux pas arriver en retard. Au contraire, j’arrive à l’adresse indiquée à sept heures et demie et je trouve sur place d’autres jeunes filles. Je salue et vais m’asseoir à l’écart. A huit heures, on nous fait entrer une à une et après on nous demande de patienter un moment. Le soleil tape fort et on n’a aucune ombre ou se mettre. On sue comme pas possible mais on continue de patienter. Vers quatorze heures, j’attends quelqu’un qui appelle mon nom ; je me lève et me dirige vers lui. Il libère les autres filles car je suis prise. J’entre à l’intérieur de la maison. On a eu nos entretiens d’embauche avec un grand homme noir à l’entrée donc je n’avais pas encore eu l’occasion de voir la maison. C’est une belle maison peinte en beige. Tout est en vitre et il n’y a aucune tache. On peut se mirer sur les carreaux tant c’est propres. Je suis vraiment impressionnée par le luxe qui règne dans cette maison. Je n’ai jamais mis les pieds dans un tel endroit et je regarde partout. Un homme blanc entre en ce moment et me tend la main. Je le salue timidement en baissant les yeux. Il est certes un peu âgé mais pas trop, surement la quarantaine. Il se présente comme Antoine Dupond et il travaille à l’ambassade de France au Sénégal. Sa femme est en voyage et son frère lui a laissé sa fille car il va faire le tour du monde d’après ses termes et il ne veut pas l’amener avec lui d’où la nécessité de chercher une baby-sitter. Je me présente à mon tour et il se charge de me faire visiter la maison et me montrer ma chambre. J’ai failli avoir une attaque quand il m’a montrée ma chambre qui communique avec la chambre de la petite Natasha tant c’est jolie. Je trouve la petite un peu réservée. On me prend pour une période d’essaie d’un mois et mon salaire est fixé à cent mille francs. Après le premier mois, si je réussis l’essai, on m’augmente. Je suis plus qu’heureuse car c’est plus que j’espérais. Il me demande si je peux commencer le jour même car ayant des rendez-vous importants et n’ayant personne pour garder Nathasa. Je lui donne mon accord mais je dois aller prendre mes bagages et il charge son chauffeur de m’accompagner avec Natacha qu’on appelle Shacha. Je donne à ma tutrice mon adresse et le numéro de téléphone de la résidence.

On m’accueille comme un membre de la famille. Monsieur Antoine est très gentil mais je n’ai pas encore eu l’occasion de connaitre sa femme car elle n’est pas toujours revenue de son voyage. La cuisinière m’a dit qu’elle est exigeante et très sévère. Elle n’aime personne et est aigrie. Le couple n’a pas encore d’enfant d’où les nombreux voyages de Madame Françoise pour ses traitements. Je n’ai pas d’horaires pour mon travail car la petite se lève tard mais j’ai l’habitude de faire mes prières tôt et de lire ensuite un livre avant le réveil des autres. J’ai un bac scientifique mais j’aime la lecture par-dessus tout car ça me permet de rêver et de m’évader de mon monde du village. Je dois à la rentrée, commencer des études de médecine. C’est un peu long comme étude mais c’est ma passion. J’aime aider les autres et quoi de mieux que de les soigner pour les aider.

Chaque matin, je prépare le petit déjeuner de Shacha avant d’aller la réveiller. Je l’aide à se laver et l’habiller avant de la donner à manger. On a pris l’habitude de se balader dans le petit jardin de la maison ou dés fois de sortir un peu pour une petite balade. Quand il fait très chaud, on reste à l’intérieur et je l’aide à faire quelques exercices de lecture et de calcule. On joue aussi beaucoup. Dés le retour de son oncle du travail, elle va s’amuser avec lui. Il adore les enfants et sa nièce lui rend cet amour. Il m’appelle souvent dans le salon pour me demander si tout va bien et quand je réponds, je cours vite me réfugier dans ma chambre. Ayant remarqué mon gout de la lecture, il m’amène souvent des livres que je rends après les avoir lus. Deux semaines après mon installation, Françoise revient. Dés qu’elle me trouve dans le salon, elle me salue brièvement et je les laisse entre eux. Le lendemain, elle me fait savoir qu’elle n’apprécie pas la venue de Shacha mais puisque le fait est déjà fait, elle va s’en accommoder. Elle me demande de la tenir hors de sa vue. Françoise est une très belle femme : grande, toujours perchée sur de hauts talons et métisse aussi. Elle est jalouse de tout le monde et il suffit de regarder son mari pour qu’elle éclate comme si elle n’attendait que ça. On m’a déjà parlé du personnage, donc, depuis qu’elle est là, je deviens plus invisible. Je passe la matinée dans la chambre de Shacha et le soir, on sort pour aller au parc d’attraction qui est à quelques mètres de la maison. Au début, c’était le jardinier qui nous accompagnait mais depuis quelques temps, Monsieur Dupond nous amène souvent. Il est satisfait de mon travail et la petite aussi m’apprécie beaucoup. Je lui fais de jolies tresses avec ses cheveux couleur blé et on s’amuse toutes les deux comme des folles. La petite, quand elle ne te connait pas, est très réservée mais dés que ce barrage est franchi, c’est un enfant jovial qui aime la compagnie des autres. Au parc d’attraction, on s’est liées d’amitié avec les autres enfants qui y viennent. Madame Dupond elle, n’aime pas les enfants tout le contraire de son mari. Je me demande même pourquoi elle fait de nombreux voyages pour se soigner afin d’avoir un enfant. Le premier mois arrive rapidement sans que je le sente. C’est vrai que cette année, j’ai un travail apaisant et bien payé aussi. Les autres années, je travaillais comme domestique dans des familles sénégalaises et je n’arrêtais pas du matin au soir. Et avant d’avoir ce travail, c’était tout un problème car les employeuses ne veulent pas d’une jolie fille à coté de leurs maris et je n’ai pas choisi d’être belle mais dieu a fait les choses de cette manière donc qu’est ce que j’y peux. Donc pour cette année, je suis gâtée car pour juste tenir compagnie à une petite et agréable fille, je gagne quatre fois le salaire de mes autres camarades. Monsieur Dupond qui en passant m’a demandé de l’appeler Antoine me convoque dans son bureau de la maison pour me remettre ma première paie et ensuite me signifier que le mois prochain j’aurais une augmentation car il est satisfait de mon travail. Le soir même, avant la fermeture, je vais déposer tout l’argent au Crédit Mutuel ou j’ai un compte depuis l’année passée. Je n’ai pas besoin de garder un peu car, non seulement j’ai aucune dépense à faire pour le moment, mais en plus, Antoine me donne dés fois de l’argent pour mes petites dépenses. C’est ainsi que j’ai passé ces vacances scolaires et à la rentrée, je suis retournée au village pour donner à mes parents le fruit de mon travail. J’ai laissé une partie dans mon compte pour mon inscription et mes fournitures. Au village, mes parents ont appelé ma tutrice pour lui demander ou je tiens tout l’argent que j’ai amené. J’ai acheté à mes frères et sœurs des habits, des chaussures et le nécessaire pour l’école. Ma mère aussi a eu son lot de cadeaux. J’ai apporté beaucoup de cadeaux et surtout d’habits enfant et homme car Antoine m’a donné les habits qu’il ne porte plus. J’étais beaucoup attachée à Shacha et le jour de mon départ, elle a beaucoup pleuré et il m’a fallu lui promettre que je reviendrai la voir une fois à l’université pour qu’elle se calme. C’est la voiture de la famille qui m’a déposée au village et tous les voisins étaient sortis voir qui venait. J’étais la star ce jour là. J’ai gardé de bonnes relations avec toute la maison sauf avec Françoise qui était tout le temps absent.

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