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Vengeance dans l'ombre

Vengeance dans l'ombre

Guessale

5.0
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32
Chapitres

Vengeance dans l'ombre. AccusĂ© Ă  tord d'avoir assassinĂ© ma femme, je fus jeter en prison aprĂšs cinq ans en taule. Me voici sortir, la ville a changĂ©e, le monde a changĂ©, tout a changĂ©. Une seule chose, trouver le meurtrier de ma femme.. Venger le sang de ma femme. 💜

Chapitre 1 Chapitre 01

****Partie1****

Je me dĂ©pĂȘche de quitter la rĂ©daction. Aujourd'hui, il ya une fĂȘte Ă  l'honneur d'un collĂšgue qui va Ă  la retraite mais je ne peux pas rester avec les autres car je dois aller cuisiner le diner de mon mari. Si, Ă  vingt deux heures, heure Ă  laquelle il arrive Ă  la maison, le diner n'est pas prĂȘt, je risque de le regretter amĂšrement. Je ne pense mĂȘme pas chercher une domestique qui reste au-delĂ  de dix huit heures car mon mari me l'a formellement interdit. Moi-mĂȘme, je ne veux pas qu'une domestique soit au courant de ma situation. ExceptĂ© ma meilleure amie et maquilleuse Chantal, personne ne peut penser ce que je vis dĂ©s que j'arrive chez moi. Je me prĂ©sente d'abord : je m'appelle Khadija depuis mon mariage avec Assane. Mon nom Ă  l'Ă©tat civil est Rose Boni. Je suis togolaise de naissance mais pour dire vrai, je ne me rappelle de rien de mon pays de naissance.

Ma mĂšre et moi avons dĂ©barquĂ© au SĂ©nĂ©gal dĂ©s mon plus jeune Ăąge. Elle vendait des chaussures et des produits de beautĂ© aux femmes dans les maisons. MalgrĂ© sa situation prĂ©caire, elle a tenu Ă  ce que je fasse des Ă©tudes et moi, pour faire son bonheur, j'Ă©tais toujours premiĂšre de ma classe du cours d'initiation Ă  la terminale. Elle ne m'a jamais parlĂ© de mon pĂšre et je savais que c'Ă©tait un sujet sensible pour elle donc je ne posais jamais de question. Pendant ma premiĂšre annĂ©e Ă  l'universitĂ©, alors qu'elle avait rĂ©ussi Ă  ouvrir une grande boutique de cosmĂ©tique au marchĂ© de Pikine, elle tombĂąt malade. Je devais aller la mĂȘme annĂ©e poursuivre mes Ă©tudes au Canada mais j'ai prĂ©fĂ©rĂ© rester au prĂ©s d'elle le temps qu'elle guĂ©risse. Six mois aprĂšs, aprĂšs avoir Ă©puisĂ© nos Ă©conomies et vendu la boutique, elle s'Ă©teint tranquillement dans sa chambre. Je jour de la messe qui est suivie de l'enterrement aux cimetiĂšres Saint Lazare, il yavait beaucoup de monde. Chacun a tenu Ă  venir lui rendre un dernier hommage et l'accompagner jusqu'Ă  sa derniĂšre demeure. Le temps passe et je me retrouve seule au SĂ©nĂ©gal. Je dĂ©cide de finalement quitter mon pays d'adoption pour aller suivre des Ă©tudes de journalisme au Canada. LĂ  bas, une autre vie a commencĂ© pour moi. J'avais du mal Ă  m'acclimater Ă  cause du froid que je ne connaissais pas en Afrique. Le soleil et la chaleur humaine de mon cher continent me manque beaucoup. J'ai rĂ©ussi avec brio Ă  avoir tous mes diplĂŽmes en Ă©tant toujours major de ma promotion. Juste aprĂšs l'obtention de mes diplĂŽmes, je rencontre Karl un canadien qui vit seul Ă  MontrĂ©al. On se marie au bout de six mois de relation et je vis les plus moments de ma vie. Seulement, comme l'on dit, les belles choses durent peu : Karl dĂ©cĂšde. Il luttait contre une forme de cancer trĂšs sĂ©vĂšre. AprĂšs un moment plongĂ© dans les tĂ©nĂšbres, je me dĂ©cide de reprendre ma vie et de retourner au SĂ©nĂ©gal. Karl m'a lĂ©guĂ© une jolie fortune qui est composĂ©e de deux grandes maisons, un compte en banque bien fourni et des actions dans une sociĂ©tĂ© de production musicale qui marche bien d'ailleurs. Une fois de retour, je m'achĂšte un appartement en plein centre ville. Je dĂ©pose mes cv dans toutes les chaines de tĂ©lĂ© et au bout de deux semaines, je reçois un appel. Je passe l'entretien avec le directeur des programmes et le directeur de la tĂ©lĂ©. Le lendemain, je prĂ©sente mon premier journal tĂ©lĂ©visĂ© au pays. Mon charme et ma bonne humeur me facilitent mon intĂ©gration. Je suis apprĂ©ciĂ©e de tous mes collĂšgues de service. MĂȘme dans les autres chaines, j'avais de bonnes relations avec les uns et les autres. Ma cote de popularitĂ© monte en flĂšche et du fait de ma nature calme et posĂ©e, on me propose d'animer une Ă©mission politique qui passera chaque dimanche aprĂšs midi. TrĂšs vite, l'Ă©mission devient un vrai succĂšs et les sponsors se bousculent. C'est ainsi que j'ai rencontrĂ© Khalil Sow, un ancien ministre dans l'ancien rĂ©gime et il est en phase de le redevenir avec le nouveau. En Afrique, les politiciens changent de parti en fonction de leurs intĂ©rĂȘts. Il commence Ă  me faire une cour assidue. Chaque soir, malgrĂ© que j'aie ma propre voiture, il vient avec son chauffeur me prendre Ă  la tĂ©lĂ©. Il disait Ă  chaque fois que je lui fais la remarque : « quand on a un si beau diamant, il ne faut pas tenter le diable donc je m'en occupe personnellement ». Cette situation continue au bout d'un an et n'ayant pas de parents ici, on se marie Ă  la mosquĂ©e de son quartier oĂč on l'imam m'a donnĂ© le nom de la femme du prophĂšte Mohamed (PSL). Les premiers mois, il m'amenait souvent voir les membres de sa famille et eux aussi venaient nous voir. Quand il a voulu m'impliquer dans la politique, j'ai refusĂ©. C'est vrai que je me suis mariĂ©e avec un politicien mais ça ne doit pas faire de moi obligatoirement une politicienne. DĂ©s le dĂ©but de notre relation, j'ai Ă©tĂ© claire lĂ -dessus et rien ni personne ne me fera changer d'avis. DĂ©s cet instant, il a changĂ© de visage. Il a d'abord mis une barriĂšre entre moi et sa famille. Etant restĂ©e longtemps sans voir personne Ă  la maison, j'ai appelĂ© sa sƓur pour lui demander le pourquoi de ce long silence et elle me dit que d'aprĂšs mon mari, je considĂšre ma belle-famille comme des intrus donc eux aussi ils ont pris leur distance. J'Ă©tais sonnĂ©e ce jour lĂ  car je n'ai jamais dit ça et le soir, Ă  son retour du travail, aprĂšs le diner, je lui parle de ça. Si je savais j'allais me taire. Non seulement il a niĂ© ĂȘtre l'auteur de ses paroles mais quand j'ai insistĂ©, il m'a criĂ© dessus pour finir par me taper j'jusqu'Ă  m'envoyer aux urgences. LĂ  bas, il a dit au docteur que j'ai Ă©tĂ© agressĂ©e. Depuis lors, il n'a pas arrĂȘtĂ© les coups et les humiliations. Je subis en silence. Il arrive qu'il me batte de telle sorte que le lendemain, mon amie et confidente Chantal vienne Ă  la maison pour masquer les coups sous des tonnes de poudre et autres. J'ai peur de le quitter car je sais ce dont il est capable. Chaque jour que dieu fait, son agressivitĂ© augmente en intensitĂ©. Il m'est arrivĂ© plusieurs fois d'appeler la rĂ©daction pour dire que je ne peux pas venir. J'ai honte de cette situation et j'ai honte que les autres sachent ce que je vis Ă  l'intĂ©rieur de chez moi. Depuis qu'il est nommĂ© ministre, il rentre tard et c'est mieux ainsi comme ça j'aurai un peu de rĂ©pit. Aujourd'hui, je veux arriver tĂŽt Ă  la maison et prĂ©parer son diner prĂ©fĂ©rĂ©. Je dois lui annoncer que je suis enceinte. C'est ma deuxiĂšme grossesse. Le premier, je n'ai pas prĂȘtĂ© attention aux signes et un soir, alors qu'il est rentrĂ© trĂšs tard et ivre comme un polonais, il m'a trouvĂ© endormi il a cru que je feignais de dormir et il m'a tellement frappĂ© que j'ai fini par m'Ă©vanouir je me suis rĂ©veillĂ©e dans une clinique d'un de ses amis et j'ai fait une fausse couche. Je lui en ai tellement voulu que j'ai commencĂ© Ă  faire chambre Ă  part. ExceptĂ© les jours oĂč on a des invitĂ©s, je dors dans la chambre d'amis qui est Ă  cotĂ©. Cette situation l'arrange on dirait. S'il veut me voir, il me trouve dans ma chambre. Je ne veux plus faire l'amour avec lui mais est ce que j'ai le choix. Si je refuse, non seulement il va me violer comme il a l'habitude de le faire mais en plus, je risque de finir Ă  la clinique. C'est ainsi que je me suis retrouvĂ©e encore enceinte. Je n'ai pas voulu de cette grossesse mais peut ĂȘtre qu'un enfant arrivera lĂ  oĂč j'ai Ă©chouĂ© : rendre Khalil doux. Je prends ma voiture et continue Ă  rĂȘvasser. Je ne sais pas depuis quand j'ai perdu le contrĂŽle de ma vie et ma dignitĂ©. Avant, quand j'entendais qu'une femme est battue par son mari, je me disais que la situation lui plaisait car elle peut le quitter et refaire sa vie. Actuellement, non seulement je suis dans la longue liste des femmes battues, mais mon mari est aussi un trĂšs grand salaud. Il se permet d'amener des femmes dans notre chambre conjugale et si je les trouve dans le plus simple appareil, il me propose des plans Ă  trois. Dieu seul sait ce que je vis en ce moment. DĂ©s notre mariage, il a voulu avoir le contrĂŽle de ma vie et m'a demandĂ© de laisser l'appartement (il ne sait pas que c'est mon bien personnel, il m'a cru en location et je ne l'ai pas dĂ©trompĂ©) et m'a demandĂ© de revendre ma voiture pour ĂȘtre conduite par un de ses deux chauffeurs mais je n'ai pas cĂ©dĂ© sur ce point. Il n'a jamais su que j'ai une fortune plus considĂ©rable que la sienne mais en plus dĂ©s qu'il est violent, il me dit SI JE TE QUITTE TU VAS TE RETROUVER DANS LA RUE. J'ai toujours vĂ©cu avec peu de moyens mais il ne sait pas que je n'ai pas peur de redevenir celle d'avant. C'est quoi avoir de l'argent si on n'est pas en sĂ©curitĂ© ? Je prĂ©fĂšre mille fois vivre en paix que de vivre dans le luxe visible avec des coups chaque soir avant de m'endormir.

ArrivĂ©e devant la maison de fonction mise Ă  la disposition de Khalil quand il a Ă©tĂ© nommĂ© ministre, je klaxonne et le gardien m'ouvre le garage. Je le salue et lui demande des nouvelles de sa femme qui Ă©tait malade derniĂšrement. On discute un moment et il m'annonce que monsieur est arrivĂ© depuis dix neuf heures. Khalil Ă  la maison Ă  cette heure ? Ça n'augure rien de bon mais je ne laisse rien paraitre. J'ouvre la porte et je le trouve avec un homme tellement bizarre avec un chapeau de plume. Si je n'avais pas peur de mon mari, j'aurais Ă©clatĂ© de rire mais le regard qu'il me jette n'annonce rien de bon. Je les salue.

Moi : Salam

Khalil et l'homme : Salam

Moi : tu es descendu tĂŽt Khalil.

Khalil : je te prĂ©sente mon ami Karamoko, il vient du Mali pour me rendre visite. On se connait depuis des annĂ©es mais lors de notre mariage il Ă©tait un peu souffrant d'oĂč son absence. Karamoko je te prĂ©sente ma femme Khadija.

Moi : enchantée Karamoko.

Il me détaille sans rien dire.

Moi : j'espÚre que la domestique vous a donnés à manger avant de partir ?

Khalil : Karamoko ne mange pas une nourriture prĂ©parĂ©e par une domestique donc le temps de son sĂ©jour, tu arrĂȘtes le travail.

Je reste bouche bĂ©e face Ă  un tel ordre. Il faut dire les choses comme elles sont : c'est un ORDRE. Je quitte les deux hommes et vais me changer pour aller cuisiner. Je parlerais Ă  Khalil s'il le faut mais je ne compte pas rester Ă  la maison parce monsieur a un invitĂ©. Je cuisine et vais prendre une douche. Je porte une tenue en wax avant de servir le diner. Je dĂ©barrasse avant de nettoyer la cuisine et de m'apprĂȘter Ă  aller me coucher. C'est lĂ  que Khalil me trouve.

Khalil : j'ai donné ta chambre à Karamoko.

Moi : et pourquoi tu ne lui as pas donné une autre chambre ? A ce que je sache, les chambres ne manquent pas dans cette grande demeure.

Khalil : Karamoko est un grand marabout que tout le monde e l'arrache donc s'il veut ta chambre, je lui cÚde ça. Et en parlant de ça, il doit passer la nuit avec toi pour m'assurer la confiance et le respect du président et de la premiÚre dame.

Moi :...

Moi : j'ai mal compris ou tu blagues seulement ?

Khalil : est ce que tu m'as une fois vu blaguĂ©. Je suis on ne peut ĂȘtre plus sĂ©rieux et c'est un ordre.

Moi : et si je refuse ?

Avant mĂȘme de terminer la phrase, un coup de point atterri sur mon Ɠil gauche. Je riposte du mieux que je peux et je suis tire ses bijoux de famille. Il me jette sur les carreaux et je crie de douleur. Il continue de s'acharner sur moi en me donnant des coups de pieds au ventre. A force de crier, je n'y arrive plus et je m'Ă©croule dans une mare de sang. C'est la derniĂšre image que j'ai de cette horrible nuit. Je me suis rĂ©veillĂ©e dans la clinique du docteur Ndaw. L'infirmiĂšre qui s'occupe de moi me regarde d'yeux pleins de compassion. Inutile de le dire, je sais que j'ai encore perdu la grossesse. Je me mets Ă  pleurer et elle appuie sur une touche et immĂ©diatement, l'ami de mon mari se prĂ©sente Ă  moi.

Docteur Ndaw : Madame Sow calme toi. Etre agité n'est pas bon pour ta santé.

Moi : et qu'est ce qui est bon pour moi ? Les coups que me donne Khalil ?

Docteur Ndaw :...

Moi : je veux un certificat médical. A partir d'aujourd'hui c'est fini je vais le trainer en justice.

Docteur Ndaw : tu connais la position de ton mari dans ce pays et s'il le veut, il peut fermer ma clinique.

Moi : donc ça veut dire que tu vas le laisser me tuer sans rien faire ? Merci Ndaw je sais maintenant ce que veut dire puissance dans ce pays : on peut tout faire sans risque d'ĂȘtre inquiĂ©ter.

Docteur Ndaw : je ne sais quoi te dire madame mais je peux te mettre en rapport avec un autre collĂšgue.

Moi : non merci je vais me débrouiller

Je reste Ă  la clinique pendant une semaine sans voir Khalil. C'est seulement Chantal qui venait me voir et c'est mieux ainsi. A ma sortie, je retourne chez Khalil mais je ne compte pas m'Ă©terniser lĂ  bas. Il veut ma mort et si je meure, personne ne va lui demander des comptes. Ma dĂ©cision est prise je dois le quitter et au plus vite mais je dois d'abord aller Ă  la maison et prendre les preuves de tous ses mauvais actes pour lui montrer qu'une nouvelle femme vient de renaitre de ses cendres et il a intĂ©rĂȘt Ă  bien se tenir car je serais sans pitiĂ©.

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