Puis-je accomplir des choses malgrĂ© le fait que je ne peux pas parler ? Est-ce que je peux aimer et ĂȘtre aimĂ©e ? Ai-je un avenir dans un monde rempli de discriminations, d'injustices et de douleur? VoilĂ les questions que se pose Emma , une jeune adolescente muette qui a longtemps subi le harcĂšlement de ses pairs. Mais prenant courage grĂące Ă un amour inattendu, elle va rĂ©ussir Ă passer au delĂ de son handicap afin de se donner un avenir. Entre abandon, meurtres , injustices sociales et abus de pouvoir, Emma va traverser beaucoup de choses pour rĂ©aliser ses rĂȘves.
J'ai essayĂ© d'attraper mon corps alors que je voyais le sol se rapprocher de plus en plus de mon visage, comme au ralenti, mais mes bras Ă©taient devenus inutiles et une fissure Ă©cĆurante s'est ensuite agitĂ©e dans l'air. Ai-je sifflĂ©, un son animal passant mes lĂšvres alors qu'une secousse de douleur disparaissait de mon noyau externe vers mon intĂ©rieur ; Je voulais dĂ©sespĂ©rĂ©ment riposter â mais je savais que cela attirerait trop l'attention sur mon corps.
Alors je me suis allongĂ©e, comme plusieurs fois auparavant, avec un groupe de filles qui m'entourent avec des sourires Ă©cĆurants sur le visage. Toutes dĂ©testaient les attardĂ©s disaient elles â tous me dĂ©testaient. Et mĂȘme si je les dĂ©testais en retour, je n'ai jamais levĂ© le petit doigt contre elles. Je savais que je ne devrais pas. Donc je ne l'ai pas fait.
Un coup de pied sur le cĂŽtĂ© de mes cĂŽtes provoqua un hurlement qui s'Ă©chappa de mes lĂšvres saignantes, mes yeux larmoyants s'Ă©carquillant alors que j'essayais de trouver une Ă©chappatoire Ă la douleur. Ma pensĂ©e, mĂȘme battue, Ă©tait claire comme le jour. Les blessures prĂ©cĂ©dentes que j'avais soit ouvertes, soit meurtries Ă nouveau. Ma tĂȘte me faisait mal et je me demandais, silencieusement, s'il y avait un sĂ©datif qui traĂźnait par hasard pour que je puisse le prendre afin de ne plus ressentir toute cette douleur en moi.
Le leader de la bande, ou la cheffe, fronçait les sourcils et m'appelait dĂ©goĂ»tante encore et encore alors qu'elles donnaient des coups de pied, piquaient et riaient. J'ai combattu le besoin de pleurer ; aprĂšs si longtemps, ces mots brĂ»laient encore un morceau de laine brĂ»lante Ă l'intĂ©rieur de moi, me faisant me sentir comme une merde inutile qui parcourait le monde mĂȘme quand elle ne le devrait pas. Elles m'ont appelĂ© le mal, maudite par Dieu et le diable, un morceau de merde bizarre qui ne devrait mĂȘme pas ĂȘtre vivante â elles m'ont appelĂ© n'importe quoi et tout ce Ă quoi elles pouvaient penser.
Elles Ă©taient environ sept. MĂȘme avec le sang qui envahissait mes yeux, je pouvais voir des silhouettes floues, mais je pouvais mieux les entendre. Chaque fois que j'Ă©tais battue, ma vue m'Ă©tait arrachĂ©e, mais mon ouĂŻe Ă©tait toujours aussi fine â c'Ă©tait le meilleur aspect que j'avais.
J'ai senti une autre chaussure en mĂ©tal se frayer un chemin sous ma hanche. J'ai criĂ©, effrayĂ©e pour ma vie, alors que les autres me harcelaient les cĂŽtes, mais il n'y avait rien que je puisse faire, rien que je puisse utiliser contre elles pour me protĂ©ger. Je n'avais rien ; il n'y avait rien qui pouvait me protĂ©ger. L'argent, je n'en avais pas. Amis, je n'en avais pas. AlliĂ©s, personne n'y penserait mĂȘme ; au lycĂ©e j'Ă©tais considĂ©rĂ©e comme une curiositĂ© Ă croire qu'ĂȘtre muette n'Ă©quivaut pas Ă ĂȘtre humaine. La force, je l'avais, mais je ne l'ai pas utilisĂ©e â et maintenant je suis sĂ»re qu'avec toutes ces blessures, je ne pourrais pas l'utiliser si j'essayais. La colĂšre, je l'avais, mais il n'y avait rien que je pouvais utiliser pour la laisser s'exprimer. J'Ă©tais, au propre comme au figurĂ©, seule face Ă tous ces regards haineux et dĂ©goĂ»tĂ©s.
Et c'Ă©tait horrible. Mon seul crime ne pas pouvoir parler. Ils m'ont Ă©vitĂ© comme la peste peut-ĂȘtre croyaient ils que mon mutisme Ă©tait contagieux, ils m'ont laissĂ© me faire battre par ces filles se disaient ils que je le mĂ©ritais sans doute ; aucun n'est allĂ© cherchĂ© un professeur, peut-ĂȘtre Ă©tait-ce mieux car ces filles Ă©taient de vraies terreurs. J'Ă©tais donc seule et abandonnĂ©e.
« Tes parents ont crĂ©Ă© un putain de monstre... salope, c'est comme si tu ruinais le monde... » gronda la cheffe. Toutes les autres ont montrĂ© leur accord en courtisant ou quelque chose du genre, me laissant ne rien faire d'autre que gĂ©mir. Ăa fait mal. Vraiment, vraiment mal â ça fait trĂšs mal. Je voulais aller ramper dans un trou et mourir, ne jamais revenir. Mais je savais que je ne pouvais pas. Elles ne pourraient plus me harceler, et ces idiotes iraient chercher d'autres innocents sans dĂ©fense Ă battre. Parfois, la vie n'Ă©tait pas juste.
« Mon Dieu, tu m'énerves... » L'une des autres grogna. La cheffe laissa échapper un rire hystérique. Cela montrait qu'elle était d'accord.
J'ai senti un autre coup de pied dur et quelques coups plus durs avant qu'elles ne se lassent de moi. L'une m'a crachĂ© dessus, puis un autre, puis les six ou sept autres et au moment oĂč elles ont fini, mon visage Ă©tait couvert de leur salive collante et dĂ©goĂ»tante. Je voulais vomir, oh, comment j'ai fait, mais je ne pouvais pas. Ăa me ferait mal au ventre. Des pas descendirent alors ; espĂ©rons-le loin, trĂšs loin, leurs voix portant puis loin du terrain de basket. Lorsque leurs voix se sont complĂštement Ă©vanouies, j'ai attendu quelques minutes de plus avant d'essayer de bouger.
Le sol était froid, de toute façon. Cela aiderait mes blessures.
Un air renfrognĂ© et une toux s'Ă©chappĂšrent des lĂšvres meurtries que je possĂ©dais, envoyant ma gorge irritĂ©e dans un tout nouveau tourbillon de douleur. Un peu de sang Ă©claboussa le sol Ă cause de ça aussi, et je dus me demander comment diable j'avais rĂ©ussi Ă mordre autant l'intĂ©rieur de ma bouche pour la faire saigner autant. Prudemment, je me suis mise contre le mur, m'assurant de garder ma respiration lente et superficielle et mon estomac hors du sol. Mes mains tremblaient pendant que je le faisais. Au moins, le mur Ă©tait cool â ça faisait du bien Ă ma joue meurtrie et Ă mon esprit endolori.
Le monde autour de moi était calme et j'en étais contente, aprÚs mon chùtiment public tout le monde est rentré dans les bùtiments du lycée dans un silence qui laissaient croire qu'il n'y avait jamais rien eu à cet endroit.
Personne n'est venu s'enquĂ©rir de mon Ă©tat ni a appelĂ© les secours. Ils ont tous quittĂ© le terrain d'entraĂźnement sans un bruit et c'Ă©tait tant mieux. Les sons ne feraient que me faire mal Ă l'esprit. Je n'aimerais pas du tout ça. Ma tĂȘte me faisait dĂ©jĂ mal et mes os tremblaient dĂ©jĂ â j'Ă©tais brisĂ©e au milieu de cette Ă©cole immorale. Je n'avais aucune idĂ©e de comment j'allais rentrer Ă la maison et ce que j'allais dire Ă ma sĆur â ou mĂȘme si je le ferais. D'habitude elles ne me frappaient pas autant ce qui fait que je n'avais pas besoin de cacher les blessures. Mais cette fois elles y sont allĂ©es trĂšs fort et je me retrouve salement amochĂ©e mĂȘme mon visage est horrible. Assise ici, le sang continuerait Ă couler et il ne s'arrĂȘterait pas... Est-ce que je saignerais Ă mort ici, dans le froid ? L'auront-elles enfin fait ?
Ăa n'a jamais Ă©tĂ© aussi mauvais avant. Habituellement, j'Ă©tais capable de me lever et de m'Ă©loigner â Ă vrai dire en boitant, mais j'Ă©tais toujours capable de le faire. Cela m'a fait peur. Est-ce que j'allais mourir ici ? Tomberais-je enfin entre les mains du sommeil Ă©ternel ? Peut-ĂȘtre que j'Ă©chapperais Ă ce monde... Mais irais-je en enfer ? Tous le pensaient ainsi ; tout le monde pensait que j'Ă©tais un monstre et que le diable m'a crĂ©Ă© donc je finirais par ĂȘtre consumĂ©e par les flammes. Peut-ĂȘtre que je le ferais aussi. Mais ça ne pouvait pas faire autant de mal que je le faisais maintenant.
J'ai pris une profonde inspiration et me suis penchĂ©e plus loin dans la brique fraĂźche et apaisante. Juste au moment oĂč je gĂ©missais, j'ai senti la vision que je possĂ©dais se brouiller, et la prochaine chose que j'ai su, mon cadre s'effondrait....
La derniÚre chose que j'ai entendue a été un grognement accablé.
Chapitre 1 Injuste traitement
03/03/2022
Chapitre 2 Sécurité
03/03/2022
Chapitre 3 Fragile et conscience.
03/03/2022
Chapitre 4 Nouvel environnement
04/03/2022
Chapitre 5 Présentation
04/03/2022
Chapitre 6 PremiĂšre impression
04/03/2022
Chapitre 7 Tout se passe pour le mieux
04/03/2022
Chapitre 8 De bonne augure
04/03/2022
Chapitre 9 Cours de soutien
05/03/2022
Chapitre 10 Le secret de Michaël.
05/03/2022
Chapitre 11 Notre relation
05/03/2022
Chapitre 12 Antisocial
05/03/2022
Chapitre 13 Passé houleux
06/03/2022
Chapitre 14 A la recherche d'un boulot
06/03/2022
Chapitre 15 Premier emploi
06/03/2022
Chapitre 16 Sentiments amoureux
06/03/2022
Chapitre 17 Mira
07/03/2022
Chapitre 18 La convaincre.
07/03/2022
Chapitre 19 Accord
07/03/2022
Chapitre 20 Michaël agit bizarrement
07/03/2022
Chapitre 21 Malentendu et embarras
08/03/2022
Chapitre 22 Acquis.
08/03/2022
Chapitre 23 Alchimie
08/03/2022
Chapitre 24 Michaël et son pÚre
08/03/2022
Chapitre 25 Exclue
10/03/2022
Chapitre 26 BinĂŽmes
10/03/2022
Chapitre 27 Noires desseins
10/03/2022
Chapitre 28 Les mauvais plans de Charlotte
10/03/2022
Chapitre 29 Narcissique
11/03/2022
Chapitre 30 Les complexes de Charlotte
11/03/2022
Chapitre 31 Les secrets de Jeanne
12/03/2022
Chapitre 32 Tout n'Ă©tait pas fini
12/03/2022
Chapitre 33 L'ĂȘtre humain peut se montrer inhumain
13/03/2022
Chapitre 34 Menaces et intimidations
13/03/2022
Chapitre 35 Monsieur Burns
14/03/2022
Chapitre 36 Une mauvaise surprise
14/03/2022
Chapitre 37 Regrets
15/03/2022
Chapitre 38 Mauvaise nouvelle
15/03/2022
Chapitre 39 Prérogatives
15/03/2022
Chapitre 40 Famille aimante
16/03/2022
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