L'orpheline délaissée, son indifférence cruelle

L'orpheline délaissée, son indifférence cruelle

Gavin

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Mariée depuis quatre ans à Léopold Tétrault, je n'étais que l'orpheline qu'il avait épousée par devoir. Pour sa famille, j'étais une ombre, une pièce rapportée sur leur échiquier. Un jour, je le surprends avec Lise, sa maîtresse, dans notre propre chambre. Peu après, je découvre que je suis enceinte. Mais à l'hôpital, je le trouve au chevet de Lise qui, pour le garder, a prétendu être enceinte elle aussi. Il m'abandonne sur place pour s'occuper d'elle, me laissant seule avec la nouvelle qui aurait dû être la nôtre. Son regard indifférent a été le coup de grâce. J'ai compris que je ne serai jamais son choix, juste une obligation qu'il méprisait. Mais il ignore une chose. Les papiers qu'il a signés quelques jours plus tôt, croyant approuver une simple subvention pour mes recherches, étaient en réalité notre acte de divorce. Mon billet pour une nouvelle vie, loin de lui, avec notre enfant.

Chapitre 1

Mariée depuis quatre ans à Léopold Tétrault, je n'étais que l'orpheline qu'il avait épousée par devoir. Pour sa famille, j'étais une ombre, une pièce rapportée sur leur échiquier.

Un jour, je le surprends avec Lise, sa maîtresse, dans notre propre chambre.

Peu après, je découvre que je suis enceinte. Mais à l'hôpital, je le trouve au chevet de Lise qui, pour le garder, a prétendu être enceinte elle aussi. Il m'abandonne sur place pour s'occuper d'elle, me laissant seule avec la nouvelle qui aurait dû être la nôtre.

Son regard indifférent a été le coup de grâce. J'ai compris que je ne serai jamais son choix, juste une obligation qu'il méprisait.

Mais il ignore une chose. Les papiers qu'il a signés quelques jours plus tôt, croyant approuver une simple subvention pour mes recherches, étaient en réalité notre acte de divorce. Mon billet pour une nouvelle vie, loin de lui, avec notre enfant.

Chapitre 1

Adélie PDV :

Je me suis tenue devant la porte du bureau de Donatien, la chemise en carton serrée contre ma poitrine. Quatre ans. Quatre ans que j'étais une Vézina, une Tétrault de mariage. Bientôt, je ne serais plus rien de tout cela. Juste moi.

Le vieil homme n'a même pas levé les yeux quand je suis entrée. Comme d'habitude. Pour lui, j'étais une ombre, une obligation. Une pièce rapportée qu'il avait placée sur son échiquier.

« Je suis là pour déposer mes formulaires de subvention », ai-je dit, ma voix étonnamment stable. « Pour le projet européen. »

Il a enfin levé les yeux. Son regard, glacial et perçant, m'a balayée de haut en bas. C'était la première fois en des mois qu'il me regardait vraiment, au-delà de l'épouse de son petit-fils.

« Quel projet ? » a-t-il demandé, son ton empli d'un doute qui ne me surprenait plus.

Je savais pourquoi il doutait. Pour eux tous, je n'étais que la petite orpheline, l'ingénue que le patriarche avait mariée à son héritier par un étrange mélange de culpabilité et de calcul. Ils ne verraient jamais la biochimiste, la femme capable de créer sa propre vie.

« Le projet sur les protéines recombinantes », ai-je répété, calmement. « Il me faut votre signature pour la demande. »

La porte s'est refermée derrière moi avec un son sec, presque menaçant. Un silence pesant. Léopold n'était pas là. C'était la première chose que j'avais remarquée. Ensuite, l'odeur. Un mélange sucré et entêtant de parfum féminin, pas le mien.

Mon cœur a fait un bond, puis s'est refermé, dur comme la pierre. Je savais. Je savais toujours.

J'ai monté les escaliers, chaque marche une torture. La porte de notre chambre, grande ouverte. À l'intérieur, Lise, son rire cristallin résonnait, mêlé à un murmure plus grave. Léopold.

Ils étaient là, sur le tapis en soie, à peine à quelques mètres de notre lit. Lise, drapée de son écharpe en cachemire, les cheveux défaits. Léopold, sa main sur sa taille. Leur proximité, une gifle.

Léopold a levé les yeux. Ses yeux, d'abord embués de plaisir, se sont figés, puis une ombre de panique a traversé son visage.

« Adélie, qu'est-ce que tu fais là ? » Sa voix était rauque, son irritation évidente.

Lise a souri, un sourire de chat, faux et suffisant. « Oh, Adélie ! On ne t'attendait pas si tôt, chérie. Léopold me montrait juste... euh... un nouveau schéma pour le yacht. »

J'ai ignoré Lise. Mon regard était fixé sur Léopold. J'ai avancé, la chemise de papiers toujours serrée dans ma main. Chaque pas était une victoire.

J'ai tendu la chemise vers lui. « J'ai besoin de ta signature. C'est pour la subvention européenne. Très important. »

Il a froncé les sourcils, saisissant les documents. « Des subventions ? Qu'est-ce que c'est que ça ? »

« C'est une opportunité unique pour ma recherche », ai-je dit, ma voix basse mais ferme. « Il faut que ce soit signé avant la fin de la journée. » C'était un mensonge, bien sûr. C'était bien plus que ça.

J'étais Adélie Vézina. Orpheline, mon père, un ingénieur brillant pour le groupe Tétrault, était mort dans un « accident » suspect. Une histoire que j'avais toujours sentie fausse. Donatien Tétrault, le patriarche, m'avait alors prise sous son aile par... culpabilité ? Ou peut-être par calcul. Il m'avait élevée dans sa cage dorée, m'offrant une éducation parfaite, puis m'avait mariée à son petit-fils, Léopold.

Léopold a parcouru les papiers du regard. Un instant, une lueur de suspicion a traversé ses yeux. Il semblait remarquer la densité du dossier, le jargon administratif qui aurait dû lui paraître étrange pour une simple subvention.

« C'est vraiment ça, Adélie ? » Sa voix était plus grave, son regard scrutateur. Il avait toujours été un homme d'affaires avisé, même dans sa négligence.

Lise, sentant la tension monter, a posé sa main sur son bras. « Léopold, chéri, ne t'inquiète pas pour ça. Adélie est une femme intelligente, elle sait ce qu'elle fait. Et cette subvention, c'est tellement important pour sa carrière. Allez, signe ça pour qu'on puisse continuer à parler de choses... plus intéressantes. »

Lise Romain. L'amie d'enfance, la fille du politicien influent, l'ombre toujours présente dans notre vie. Elle m'avait toujours traitée comme une intruse. Léopold, dans sa jeunesse, avait été secrètement amoureux d'elle. Puis, par devoir, par arrangements familiaux, il m'avait épousée. Mais Lise n'avait jamais vraiment disparu. Elle était toujours là, un sourire enjôleur, un regard complice. Elle était la maîtresse qu'il n'avait jamais vraiment quittée.

Léopold a hésité un instant de plus. Son regard a de nouveau rencontré celui de Lise. Elle lui a offert un sourire doux, presque suppliant. Un sourire qui disait : Elle n'est pas importante. Nous le sommes.

Il a pris le stylo qu'elle lui tendait. Sa signature, grande et assurée, a atterri sur le document. La fin. La vraie fin.

J'ai arraché la chemise de ses mains avant qu'il ne puisse y jeter un deuxième coup d'œil, avant qu'il ne réalise ce qu'il venait de signer.

« Merci, Léopold », ai-je dit, ma voix vide d'émotion.

Lise a ricané. « On dirait que tu as enfin compris que tu ne pouvais pas le retenir, Adélie. C'est dommage de devoir se battre pour un homme, n'est-ce pas ? »

Léopold n'a rien dit. Il a juste regardé Lise, son visage impassible. Ses yeux ne se sont pas posés sur moi. Jamais.

Je me suis retournée, les jambes tremblantes, mais le cœur étonnamment léger. Une liberté nouvelle, amère, mais puissante. Ce tremblement n'était pas de peur. Non. C'était la vibration d'une cage qui s'ouvrait.

Je me suis souvenue de la première fois où il m'avait embrassée. C'était dans le jardin d'hiver, les lumières tamisées. Un baiser rapide, presque un devoir. Je m'étais accrochée à l'idée qu'il y avait quelque chose entre nous. Quand j'étais jeune, après la mort de mon père, Donatien m'avait accueillie. J'avais appris à naviguer dans ce monde de verre et de marbre, à devenir l'ombre parfaite, l'épouse discrète.

Léopold. Il était le soleil de cet empire secret. Charismatique, impitoyable. Il régnait sur l'armement, les secrets d'État, les fortunes cachées. Notre mariage était une transaction. Une façon pour Donatien d'apaiser sa conscience, de me garder sous contrôle. Pour Léopold, j'étais une épouse pratique, une vitrine.

Ma naïveté, je crois, était ma plus grande faiblesse. J'avais espéré qu'un jour, il me verrait, qu'il m'aimerait. Mais Lise était revenue, brillante, séduisante, la femme de son enfance. Et la façade s'est effondrée. Les rendez-vous publics, les soirées où il ne me voyait pas, où il ne me parlait pas. La nuit où il l'avait embrassée devant tout le monde, alors que j'étais là, à quelques mètres. J'avais senti mon cœur se transformer en gravats. J'avais décidé alors de partir. Pas en le suppliant, pas en pleurant. Mais en construisant ma propre porte de sortie.

Ces papiers que je tenais étaient ma rédemption. Mon acte de libération.

Je les ai caressés du bout des doigts, le papier épais presque une promesse. Une nouvelle vie. Des recherches. Un autre continent.

Tout ce qui était ici, tout ce que j'avais connu, était fini. Adélie Tétrault était morte. Adélie Vézina allait renaître.

Je voulais reprendre le contrôle. De ma vie. De mon destin. Et je savais que Léopold ne verrait la vérité que bien trop tard.

Je suis sortie de la pièce, le bruit de leur conversation reprenant derrière moi. Mais pour la première fois, ce bruit n'avait plus le pouvoir de me briser.

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