La Promesse qui a failli la briser

La Promesse qui a failli la briser

Gavin

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Chapitres

Pendant mille huit cent vingt-cinq jours, j'ai honoré une promesse. Une promesse faite sur un lit de mort à l'homme que j'aimais. Je suis restée aux côtés de son frère, jouant le rôle de la loyale assistante de Grégoire de La Roche, son ombre, la gardienne de ses secrets. Quand ma peine de cinq ans a enfin pris fin, il a annoncé ses fiançailles avec Chloé, la femme qui prenait un plaisir cruel à me tourmenter. Son cadeau pour fêter ça ? Me confier l'organisation de leur parfaite soirée de fiançailles. Lors de la fête, il m'a publiquement qualifiée de « vieille obligation ». Plus tard, ivre et furieux, il m'a coincée dans un bureau. Il m'a plaquée contre la porte, sa bouche s'écrasant sur la mienne dans un baiser brutal et maladroit. Il m'a maintenue là, son corps pressé contre le mien, et a murmuré un nom contre mes lèvres. Ce n'était pas le mien. « Chloé. » La véritable agression n'était pas l'assaut ; c'était l'effacement total, absolu. Je n'étais pas une personne qu'il détestait ou désirait. J'étais juste une doublure, un corps chaud, un substitut pour la femme qu'il voulait vraiment. La dernière lueur de loyauté envers la mémoire de son frère s'est éteinte, ne laissant que de la glace dans mes veines. Le lendemain matin, Chloé a hurlé que j'avais essayé de le séduire, et il est resté là, sans rien dire, la laissant faire. Ma propre mère m'a appelée pour me couvrir de honte. C'en était trop. J'ai conduit jusqu'à une falaise surplombant l'océan, j'ai retiré la carte SIM de mon téléphone et je l'ai brisée en deux. Il était temps que Clara Dubois meure.

Chapitre 1

Pendant mille huit cent vingt-cinq jours, j'ai honoré une promesse. Une promesse faite sur un lit de mort à l'homme que j'aimais. Je suis restée aux côtés de son frère, jouant le rôle de la loyale assistante de Grégoire de La Roche, son ombre, la gardienne de ses secrets.

Quand ma peine de cinq ans a enfin pris fin, il a annoncé ses fiançailles avec Chloé, la femme qui prenait un plaisir cruel à me tourmenter. Son cadeau pour fêter ça ? Me confier l'organisation de leur parfaite soirée de fiançailles.

Lors de la fête, il m'a publiquement qualifiée de « vieille obligation ». Plus tard, ivre et furieux, il m'a coincée dans un bureau. Il m'a plaquée contre la porte, sa bouche s'écrasant sur la mienne dans un baiser brutal et maladroit.

Il m'a maintenue là, son corps pressé contre le mien, et a murmuré un nom contre mes lèvres.

Ce n'était pas le mien.

« Chloé. »

La véritable agression n'était pas l'assaut ; c'était l'effacement total, absolu. Je n'étais pas une personne qu'il détestait ou désirait. J'étais juste une doublure, un corps chaud, un substitut pour la femme qu'il voulait vraiment. La dernière lueur de loyauté envers la mémoire de son frère s'est éteinte, ne laissant que de la glace dans mes veines.

Le lendemain matin, Chloé a hurlé que j'avais essayé de le séduire, et il est resté là, sans rien dire, la laissant faire. Ma propre mère m'a appelée pour me couvrir de honte. C'en était trop. J'ai conduit jusqu'à une falaise surplombant l'océan, j'ai retiré la carte SIM de mon téléphone et je l'ai brisée en deux. Il était temps que Clara Dubois meure.

Chapitre 1

La cinquième année touchait à sa fin.

Clara Dubois se tenait près de la baie vitrée, le regard fixé sur les lumières de la ville qui s'étendaient à ses pieds. Elles se brouillaient en une tache de couleur sans signification.

Pendant mille huit cent vingt-cinq jours, elle avait été l'ombre de Grégoire de La Roche. Son assistante. Sa solution à tous les problèmes. La personne qui absorbait sa rage et nettoyait ses dégâts.

Et tout ça à cause d'une promesse faite à un mourant.

Un flash de mémoire, vif et importun. L'odeur stérile de l'hôpital, le bip insistant d'une machine, et la main de Julien, froide dans la sienne.

« Cinq ans, Clara. » Sa voix n'était qu'un râle faible. « Veille sur lui pendant cinq ans. Il est tout ce que j'ai. »

Julien Valois. Le frère aîné de Grégoire. La seule lumière dans le monde de Clara, éteinte dans un amas de métal tordu et de verre brisé.

Elle avait accepté. Elle aurait accepté n'importe quoi.

Une porte s'ouvrit violemment derrière elle.

« Clara. »

La voix de Grégoire était tranchante, coupant le silence. Il ne prit même pas la peine de la regarder, son attention rivée sur le téléphone collé à son oreille.

« Je me fiche du prix », cracha-t-il dans l'appareil. « Réglez ça. »

Il mit fin à l'appel et jeta le téléphone sur le canapé en cuir. Ses yeux, froids et méprisants, se posèrent enfin sur elle.

« Tu l'as eu ? »

« La proposition d'acquisition est sur votre bureau », dit-elle, sa voix plate, vide d'émotion. « J'ai surligné les principaux facteurs de risque. »

« Je ne t'ai pas demandé ton analyse », ricana-t-il. « Je t'ai demandé si tu l'avais eu. »

Chloé Lambert entra dans la pièce d'un pas léger, enlaçant le cou de Grégoire par-derrière. Elle déposa un baiser sur sa joue, ses yeux brillants de triomphe croisant ceux de Clara par-dessus son épaule.

« Ne sois pas si dur avec elle, Greg », roucoula Chloé, sa voix dégoulinant d'une fausse douceur. « Elle fait de son mieux. C'est juste que... ce n'est pas toujours suffisant. »

L'expression de Grégoire s'adoucit en regardant Chloé. Il se tourna, la prenant dans ses bras. « Tu es trop gentille avec elle. »

La scène était familière. Une pièce qu'elle avait vue et revue pendant cinq ans. L'amant attentionné, la petite amie innocente, la subordonnée inutile et agaçante.

La main parfaitement manucurée de Chloé se tendit, attrapant un verre de vin rouge sur le bar. Elle but une gorgée délicate, ses yeux ne quittant jamais Clara.

« Oh, mon Dieu », dit Chloé, un petit hoquet lui échappant. Elle baissa les yeux vers le devant de la chemise blanche de Grégoire, où une petite tache rouge foncé commençait à apparaître. « Regarde ce que tu as fait. Tu étais si près, tu m'as fait sursauter. »

L'accusation flottait dans l'air, absurde et flagrante. Clara n'avait pas bougé d'un millimètre.

Le visage de Grégoire s'assombrit. Il regarda la tache sur sa chemise, puis Clara, ses yeux remplis d'une colère familière et glaçante.

« Tu es aveugle ou quoi ? » cracha-t-il. « Dégage de ma vue. »

Les mains de Clara, cachées dans les poches de sa simple robe noire, se serrèrent en poings. Ses ongles s'enfoncèrent dans ses paumes. La petite douleur aiguë était une distraction bienvenue. Elle était réelle.

Elle se tourna sans un mot et se dirigea vers la porte.

« Et encore une chose », la voix de Grégoire l'arrêta.

Elle s'immobilisa, le dos tourné.

« Chloé et moi allons nous fiancer », annonça-t-il, son ton empreint d'une cruauté délibérée. « La fête est le mois prochain. Je compte sur toi pour t'occuper de l'organisation. Ne foire pas tout. »

Chaque mot était un coup de marteau.

C'était ça. La confirmation finale. La fin d'un espoir qu'elle n'avait même pas réalisé qu'elle nourrissait encore.

Elle avait pensé, bêtement, qu'une fois les cinq ans écoulés, quelque chose pourrait changer. Qu'il pourrait la voir. Pas comme une amante, mais juste comme une personne. Comme la femme que son frère bien-aimé lui avait confiée.

Mais elle n'était rien. Un meuble. Un outil à utiliser et à jeter.

« Félicitations », dit-elle, le mot ayant un goût de cendre dans sa bouche.

Elle sortit du penthouse, ses pas réguliers et contrôlés. Elle ne courut pas. Elle ne pleura pas.

En bas, dans le silence stérile de son propre petit appartement dans le même immeuble, elle sortit son ordinateur portable. Ses doigts volèrent sur le clavier, ses mouvements précis et automatiques.

Elle ne répondait pas à des e-mails.

Elle s'inscrivait au Rallye Trans-Européen. Une course d'endurance. Une compétition brutale et dangereuse à l'autre bout du monde.

Elle utilisa un nom que personne n'avait prononcé depuis cinq ans. Un nom qui appartenait à une autre vie. La vie d'avant la promesse.

L'e-mail de confirmation apparut dans sa boîte de réception. C'était irréversible.

Elle referma l'ordinateur.

La promesse était tenue. Sa peine était purgée.

Il était temps de disparaître.

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