Éclats sous l'ombre

Éclats sous l'ombre

phoenix3

4.3
avis
936
Vues
19
Chapitres

À Séville, Camila, peintre de génie prisonnière d'un mariage étouffant, renaît la nuit sous le nom Sombra. Chaque toile virale qu'elle signe dissimule des codes accusant son époux Alejandro, magnat aussi charismatique que dangereux. Découvrant la supercherie, il enclenche une spirale de terreur : enlèvement, internement forcé et chantage autour de l'enfant qu'elle porte. Isolée mais pas seule, Camila rallie l'armée d'ombres : femmes brisées devenues justicières et le galeriste Rafael, prêt à tout pour elle. Entre secrets de famille, sang versé et roses noires, l'ultime coup de pinceau décidera : l'ombre tuera-t-elle... ou enfantera-t-elle la lumière ?

Chapitre 1 L'ombre du jardin d'orangers

Les orangers en fleurs embaumaient l'air de Séville d'un parfum envoûtant, presque

trop doux pour Camila. Debout devant le miroir de sa chambre, elle ajusta sa robe bleu

nuit, un cadeau d'Alejandro pour leur dixième anniversaire de mariage. La soie glissait

sur sa peau comme une seconde peau, luxueuse et étouffante.

« Dépêche-toi, Camila ! Les invités arrivent. »

La voix d'Alejandro résonna dans l'escalier, autoritaire. Elle prit une profonde

inspiration, fixant son reflet. Trente-cinq ans, des yeux noirs trop grands pour un visage

pâle, des mains qui tremblaient légèrement. Des mains d'artiste, lui disait-on autrefois.

Des mains qui n'avaient plus touché une toile depuis des mois.

La demeure des Mendoza, un palais du XVIIIe siècle restauré avec un goût

ostentatoire, bourdonnait déjà de rires et de cliquetis de verres. Camila descendit

l'escalier en marbre, s'efforçant de sourire. Alejandro l'attendait en bas, imposant dans

son costume sombre, son regard balayant la foule comme un prince inspectant ses

sujets.

« Enfin, murmura-t-il en lui prenant le bras avec une fermeté qui la fit tressaillir. Souris,

chérie. Tu représentes mon image. »

Il l'entraîna vers un groupe d'hommes d'affaires. Camila reconnut le maire, un banquier

influent, des promoteurs immobiliers. Des requins en costume. Elle serra des mains,

échangea des bises, répondit par monosyllabes aux questions polies. Son regard erra

vers les grandes baies vitrées donnant sur le jardin. La lune se reflétait dans la piscine,

dessinant un chemin de lumière sur l'eau. Un chemin vers où ?

« ... et Camila peint, vous savez, » entendit-elle soudain.

Elle sursauta. Alejandro parlait d'elle, un sourire condescendant aux lèvres.

« Oh, des petits paysages, des fleurs, » ajouta-t-il en haussant les épaules comme s'il

évoquait un passe-temps d'enfant. « C'est mignon. »

Un feu brûlant lui monta aux joues. Mignon ? Ses toiles, qu'il avait autrefois qualifiées

de "talent brut", réduites à des babioles ? Elle ouvrit la bouche, une réplique rare sur les

lèvres, mais Alejandro lui serra le bras plus fort, un avertissement muet.

« Excusez-nous, » dit-il avec un rire forcé. Il l'entraîna vers la terrasse, loin des oreilles

indiscrètes.

« Qu'est-ce qui t'a pris ? » siffla-t-il, le sourire disparu, remplacé par une froideur qui la

glaça. « Tu veux passer pour une prétentieuse ? Personne ne s'intéresse à tes

gribouillis. »

« Ce ne sont pas des gribouillis, » murmura-t-elle, baissant les yeux sur les pavés

anciens.

Il lui souleva le menton d'un doigt dur. « Regarde-moi quand je te parle. Tu es ma

femme. Ta seule œuvre d'art, c'est cette maison, notre image. Compris ? »

Elle hocha la tête, les larmes aux yeux. Il avait toujours su la réduire à rien. Dix ans

plus tôt, il l'avait ensorcelée. Elle, étudiante timide en histoire de l'art, lui, jeune

entrepreneur ambitieux aux dents longues. Il l'avait couverte de cadeaux, de

promesses, l'avait isolée de ses amis, de sa famille. « Tu n'as besoin que de moi, ma

chérie. Je te protégerai. » Et elle avait cru. Elle avait cru à l'amour.

Un souvenir la frappa soudain, vif comme une lame : leur première rencontre, dans une

galerie. Il avait admiré une de ses esquisses, lui avait offert un verre. « Tu as un don,

Camila. Un vrai. » Le mensonge fondateur.

« Camila ? »

Elle tressaillit. Alejandro la regardait, un pli mécontent au front.

« Tu m'écoutes ? Je t'ai dit que nous partons pour Bogotá demain matin. Deux

semaines. Des négociations importantes. »

Son cœur se serra. Bogotá. Loin de Séville, de son jardin, de la minuscule pièce du

dernier étage où elle cachait ses pinceaux.

« Je... je vais préparer mes affaires, » dit-elle faiblement.

« Bien. Et laisse tes pinceaux ici. Ce n'est pas un voyage de touriste. »

Il se pencha, son souffle chaud sur son oreille. « Tu n'as pas besoin de distractions. Tu

as besoin de te concentrer sur ton rôle. »

Il tourna les talons et retourna vers ses invités, la laissant seule sur la terrasse, baignée

par la lumière cruelle des projecteurs. Le parfum des orangers lui donna soudain la

nausée.

Camila sentit son cœur se glacer. Sans ses pinceaux, comment survivre à deux

semaines enfermée avec lui ?

Continuer

Autres livres par phoenix3

Voir plus

Inspirés de vos vus

Sa Luna volée, son regret ultime

Sa Luna volée, son regret ultime

Gavin
5.0

Pendant cinq ans, j'ai été l'âme sœur prédestinée de l'Alpha Adrien, la Luna de la Meute de l'Éclipse Écarlate. Mais durant ces cinq longues années, son cœur a appartenu à une autre femme : Fiona. Le jour de notre anniversaire commun, le dernier fil de mon espoir s'est rompu. Je l'ai regardée descendre le grand escalier dans une somptueuse robe argentée, la robe qu'il m'avait promise comme surprise. Devant toute la meute, elle s'est approchée de lui et a déposé un baiser sur sa joue. Il a toujours prétendu que Fiona était une louve fragile et brisée qui avait besoin de sa protection. Pendant des années, j'ai cru à ses mensonges. J'ai supporté son indifférence pendant qu'il offrait mes rêves à une autre, célébrant l'anniversaire de Fiona en secret et me laissant avec le titre vide de Luna. Quand je l'ai confronté, il a balayé ma douleur d'un revers de main. « Elle ne comprend rien », s'est-il plaint à Fiona, sa voix s'infiltrant dans mon esprit à travers notre lien brisé. « Elle croit qu'un titre d'âme sœur peut m'enchaîner. C'est étouffant. » Lui, étouffait ? C'est moi qui me noyais dans son mépris. Il n'était pas mon âme sœur ; c'était un lâche, et je n'étais qu'une cage que la Déesse lui avait imposée. Alors, j'ai quitté la salle, et plus tard, sa vie. Je l'ai rejeté officiellement. Tandis que le lien se brisait en mille morceaux entre nous, il a enfin paniqué, me suppliant de reconsidérer ma décision. Mais il était trop tard. J'en avais fini d'être sa cage.

Le rebelle

Le rebelle

Suzangill
4.9

« Baisse les yeux », a-t-il dit avec une pointe d'avertissement dans son ton. Elle n'a pas tressailli quand il l'empoignée à la gorge, au contraire, elle l'a fixé du regard avec un sourire narquois sur ses lèvres meurtries. Un geste de défi. « Soumets-toi ! », a-t-il grogné contre elle cette fois, frustré par sa capacité à l'énerver au point de vouloir la blesser. « Beaucoup ont essayé à me faire soumettre, mais personne n'a réussi, mon compagnon. » Le mot compagnon sonnait comme une moquerie, lui faisant resserrer légèrement sa prise sur son cou. « Je ne suis pas comme les autres Vera. Je suis ton compagnon. Ton supérieur. Soumets-toi maintenant ! » « Tu peux toujours essayer. Mais n'oublie pas, tu n'y arriveras jamais. » Il pouvait la terminer avec juste un peu plus de pression sur son cou, après tout c'était le sort de beaucoup d'autres qui ont osé le défier, mais quelque chose dans ses yeux l'arrêtait. Il voulait éteindre ce feu dans ces yeux, les voir retourner au blanc alors qu'il s'enfonçait en elle, les voir le supplier à continuer alors qu'il la niait. Il voulait qu'elle se soumette à lui à tous égards. Corps et âme à la fois. Il voulait être son protecteur, son bourreau, son dominant, son amant et son compagnon. Tout ! Mais il ne savait pas que sa compagne n'était pas une Luna ordinaire qui se soumettrait joyeusement aux caprices et aux besoins de son compagnon. Elle était le personnage mystérieux qu'on appellait tous « le rebelle ». Le protecteur mystère du bien et sauveur des femmes et celui qui rend justice à l'inégalité créée par les hommes. Si seulement ils savaient qu'il était une femme. .................................................................. ..

Chapitres
Lire maintenant
Télécharger le livre