Éclats sous l'ombre

Éclats sous l'ombre

phoenix3

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À Séville, Camila, peintre de génie prisonnière d'un mariage étouffant, renaît la nuit sous le nom Sombra. Chaque toile virale qu'elle signe dissimule des codes accusant son époux Alejandro, magnat aussi charismatique que dangereux. Découvrant la supercherie, il enclenche une spirale de terreur : enlèvement, internement forcé et chantage autour de l'enfant qu'elle porte. Isolée mais pas seule, Camila rallie l'armée d'ombres : femmes brisées devenues justicières et le galeriste Rafael, prêt à tout pour elle. Entre secrets de famille, sang versé et roses noires, l'ultime coup de pinceau décidera : l'ombre tuera-t-elle... ou enfantera-t-elle la lumière ?

Chapitre 1 L'ombre du jardin d'orangers

Les orangers en fleurs embaumaient l'air de Séville d'un parfum envoûtant, presque

trop doux pour Camila. Debout devant le miroir de sa chambre, elle ajusta sa robe bleu

nuit, un cadeau d'Alejandro pour leur dixième anniversaire de mariage. La soie glissait

sur sa peau comme une seconde peau, luxueuse et étouffante.

« Dépêche-toi, Camila ! Les invités arrivent. »

La voix d'Alejandro résonna dans l'escalier, autoritaire. Elle prit une profonde

inspiration, fixant son reflet. Trente-cinq ans, des yeux noirs trop grands pour un visage

pâle, des mains qui tremblaient légèrement. Des mains d'artiste, lui disait-on autrefois.

Des mains qui n'avaient plus touché une toile depuis des mois.

La demeure des Mendoza, un palais du XVIIIe siècle restauré avec un goût

ostentatoire, bourdonnait déjà de rires et de cliquetis de verres. Camila descendit

l'escalier en marbre, s'efforçant de sourire. Alejandro l'attendait en bas, imposant dans

son costume sombre, son regard balayant la foule comme un prince inspectant ses

sujets.

« Enfin, murmura-t-il en lui prenant le bras avec une fermeté qui la fit tressaillir. Souris,

chérie. Tu représentes mon image. »

Il l'entraîna vers un groupe d'hommes d'affaires. Camila reconnut le maire, un banquier

influent, des promoteurs immobiliers. Des requins en costume. Elle serra des mains,

échangea des bises, répondit par monosyllabes aux questions polies. Son regard erra

vers les grandes baies vitrées donnant sur le jardin. La lune se reflétait dans la piscine,

dessinant un chemin de lumière sur l'eau. Un chemin vers où ?

« ... et Camila peint, vous savez, » entendit-elle soudain.

Elle sursauta. Alejandro parlait d'elle, un sourire condescendant aux lèvres.

« Oh, des petits paysages, des fleurs, » ajouta-t-il en haussant les épaules comme s'il

évoquait un passe-temps d'enfant. « C'est mignon. »

Un feu brûlant lui monta aux joues. Mignon ? Ses toiles, qu'il avait autrefois qualifiées

de "talent brut", réduites à des babioles ? Elle ouvrit la bouche, une réplique rare sur les

lèvres, mais Alejandro lui serra le bras plus fort, un avertissement muet.

« Excusez-nous, » dit-il avec un rire forcé. Il l'entraîna vers la terrasse, loin des oreilles

indiscrètes.

« Qu'est-ce qui t'a pris ? » siffla-t-il, le sourire disparu, remplacé par une froideur qui la

glaça. « Tu veux passer pour une prétentieuse ? Personne ne s'intéresse à tes

gribouillis. »

« Ce ne sont pas des gribouillis, » murmura-t-elle, baissant les yeux sur les pavés

anciens.

Il lui souleva le menton d'un doigt dur. « Regarde-moi quand je te parle. Tu es ma

femme. Ta seule œuvre d'art, c'est cette maison, notre image. Compris ? »

Elle hocha la tête, les larmes aux yeux. Il avait toujours su la réduire à rien. Dix ans

plus tôt, il l'avait ensorcelée. Elle, étudiante timide en histoire de l'art, lui, jeune

entrepreneur ambitieux aux dents longues. Il l'avait couverte de cadeaux, de

promesses, l'avait isolée de ses amis, de sa famille. « Tu n'as besoin que de moi, ma

chérie. Je te protégerai. » Et elle avait cru. Elle avait cru à l'amour.

Un souvenir la frappa soudain, vif comme une lame : leur première rencontre, dans une

galerie. Il avait admiré une de ses esquisses, lui avait offert un verre. « Tu as un don,

Camila. Un vrai. » Le mensonge fondateur.

« Camila ? »

Elle tressaillit. Alejandro la regardait, un pli mécontent au front.

« Tu m'écoutes ? Je t'ai dit que nous partons pour Bogotá demain matin. Deux

semaines. Des négociations importantes. »

Son cœur se serra. Bogotá. Loin de Séville, de son jardin, de la minuscule pièce du

dernier étage où elle cachait ses pinceaux.

« Je... je vais préparer mes affaires, » dit-elle faiblement.

« Bien. Et laisse tes pinceaux ici. Ce n'est pas un voyage de touriste. »

Il se pencha, son souffle chaud sur son oreille. « Tu n'as pas besoin de distractions. Tu

as besoin de te concentrer sur ton rôle. »

Il tourna les talons et retourna vers ses invités, la laissant seule sur la terrasse, baignée

par la lumière cruelle des projecteurs. Le parfum des orangers lui donna soudain la

nausée.

Camila sentit son cœur se glacer. Sans ses pinceaux, comment survivre à deux

semaines enfermée avec lui ?

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