Le jour de ma remise de diplôme, sous une pluie battante sur Paris, je serrais fort un bouquet de roses blanches pour Catherine, ma tante. J' allais enfin lui montrer mon succès, à celle qui m' avait recueilli, ma mère, ma mentor, le centre de mon univers. Mais en entrant discrètement dans sa galerie, mon cœur, gonflé d' excitation, se figea brutalement. « Chaque humiliation qu' il subit est une petite victoire pour moi, » dit Catherine, d' un rire sec que je ne lui connaissais pas. « Ça fait des années que je le façonne, que je le brise petit à petit. » Mon souffle se coupa net : j' étais le portrait craché de son ancien amant, Antoine Moreau, celui qui l' avait quittée, et je n' étais qu' un objet de sa vengeance, la cause de son malheur qu' elle me faisait payer chaque jour. Des souvenirs douloureux et violents ont afflué, des « critiques constructives » qui me détruisaient aux « oublis » qui gâchaient mes opportunités. Elle avait même saboté mon tout premier concours de photo, pensant que j' étais nul. « Aujourd' hui, pour son diplôme, je lui prépare la centième, » ajouta-t-elle. « Ce sera mon chef-d' œuvre de vengeance. » Le bouquet de roses glissa de mes mains, s' écrasant au sol dans un bruit sec. Le contact de sa main sur la mienne, plus tard au restaurant, brûlait, et chaque mot de fierté sonnait faux. « Tu sais, Léo, tu es comme mon propre fils. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. » J' étais sa " marionnette ", un " assistant " désormais que Julien, son nouveau protégé, venait remplacer. Comment avais-je pu prendre cette manipulation pour de l' amour ? La pièce qui fut autrefois la mienne, avait été transformée en un atelier pour le nouveau venu. En entendant Catherine et Julien passer la nuit dans mon ancienne chambre, je compris que j' étais devenu totalement remplaçable. Plus de larmes, juste un constat clinique : mon plan était le bon, mon départ inévitable. Je devais disparaître, simuler ma mort, la laisser seule avec sa culpabilité, et ainsi me libérer, me venger. Un message de Catherine m' invita dans une ruelle sombre. « Je veux qu' il ait une leçon qu' il n' oubliera jamais. Quelque chose qui le marque, physiquement. » J' ai encaissé les coups, chaque douleur me rapprochant de la fin de mon ancienne vie. J' ai jeté ma carte SIM dans la Seine, laissant mon téléphone sur le parapet du Pont Neuf. « Léo ? Ici le commissariat du 1er arrondissement... Son téléphone a été retrouvé sur le Pont Neuf. Et un corps correspondant à sa description vient d' être repêché dans la Seine. » Deux ans plus tard, alors que je reconstruisais ma vie avec Sophie en Suisse. Je me suis retrouvé face à Catherine, se faisant passer pour une paralytique éplorée. Ma colère, longtemps contenue, a éclaté : « Tu as trompé tout le monde ! » J' ai renversé son fauteuil, révélant ses jambes parfaitement fonctionnelles. « Pour moi, tu es morte il y a deux ans, Léo Dubois est mort dans la Seine. » Le lien était rompu. « Disparaîs. Pour de bon, » lui ai-je dit. « C'est tout ce que tu auras de moi. » Le passé était mort et enterré. Mon avenir, c' était Sophie.
Le jour de ma remise de diplôme, sous une pluie battante sur Paris, je serrais fort un bouquet de roses blanches pour Catherine, ma tante.
J' allais enfin lui montrer mon succès, à celle qui m' avait recueilli, ma mère, ma mentor, le centre de mon univers.
Mais en entrant discrètement dans sa galerie, mon cœur, gonflé d' excitation, se figea brutalement.
« Chaque humiliation qu' il subit est une petite victoire pour moi, » dit Catherine, d' un rire sec que je ne lui connaissais pas. « Ça fait des années que je le façonne, que je le brise petit à petit. »
Mon souffle se coupa net : j' étais le portrait craché de son ancien amant, Antoine Moreau, celui qui l' avait quittée, et je n' étais qu' un objet de sa vengeance, la cause de son malheur qu' elle me faisait payer chaque jour.
Des souvenirs douloureux et violents ont afflué, des « critiques constructives » qui me détruisaient aux « oublis » qui gâchaient mes opportunités.
Elle avait même saboté mon tout premier concours de photo, pensant que j' étais nul.
« Aujourd' hui, pour son diplôme, je lui prépare la centième, » ajouta-t-elle. « Ce sera mon chef-d' œuvre de vengeance. »
Le bouquet de roses glissa de mes mains, s' écrasant au sol dans un bruit sec.
Le contact de sa main sur la mienne, plus tard au restaurant, brûlait, et chaque mot de fierté sonnait faux.
« Tu sais, Léo, tu es comme mon propre fils. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi. »
J' étais sa " marionnette ", un " assistant " désormais que Julien, son nouveau protégé, venait remplacer.
Comment avais-je pu prendre cette manipulation pour de l' amour ?
La pièce qui fut autrefois la mienne, avait été transformée en un atelier pour le nouveau venu.
En entendant Catherine et Julien passer la nuit dans mon ancienne chambre, je compris que j' étais devenu totalement remplaçable.
Plus de larmes, juste un constat clinique : mon plan était le bon, mon départ inévitable.
Je devais disparaître, simuler ma mort, la laisser seule avec sa culpabilité, et ainsi me libérer, me venger.
Un message de Catherine m' invita dans une ruelle sombre.
« Je veux qu' il ait une leçon qu' il n' oubliera jamais. Quelque chose qui le marque, physiquement. »
J' ai encaissé les coups, chaque douleur me rapprochant de la fin de mon ancienne vie.
J' ai jeté ma carte SIM dans la Seine, laissant mon téléphone sur le parapet du Pont Neuf.
« Léo ? Ici le commissariat du 1er arrondissement... Son téléphone a été retrouvé sur le Pont Neuf. Et un corps correspondant à sa description vient d' être repêché dans la Seine. »
Deux ans plus tard, alors que je reconstruisais ma vie avec Sophie en Suisse.
Je me suis retrouvé face à Catherine, se faisant passer pour une paralytique éplorée.
Ma colère, longtemps contenue, a éclaté : « Tu as trompé tout le monde ! »
J' ai renversé son fauteuil, révélant ses jambes parfaitement fonctionnelles.
« Pour moi, tu es morte il y a deux ans, Léo Dubois est mort dans la Seine. »
Le lien était rompu.
« Disparaîs. Pour de bon, » lui ai-je dit. « C'est tout ce que tu auras de moi. »
Le passé était mort et enterré.
Mon avenir, c' était Sophie.
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